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causes (Voy. LA TOUR-DU-PIN-Gou- l'Allemagne, il se réfugia en AngleVERNET, J. Frédéric, XXVI, 355) — terre,où il fut un peu mieux accueilSon frère, le chevalier, né à Paris,li, et prit du service dans l'armée en 1734, fut connu avant son ma- anglaise. En 1794, il accompagna riage sous le nom de chevalier de le comte d'Artois dans l'insignifianla Tour-du-Pin et, depuis, sous te expédition de l'île Dieu, qui poucelui de vicomte de la Charce. En- vait avoir de si grands résultats et tré au service, en 1746, comme en- il revint avec ce prince en Anseigne au régiment de la Tour-du- gleterre où il reprit son service Pin, et nommé capitaine aide-major dans les troupes anglaises et, après dans le même corps, il devint quelques campagnes sur différents aide-major général à l'armée du Bas- points, il obtint le grade de lieuteRhin, sous le maréchal d'Estrées nant-général, au moment où le et fit la campagne de 1758 sous le rétablissement des Bourbons lui percomte de Clermont et le marquis mit de rentrer dans sa patrie. Revede Contades qui lui succéda. Il fut nu avec le, roi Louis XVIII, son ainsi témoin des revers de Crevelt, grade de lieutenant-général lui fut (voy. CLERMONT, IX, 87), et se mon- confirmé et il fut créé commandeur tra l'un des plus braves à soute- de l'ordre de Saint-Louis; mais il nir la retraite. L'année suivante, jouit peu de cet honneur, étant il remplit les mêmes fonctions mort à Paris dans les premiers mois sous le marquis d'Armentières; fut de 1816. M-D-j. chargé de la direction du siége TOUR-DU-PIN - MONTAUde Munster, puis créé major géné- BAN (le marquis DAVID-SIGISral de la réserve qu'il conduisit à MOND, bailli de la ), né en 1751 au la bataille de Warbourg où il eut château de la Motèze du Caire en la jambe fracassée par un boulet. Provence, entra dès l'âge de 15 Bientôt rétabli de cette blessure, il ans dans la marine royale, fut d'afut nommé colonel du régiment de bord garde du pavillon, puis enBeauce, puis gentilhomme d'hon- seigne de vaisseau, et fit en 1776 neur de Monsieur, comte d'Ar- la première campagne dans la tois, et enfin maréchal de camp guerre d'Amérique. Embarqué peu et inspecteur général en 1788. après sous les ordres du comte Comme on doit le penser,il se mon- Albert de Rioms sur un vaisseau de tra fort opposé à la Révolution et l'escadre du comte d'Estaing, il fit fut des premiers à suivre les prin- voile pour les Grandes Indes,et après ces dans leur émigration. Les avoir soutenu un combat glorieux ayant accompagnés dans l'expédi- contre l'Experiment qui se rendit, tion de 1792, sous les ordres duduc ce vaisseau anglais fut ramené et de Brunswick, il fut loin d'être em- désarmé à Toulon en 1780. Ce fut ployé comme semblaient l'exiger dans cette même année que le bailli sa valeur et son expérience. On ne de la Tour-du-Pin fut reçu chelui donna qu'un commandement valier de Malte et nommé lieutede peu d'importance, sous les murs nant de vaisseau, puis commande Thionville, dont on sait que les dant du brick le Tarton. Il passa approches ne furent qu'un vain alors comme premier lieutenant sur simulacre. Après avoir erré quelque le vaisseau le Héros, commandé temps dans différentes contrées de par le bailli de Suffren, et fit avec

