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du moyen âge.

Malgré tous ces atlas historiques, annoncés Géographie comme donnant la géographie des différentes époques, on peut dire que la géographie du moyen âge est encore à faire. D'Anville a cher¬ ché à débrouiller celle de l'Europe; mais il suffit de jeter les yeux sur la carte qu'il en a publiée, et de lire son ouvrage sur les États formés en Europe après la chute de l'empire Romain, pour voir qu'il n'a pu que tracer, souvent même d'une main incertaine, une foible esquisse d'un tableau qu'il n'a pas osé ou n'a pas voulu entreprendre d'achever.

Le dernier ouvrage de M. Koch sur l'histoire des révolutions de l'Europe a ajouté à cette esquisse quelques traits précieux : mais, si l'on joint à cet ouvrage quelques dissertations isolées, le voyage de Giraldus Cambrensis dans la principauté de Galles, qui vient de paroître à Londres, accompagné de cartes et de discussions intéressantes, les recherches que nous avons déjà citées de Durandi sur le Piémont, et quelques dissertations qui ont paru en Allemagne, on aura tout ce qui a été fait sur cette partie de la science.

On voit que ces ouvrages sont en petit nombre, et ils ne concernent que l'Europe; mais on ne doit pas regretter que la géographie du moyen âge ait été un peu négligée jusqu'ici. En effet,

Géographie

renaissante.

1. Portulans.

comme les auteurs qui ont écrit dans les siècles d'ignorance, ont servilement copié les écrivains plus anciens, et que la plupart des anciennes dénominations des pays et des lieux existoient encore de leur temps, il en résulte que la géographie du moyen âge repose, dans presque toutes ses parties, sur la géographie ancienne, à laquelle elle succède et doit se rattacher; et qu'ainsi, avant que les savans travaillent essentiellement à en fixer l'ensemble et les détails, il est important qu'ils dirigent tous leurs efforts vers la géographie ancienne, dont il reste encore une multitude de points à discuter et à éclaircir.

Il n'en est pas de même de la géographie considérée depuis l'invention de la boussole, et pendant les deux siècles qui ont précédé la découverte de l'imprimerie : les travaux qu'elle exige ont pour base, non ceux des anciens, mais de nombreux monumens qui existent encore, qui sont, 1.o les portulans et les cartes manuscrites, 2.° les écrits des premiers voyageurs, 3.o les géographies publiées par les Arabes et les autres auteurs Orientaux.

et

Les portulans et les anciennes cartes manuscrites offrent une mine qu'on est encore bien loin d'avoir exploitée; ce n'est que depuis peu de temps qu'elle est ouverte. On s'est borné jusqu'ici

à donner la liste et la description de plusieurs de ces monumens, sans les comparer entre

eux..

M. Murr, dans sa nouvelle édition de la Vie diplomatique de Martin Béhaim, écrite en allemand, et M. le comte Potocki, dans un mémoire récemment publié sur le Pont-Euxin, en ont fait connoître plusieurs qui existent à Vienne dans la bibliothèque de l'empereur. Le feu cardinal Borgia a fait graver un ancien planisphère qui étoit dans sa riche bibliothèque. Dom Placido Zurla a publié en 1806, en un volume in-folio, la description de la carte du célèbre Fra-Mauro, qui existe à Venise dans la bibliothèque de SaintMarc. On assure que les Anglois la font graver dans toute sa grandeur. Formaleoni a fait graver, dans son Essai sur l'histoire de la navigation des anciens Vénitiens, une carte du même genre, faite par un nommé Bianco. Barthélemi Borghi s'est aussi utilement occupé de l'étude de ces cartes. Le savant Morelli vient de découvrir, dans la même bibliothèque de Saint-Marc, une autre carte faite par les frères Pizzigani, les mêmes qui ont dessiné le grand portulan de la bibliothèque de Parme. M. Walckenaer, dans ses notes sur la Géographie de Pinkerton, a fait connoître un portulan qu'il a acquis à Londres, et qui

·

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provenoit de la bibliothèque de Pinelli à Venise La comparaison qu'il en a faite avec une belle carte manuscrite sur bois qui existe à Paris à la Bibliothèque impériale, et avec la copie que M. Buache possède de l'ancienne carte de Parme par les frères Pizzigani, et les discussions dans lesquelles il est entré sur le degré d'antiquité de cette dernière, ont été bien résumées par M. Pezzana, conservateur de la bibliothèque de Parme, dans un petit ouvrage intitulé l'Antichità del mappamondo de' Pizzigani fatto nel 1367, &c. (1)

M. Buache s'est servi des mêmes cartes pour tâcher de fixer l'époque de la découverte de plusieurs îles. Le desir de découvrir le temps où la Nouvelle-Hollande a été connue des Européens, a pareillement fixé l'attention de MM. Dalrymple, Pinkerton, Coquebert-Mombret et Barbié du Bocage, sur deux atlas bien postérieurs à l'invention de l'imprimerie, dont l'un se trouve dans le muséum Britannique, et l'autre dans la bibliothèque de M. le prince de Bénévent.

Mais nous devons répéter que le peu qui a été fait sur ces anciennes cartes est très-superficiel, et qu'on ne les a point encore suffisamment comparées entre elles, soit pour les bien apprécier,

(1) Ce petit ouvrage a été depuis traduit en françois par M. Brack, et imprimé à Gènes...

soit

pour en tirer un parti avantageux aux progrès de la science.

2.° Écrits des premiers

Nous ne connoissons, sur les relations que nous ont laissées de leurs découvertes les premiers voyageurs. voyageurs, et qui forment une des branches des plus curieuses de la géographie, que deux ouvrages un peu importans publiés depuis 1789: ils ne sont que commencés, et appartiennent aux Anglois.

Le premier est une Histoire complète des découvertes maritimes, composée par M. Clarke: il n'en a encore publié qu'un volume, et une livraison de l'atlas fait par Arrowsmith. L'auteur, ayant voulu embrasser tous les temps comme toutes les nations, a tracé l'histoire de la navigation et des découvertes maritimes des anciens; mais cette partie est extrêmement foible, et c'est sur les découvertes des modernes qu'il paroît avoir principalement dirigé ses efforts.

Le second ouvrage, dont il a déjà paru deux volumes, est une Histoire de l'océan Pacifique,

par

le capitaine Burney. Il y a cinquante ans que le président de Brosses fit imprimer son excellente Histoire des navigations aux Terres australes, qui a dû être d'un grand secours à l'auteur Anglois; cependant M. Burney a prouvé, par de nouvelles et intéressantes recherches, que le

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