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réchal de camp; mais il aima mieux prendre le commandement du 23o régiment de cavalerie à la tête duquel il ne fit qu'une seule campagne. Forcé, en quelque façon, quelques mois plus tard, d'accepter un brevet de maréchal de

Mortier combattit encore à la tête de la même troupe à Fleurus, à Bruxelles et à Louvain, ainsi qu'à l'attaque du fort Saint-Pierre, à Maestricht, dont il s'empara par capitulation. Nommé adjudantgénéral, il passa à l'avant-garde de l'armée de Sambre-et-Meuse com- camp, il alla se mettre en posmandée par Lefèvre, et y fit la cam- session de ce grade aux avantpagne de 1796 où il se distingua postes de l'armée du Danube, et surtout au passage de la Sieg et au après avoir forcé de se retirer le combat d'Altenthirchen. Chargé corps autrichien qui occupait Lipdans cette occasion de tourner la tingen, il exécuta plusieurs charges position de l'ennemi il défit com- vigoureuses, et fit encore un grand plétement le prince de Wurtemberg, nombre de prisonniers. Nommé et lui prit six mille hommes avec général de division le 25 septemonze pièces de canon. A la batail- bre 1799, il passa à l'armée d'italie le de Friedberg, toujours en tête de où il reçut le commandement de l'avant-garde, il passa la Nidda, la 4me division, et se trouva au attaqua sur les hauteurs de Wiel- passage de la Limath défendu par dendorf le centre de l'armée enne- les Russes qui furent enfoncés mie, lui fit deux mille prisonniers après une vive résistance. Moret se rendit maître de la position. tier se signala encore dans les comIl fut chargé ensuite par Kleber de bats qui précédèrent et suivirent la porter au général autrichien War- prise de Zurich, et il soutint à tenslebon, qui commandait dans Mutzen avec sa seule division tous Francfort, une capitulation qui fut les efforts du corps de Rosemberg signée le même jour. Il poursuivit qui formait à peu près la moitié de ensuite ce général au delà du Mein, l'armée russe. Après la défaite du lui fit encore beaucoup de prison- général Khorsakow et la mort de niers, s'empara de divers maga- l'autrichien Hotze, Masséna, qui sins et le força d'évacuer Wurtz- commandait l'armée française, bourg, en se repliant sur Bamberg. marcha vers Schwitzs pour combatAu 6 août 1797, il remplaça l'adju- tre Suwarow, et l'ayant rencontré dant général Richepanse qui venait il l'attaqua avec la seule division d'être blessé, et, après de vives atta- Mortier et une brigade de Lecourbe, ques, obligea à capituler le fort de le battit à plusieurs reprises, se Rothemberg, où l'on trouva deux rendit maître de la position, etaprès mille fusils et soixante pièces de l'avoir vivement poursuivi, le força canon. Chargé ensuite par le général d'évacuer entièrement le territoire Hâtry de traiter directement avec helvétique. Après avoir ensuite l'électeur, il fit deux voyages à As- fait une campagne à la tête d'une schaffenbourg et y conclut une con- division de l'armée du Danube vention d'après laquelle les Français occupèrent Mayence le 30 décembre de la même année. Après tant de succès Mortier n'était pas encore gé néral. On lui offrit le grade de ma

sous les ordres de Jourdan, il fut nommé commandant de la division de Paris par un arrêté du gouvernement consulaire, et rempit ces importantes fonctions jus

qu'à la rupture du traité d'Amiens, Allemagne, où il débuta au moment de la bataille d'Ulm. Ayant été détaché sur la rive gauche du Danube, afin de s'opposer à l'armée russe qui venait au secours des Autrichiens, et s'étant enfoncé pour lui

où il fut nommé commandant d'un corps d'armée que le premier consul destinait à l'invasion du Handvre. Ayant quitté Nimégue le 14 avril 1806 avec quinze mille hommes, il traversa le Wahal et mar- résister dans l'étroit défilé de cha contre les troupes hanovriennes Diernstein, il eut à soutenir un qui se concentraient dans les envi- combat opiniâtre et dans lequel il fit rons de Diphoitz et de Daya. Ses cinq mille prisonniers et s'empara dispositions furent si bien prises, de plusieurs pièces de canon, bien qu'après quelques combats de peu qu'il n'eût eu que son corps d'armée d'importance le feld- maréchal qui fût engagé, Le lendemain ayant Waldmoden, qui commandait les fait une reconnaissance sur sa droitroupes hanovriennes signa (9 juin te pour se réunir à la division Du1808), à Sublinger, une espèce de pont qui était sous son commandecapitulation qui rendit les Français ment, il faillit être pris avec son esmaîtres de tout l'électorat, et plus corte par quinze cents Russes et particulièrement des embouchures ensuite par un corps plus nomde l'Elbe, du Weser, et de la place breux auquel il résista avec ses quade Nieubourg où l'on trouva beau- tre mille hommes étant parfaitecoup d'artillerie, de munitions de ment secondé par le major Henriot guerre, et où Mortier put établir qui se mit à la tête de la colonne: son quartier-général. Par suite de a Camarades, dit ce brave officier, la même convention, l'armée hano- «nous sommes attaqués par trenvrienne dut se retirer derrière l'El- «te mille Russes, et nous ne som→ be; mais le premier consul n'ayant «mes que quatre mille; mais les pas approuvé cette clause, il fallut « Français ne comptent pas leurs enque le général Walmoden se ren- «nemis; nous leur passerons sur le dît à discrétion et qu'il mît bas les « ventre.... Le régiment tout entier armes, que son armée fût dissoute, répondit avec enthousiasme à et que ses troupes s'engageassent à cette courte et énergique haranne pas servir contre la France à gue. Le maréchal se plaça au moins d'être échangées. Le premier centre de la colonne, et en quelconsul fut très-content de tout ce ques minutes l'ennemi enfoncé que Mortier avait fait dans cette cour dans le centre prit la fuite de toute expédition, et l'ayant aussitôt tes parts. Ce fut dans le désordre fait venir à Paris, il le nomma un de cette déroute que les Russes mides quatre commandants de la rent le feu au village de Loiben où garde des consuls, l'attachant plus se trouvaient cinq cents de leurs spécialement à l'arme de l'artillerie. blessés; et tous ces malheureux A son avénement au trône im- périrent dans les flammes. Ce périal, il le comprit dans les pre- combat l'un des plus mémorables mières nominations de maré- de cette brillante campagne que chaux (mai 1804) et le créa grand termina la bataille d'Austerlitz, en officier de la Légion d'Honneur. En fut aussi l'un des plus meurtriers 1806 le maréchal Mortier commanda et il fit le plus grand honneur au un des corps de la grande armée en maréchal Mortier, qui fut ensuite