cet illustre chef la brillante campa- nale attaquée en même temps sur gne des Indes Orientales, d'où il tous les points était hors d'état de revint à Toulon en 1784. S'étant résister, quand on sut que l'Esrendu à la cour il y fut très-bien pagne, qui avait promis de l'apaccueilli; mais il ne tarda pas à puyer, venait de changer de reprendre la mer sur la corvette résolution. A cette nouvelle qui lui la Blonde, dont il eut le com- fut communiquée par l'agent des mandement, et qu'il conduisit princes François Froment (Voy. ce vers le Sénégal sur la côte occiden- nom LXIX, 429), le bailli qui s'étale d'Afrique. Revenu à Brest l'an- tait avancé, sous prétexte d'une née suivante, il fut promu au grade croisière ordinaire contre les Barde Major de vaisseau le 1er mai baresques jusqu'à l'île d'Asinara, 1786,et nommé général des galères se vit, à son grand regret, obligé de de Malte en 1788, sous le grand retourner à Malte, d'où il ne voulut maître Rohan, puis fait chevalier de pas revenir en France, bien qu'on cet ordre. Il prit possession de son lui eût donné le grade de capitaine commandement qu'il exerça du- de vaisseau; et il continua à y rant quatre ans dans la Méditerra- rester jusqu'au mois de juin 1798, née, de 1788 à 1792, d'abord sur où parut devant cet antique bouleles côtes de Corse, de Sardaigne, vard de la chrétienté, la flotte de Sicile, où il dirigea, vers la fin française destinée à conquérir l'Éde l'année 1792, avec quatre galè- gypte sòus les ordres de Napoléon res, un secours de chevaliers et Bonaparte. On sait que depuis longquelques centaines d'hommes que temps des intelligences secrètes le grand maître Rohan, avait ac- étaient pratiquées auprès de quelcordés à son frère le marquis de la ques chevaliers, et que le grand Tour-du-Pin de Montauban, ancien maître était tout à fait incapable colonel de Rouergue, alors maré- d'occuper un poste si important dans chal de camp, pour former, dans de pareilles circonstances. (Voy. le midi de la France, un noyau de HOMPESCH, XX, 512.) Comme on l'insurrection près d'y éclater, et devait s'y attendre, le baron de la que cet officier général était destiné Tour-du-Pin resta à la tête des à commander. L'expédition parais- chevaliers les plus braves, les plus sait très-bien préparée; et les bâ- fidèles. Il prit aussitôt le commantiments de transport étaient char- dement de la fortification appelée gés d'artillerie, de fusils et de tou- le Cottoner, qui renfermait un tes sortes de munitions. Des intel- grand magasin à poudre, et le fit ligences nombreuses avaient été évacuer sur différents points. Mais préparées dans plusieurs départe- la trahison et la révolte rendirent ments, particulièrement dans celui bientôt ses efforts inutiles, et ce de la Lozère d'où l'insurrection se fut en vain que le général qui comserait mise en communication avec mandait au fort Manuel, fit une viles royalistes de la Vendée qui goureuse sortie. Sourd à leurs avis commençaient à se soulever (voy. comme à ceux du bailli de Loras CHARRIER, LX, 515). Tout enfin de- et de plusieurs autres, le grand vait faire présager dans le midi de maître signa une honteuse cala France un vaste plan d'insurrec-pitulation. Forcé alors d'abantion auquel la convention natio- donner Malte, le bailli et son

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frère se rendirent à Livourne, puis narchie, fidèle à ses devoirs de suà Venise, et ensuite à Fium en jet, il ne songea plus qu'à sauver Croatie, où ils se fixèrent. Lorsque le trône, et fit tous ses efforts pour l'empereur de Russie Paul Ier se fut parvenir à ce but, jusqu'au mofait donner le titre de grand maî- ment où d'odieuses persécutions tre de Malte en 1799, informé de rendirent son dévouement impuisla noble conduite du bailli de la sant. Retourné à Bordeaux auprès de Tour-du-Pin, lors de la reddition Mme de la Tour-du-Pin, il eut la de cette place, il le fit venir à Pé- douleur de perdre, en un seul jour, tersbourg, où il l'accueillit avec sur l'échafaud, son père, son beaubeaucoup de bonté et lui fit une père et son oncle. Ce fut alors que pension de douze mille francs qui les deux époux, fuyant une terre a été payée jusqu'à la fin de sa vie. couverte du sang de leur famille, Etant retourné à Fium où il avait prirent la résolution de s'expatrier réuni sa famille et celle de son frè- et passèrent en Amérique. Là, dére, ils y vécurent toujours fort unis nué de fortune, presque sans arjusqu'à la mort du bailli en 1807. gent, mais supérieur à l'adversité, Alors son frère rentra en France, à force d'énergie et de résignation, et il mourut en 1810 à Bourges le marquis de la Tour-du-Pin sut dont son oncle était archevêque, se créer d'honorables ressourlaissant un fils qui mourut lui- ces. La bêche à la main, il démême en 1839, après avoir servi fricha et cultiva une ferme qu'il dans les armées des princes dans avait acquise au prix de quelques l'émigration, et avoir été général et écus dans les environs de Newpair de France sous la Restauration. York, et il eut bientôt occasion de M.-D. j. recevoir, sous son humble toit, TOUR-DU-PIN-GOUVER- Talleyrand et plusieurs autres NET (FRÉDÉRIC-SERAPHIN, marquis compatriotes exilés comme lui. De de la), fils du ministre de la guerre, retour en France, lorsque le règne qui mourut sur l'échafaud révolu- de Robespierre eut cessé, le martionnaire en 1794 (Voyez ce nom, XLV, 353), était né en 1758. Entré fort jeune dans la carrière des armes, il était colonel avant 1789. Aide de camp et ami du marquis de Bouillé, il le seconda parfaitement dans le mois d'août 1790, pour la répression de la révolte de Nancy. Appelé, à cette époque, par la fermeté de son caractère et la supériorité de ses connaissances politiques, à prendre place parmi les hommes les plus remarquables, tels que Mounier, Malouet, LallyTollendal, Cazalès et tant d'autres dont le rêve était une sage liberté, pure de tout excès, lorsqu'arrivè rent les mauvais jours de la mo

