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lange du goût italien et du goût à l'église de Maguelonne. « On arabe (Millin, Voyage dans le midi prétend, ajoute le Dictionnaire, de la France, IV, 351 ). Réparée que ce fut ce poëme qui donna une première fois, et dédiée en lieu à Rabelais de faire le roman 1054, elle eut besoin, en 1178, de Pierre de Provence et la sous l'épiscopat de Jean de Mont- belle Maguelonne, dont quelqueslaur, d'une seconde restauration. uns le font auteur. » Cette asserOn y fit alors un portail en mar- tion est tout à fait dénuée de fonbre de diverses couleurs. Au-dessus dement. Bien antérieur à Rabelais de la principale porte on grava, et même imprimé plusieurs fois sur les quatre côtés l'inscription avant sa naissance, ce roman est suivante, composée par Bernard de Treviès:

"Ad portam vitæ sitientes quique venite.
Has intrando fores vestros componite mores.
Hinc intus ora, tua semper crimina plora.
Quidquid peccatur, lacrymarum fonte lavatur.

aujourd'hui généralement attribué à Bernard de Treviès (2). Si le curé de Meudon y eut quelque part, ce ne put être que comme reviseur d'une réimpression de son temps. Pétrarque aussi, à en Au bas de cette inscription Ber- croire Millin, aurait déjà retouché nard s'était ainsi désigné : B. de III l'ouvrage vers 1320, lors de son Viis. De ces abréviations quelques séjour à Montpellier, pour y étudier personnes ont forgé le mot Boili- le droit; mais l'illustre poëte était viis, qu'elles ont cru être le nom bien jeune alors, et il ne devait de l'architecte du monument. pas encore beaucoup connaître Félicien lui-même est tombé dans notre langue. Nous pourrions, à la cette méprise. (Vies des architectes rigueur, admettre cette intervenEt. V, p. 221 de ses Entretiens, etc., tion de Pétrarque, si Bernard de édit.-de 1721.) Le prétendu archi- Treviès avait écrit originairement tecte était poëte et, dit-on, roman- en latin, et si Pierre de Provence cier. Au premier titre on lui doit n'avait été traduit en français des poésies latines dont la plupart qu'au moment où il fut mis sous sont consacrées à célébrer des presse. Rien ne prouve qu'il en événements relatifs à l'Église et soit ainsi. Seulement il est présuaux évêques de Maguelonne. Elles mable qu'avant de le livrer à l'imne paraissent pas avoir été recueil- pression, on en aura rajeuni le lies et imprimées séparément, mais style primitif, et c'est sûrement d'Aigrefeuille (I) (Voy. ce nom, en ce sens qu'il faut entendre ce I, 343) en a inséré divers mor- qu'on lit sur le titre d'une des ceaux dans son Histoire ecclésias- plus anciennes éditions: Et fut tique de Montpellier. Suivant le Dictionnaire de Moréri, dern. édit., Bernard a aussi composé un poëme en l'honneur de Pierre, comte de Melgueil, à l'occasion des grandes largesses que ce comte avait faites

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(2) Nous devons dire que le nom du chanoine

languedocien ne se lit ni sur le titre, ni dans la souscription d'aucune édition de Pierre de Provence. Nos anciens bibliothécaires, Lacroix du Maine et du Verdier, ne parlent pas de lui, etc. C'est à l'ar

ticle Maguelonne du Dictionnaire de Trévoux, en vol. que nous voyons pour la première fois, mais sans explication, le roman donné à Bernard, et c'est à cet article que renvoie Barbier (n. 7845 et 9109 de son Dictionn. des ouv. anonymes). Nous ne savons si l'on trouve ailleurs quelques éclaircissements plus précis à ce sujet. Aussi n'affirmonsnous rien positivement.

