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santé chancelante, et peut-être encore l'insuffisance de moyens pécuniaires, retardent la publication d'un travail précieux, qui a coûté tant d'années, et qui rempliroit une lacune immense dans l'histoire des arts.

On ne peut terminer ce qui concerne l'archéologie, sans citer un ouvrage Allemand de M. Sickler, sous le titre d'Histoire des transports des ouvrages remarquables de l'art, du pays dans celui des vainqueurs. Cet ouvrage est intéressant et plein d'érudition.

des vaincus

Quoiqu'on puisse comprendre généralement Archéograsous le nom d'archéographie, l'explication, la des- Phie. cription, le dessin ou la copie [an] d'un monument antique, de quelque espèce qu'il soit, les antiquaires divisent néanmoins cette science en plusieurs classes, qu'ils distinguent par des dénominations particulières. Ainsi, la numismatique a pour objet les médailles; la dactyliographie, les camées et les pierres gravées en creux; l'iconographie, les portraits des hommes illustres de l'antiquité; la paléographie, les inscriptions, &c.

Les antiquités Egyptiennes, ayant un caractère tout particulier, et ne pouvant guère être expliquées sans la réunion de quelques connoissances en littérature Orientale et d'une connoissance profonde des écrivains Grecs et Latins, doivent

Archéogra

phie propre

être considérées comme formant une classe à part et une sorte d'ensemble dont toutes les parties sont nécessaires à l'intelligence les unes des

autres.

Il en est à-peu-près de même de l'étude des anciennes localités et des grands monumens d'architecture, tels que les restes des enceintes des villes, des ponts, des grands chemins, &c. qu'on peut appeler antiquités topographiques; et de l'étude des antiquités du Nord, ainsi que des antiquités Celtiques, Gauloises, &c.

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L'archéographie proprement dite est donc resment dite. treinte, pour les Grecs et pour les Romains, aux monumens des arts qui ne sont compris dans aucune des subdivisions qu'on vient d'indiquer, c'est-à-dire, aux statues, aux peintures antiques, aux mosaïques, aux bronzes, aux instrumens, aux meubles, &c.

L'Antiquité expliquée du P. Montfaucon est un de ces exemples de plans parfaitement conçus, mais trop foiblement exécutés. A la vérité, la vie d'un seul homme n'auroit pu suffire à une tâche si considérable et si difficile, sur-tout dans l'état où étoient alors les connoissances archéographiques. Les savans n'en avoient pas encore fait l'objet de leurs études, et n'avoient point examiné les monumens avec le flambeau de la critique;

ils s'étoient bornés à l'étude des médailles et des inscriptions, dont on avoit commencé à former, depuis le xv. siècle, des collections où l'on trouvoit réunis un grand nombre d'objets de comparaison. Mais comment comparer et porter un jugement raisonné sur des statues, des basreliefs, des bronzes épars et presque isolés dans les palais ou les jardins des grands? comment distinguer l'antique d'avec des restaurations trop souvent faites de manière à dénaturer le morceau

primitif par des accessoires de pure fantaisie?

Le prélat Fabretti surmonta tous ces obstacles, et donna, au commencement du siècle dernier, des explications aussi savantes que justes de la table Isiaque et des bas-reliefs de la colonne Trajane.

La plupart des autres antiquaires se perdoient en vaines conjectures, et vouloient découvrir dans un cercle très-resserré d'érudition Latine ce qu'il falloit chercher dans la vaste étendue de l'érudition Grecque. Plus jaloux souvent de se signaler la bizarrerie de leurs opinions, que d'aspirer à des succès dans la recherche de la vérité, ils. s'étoient fait une doctrine de convention qu'ils reproduisoient sans cesse, et qui, laissant le lecteur judicieux dans les ténèbres et dans l'incertitude, le portoit à mépriser cette partie de la science.

par

Winckelmann arriva d'Allemagne en Italie : il 'consacra à l'archéographie les nombreuses connoissances qu'il avoit puisées dans la lecture des anciens. Tous les yeux s'ouvrirent à cette lumière éclatante; les nouvelles explications qui enrichissent l'Histoire de l'art, firent excuser les imperfections et les lacunes de l'ensemble. Bientôt un ouvrage beaucoup moins connu des lecteurs vulgaires, quoique bien supérieur au premier, les Monumens inédits, vint répandre une clarté inattendue sur un grand nombre de

monumens.

A la même époque, le comte de Caylus, membre de l'Académie des belles-lettres, publioit le recueil nombreux des petits monumens dont il possédoit la plus grande partie. Cet antiquaire, sans être doué d'une vaste érudition, possédoit à un degré éminent l'esprit d'observation et de comparaison; et il a singulièrement contribué à nous faire connoître l'état des arts mécaniques chez les anciens.

Vingt ans après la mort de Winckelmann, M. Visconti fut chargé d'expliquer l'immense collection des monumens du musée du Vatican, dont la France possède aujourd'hui les morceaux les plus importans. Ce savant antiquaire, à l'aide des connoissances qu'il avoit acquises dans la

numismatique et dans la paléographie, connoissances qui lui sont beaucoup plus familières qu'elles ne paroissent l'avoir été à Winckelmann, et au moyen des combinaisons différentes et des comparaisons que les grandes collections formées à Rome depuis le milieu du xvIII. siècle l'ont mis à portée de faire, est parvenu à donner à cette partie de la science une méthode comparative qui conduit souvent à une démonstration complète. Éloigné de tout système, il interroge les contemporains Grecs ou Latins sur la véritable idée qu'on doit se former des sujets représentés par les ouvrages des arts; il remonte, autant qu'il lui est possible, à l'origine de ces ouvrages, et s'attache à reconnoître les copies antiques de ces chefs-d'oeuvre dont les écrivains de l'antiquité nous ont transmis la mémoire.

La multiplicité des objets réunis au Vatican, ayant ouvert à M. Visconti un champ presque aussi vaste que celui de Montfaucon, lui procura l'occasion et les moyens d'expliquer la plus grande partie des monumens analogues qui existent dans les différentes collections de l'Europe.

Le premier et le deuxième volumes de cet ouvrage avoient paru avant 1789, et l'auteur en a publié quatre autres depuis 1790 jusqu'en

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