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qua pour le Brésil, en 1817, étant appelé par le roi Jean VI au commandement d'une province de son nouveau royaume. Il mourut dans ce pays quelques années plus tard. Z.

TRANT (THOMAS ABERCROMBIE), voyageur anglais, était capitaine de vaisseau et fit dans la mer des Indes et l'Archipel de la Grèce différents voyages dont il a publié la relation, sous le titre de: Voyage à Ava et en Grèce. Cette relation, qui est d'un grand intérêt, n'a pas été traduite en français, que nous sachions. Trant mourut en 1832, à l'âge de vingt-sept ans.

Z.

il entra dans l'état-major du duc d'Yorck, et fut envoyé de nouveau, avec le grade de colonel, en Portugal, pour y préparer le débarquement desir Arthur Wellesley, depuis duc de Wellington. Il fut, dans cette occasion, un des premiers Anglais qui concoururent aux levées portugaises, et commanda celles qui combattirent, en 1808, à Rolixa et à Vimieiro. L'année suivante il eut le commandement de la province, au sud du Douro; et prenant position sur la Vouga, avec 1,500 hommes de la milice et un corps d'étudiants de l'Université de Coïmbre, il y resta en observation TRAUTMANSDORFF (le tout le temps que le maréchal Soult prince FERDINAND de), l'un des occupa Oporto. Nommé, en 1810, hommes d'Etat les plus célèbres de gouverneur de cette ville, il com- notre époque, naquit à Vienne le manda un corps de quatre mille hom- 12 janvier 1749, de l'une des fames de milice; attaqua le parc d'artil milles les plus distinguées de lerie du maréchal Masséna, près de l'Autriche. Destiné, dès sa jeunesse Viseu, pendant sa marche sur Lis- à la carrière diplomatique, il y bonne, lui fit plusieurs prisonniers, débuta sous le prince de Kauet l'entravant dans ses opérations, nitz et, comme lui, contribua donna le temps à lord Wellington beaucoup à jeter Joseph II dans d'occuper la position de Busaco, où, les systèmes philosophiques qui le 27 septembre, celui-ci repoussa furent si funestes à son empire, l'armée française. Le 7 octobre sui- et dont les conséquences pèsent vant, le général Trant, avec deux encore si tristement sur notre sièmille hommes de milice, rentra dans cle. D'abord employé par ce prince la ville de Coïmbre; fit cinq mille dans des négociations qui tendaient Français prisonniers, s'empara des à exclure le second fils du roi de hôpitaux de l'armée de Masséna, et Prusse de la coadjutorerie de l'élec pendant le cours de l'hiver, occu- teur de Mayence, il y réussit parfaipa la ligne du Mondego. Otant ainsi tement, et acquit par là, sur l'esprit à Masséna toutes les ressources qu'il du jeune empereur, une influence pouvait tirer de ce côté, il contribua d'autant plus grande qu'il partapuissamment à accélérer sa retraite. geait toutes ses opinions sur les A la paix de 1814, le général Trant, innovations politiques et religieuqui conservait son rang dans l'ar- ses qui agitèrent si malheureusemée portugaise, vint en France, ment son règne. Mais il paraît que pour rétablir sa santé ; repassa en dans les années qui précédèrent Espagne à l'époque du départ de immédiatement la Révolution franLouis XVIII, au 20 mars 1815; çaise, l'un et l'autre commençaient puis revint en France, et s'embar- à s'apercevoir des résultats que leurs

