Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

faire pleurer la bonne vierge; qu'il faut cuire un pain la veille de Noël et le faire manger aux vaches, pour qu'elles mettent bas leur portée sans accident; qu'on ne ne doit pas faire de linge ni mettre sa chemise, ni se peigner le vendredi si l'on ne veut avoir des poux.

Dans quelques pays, lorsqu'un malade est à l'extrêmité, on le voue à sainte Christine, après que minuit a sonné. On est persuadé, surtout en Basse-Normandie, que sainte Catherine a tous les jours le pouvoir de rendre la santé à une personne, et qu'elle accorde cette grâce à la première qui la lui demande. Si le malade meurt, c'est que l'horloge va mal ou qu'on a été prévǝnu.

Si l'on chante Alleluia ou Noël en carème, on fait pleurer la sainte Vierge.

Si on lave ses brebis la veille de la saint JeanBaptiste, et les eufans le Vendredi-Saint, on les préserve de la gale.

Ne mangez point de choux le jour de saint Étienne, parce qu'il s'est caché dans des choux pour éviter le martyre.

Faites trois fois le tour du feu de la Saint-Jean, et vous n'aurez ni maux de reins, ni maux de tête. Laissez le pain sur la table, peudant toutes les nuits qui se trouvent entre Noël et la Circoncision, parce que la sainte Vierge cherche sa vie toutes ces nuits-là, et que c'est un grand bonheur pour une maison qu'elle veuille bien y souper. Ceux qui firent le jour de saint Saturnin,

sont bien sûrs leurs brebis auront le cou de

travers.

que

Ceux qui offrent de l'avoine à sainte Radegonde sont guéris du mal caduc.

On empêche les souris et les rats de faire dégât dans un tas de blé, en l'arrosant d'un seau d'eau tiré à jeun, dans lequel on a mis un verre d'eau bénite de Pâques ou de la Pentecôte. C'est aussi avec cette eau bénite qu'on préserve une maison du tonnerre,

On se guérit de la fièvre, en se roulant sur la rosée dans un champ d'avoine, le jour de la SaintJean, avant le lever du soleil.:

Tournez trois fois autour d'une escabelle, avec un cierge à la main, le jour de la Chandeleur; et vous serez à l'abri du tonnerre et des maléfices.

On croit en Espagne que les sorcières font leur grand sabbat, la nuit du 4 février, veille de sainte Agathe. Si on sonne la cloche à minuit, on les chasse de la contrée.

Ceux qui veulent savoir quelle figure ils feront le jour de leur mort, doivent écrire sur leur front, avec leur propre sang, la nuit de l'Épiphanie, les noms allemands des trois rois mages, Gaspar, Melchior et Balthasar, et se regarder ensuite dans un miroir.

On sait qu'il y a quarante jours de pluie, s'il pleut le jour de saint Médard.

Quelques personnes, qui tiennent plus aux superstitions qu'aux préceptes de l'église, mangent un coq le Jeudi-Saint, en mémoire de celui qui

chanta après le péché de saint Pierre. Apparemment qu'on honore les coqs en les mangeant.

C'est un grand péché de faire travailler les chevaux, le jour de saint Éloi, qui est leur patron. Le blé ne profite point lorsqu'on le sème le jour Saint-Léger. Cette superstition n'est qu'un jeu de mots.

En portant sur soi l'Évangile de saint Jean, un rosaire, un chapelet, un scapulaire, une ceinture de saint Augustin, un ceinturon de sainte Monique, un cordon de saint François, ou quelque autre instrument de piété, on ne sera jamais damné, quelque mal que l'on fasse.

On vend à Conflans des jarretières de sainte Honorine, lesquelles procurent d'heureux accouchemens, etc.

Il y a tant d'autres superstitions de ce genre, qu'on ne les indiquerait pas dans l'espace d'un gros volume.

SUSANNE.-Tout le monde sait la touchante histoire de la chaste Susanne de Babylone. Mais depuis que Daniel eut fait voir qu'elle était innocente du crime d'adultère dont les deux vieillards l'avaient accusée, il n'est plus question d'elle dans les saintes écritures. On vénérait pourtant son tombeau auprès de Babylone, et ses reliques plus récemment à Toulouse.

Au commencement du seizième siècle, un prêtre de Bordeaux, accusé d'avoir volé l'argent que les fidèles donnaient pour les réparations de

[ocr errors]

son église, eut recours à sainte Susanne, comme protectrice des innocens calomniés. Susanne lui apparut en songe, avec Daniel, et lui promit de le délivrer de ses calomniateurs. Mais en récompense, elle lui demande un petit service; c'était de faire rendre un culte à ses reliques, qui étaient à Toulouse dans l'église de Saint-Saturnin.

Le prêtre se hâta de publier sa vision. On reconnut dès lors son innocence; l'abbé de SaintSaturnin fitune fouille; ontrouva des os qu'on mit dans une châsse, sous le nom de sainte Susanne, en l'année 1512.

Jean de Pétra, inquisiteur de la foi, en France, fut chargé de prêcher à cette translation. Il assura que les reliques de sainte Susanne avaient été apportées à Toulouse, avec celles de saint Simon, par l'empereur Charlemagne. Mais on ne sait où ce prince avait pris ses reliques, ni où le prédicateur avait pris son anecdote.

On montre à Saint-Maximin en Provence, la tête d'une sainte Susanne, qui est, dit-on, la femme que Notre-Seigneur guérit du flux de sang, après qu'elle eut touché le bord de sa robe(1).

SUSANNE,- vierge qui souffrit le martyre à Rome, au troisième siècle. Son corps est à Rome, dans l'église de son nom. Mais elle en a un second à Compostelle en Galice.

(1) Voyage de France et d'Italie, par un gentilhomme francais, page 93.

[graphic]
« VorigeDoorgaan »