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mis en cestui langage l'an mil suffisamment le succès. Il fut surCCLIII. Ces anciennes éditions au tout très en vogue au XVIe siècle, nombre de quatre furent successi- et Clément Marot, témoin de la vement publiées à Lyon, chez grande faveur qu'il obtenait à la Barthélemy Buyer et Guillaume cour galante de François Ier, esLeroy, in-fol. goth., sans date, saya en quelque sorte de se l'apmais avant 1490, Elles sont extrê- proprier, par l'Epître, qu'il donna mement rares et d'un très-haut au public (vers 1517) et qui a pour prix. L'une d'elles, celle qui parut, titre: Maguelonne à son à ce que l'on croit, vers 1478, a Pierre de Provence, elle estant dans été vendue 880 fr. sans les frais, son hospital (3). Il joignit à l'Epîchez le prince d'Essling. Une tre, espèce d'abrégé du roman, autre, imparfaite du titre, a été un Rondeau qui en offre la conclupayée 500 fr, La première édition sion. Nous ignorons l'accueil que avec date certaine est de Janvier reçurent ces deux pièces; mais elles 1490, in-4o, sans indication de lieu. semblent froides et peu dignes Celle de Paris, Jehan Trepperel, d'estime. La première, de 225 vers est de 1492, aussi in-4°. Ces éditions, environ, n'est remarquable que et neuf ou dix autres plus ou moins comme ancien exemple en franprécieuses, ont été décrites avec le çais de ces Héroïdes à l'imitation plus grand soin, par M. Brunet d'Ovide, si accréditées au siècle (Man. du libr., III, 740 et suiv.). dernier et aujourd'hui à peu près La plus récente forme la 18 livrai- abandonnées. Personne n'ignore, son de la charmante collection qu'habillés à la moderne, le vailin-16 goth., que l'on doit à M. lant chevalier Pierre, fils du comte Silvestre. M. Brunet a décrit avec de Provence et la belle Maguelonne, la même exactitude les diverses fille du roi de Naples, figurent traductions de Pierre de Provence avantageusement dans la bibliothèen espagnol, en catalan, en alle- que bleue, et tout le monde a lu mand, en hollandais. en danois et l'élégant extrait de leur histoire, en polonais. A l'art. Boltz du Ma- par le comte de Tressan. Nous nuel, parmi différentes pièces dra- terminerons en transcrivant le jumatiques en vers allemands, il en gement de Chénier (4) sur l'œuvre indique une dont le sujet est Pier- attribuée au chanoine du XIIe sière de Provence et la belle Mague- « cle (5): La passion de Pierre lonne. C'est sans doute la même « de Provence pour la belle chose que la pièce intitulée: Historia Magelona, etc., annoncée sous le no 4974 du catalogue de M. de Soleinne. Dans la table alphabétique de ses Recherches sur les théatres de France, de Beauchamps mentionne une tragédie de Maguelonne, par Sylvius. Aucun autre auteur à notre connaissance ne cite cette tragédie. Les nombreuses éditions, traductions, etc., du roman de Pierre de Provence en attestent

(3) M. Brunet (Manuel, dern. édit., III, 286 attribue à Jean Marat cette épître dont il cite une

édit. séparée. Nous avons suivi Lenglet du Fresnoy qui la donne à Clément.

rition de Pierre de Provence à la fin du règne de (4) Chénier ne dit mot du chanoine, il met l'appaCharles VI, ou sous le règne de Charles VII, et il pense que l'ouvrage est tiré de quelque ancien

roman provençal, composé sous la maison d'Anjeu quand elle gouvernait à la fois la Provence et Naples... Tout cela ne peut être vrai si l'auteur est réellement Bernard de Treviès, lequel a vécu sous Louis VII et sous Philippe Auguste.

(5) Voy. aussi ce que dit le savant Fauriel, Hitoire de la Poésie provençale. III, 181-183.

« Maguelonne, la gloire qu'il ac- struction médicale et qu'il obtint le «quiert dans les tournois, les grade de docteur, le 4 septembre « trois anneaux qu'il lui donne, 1796. Sa dissertation inaugurale «sa fuite avec elle, les trois an- qu'il soutint alors eut pour objet la «neaux enlevés par un épervier, la physiologie, aux progrès de la« séparation des amants occasion- quelle il devait puissamment con« née par cet accident même, les tribuer. Elle est intitulée: De emenmalheurs qu'ils éprouvent séparé- danda Physiologia, L'année précé« ment, leur réunion dans un hos dente on avait déjà vu paraître de «pice où la princesse, déguisée en lui un mémoire sur la force ner« sœur converse, prodigue des se- veuse, qui est inséré dans le pre« cours à son amant malade et lui mier volume des archives de phy« sauve la vie sans le reconnaître siologie de Reil. Aussitôt après son « et sans en être reconnue; les admission au doctorat, il se rendit « trois anneaux retrouvés: tant à Brême, pour y exercer sa profes « d'événements terminés par un sion, et il ne tarda pas à être noma dénouement heureux, tel est le mé professeur de mathématiques et « roman de Pierre de Provence. de médecine au lycée de cette ville. « Il dut plaire à nos aïeux, qui sa- Dès le début de sa carrière médi« vaient aimer. Il y a bien quelque- cale, Tréviranus fut investi de la «fois un peu de fadeur; mais il y confiance de ses concitoyens, et il « a du véritable amour et le char- eut bientôt une clientèle nombreu« me de ce naturel qu'on remarque se. Ses travaux pratiques ne l'em« dans le fabliau d'Aucassin et de pêchèrent pas de se livrer sans re«Nicolette. L'ouvrage est d'ailleurs lâche à ses études favorites, sur « sagement composé. L'unité d'ac- les sciences physiologiques, phy<< tion y est observée avec rigueur, siques et naturelles sur lesquelles «<et,contre l'habitude de nos vieux il ne cessa pas de publier des écrits « romanciers, de quelques-uns mê- importants.Sa vie retirée,tranquille « me de nos romanciers modernes, et toute consacrée à l'étude était << rien ne détourne un moment de cause qu'il trouvait du temps pour « l'intérêt qu'inspirent les princi- tout. Les savants et les naturalistes «paux personnages. ( Discours sur d'Allemagne ont assez généraleles romans français, dans les ment l'habitude de faire des voyaOEuvres de Chénier,) B-L-U, ges pour leur instruction; TréviraTRÉVIRANUS (GODEFRIED nus n'en fit que deux en sa vie; REINHOLD), médecin, physiologiste un à Paris en 1810 et un autre à distingué, naquit à Brême le 4 février 1776. Son père était négociant. Il fit ses premières études au gymnase de sa ville natale et s'y distingua par ses progrès dans les mathématiques. Dès ses premières années il s'attacha aussi avec zèle à l'étude des sciences physiques et naturelles, et c'est ce qui décida sa vocation pour la médecine. Ce fut à Goettingue qu'il reçut son in