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fausses doctrines étaient si près de Bas, après avoir fulminé force ma◄ produire. Une lettre que Joseph II nifestes et proclamations contre la écrivit au comte de Trautmansdorff, révolte était près de succomber alors résidant à Bruxelles comme dans lutte qu'avaient amenée les administrateur des Pays-Bas autri- innovations tentées par ses orchiens, jette une très-grande lumière dres contre la volonté des peuples sur l'histoire de cette époque et qui s'étaient révoltés, disait-il, pour nous croyons devoir la donner co aserver leurs couvents, tandis tout entière: «Mon cher comte, cue les Français se révoltaient « il n'a pu échapper aux observa- pour la destruction des leurs. Traut<tions de tout homme qui se mansdorff eut, comme l'on sait, << pique de philosophie, qu'il se beaucoup de peine à comprimer « répand depuis quelque temps en cette insurrection, et il fut obligé de « Europe, un esprit d'opposition faire de grandes concessions aux <«< qui doit paraitre d'autant plus Belges qui défendaient une reli« extraordinaire que, dans le siècle gion et des priviléges que les «< où nous sommes, il règne de Français vinrent bientôt abolir, « bons rois. Quand la philosophie ainsi que l'avait voulu faire Joseph « a fondé son empire, se serait- II!... Trautmansdorff perdit à ce « on trompé en croyant qu'elle changement des fonctions très« amènerait plus d'ordre et d'o- importantes et très-lucratives dont «<béissance aux lois de l'Etat ? Peut- le nouvel empereur Léopold le dé<< être l'esprit humain s'égarerait- dommagea par une pension de six «il dans un labyrinthe, s'il voulait mille florins, ajoutée à sa fortune « rechercher les causes qui ont fait déjà très-considérable, et par des << naître cette inquiétude qui agite les missions honorables et de la plus << peuples, Toutefois, il est digne de haute importance. La première de << remarque que les Français, en se- ces missions fut celle qu'il reçut en « courant les Américains, ont fait septembre 1792, conjointement avec « naître des idées nouvelles qui le comte de Mercy-Argenteau (Voy. « frappent, étonnent, inquiètent les ce nom, LXXIII, 468), pour prendre « esprits... Dans les Pays-Bas ce possession des provinces françaises << sont les nobles de la nation qui qui devaient écheoir à l'Autriche << se mettent en tête des oppo- dans le partage convenu entre les << sants!... » C'était en septembre puissances. Mais le traité qui sur1787 que l'empereur d'Allemagne vint bientôt entre la république écrivait ainsi. Un peu plus tard, française et la Prusse rompit toutes lorsque le comte de Ségur le vit ces combinaisons (Voy.DUMOURIEZ, sur son lit de mort ( Voyez SEGUR, LXIII, 147.) Une mission plus imtome LXXXII), il lui parla de ma- portante encore que reçut le comte nière à faire penser qu'il ne regar- de Trautmansdorff fut de diridait plus les doctrines philosophi- ger, toujours conjointement avec ques comme propres à amener le comte de Mercy-Argenteau les plus d'ordre et d'obéissance aux négociations qui s'ouvrirent à lois de l'Etat, et il le pensait d'au- Bruxelles vers la fin de l'année tant moins que Trautmansdorff qui 1793 entre le comité de salut public commandait pour lui dans les Pays de la nouvelle république et la

cour de Vienne (Voyez DOHM, LXII, 514). C'est dans ces négociations, auxquelles on ne peut pas douter que l'Angleterre ait pris part, que fut réglé le sort du monde, et l'histoire de cette époque ne peut pas être comprise si l'on n'en connaît les résultats. Le comte de Traut mansdorff s'en acquitta avec toute l'habileté qu'on pouvait attendre d'un élève de Kaunitz et de Thugut. Il fut élevé peu de temps après au rang de prince de l'Empire, et mourut en 1827. Il était grand chambellan, conseiller d'Etat et colonel des Trabans ou gardes du corps de l'empereur. On a de lui Fragments pour servir à l'histoire des événements qui se sont passés aux Pays-Bas, depuis la fin de 1787 jusqu'en 1789. Amsterdam, 1792, in-8°. Son fils le comte JeanNepomucène, né en 1780, a été ministre d'Autriche en Bavière et en M-d-j.

