Economiques. 33. Le bois de la tara, et quelques subs tances astringentes. 34. Le bois churisiqui. 35. Le bois jaune de Santa-Cruz. 37. Le chapi des yungas. 38. Le rocou. 39. L'airampo. 42. Le cacao. 43. Mémoire sur la culture du coton, et sur la manière d'en encourager les fabriques. SUBSTANCES MINÉRALES. NATURELLES. S. Ier. Alun natif. Première espèce nommée cachina blanca. DANs les fabriqués d'Europe, la préparation de la mine d'alun exige un grand appareil et des opérations longues, compliquées et ennuyeuses, soit pour l'extraction des pierres ou des terres imprégnées des principes de cette substance, soit pour la préparer, la lessiver, en séparer les matières hétérogènes, et pour faire cristalliser le sel à diverses reprises, jusqu'à ce qu'il acquière le degré de pureté nécessaire dans les arts et dans les manufactures. Depuis quelques siècles, on a établi dans presque toute l'Europe des fabriques de ce sel, qui, outre une infinité d'autres usages domestiques, est l'ame de la teinture, et dont la consommation annuelle est énorme. L'alun de Rome passe pour le plus pur, et on le préfère à celui de toutes les autres fabriques d'Europe, quoiqu'à l'aide de quelques manipulations particulières et d'un peu plus de dépense, toutes les espèces puissent acquérir ce degré de pureté. Dans la partie de l'Amérique méridionale que je décris, la nature offre cette substance saline toute formée de sa main, dans son état natif et dans sa plus grande pureté ; et pour l'employer, même dans les opérations les plus délicates, on n'a pas besoin du secours de l'art. On en trouve aux frontières de la province de la Paz, en forme de filons, dont la matrice est l'ardoise ou le schiste. C'est une substance dure, compacte, solide, à cassure plus ou moins striée, entièrement blanche comme du sucre, à demitransparente à la lumière, ayant quelquefois une couleur rougeâtre comme l'alun de Rome, d'une saveur styptique, astringente et en même tems douceâtre, entièrement soluble dans l'eau, etordinairement en morceaux irréguliers qui n'ont point de figure déterminée. Tous les fragmens n'ont pas cette apparence demicristalline et transparente, parce que plusieurs sont, à l'intérieur, mêlés de terre blanche, et même pénétrés par une substance dure et pierreuse, qui vient de leur matrice ou gangue; mais la qualité et la pureté sont toujours les mêmes. Dans l'analyse chimique, l'alkali phlogistiqué (prussiate de fer), n'y fait pas découvrir le moindre indice de fer, substance métallique qui salit ordinairement la mine d'alun, excepté celle de Rome, et qui, dans la teinture, altère et obscurcit les couleurs. Ce sel est l'ingrédient et le mordant général que l'on emploie dans presque toutes les teintures, soit en laine, soit en soie, soit en coton, ou seul et en substance, ou précipité par un alkali, ou combiné avec le tartre cru, ou avec d'autres préparations métalliques de cuivre, de fer, de plomb, d'étain, etc. L'alun se décompose dans ces opérations; et sa base, terre extrêmement fine, blanche et subtile, est proprement la substance qui donne du corps aux couleurs, et à laquelle s'unissent intimement et sans altération les particules colorantes; tandis que la plupart des sels métalliques employés en qualité de mordant, altèrent les couleurs primitives. S. II. Alun natif. Seconde espèce nommée millo. On connaît ici cette espèce de mine d'alun, sous le nom de millo. On la trouve abondam ment dans toutes les gorges de la Cordillière, soit du côté de la côte, soit du côté des Andes. Pour produire son efflorescence, elle a besoin d'une température aride, sèche, chaude, telle qu'on la trouve dans ses gorges, et encore cet effet n'a-t-il lieu que sur les roches d'ardoise ou de schiste. L'action combinée du soleil et des eaux pendant la saison pluvieuse, décompose et ramollit successivement la surface de cette pierre primitive, qui, dans son état de pureté, est la base de l'alun : l'aridité et la sécheresse des mois suivans extrait, concentre et réunit ce sel sur les rochers, en forme de croûte, et en très-grande abondance. La figure de ces croûtes est irrégulière; leur grandeur est inégale, et elles pèsent depuis un gros jusqu'à deux ou trois onces elles sont blanches, ou quelquefois d'un blanc jaunâtre, dures, et ordinairement assez compactes. L'art imite heureusement cette opération de la nature pour tirer ce sel de sa mine, en exposant à l'air et en multipliant les surfaces. Ces croûtes que je viens de décrire sont de l'alun pur, dont la nature même a parfaitement combiné les principes: il y a seulement un léger excès d'acide vitriolique (sulfurique), chose que l'on observe |