Ouvrages

Bohème, Ottocar II; à M. Bodmann, celles du roi des Romains, Rodolphe I.er, qui servent de supplément à la belle édition des lettres de ce prince, donnée en 1772 par D. Gerbert, abbé de Saint-Blaise; enfin, à des savans Portugais, trois ouvrages relatifs à la diplomatique et à l'histoire du Portugal, envoyés à l'Institut par l'Académie de Lisbonne. L'un est une collection, en trois volumes in-fol., de livres inédits sur l'histoire de Portugal; l'autre contient des documens historiques sur le même pays, puisés dans les auteurs Arabes, et le troisième, des observations historiques et critiques sur la diplomatique Portugaise.

M. Edmund Davies a donné récemment à Londres un ouvrage intitulé Celtick Researches, ou Recherches sur les origines, les traditions et la langue des anciens Bretons. Nous ne connoissons que le titre de cet ouvrage, qu'on dit estimé en Angleterre.

Les ouvrages dont on vient de faire l'énumédont le Gou- ration, ont sans doute leur mérite : mais ils sont

vernement a

continuation.

ordonné la en petit nombre; et quoiqu'ils aient été publiés depuis 1789, la plupart étoient composés auparavant. Il résulte de ce tableau, que la science diplomatique et l'histoire du moyen âge ont été extrêmement négligées, sur-tout en France, depuis

:

cette époque. Ce n'est pas qu'il n'y eût beaucoup à faire l'Institut l'a bien senti, et, dès les premiers instans de sa formation, il a porté ses regards sur les grands travaux de ce genre qui avoient été heureusement commencés, et qui, en honorant la nation, pouvoient fournir aux savans des secours nouveaux pour dissiper l'obscurité dont l'histoire est quelquefois couverte. On fit un appel aux hommes de lettres qui avoient eu quelque part à ces grandes entreprises, et que la révolution avoit épargnés : le Gouvernement, dans son instabilité même, accorda des encoura→ gemens, et quelques-uns de ces travaux furent repris.

Le Recueil des historiens de France, commencé par D. Bouquet, Bénédictin, étoit au treizième volume. Ce volume et le précédent n'avoient pu contenir tous les monumens des règnes de Philippe I.er, de Louis-le-Gros et de Louis-le-Jeune. M. Brial, ancien Bénédictin, et aujourd'hui membre de la classe, se chargea de compléter ce travail, auquel il avoit eu part avec D. Clément. Le quatorzième volume a été publié par lui en 1806; le quinzième est sous presse, et sera en état de paroître sous très-peu de temps(1).

(1) Ce volume a été publié depuis que ce Rapport a été présenté à sa Majesté.

Le quatorzième volume des Ordonnances des rois de France de la troisième race avoit été publié en 1790, par M. de Bréquigny, et il va jusqu'à l'année 1461, époque de la mort de Charles VII. La continuation de cet ouvrage,

aussi essentiel pour l'histoire que pour la législa

tion, avoit été confiée à MM. Pastoret et Camus: à la mort de celui-ci, M. Pastoret est resté seul chargé du travail; il a préparé le tome XV, qui contiendra les ordonnances de Louis XI. L’impression en est commencée, et sera entièrement due au zèle de la classe, les fonds particuliers accordés pour la publication de cet ouvrage lui ayant été refusés.

M. de Bréquigny avoit aussi donné, en 1791, conjointement avec M. du Theil, le premier volume du Recueil des chartes et diplomes qui concernent l'histoire de France, à la réunion desquels les Bénédictins de la congrégation de Saint-Maur avoient puissamment concouru. Les prolégomènes placés par les éditeurs à la tête du premier volume peuvent être regardés comme un excellent traité de diplomatique. M. du Theil s'occupe de la continuation de cette vaste collection, supplément nécessaire à celle des Historiens de France, dans le plan de laquelle ne devoient point entrer les actes passés entre particuliers.

à terminer,

Ces trois ouvrages sont jusqu'à présent les seuls pour lesquels la classe d'histoire et de littérature ancienne ait reçu les encouragemens du Gouvernement. Il en est d'autres encore qu'elle a pris en plus ou moins grande considération. Tel est le Gallia Christiana, entrepris par Ouvrages les Bénédictins. L'ouvrage est distribué suivant l'ordre alphabétique des métropoles, et le treizième volume finit à la lettre T. Il reste encore les métropoles de Tours, de Besançon [Vesuntio], de Vienne et d'Utrecht, qui pourroient remplir trois volumes. Mais, dans la supposition: qu'on pût trouver des hommes qui voulussent s'occuper de ce travail ingrat et minutieux, il est douteux qu'on pût recouvrer les cartulaires et les titres des évêchés et des abbayes, matériaux indispensablement nécessaires à cet ouvrage. On craint aussi que ceux d'un ouvrage encore plus considérable ne soient perdus sans retour: c'est le recueil des Acta Sanctorum, par les Bollandistes; trésor inépuisable, même pour l'histoire profane du moyen âge. L'Europe en devoit la publication à la munificence de la maison d'Autriche, qui avoit consacré à ce travail un établissement dans la Belgique. S'il existe des moyens d'en entreprendre la continuation, ce travail important ne seroit pas d'une grande

difficulté, et la dépense seroit couverte par le débit. Les cinquante-trois volumes déjà publiés, suivant l'ordre des mois, conduisent au milieu d'octobre.

Les douze volumes publiés sur l'histoire littéraire de la France, par les Bénédictins, n'ont encore atteint que le milieu du douzième siècle. D. Clément, dernier continuateur de cet ouvrage, voyant le public fatigué de cette longue suite de volumes, qui en promettoit une suite plus longue encore, et trouvant les libraires épuisés par cette entreprise, crut pouvoir mieux employer son temps à son grand et utile ouvrage de l'Art de vérifier les dates (1).

M. Dacier s'étoit occupé pendant plusieurs années d'une nouvelle édition de Froissart, ouvrage important pour l'histoire du moyen âge, sur-tout pour l'histoire de France et d'Angleterre pendant le xiv. siècle. La correspondance de M. Dacier avec les savans placés près de toutes les grandes bibliothèques de l'Europe, l'avoit mis à portée de collationner tous les manuscrits connus de cet écrivain; de même que la communication de tous les monumens historiques

(1) Depuis la présentation de ce Rapport, la classe, par ordre de sa Majesté l'Empereur et Roi, a chargé quelques-uns de le ses membres de continuer l'Histoire littéraire de la France.