fiance, il la confirma dans l'opinion où elle était déjà, qu'elle pourrait faire valoir auprès du pape Clé ment VIII l'imprudente promesse de l'épouser que Henri IV lui avait faite par écrit, et qu'elle empêches rait ainsi le mariage du roi avet Marie de Médicis. L'adroite marquise persuada au trop facile monarque de charger le père Hilarion d'aller à Rome solliciter la dispense du mariage de la duchesse de Bar, commission que le capucin avait su aussi se faire donner à la cour de Lorraine. Henri lui remit une lettre qui le recommandait au cardinal d'Ossat, son envoyé près du SaintSiége. Trompé d'abord par cette auguste recommandation, le cardinal accueillit bien le nouveau négo ciateur, mais bientôt les propos impudents, les forfanteries, les folles démarches de celui-ci, ouvrirent les yeux de l'habile ministre, et lui inspirerent le plus profond TRAVAIL ou DU TRAVAIL mépris pour l'imposteur, qu'il dé(ALPHONSE), intrigant subalterne masqua, et qui fut enfin forcé de qui fit beaucoup parler de lui dans sortir de Rome et de revenir en les premières années du XVIIe siè- France sans avoir réussi dans aucle, et qui finit misérablement, était cun de ses projets (Voy. les Lettres né à Grenoble au sein d'une famille du cardinal d'Ossat, année 1601). protestante. Il embrassa l'état mili- Arrivé à Paris, il fut jeté en prison, taire, et devint officier; mais, à et le nonce du pape lui fit subir un 30 ans il quitta le service, abjura interrogatoire. On saisit dans sa sa croyance, se fit capucin, et prit paillasse des papiers importants le nom de père Hilarion. L'habit qui furent remis au roi ; mais tout religieux ne servit qu'à couvrir cela n'eut pour Hilarion de suite les mauvaises inclinations et les fâcheuse que son expulsion de l'ormœurs perverses de cet homme dre des capucins. Il recouvra sa liaudacieux et entreprenant. Il berté, et au lieu du froc endossa la trouva le moyen de s'aboucher avec le duc de Savoie, CharlesEmmanuel Ier, ennemi de Henri IV, et se vendit à lui comme émissaire et espion. En 1600, à l'instigation du duc, il s'introduisit chez la marquise de Verneuil, sous prétexte de piété, et, quand il eut obtenu sa con

Saxe.

soutane, sous laquelle il portait, dit-on, constamment une courte épée. Il reprit le cours de ses intrigues, et se livra à une vie tout à fait scandaleuse. Ne répugnant à rien, il trempa dans les plus honteuses affaires, et fut même impliqué dans plusieurs assassinats. On

croit qu'il joua un rôle très-actif il réellement ce criminel dessein? dans la conjuration du comte d'Au- C'était, il est vrai, la conséquence vergne, du comte d'Entragues et de ce qu'il avait fait contre Concini, de sa fille, contre Henri IV. Si ce le protégé de Marie; mais on a qu'on avance dans le Patiniana (1) prétendu avec assez de vraisemest vrai, Hilaire serait retourné à blance que ce ne fut point aux Rome, en 1605, pour quelques nou- jours de la reine que Travail vouvelles machinations. On fait dire à lut attenter, mais à ceux de Luynes Gui-Patin qu'il tenait du cardinal lui-même, pour se venger de ce Bagni, « que du Travail accusa si que ce favori lui avait manqué de << hardiment et si puissamment en parole, en ne lui faisant point << plein conclave (2) le cardinal Mo- avoir, comme il le lui avait promis, nopoli de plusieurs crimes atro- l'archevêché de Tours, dont on dé« ces (3), que ce cardinal tout hon- posséda le beau-frère du maréchal « teux se retira de Rome et s'en d'Ancre. Travail se serait confié au << alla mourir à la campagne. » Lors marquis de Bressieux, écuyer de la de son premier voyage, Travail reine, lequel aurait averti Luynes(4) avait déjà fortement cabalé pour qui convint avec le dénonciateur empêcher la promotion de Mono- qu'ils accuseraient l'ex-capucin poli au cardinalat, uniquement d'avoir le projet d'empoisonner sans doute parce que ce person- cette princesse et serviraient même nage était capucin et procureur général de sa congrégation. Pendant plusieurs années, on perdit de vue notre intrigant; mais, en 1616, il fut un des principaux confidents de Luynes qui travaillait à la perte du maréchal d'Ancre et à l'éloignement de Marie de Médicis. Le jour de la catastrophe si fatale au maréchal, ce fut Hilaire qui, en lui présentant une lettre, le retint un moment sur le pont du Louvre, et donna aux meurtriers le temps d'arriver assez tôt pour n'ensanglanter que l'extérieur du palais. Ceci avait lieu le 24 avril 1617 (Voy. ANCRE, II, 105), et le 10 mai suivant la cour du Parlement condamnait Travail à être roué et brûlé en place de Grève, pour avoir tenté d'empoisonner la reine mère. Eut

de témoins contre lui. Il faudrait beaucoup de recherches et une longue discussion pour éclaircir ce mystère d'iniquité. Cela serait d'autant plus difficile que l'on brûla dans le temps toutes les pièces du procès, ce qui fit présumer que des personnes d'un haut rang étaient intéressées à ce qu'il n'en restât point de trace. Quoi qu'il en soit, Travail montra dans ses derniers instants un courage digne d'une meilleure vie que la sienne. Lorsqu'on lui eut prononcé la sentence, il se leva et dit, en présentant son bras à ceux qui l'environnaient: Tatez-moi le pouls, et voyez s'il est aucunement ému de l'arrêt de ma mort, que je viens d'entendre. ‹Il alla au supplice avec un visage riant et paraissant même transporté

(1) Page 4 de l'éd. de 1701 à la suite du Naudæana. (2) Pour l'élection de Léon XI, ou pour celle de Paul V.

