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1796. Son établissement en France ne lui a pas permis de compléter cette belle entreprise.

La même cause l'a empêché de donner au public un ouvrage du même genre, qu'il avoit fait sur la collection Borghèse, et qui est resté inédit dans son porte-feuille.

Heureusement la formation du Musée Napoléon, auquel il est attaché comme antiquaire, le rend à ses études favorites.

Il a déjà publié, sous le titre de Notice des antiques du Musée Napoléon, un ouvrage presque élémentaire, propre à donner aux artistes, et même aux personnes les moins instruites, des idées justes sur les monumens de la sculpture antique, et à leur inspirer le goût de l'archéographie.

Des notices plus étendues de ces mêmes antiques se trouvent dans le Musée François, publié par MM. Robillard-Péronville et Laurent. M. Croze-Magnan est l'auteur des explications qui accompagnent les trente-huit premières livraisons; mais il paroît en avoir pris le fond dans la Notice de M. Visconti, qui, depuis la trente-neuvième livraison, a lui-même composé toutes les explications. Il y suit la même méthode qu'il avoit adoptée pour expliquer les monumens du Vatican; et il y ajoute les observations et

les opinions nouvelles que la continuité de ses études ne cesse de lui fournir.

Les frères Piranesi ont publié une autre collection des antiques du Musée Napoléon, gravées à l'eau forte par M. Piroli, expliquées jusqu'à la quarantième planche par M. Schweighauser fils, et jusqu'à la trois cent dix-huitième, par M. Louis Petit - Radel, membre de la classe : le peu d'étendue de ces explications n'empêche pas qu'elles ne puissent être lues avec utilité.

Quelques savans d'Allemagne sont entrés dans la carrière et marchent sur les traces de Winckelmann.

M. Boettiger a donné des explications savantes des peintures de plusieurs vases Grecs.

M. Becker a commencé à décrire les antiques du musée de Dresde.

M. Heyne a décrit et expliqué les antiques réunies par M. Tischbein pour l'ornement des poëmes d'Homère. Ces explications, quoique très-succinctes, annoncent un homme profondément savant. On doit regretter que M. Tischbein choisi les sujets avec plus de goût et de

n'ait

pas discernement.

C'est aussi à l'archéographie qu'appartiennent les descriptions de deux mosaïques récemment découvertes, l'une en Espagne, près de la ville

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d'Italica, l'autre à Lyon, et qui toutes deux représentent les courses du cirque.

La mosaïque d'Italica, quoique très-mutilée, a été beaucoup mieux expliquée par M. Alexandre de la Borde, que celle de Lyon, qui est presque intacte, ne l'a été par M. Artaud.

M. Millin, dans ses Monumens inédits, a eu l'avantage de faire connoître plusieurs morceaux dignes d'être publiés, et le mérite de les expliquer en savant aussi versé dans la connoissance des monumens que dans celle des bons ouvrages archéographiques.

Quelques antiquaires, doués d'une imagination féconde, aiment mieux s'y abandonner que de se livrer à des recherches pénibles pour expliquer les monumens par les passages des auteurs anciens et par la comparaison des monumens analogues. Leurs travaux ne sont propres qu'à faire rétrograder la science.

Pour les combattre, M. Fea a publié à Rome une Dissertation sur les images de Léda, dans laquelle il a réfuté M. Adam Fabroni, qui prétendoit que toutes ces figures représentoient Lamia, courtisane favorite de Démétrius Poliorcète. La dissertation de M. Fabroni étoit trop dénuée de preuves et trop foible en raisonnement pour persuader fes hommes instruits et qui

ont un jugement sain; la réfutation de M, Fea préservera de l'erreur jusqu'aux lecteurs vulgaires.

On ne fera pas mention de plusieurs autres opuscules dans lesquels on suit, pour l'explication des antiquités, cette manière capricieuse et bizarre qui ne peut que décréditer les études archéologiques et nuire à leurs progrès.

C'est par des moyens plus sûrs que, profitant des lumières précédemment répandues par M. Lanzi sur les antiquités des Étrusques et des autres anciens peuples de l'Italie, M. Vermiglioli a donné des explications satisfaisantes de quelques patères Étrusques.

M. Mongez a publié, dans les Mémoires de l'Institut, de savantes explications de quelques statues antiques; entre autres, de celle du gladiateur mourant, qu'on admire aujourd'hui au Musée Napoléon.

Il faut encore distinguer parmi les mémoires archéographiques que le même auteur a lus à la classe, celui qui a pour objet les meules de moulin trouvées près d'Abbeville, dans l'emplace ment connu sous le nom de camp de César.

Ce monument a fourni à M. Mongez l'occasion de parler des moyens employés par les anciens pour réduire le grain en farine, et de la nature de leurs meules. Ses connoissances en

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Dactyliogra

phie.

histoire naturelle, et principalement en minéralogie, lui ont facilité l'interprétation de plusieurs passages anciens sur ce sujet. C'est ainsi que dans quelques autres mémoires, dont on auroit pu faire mention dans l'article de l'archéologie en général, M. Mongez a examiné le métal de plusieurs antiques, entre autres celui qu'on employoit à la fabrication des armes, de même qu'il a su expliquer ce que c'étoit que l'æs album des anciens, et quelle est la matière que les auteurs classiques Latins appellent argilla, creta, marga. Il a aussi recherché et déterminé la va'leur de l'opobalsamum dans les différens siècles, et a indiqué les causes de la cherté constante de ce baume jusqu'à nos jours. L'emploi qu'on faisoit du chanvre dans l'antiquité à pareillement fixé son attention, et il a aussi fait voir que les anciens ne s'en servoient que pour faire des cordes et étouper les navires, et qu'on n'a commencé à en faire de la toile, en France et en Angleterre, que vers le milieu du XIII.© siècle.

La dactyliographie, ou l'étude des pierres gravées, a sur celle des autres chefs-d'oeuvre des arts antiques deux grands avantages. L'un est la belle conservation des monumens dont elle s'occupe, et qui nous parviennent presque tous sans altération, grâces à la dureté des pierres fines qui

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