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tyrans qui le lapidaient (car ainsi les appelle-ton en commun langage), comme la sienne. Les pauvres femmes, voyant les tyrans ainsi en ordre, les prenaient pour compagnons du saint, et chacun avait sa chandelle; qui plus est, cela se faisait bien au diable, comme à saint Michel.

Ainsi en est-il des reliques; tout y est si brouillé et confus, qu'on ne saurait adorer les os d'un martyr, qu'on ne soit en danger d'adorer les os de quelque brigand ou larron, ou bien d'un âne, ou d'un chien ou d'un cheval. On ne saurait adorer un anneau de Notre-Dame, ou un sien peigne ou ceinture, qu'on ne soit en danger d'adorer les bagues de quelque paillarde.

Pourtant, se garde du danger qui voudra, car nul d'orénavant ne pourra prétendre excuse d'i

gnorance.

FIN DU TRAITÉ DES RELIQUES.

TRAITÉ

DES SAINTES RELIQUES,

PAR L'ABBÉ DE CORDEMOY,

Débarrassé des inutilités et des lenteurs, mais conservé dans le texte original.

Ce traité a été publié en l'année 1719, dédié à M. Bosc, conseiller du roi. Nous l'avons abrégé sans en altérer le texte. C'est une réponse au livre de Calvin. On ne s'en douterait pas.

Mais nous avons pensé qu'on nous saurait bon gré d'avoir mis cet extrait à la suite du petit chef-d'œuvre de Calvin.

TRAITÉ

DES SAINTES RELIQUES..

SI". Ce qu'on entend par les Reliques.

L'ÉGLISE donne généralement le nom de Reliques à tout ce qui nous reste des saints après leur mort. Elle regarde les corps des saints, comme ayant été les temples du Saint-Esprit, et ses victimes par le martyre ou par la pénitence. Ainsi l'honneur, qu'elle veut que nous leur rendions dans cette vue, retourne à Dieu même.

Si l'affection que nous avons pour une personne qui nous a fait du bien, s'étend à tout ce qui nous reste d'elle après sa mort, peut-on trouver étrange que nous honorions les reliques des saints? Ils ont affermi notre foi, ou par leurs doctes écrits, ou par l'effusion de leur sang; ct tous nous ont laissé des exemples admirables de vertu. D'ailleurs, comme le remarque saint Chrysostome, rien ne nous excite davantage à les imiter, que la vue de leurs corps. Dieu, dit ce grand docteur, nous les veut laisser, afin qu'ayant toujours devant les yeux ces saintes dé

!

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