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retour de l'Inde, pour examiner les manuscrits Samskrits de la Bibliothèque impériale, a trouvé cette collection assez précieuse pour entreprendre d'en faire un nouveau catalogue, beaucoup plus exact et plus circonstancié que l'ancien. Ce catalogue, qu'il a écrit en anglois, a été traduit en françois, avec des additions considérables relatives au contenu des ouvrages, par M. Langlès, qui a réuni dans le même volume le catalogue des manuscrits Bengalis de la même bibliothèque. Le recueil des Oupnekhat ou Upanischada, dernier ouvrage d'Anquetil du Perron, mérite une attention particulière. Quoique traduit d'après une version Persane dont l'auteur a quelquefois mêlé à la doctrine Indienne des idées Musulmanes, et non immédiatement sur les originaux Samskrits, ce travail nous met en état d'apprécier, du moins en grande partie, les dogmes philosophiques des Indiens et la doctrine contenue dans les Vêda; car les derniers travaux des Anglois ne permettent plus de douter que les Upanischada ne soient effectivement des extraits de ces livres sacrés de l'Inde, que l'on a d'autant plus vantés qu'on en connoissoit moins le contenu.

Nous sentons très-bien que ces travaux ne peuvent entrer en comparaison avec ceux des

que

ceux-ci

Anglois; mais ils prouvent au moins trouveroient des émules parmi nous, si, comme eux, nous étions secondés par les circonstances, et si le Gouvernement daignoit encourager nos efforts. On pourroit dès à présent publier une excellente grammaire Samskrite, accompagnée d'un vocabulaire de la même langue, qui existent à la Bibliothèque impériale et qui sont l'un et l'autre expliqués en latin. On pourroit encore traduire et réimprimer la Grammaire Samskrite Angloise, imprimée à Calcutta, et publier, d'après les manuscrits de la Bibliothèque impériale, le texte des ouvrages dont nous avons déjà cité les traductions. Le caractère Bengali dont nous venons de parler, et le caractère Dévánâgari que M. Marcel a fait également graver, sous la direction de M. Langlès, pour l'Imprimerie impériale, serviroient à l'exécution de cette entreprise utile pour le progrès des connoissances et pour l'extension de nos relations politiques et commerciales dans l'Inde; car la langue Samskrite est la base de toutes celles que l'on y parle maintenant. Cette vérité avoit déjà été pressentie par plusieurs savans orientalistes, et il n'est plus permis d'en douter depuis la publication des nombreux et excellens ouvrages grammaticaux de M. Gilchrist sur la langue Hindoustane; de la Grammaire

Grammaire Malabare de Drummond, imprimée à Bombay en 1789; de la Grammaire et du Dictionnaire Malais de Howison, publiés à Londres en 1801; enfin des savans ouvrages du P. Paulin de Saint-Barthélemi. Ce missionnaire ne s'est pas borné à indiquer les rapprochemens trèscurieux qui existent entre la langue Samskrite et quelques langues Orientales et Européennes; ses recherches sur le système théologique et sur les dieux de l'Inde, ses travaux sur les manuscrits. Indiens de la bibliothèque de la Propagande, ne méritent pas moins d'estime, et pourroient fournir un article intéressant, si le plan qui nous est tracé ne nous obligeoit pas de nous restreindre à de simples indications. Il n'entre pas non plus dans ce plan de citer les travaux des missionnaires qui ont devancé le P. Paulin dans la carrière de la littérature Indienne, et précédé la période que nous parcourons: mais nous ne pouvons nous dispenser de parler des Lettres sur l'Inde, publiées dernièrement en italien, et qui offrent un tableau intéressant de la religion, du système politique, des sciences et des arts, des mœurs et usages des habitans de l'Inde, Hindous ou Musulmans.

L'auteur de ce Voyage, parti comme officier de santé sur des vaisseaux de commerce expédiés

Littérature ancienne.

L

Langue et

littérature

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pour

de

l'Inde par le Gouvernement Toscan, s'attacha au service de la compagnie Angloise des Indes Orientales; et c'est, sans doute, à cette circonstance qu'il aura dû la facilité qu'il a eue de recueillir autant de renseignemens importans ou curieux : car, depuis trop long-temps, le droit presque exclusif de parcourir, de décrire, gouverner et d'exploiter l'Hindoustan, semble réservé aux Anglois et à leurs agens. Nous avons cependant à citer le Voyage que M. Charpentier de Cossigny, officier François, a fait au Bengale: ce Voyage nous paroît mériter une attention particulière, à cause des documens relatifs aux arts des Indiens, et des instructions commerciales que l'auteur y a consignées. On doit porter le même jugement de son Voyage à la Chine...

Parler de la Chine, c'est, pour ainsi dire, Chinoises. rentrer dans notre domaine littéraire; car la réputation et la supériorité que nos voisins ont acquises dans la littérature Indienne, nous pouvons aussi les revendiquer dans une littérature non moins féconde et d'une antiquité encore plus

certaine.

Sans rappeler ici les immenses travaux de nos missionnaires et les doctes recherches des académiciens François Fourmont et de Guignes, citons au moins les Mémoires concernant l'histoire,

les sciences, les arts des Chinois, par les missionnaires de Pékin, en quinze volumes in-4.o, dont les trois derniers ont paru depuis 1789. Tous ceux qui connoissent ce recueil, bien mieux apprécié et beaucoup plus recherché par les étrangers que par les François, le jugent digne de figurer auprès des Recherches Asiatiques.

Nous ne parlons pas ici de la nombreuse collection d'ouvrages Chinois que possède la Bibliothèque impériale; on ne pourra en tirer un parti avantageux qu'après la publication du dictionnaire Chinois-Latin, ou Chinois-François, promis depuis long-temps à l'Europe par le Gouvernement. Il en avoit chargé M. Hager, qui avoit publié à Londres, en 1801, une Explication des clefs Chinoises mais ce savant paroît s'être plus occupé de la composition de quelques mémoires relatifs à l'histoire de la Chine, que de l'impression du dictionnaire. Il a publié à Paris, en 1802, le Monument de Yu, morceau précieux, dont la gravure fait honneur à nos artistes; en 1805, la Description des médailles Chinoises conservées dans le cabinet de la Bibliothèque impériale; et en 1806, le Panthéon Chinois ouvrages estimables, dans lesquels il y a beaucoup d'érudition et de critique.

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