Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

de morceaux qui n'ont point été publiés, et qu'il s'empresse de communiquer aux savans. Les cabinets de médailles et d'autres antiques de MM. Denon, Van-Horn et l'abbé de Tersan, leur sont ouverts avec la même facilité.

A l'étude des monumens figurés se joint essen- Paléographis. tiellement celle de la paléographie, ou des monumens écrits. Comme les plus anciens sont ceux dont les inscriptions ont été gravées sur la pierre ou sur le marbre, on a donné à la paléographie l'épithète de lapidaire; et on la divise en deux classes, suivant que les inscriptions sont composées en grec ou en latin.

Le P. Montfaucon avoit entrepris de donner un corps complet de doctrine sur la paléographie Grecque; mais, plus habile à concevoir un beau plan d'ouvrage qu'à le bien remplir, il s'est presque uniquement borné, dans l'exécution, à ce qui concerne les anciens manuscrits, et a laissé à d'autres le soin d'expliquer les inscriptions Grecques tracées sur la pierre, sur le marbre ou sur le bronze.

Le P. Corsini et le chanoine Mazocchi, antiquaires, dont l'érudition vaste et profonde égaloit la sagacité, s'en sont occupés avec succès; et depuis eux l'Anglois Chandler a enrichi l'Europe savante d'un grand nombre d'inscriptions

Grecques inconnues: mais la principale obligation qu'on lui ait, c'est de les avoir recueillies et publiées; ses explications sont foibles et trèsrarement heureuses.

La paléographie Grecque n'offre, postérieurement à 1789, que quatre ouvrages dignes d'être remarqués.

Le plus important est celui de M. l'abbé Barthélemy: il a pour objet une inscription apportée de la Grèce par M. de Choiseul-Gouffier. Cette inscription, qui date de l'an 409 avant l'ère Chrétienne, présente le compte rendu des deniers publics des Athéniens par les trésoriers qui les gardoient dans le temple de Minerve. Le savant antiquaire y développe avec fruit sa vaste érudition dans la littérature Grecque et sa profonde critique, et fixe d'une manière plus certaine qu'on n'avoit pu le faire jusqu'alors, la forme de l'année Athénienne.

Le second est un Essai analytique de l'alphabet Grec, publié à Londres en 1791, par M. Peyne Knight, dans lequel on trouve quelques vues et quelques observations nouvelles et justes. Cetessai est bien supérieur à l'ouvrage mythologique qu'il avoit donné quelque temps auparavant sur le culte du Phallus, dans lequel il s'est entièrement abandonné au système bizarre de M. d'Hancarville.

M. Visconti a aussi payé son tribut à cette branche des antiquités, à l'occasion de deux morceaux de poésie Grecque héroïque gravés sur deux tables de marbre pentélique qui sont déposées à Rome dans la villa Borghèse. Regilla, dame Romaine de la plus haute naissance, épouse du célèbre rhéteur Hérode Atticus, du temps des Antonins, en est l'objet.

Déjà une savante dissertation de Saumaise avoit fixé l'attention sur ces poëmes; mais la leçon et le sens de plusieurs passages étoient restés obscurs ou mal expliqués. M. Visconti s'est efforcé de les éclaircir; et ses discussions ont répandu quelque fumière sur plusieurs points de la paléographie Grecque.

Un monument qui intéresse à-la-fois la paléographie Grecque et la paléographie Orientale, c'est l'apographe de l'inscription de Rosette, remis à l'Institut par le général Dugua, en 1800. La savante dissertation de M. Ameilhon, et les trois lettres de M. de Villoison, ne laissent rien à desirer sur ce monument. Les Anglois, qui possèdent l'original, n'ont rien donné qu'on puisse comparer au travail de nos deux savans confrères. Le nom de Villoison appartenoit déjà à l'histoire de la paléographie Grecque, à laquelle il avoit été très-utile par ses Anecdota Graca, publiés

à Venise en 1781. On attendoit de lui un ouvrage complet sur cette matière; et si les manuscrits qu'il a laissés n'ont pas entièrement rempli nos espérances, on trouve du moins, dans ses dissertations inédites et dans ses notes marginales sur la Paléographie de Montfaucon, des observations et des lumières dont on ne tardera vraisemblablement pas à faire jouir le public.

Un ouvrage d'une tout autre importance pour la paléographie Grecque, que tous ceux dont nous avons parlé, auroit été celui qu'avoit entrepris M. Rosini sur les manuscrits trouvés à Herculanum, si ses travaux avoient pu être couronnés par le succès. Ce savant distingué, aujourd'hui évêque dans le royaume de Naples, a publié, d'après un rouleau en papyrus, un livre inédit de l'Épicurien Philodème contre la musique. On doit louer ses efforts et sa sagacité; mais il n'a obtenu que de foibles résultats, qui ne paroissent pas pouvoir compenser la peine qu'ils lui ont coûté. On ne pouvoit guère, à la vérité, en attendre de beaucoup plus considérables des premiers essais d'une opération aussi difficile que le développement de rouleaux de papyrus presque brûlés : il est même à craindre que ce développement ne résiste aux essais les plus multipliés. En effet, celui qui est chargé du déroulement croit

avoir rempli sa tâche, lorsqu'il réussit à présenter quelques pages développées et seulement interrompues par quelques mutilations: il ne s'aperçoit pas que chacune de ces pages est composée de fragmens de plusieurs pages antérieures et postérieures, et qui ne paroissent former la même page que parce que le papyrus brûlé est devenu extrêmement mince. Le savant qui entreprend l'explication de cet écrit ainsi mutilé, s'aperçoit bientôt qu'il n'offre aucun sens suivi : il se tourmente, il s'épuise en conjectures, comme a fait M. Rosini; et, s'il est de bonne foi, il finit par avouer qu'il n'y peut rien comprendre.

S'il est vrai, comme on l'assure, que l'Anglois Hayter, chargé par le prince de Galles d'expliquer de semblables rouleaux développés à Naples, n'ait pas mieux réussi, les nouvelles tentatives qu'on pourra faire donnent peu d'espérance.

La classe, à laquelle le Gouvernement a confié six rouleaux encore intacts, attend de Naples, pour les faire dérouler, un homme qui s'est déjà exercé dans ce genre de travail ; mais elle n'ose se flatter d'en recueillir plus de succès.

La paléographie Latine a fait beaucoup d'acquisitions pendant l'époque dont nous nous oc

cupons.

L'ouvrage de Fabretti sur les inscriptions nous

« VorigeDoorgaan »