(3) Anselme Marzati, dit le cardinal Monopoli, -mort subitement en 1607, avec la réputation d'un saint.

(4) Hilaire espérait se faire un mérite auprès de la reine du désir qu'il avait de la débarrasser de son plus grand ennemi. Bressieux trahit Hilaire pour obtenir la protection de Lucques, alors toutpuissant.

de joie. » (M. de Thyroux d'Arconville, Vie du cardinal d'Ossat, 11,125. Consultez aussi la Vie de Marie de Médicis). B.-L.-U.

TRAVENOL (LOvis), né à Paris vers 1710, fut un de ces auteurs qui, prêts à écrire dans tous les sens et sur toutes les matières, ont toujours abondé dans cette ville, et sans y jouir de beaucoup de considération, parviennent à attirer sur eux les regards de cette portion du public qui a besoin d'illusions et de mensonges. Toujours prêt sur toutes les questions qui pouvaient attirer les regards de ce public frivole, Travenol ne manqua aucune occasion de le flatter dans ses passions et ses goûts. Nous nous garderons bien d'analyser ses écrits, oubliés depuis longtemps, et nous n'entreprendrons pas de les réhabiliter, persuadé que pour remplir notre tâche, il nous suffira d'en donner les titres dans l'ordre chronologique de leur publication. I. Catéchisme des francsmaçons, dédié au beau sexe. Jéru– salem et Limoges, 1740, petit in-12, publié sous le pseudonyme de Léonard Gabanon. Cet ouvrage a obtenu d'autres éditions, sous les titres suivants : 1o La désolation des entrepreneurs modernes du temple de Jérusalem ou le nouveau Catéchisme des francs-maçons, etc. 1744, petit in-12; 2o Le nouveau catéchisme, etc., l'an 5440 depuis le déluge, etc., 1742, in-12. II. Voltairiana ou Pages amphigouriques de F. M. Arouet de Voltaire, publié par Travenol et Manoury, Paris, 1748, in-8°. III, Epitre chagrine du chevalier Pompon à la Babiole contre le bon goût, ou Apologie de Sémiramis, tragédie de M.de Voltaire, 1748, in12.IV. Histoire du théâtre de l'Opéra

en France depuis son établissement (compilé par Travenol et publié par Durey de Noinville, 1753, in-8°; seconde édition en 1754. V. Galerie de l'Académie royale de musique, contenant les portraits en vers des principaux sujets qui la composent en présente année 1754, dédiée à J.-J. Rousseau de Genève, 1754, in-8°. VI. Arrêt du conseil d'Etat d'Apollon rendu en faveur de l'orchestre de l'Opérà, contre le nommé J.-J. Rousseau, copiste de musique, 1754, in-12. (Cet ouvrage est dirigé contre la Lettre sur la musique française, par J.-J., publiée l'année précédente.) VII. Requête en vers, d'un auteur de l'Opéra au prévôt des marchands, 1758, in-12. VIII. Les Entrepreneurs entrepris, ou Complainte d'un musicien opprimé par ses camarades, en vers et en prose, 1748, in-8o. IX. Etrennes salutaires aux riches voluptueux et aux dévots trop économes, Paris, Dufour, 1766, in-8°. X. OEuvres mêlées du sieur ouvrage en vers et en prose, Amsterdam, 1775, in-8o. XI. Lettre critique de M. le chevalier de à l'auteur du Catéchisme des francs-maçons, avec un brevet de calotte accordé en faveur de tous les zélés membres de leur société, à l'étoile flamboyante, etc., in-12, sans date ni nom d'imprimeur. Louis Travenol a encore publié un grand nombre d'articles de journaux et recueils littéraires. Il mourut à Paris vers 1780, sans avoir fait partie, que nous sachions, d'aucune Académie ni société littéraire. M-d-j.

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TRAVERS (JEAN de) naquit en 1483 d'une famille noble et opulente de Zutz dans la haute Engadine. Doué d'une intégrité rare et d'un profond savoir, il mérita l'estime de tous ses compatriotes, et fut éle

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