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quis de la Tour-du-Pin ne tarda pas à être désigné à de nouvelles persécutions par une police ombrageuse, et, pour sauver une seconde fois sa tête, il dut se réfugier en Angleterre, où il passa deux années. Plus tard, le 18 brumaire ayant ramené la paix intérieure, il vint habiter une terre qui lui était restée, dans le voisinage de Bordeaux. Recherché bientôt dans sa retraite par celui dont le discernement savait deviner le mérite, il céda aux ordres du conquérant, et fut, pendant six ans, préfet à Amiens et à Bruxelles. Le principe que huit siècles avaient consacré, et dont la violation momentanée avait sou

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levé tant d'orages, fut enfin de chique sous les murs du Trocadero. nouveau proclamé. C'est à lui que Fidèle à ses principes, le marquis le marquis de la Tour-du-Pin avait de la Tour-du-Pin, conserva son conservé ses sympathies; et c'est en emploi d'ambassadeur de France à lui qu'il avait mis son espoir pour Turin, jusqu'à la révolution de le bonheur durable de la France. 1830. Alors surpris, mais non étonIl en salua donc le retour avec né par les changements qui surtoute la joie d'un homme de bien. vinrent à Paris, au mois de juillet, Nommé conseiller d'ambassade au et dont sa sagacité lui avait fait encongrès de Vienne, avec Tal- trevoir l'explosion comme le résultat leyrand, puis envoyé plénipo- inévitable du relâchement des doctentiaire auprès du roi des Pays- trines monarchiques et de la haine Bas, il défendit partout avec cha- des partis, mais décidé à ne leur et dignité les intérêts de la pas transiger avec sa religion ponation qu'il représentait. Appelé litique, il donna à la fois sa dés ensuite, et dans des circonstances mission de pair, d'ambassadeur, difficiles, à l'ambassade de Sar- et revint une troisième fois habidaigne, il se trouvait à ce poste im- ter Bordeaux. Il ne trouva pas portant, en 1821, lors de l'insur- dans cette ville le repos qu'il esrection qui éclata,en même temps, pérait, et son indignation toute contre les pouvoirs légitimes à Tu- française s'étant un jour hauterin, à Naples et à Madrid. On pensa ment manifestée au sujet du surgénéralement alors que Louis nom de brigand dont on essayait XVIII dont tous les intérêts sem- de flétrir les Vendéens soulevés en blaient être les mêmes que ceux du 1832, l'homme qui avait rendu de roi Charles-Félix, (voy. ce nom, si nombreux services à la France LX, 476), donnerait à son ambas- fut jeté en prison comme un obscur sadeur des instructions et des or- agitateur, et il put craindre un modres pour les soutenir; mais il en ment de voir s'élever pour son fils fut tout autrement, car c'est dans le même échafaud qui s'était rougi les intérêts de l'insurrection qu'à autrefois du sang de son père. son grand déplaisir le marquis de Cette crainte ne se réalisa pas la Tour-du-Pin reçut ordre d'a- cependant, et le père put regir; et nous ne pouvons pas en joindre un fils chéri, en Piémont, douter, puisque longtemps après puis en Suisse. Après une vie aussi nous avons entendu ce diplomate agitée, aussi remplie d'événements, lui-même s'en plaindre amère- le marquis de la-Tour-du-Pin, forcé ment. Et si l'on pouvait douter de demander à un sol étranger un d'un fait aussi étonnant, il suffirait peu de repos pour sa vieillesse, de se rappeler l'accueil que reçut mourut dans cette retraite, à Lubientôt après à la cour de France ceville près Lausanne, le 10 février, le prince Charles-Albert, qui avait 1837, entouré de sa famille, en été secrètement d'intelligence avec murmurant ces seuls mots: France! l'insurrection et qui, selon le dire France! M.-D, j. des ministres français de cette épo- TOUR-LANDRY GEOFFROY que, fut envoyé à l'armée d'Espa- DE LA), seigneur du gros bourg de gne pour y expier ses torts, en ce nom dans l'Anjou et, suivant La combattant pour la cause monar- Croix du Maine, sieur de Notre