Heidelberg en 1829, pour assister au congrès des naturalistes et méde→ cins Allemands. Il fit paraître en 1802 le premier volume de sa Biologie, ouvrage d'une haute portée, qui a surtout fondé sa réputation, et sa dissertation inaugurale contenant déjà le germe des idées qui y sont développées. De nombreux systèmes de médecine se succédèrent pendant la vie de Tréviranus; il pe

se laissa dominer par aucun; et a été d'y exposer l'histoire de la vie même en physiologie il prit rang organique de ses phénomènes et de parmi les éclectiques. Pour la publi- ses lois. Il a pris la physiologie au cation de quelques-uns de ses écrits point où l'a laissée Haller et a vouil s'associa Ludolf Christian Trévi- lu la conduire jusqu'à nos jours; de ranus, son frère, professeur à Ros- plus il y a rassemblé un nombre tock, et le professeur Tiedemann. immense de faits et déployé une L'affaiblissement de sa santé, qui vaste érudition. 3o Sur la structure commença à se faire sentir en 1832, interne des arachnides (allem.)Nune ralentit pas son application au remberg, 1812, in-4o avec cinq plantravail. Il mourut le 16 février 1837. ches. 4o De protei anguinei ence«Tréviranus, dit le professeur Tiede- phalo et organis sensuum disqui<< mann, son biographe, était égale- sitiones zootomicæ, cum figuris, «ment remarquable, comme hom- Goettingue, in-40. Ce volume se «me et comme savant. Simple, mo- trouve aussi dans le 4 volume des «deste, sans prétention, indulgent, Mémoires de la Société royale de «il savait rendre pleine justice au Goettingue. 5o Mélange d'anatomie <<mérite des autres. Tous ses écrits physiologique (allemand), Gottin«prouvent un esprit droit et vigou- gue et Brême, 1816-1821, 4 vol. in-4o. «reux, un raisonnement juste et Le frère de l'auteur a eu part à la «sévère. Par suite de ses profondes publication de cette collection qui «études sur le cadavre et par ses contient des travaux importants. 6o «<immenses connaissances des Addition à l'anatomie et a la physio• «travaux de ses prédécesseurs, il logie des organes des sens de l'hom«n'était jamais partial, ni exclusif. me et des animaux (allem.), Brême, «Jamais il ne publiait comme des 1828,in fol. avec 4 planches. Ce vol. découvertes des choses connues contient les organes de la vue. 7o «depuis longtemps. Dans toutes ses Lois et phénoménes de la vie organi«recherches, il s'efforçait d'analy- que (allem.), Brême, 1831-1833,2 vol. «ser les phénomènes de la vie, in-8° : c'est un abrégé de sa Biolo«puis, par des expériences ingénieu- gie, avec addition des découvertes «ses et soigneusement disposées, qui ont été faites depuis sa publica«il s'efforçait d'apprécier leurs rap«ports de causalité. Cette méthode «dont il sut ne pas s'écarter le mit << sur la voie de découvertes im- viranus a encore publié, conjoin«portantes à la fois par leur exac«titude et leur haute portée. » Voici l'indication de ses principaux ouvrages: 1o Fragments physiologiques, Ha- a paru en 1824, il en a paru dix novre, 1797-1799. 2 vol. in-8° (alle- cahiers in-4° jusqu'en 1835. 10o Enmand); 20 Biologie, ou philosophie fin on trouve encore quelques trade la nature vivante pour les na- vaux de Tréviranus dans divers turalistes et les médecins (en alle- recueils périodiques. G-T-R mand), Gættingue, 1802-1822, 6 vo- TRÉVISE (JEROME DE OU TRElumes in-8°. Ce grand ouvrage n'a VIGI, peintre, né à Trévise, en 1508, pas été terminé. Le but de l'auteur et dont on croit que le nom de fa

