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cela pour un miracle qui leur reprochait leur profanation. On fit des processions et des prières, et l'eau revint comme auparavant (1). Voyez Paris, etc.

TORPET OU TROPEZ. On ne sait pas le lieu ou souffrit ce martyr, qui mourut, à ce qu'on croit, dans le premier siècle. Son corps est à Saint-Tropez, chez les Provençaux ; mais il a un second corps en Portugal, et une troisième tête aux minimes de Pise.

Les Provençaux disent que saint Tropez fut martyr sous Néron, et que ses reliques furent apportées de Rome dans leur pays par un ange.

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Selon le calcul de Benjamin de Tudèle, cette tour avait dix mille pieds de diamètre à sa base. Saint Jérôme lui donne vingt mille pieds de hauteur; d'autres l'élèvent jusqu'à quatre-vingt mille pieds. C'est beaucoup, pour le nombre d'hommes qui peuplaient la terre cent dix-sept ans après le déluge. Mais des commentateurs disent que cette tour de quatre-vingt mille pieds fut bâtie par quinze ouvriers.

On voit auprès de Bagdad de vieux débris de rocher et de brique, élevés d'une centaine de pieds au-dessus du sol. Le père Kircher dit que

(1) M. Dulaure, Description de la Gascogne, dans les principaux lieux de la France, tome III, page 185.

ce sont les restes de la tour de Babel; et ManessonMallet ajoute (1) que Dieu nous permet de voir encore les traces de ce monument d'orgueil, pour nous faire songer à ne pas exciter sa colère (2).

LA TOUR ENCHANTÉE DE TOLÈDE.

« Il y avait auprès de Tolède une vieille tour déserte, que l'on appelait la tour enchantée: personne n'avait osé y pénétrer, parce qu'elle était fermée de plusieurs portes de fer. Mais on disait qu'elle renfermait d'immenses trésors.

Rodrigue, dernier roi des Goths en Espagne, ayant besoin d'argent pour lever une armée contre les Maures, se décida à visiter cette tour, malgré les avis de tous ses sujets. Après en avoir parcouru plusieurs pièces, il fit enfoncer une porte de fer battu, que mille verrous fermaient intérieurement. Il entra dans une grande cave, où il ne trouva qu'un étendard de plusieurs couleurs, sur lequel on lisait ces mots : Lorsqu'on ouvrira cette tour les barbares s'empareront de l'Espagne....

>> Alboulkacim - Tarista - Ben-Tarik, historien

(1) Description de l'Univers, tome II, page 234.

(2) Le poëte juif Emmanuel expliqué, dans un de ses sonnets, comment le mot Sac est resté dans toutes les langues. Ceux qui travaillaient à la tour de Babel avaient, dit-il, comme nos manœuvres, chacun un sac pour mettre les petites provisions. Quand le Seigneur confondit leurs langues, la peur les ayant pris, chacun voulut s'enfuir, et demanda son sac on ne répétait que ce mot. C'est ce qui l'a fait passer dans toutes les langues qui se formèrent. (Dictionnaire infernal, au mot Origines. )

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arabe, ajoute que, malgré son effroi, Rodrigue entra encore dans une belle salle, au milieu de laquelle il vit une statue de bronze, qui frappait la terre d'une massue, avec un bruit épouvantable; auprès de cette statue, on lisait ces paroles, écrites sur la muraille: «Malheureux » prince, tu seras détrôné par des nations étran» gères. >>

Rodrigue épouvanté sortit de la tour et en fit refermer toutes les portes. Mais les barbares s'avançaient à grands pas ; il marcha à leur rencontre avec son armée. La bataille se livra un dimanche, au pied de la Sierra-Moréna. L'armée espagnole fut taillée en pièces, et Rodrigue disparut du milieu des siens, sans que l'on sût ce qu'il était devenu.... >>

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On pensa qu'il avait été emporté par le diable, puisqu'il fut impossible de découvrir son corps après le combat; et qu'on ne trouva que son cheval, ses vêtemens et sa couronne, au bord d'une petite rivière (1)............

LA TOUR SANS VENIN.

La tour sans venin est située à une lieue de Grenoble, sur la rivière du Drac. On l'appelle aussi tour du Pariset. Il est faux que les animaux venimeux ne puissent y vivre. On y trouve des serpens et des araignées. Des amateurs y ont porté des crapauds et des vipères; et ces reptiles n'ont

(1) Le diable peint par lui-même, chap. 12.

pas témoigné le moindre déplaisir daús leur nouveau domicile.

>> La réputation de cette tour ne vient que d'une erreur de nom, ou d'une croyance populaire. Près de ce lieu était autrefois une chapelle dédiée à saint Verain (1). Verain signifie en langue du pays, venin; et comme le peuple attribue toujours aux saints des vertus analogues à leur nom, les dévots du Dauphiné s'étaient imaginé que saint Verain préservait du venin, et que par conséquent sa chapelle et la tour du Pariset devait être exempte de serpens et d'araignées, quoique la plupart des serpens et des araignées soient sans venin (2). »

LA TOUR DES RATS.

On montre, à quelques lieues de Coblentz, une vieille tour carrée que l'on appelle la tour des Rats. On dit que Hatton II, archevêque de Mayence, fit brûler une quantité de mendians, en disant qu'ils ne servaient qu'à manger le pain nécessaire aux citoyens utiles. Quelque temps après il tomba malade et se vit assiégé de tant de rats qu'il fut impossible de les chasser. Il se fit transporter dans une petite île du Rhin, à la tour dont nous parlons. Mais les rats le suivirent à la nage et le mangèrent dans sa tour.

(1) Saint Verain, évêque de Cavaillon au comtat Venaissiu, dans le sixième siècle, a fait une foule de miracles. Son corps était à Gergeau, dans le diocèse d'Orléans.

(2) M. Salgues, des Erreurs et des Préjugés, etc. tome II, page 374.

C'est ainsi qu'Hérode fut mangé par des vers et Pharaon par des poux. Pline conte aussi que l'ile de Gyara, l'une des Cyclades, fut abandonnée de ses habitans, à cause des rats; qu'une ville d'Espagne fut renversée par des lapins, une ville de Thessalie par des taupes, une ville de France par des grenouilles, une autre ville en Afrique par des sauterelles (1).

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TRANSLATION. C'est le nom qu'on donne au transport des reliques d'un saint, que l'on tire du cercueil pour le mettre dans une châsse, ou que l'on fait passer d'un lieu dans un autre.

Dans les bons temps, la France s'occupait beaucoup plus de la translation d'un grand saint, que de l'avénement d'un prince à la couronne.

TRON OU TRUDON,

prêtre liégeois mort en 698. On leva son corps de terre en 880, et on l'exposa au culte des fidèles, dans l'église de Sarcing. Mais la crainte qu'on eut bientôt des Normands fit qu'on le cacha dans un caveau, où il resta jusqu'en 1045. Lorsqu'on voulut l'en tirer, le caveau jeta une puanteur si fétide, que les ouvriers en furent suffoqués; ce qui altéra un peu la bonne odeur de la sainteté de Tron.

Quarante ans après, on chercha pourtant de nouveau à retrouver ses reliques. On ne vit dans

(1) Cité par Misson, tome I, page 57.

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