Dame de Beaulieu, vivait dans la seconde moitié du XIVe siècle, appartenant à une noble et ancienne famille qui s'est fondue dans la grande maison des Maillé, par suite du mariage de Françoise de La Tour-Landry avec Hardouin de Maillé le 30 juillet 1494 (1). Les circonstances de la vie de Geoffroi étant entièrement inconnues, il n'aurait pas le droit de figurer dans notre galerie, si on ne lui attribuait généralement un livre intéressant et simplement intitulé : Le chevalier de la Tour (2). On assure qu'arrivé au déclin de l'âge et père de trois filles, il composa ce livre pour leur instruction en 1371. Nous remarquerons d'abord que ce doit être un peu plus tard, puisqu'il y rapporte une historiette à lui contéé par une bonne dame, et arrivée en l'an mil trois cent soixante douze (3). Nous remarquerons ensuite que, si l'ouvrage est bien d'un La TourLandry, il ne nous semble pas que ce puisse être, comme on l'a conjecturé, du gentilhomme de ce nom, dont la fille Jeanne,niorte vers 1435, avait épousé Bertrand de Beauvau, seigneur de Précigny, sénéchal d'Anjou, etc., car, en ne donnant à la plus jeune des filles de l'auteur du Chevalier de la Tour que deux

(1) Le nom de La Tour-Landry ne s'éteignit point pour cela. En épousant Françoise, Hardouin,

alors cadet de famille, s'obligea de le prendre « sous

peine de cinquante mille écus; " mais, après la

mort de ses deux frères, sans enfants mâles, il se

déclara l'aîné de sa maison, et le roi François Ier le

releva, lui et ses descendants, de l'obligation contractée, leur permettant de reprendre le nom et les armes de Maillé, en y ajoutant toutefois celui de La Tour-Landry, lequel, en conséquence, fut toujours porté depuis par quelques membres de cette illustre maison de Maillé (Dictionnaire de Moreri, édition de 1759).

(2) On prétend qu'il avait fait aussi des chansons, laiz, balades, rondeaux, virelaix et chants nouveaulx, mais ces poésies n'ont pas vu le jour.

(3) On peut lire cette historiette dans l'analyse dont nous parlons ci-après.

ou trois ans lorsque son père écri– vit cet ouvrage, elle serait née vers 1370, et en supposant même que le personnage qu'elle épousa, eût trois ou quatre ans de moins qu'elle, il en résulterait encore que Bertrand de Beauvau, qui ne mourut qu'en 1474, aurait fourni une carrière de près de cent années, ce qui, quoique possible, n'est guère probable. Ce Bertrand qui survécut environ trente-neuf ans à Jeanne de La Tour-Landry, contracta trois nouvelles alliances, la première avec Françoise de Brezé en 1437, la seconde, vers 1456, avec Ive du Châtelet, veuve de Colard de Marley, et la troisième enfin, en 1467, avec Blanche d'Anjou, fille naturelle de René, roi de Sicile, duc de Lorraine et de Bar. Or, à notre compte, le sire de Beauvau aurait eu plus de 90 ans en 1467. N'en eût-il eu que 80, il est à présumer que le roi René se serait bien gardé de sacrifier à un homme de cet âge, une fille qu'il aimait tendrement et qui n'avait que dix-huit ans. Encore, pour la prendre, Bertrand s'était-il fait tirer l'oreille. Disgracié par Louis XI, il ne consentit à épouser Blanche que dans l'espérance de rentrer en faveur auprès du vindicatif monarque (4). (Voy. l'Histoire de René d'Anjou, par M. de Villeneuve-Bargemont, t. II, p. 243 et 392, et t. III, p. D'après ce qui précède, nous pensons que le Geoffroi de La TourLandry à qui l'on attribue le Che

190.)

(4) Cette union disproportionnée d'une si jeune femme avec un mari, sinon octogénaire, du moins déjà vieux et ayant eu, de trois premiers lits, dixsept enfants, ne fut pas heureuse. Blanche, dont elle abrégea peut-être les jours, mourut à Aix, le 16 avril 1470, à vingt-un ans, et Bertrand, dans son testament, se plaint amèrement d'elle, comme ne l'ayant servi, aymé, et honoré, comme bonne femme doit faire son mari. »

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