tion. 8° Addition pour l'éclaircissement des phénomènes de la vie organique, 1835, 3 cahiers in-8°. 9o Tré

tement avec son frère et le professeur Tiedemann, un journal de phy siologie, qui contient de nombreux Mémoires de lui. Le 1er volume

TREVISE (EDOUARD-ADOLPHE

mille était Pennachi, fut élève de Paris Bordone, et surnommé le CASIMIR-JOSEPH Mortier, duc de) jeune pour le distinguer d'un autre pair et maréchal de France, né à Jérôme, également de Trévise, et Cambrai en 1768, d'une famille de élève de Squarcione. Dirigé par les bourgeoisie fit dans cette ville des conseils de l'habile maître qu'il études qui restèrent incomplètes avait choisi, de Trevigi chercha à par suite de son engagement dans améliorer son style, et à y mettre plus un régiment de cavalerie où il ne de choix que dans celui que suivait servit que quelques mois. Revenu ordinairement à cette époque l'école dans sa famille aux premiers temps vénitienne. L'étude assidue qu'il fit de la Révolution, il en embrassa la de Raphael et de l'école romaine cause avec beaucoup de zèle, et voucontribua beaucoup à agrandir sa lut la servir dans la carrière des armanière. Il n'existe qu'un petit nom- mes pour laquelle il avait conservé bre de ses tableaux à Venise; c'est à un goût très-prononcé. Pour cela Bologne qu'il a laissé les plus gran- il demanda dans le corps des carades preuves de son talent, parti- biniers une sous-lieutenance qui culièrement dans l'église de Ste.-Pé- lui fut accordée par le roi constitrone, où il a peint à l'huile l'his- tutionnel le 11 septembre 1791. toire de saint Antoine de Padoue, Mais la création des bataillons des tableau remarquable par le juge- volontaires nationaux étant survement, la beauté, la grâce, l'extrême nue à la même époque, il s'enrôla finesse du pinceau, et le plus heu- dans l'un de ceux que forma le reux mélange des deux écoles. Cet département du Nord, et y fut nomhabile peintre se serait placé au mé capitaine au scrutin des soldats. premier rang des artistes de son Ce fut à la tête de cette troupe temps; mais il fut détourné de la qu'il se trouva à la malheureuse peinture par l'état d'ingénieur mi- affaire de Quiévrain, puis à celle de litaire qu'il avait embrassé. Appelé Jemmapes qui fut plus heureuse en Angleterre par des amateurs et qu'il fit sous Dumouriez, toutes de son talent, il fut présenté à Henri les campagnes de la Belgique dont VIII qui le prit à son service, lui la bataille de Nerwinde fut le fait alloua une pension de 400 couron- le plus remarquable (voy. Dumounes et l'employa, non-seulement riez, LXII, 147), Mortier s'y fit recomme peintre, mais comme in- marquer, et il se distingua égalegénieur et architecte. L'exemple ment à la prise de Maestricht et de du roi, et surtout les beaux ouvrages Namur. Après la retraite du mois du peintre, engagèrent la noblesse de mars 1793, il défendit très-couanglaise à lui commander de nom- rageusement, avec un petit nombre breux travaux, et en peu de temps de soldats les approches de Valenil amassa une fortune considéra- ciennes, puis celles du camp de Fable, dont il ne jouit pas longtemps. mars. Sa conduite ne fut pas moins En 1544, le roi Henri VIII l'ayant distinguée à la bataille d'Hondscoochargé de diriger le siége de Bou- te,et au déblocus de Maubeuge, où il logne, en qualité de principal in- fut btessé d'un coup de mitraille, génieur, il fut tué d'un coup de en s'emparant du village de Dourcanon, en donnant ses ordres pour ler qui fut pris et repris trois fois les travaux à l'âge de 36 ans. par le bataillon dont il était le chef.

P-S.

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