chargé d'opérer à la tête du hui- tugal où il eut à combattre l'intième corps, composé de troupes surrection devenue en ce moment gallo-bataves, dans la Hesse et le presque générale dans ces contrées. Hanovre. Il occupa la ville de Cas- Il gagna le 18 novembre la basel le 1er octobre et soumit tout le taille d'Ocana où soixante mille pays sans combats. Au moment de Espagnols furent vaincus par l'armistice du mois de novembre moins de trente mille Français. il gardait les embouchures de l'El- Secondant ensuite les opérations be, du Weser, et il pressait le siége du maréchal Soult contre Badajoz, de Hamell et de Nieubourg qu'il il fut chargé du siége de Cadix qui força de capituler à la reprise des ne put être continué faute d'arhostilités. Sa division, qui formait tillerie et de moyens suffisants. l'extrême gauche de la grande ar- Il défit encore les Espagnols le mée, commandée par l'empereur, 19 février 1811, à la bataille de s'avança par le Mecklembourg vers Gébora ; puis il fut appelé hors de la la Pomeranie suédoise. A son ap- Péninsule pour faire partie de la proche, toutes les troupes de cette grande armée destinée à l'expédination se retirèrent à Stralsund tion de Russie. Napoléon lui donna où il fallut les resserrer afin d'en encore dans cette occasion un faire le siége. Vers la fin de fé- poste de faveur et de confiance, vrier les batteries étaient achevées; ce fut le commandement de la mais l'armée française était nom- jeune garde. Lorsque l'armée franbreuse, et les assiégés firent plu- çaise occupa Moscou, le duc de sieurs sorties qui furent repoussées. Trévise fut nommé gouverneur Le marechal, s'étant éloigné mo- du Kremlin, et il y fut laissé avec mentanément de cette place pour sa division, lorsque l'armée comattaquer Colberg, fut bientôt obligé mença sa retraite. On sait que, de revenir sur ses pas au secours selon les ordres qui lui avaient été du général Grand-Jean qu'il avait donnés par Napoléon (voy. ce laissé devant Stralsund; et il obtint nom au Supplément), il fit sauter ce à Ancklam un avantage impor- château, et se mit en marche pour tant, dans lequel le général sué- rejoindre l'armée qu'il n'atteidois Armfeld fut grièvement bles- gnit qu'à peu de distance de la sé, et peu de jours après il signa un armistice qui lui fut proposé, et alla se réunir à la grande armée avec le huitième corps qu'il commanda à la bataille de Friedland. La valeur qu'il déploya encore dans cette occasion lui valut le titre de duc de Trévise, et la paix ayant été conclue à Tilsitt il passa à l'armée d'Espagne où il commanda le cinquième corps qui concourut au siége de Sarragosse en 1809. Après la prise de cette ville il fut envoyé avec le même corps d'armée en Castille sur les frontières du Por

Berezina, où il fut attaqué par un corps russe, auquel il résista avec autant de force et de valeur que le permettaient des circonstances aussi critiques. Lorsque cette terrible retraite fut achevée, il se rendità Francfort-sur-le-Mein, où il réorganisa la jeune garde dont il eut encore le commandement dans la campagne de 1813, et qu'il conduisit aux batailles de Lutzen, Dresde, de Leipzig et de Hanau ; puis dans la campagne d'hiver que termina la prise de Paris. Obligé de se retirer sur cette ville

de

conjointement avec le duc de Ra- d'Orléans étant arrivé à Lille. quelguse, il y défendit avec beaucoup ques jours avant Louis XVIII, on de valeur dans la matinée du 31 ne peut pas douter de l'empressemars les approches de la butte ment avec lequel le duc de Trévise Montmartre. Mais le duc de Ra- l'y reçut et lui remit le commandeguse ayant conclu un armistice, ment. Dès ce moment tous les deux il fut obligé d'y adhérer, et comme ne furent plus occupés que des lui il se retira avec son corps d'ar- moyens, non pas de fortifier sur ce mée vers Fontainebleau, où l'Em- point la puissance de Louis XVIII et de pereur venait d'arriver. La défec- le mettre à même d'y résister longtion de Marmont l'ayant ensuite temps, mais au contraire d'assurer obligé de se soumettre, il envoya son départ et de préparer sa reson adhésion au gouvernement traite dans l'étranger. Dès qu'il fut provisoire qui venait de proclamer la royauté des Bourbons (Voy. Talleyrand, tom. LXXXIII). Nommé aussitôt après commissaire extraordinaire du roi dans la division militaire de Lille, il en fut gouverneur et reçut la croix de Saint-Louis avec le titre de pair de France. Lors du retour de Napoléon en 1815, Louis XVIII lui destina le commandement d'un corps de réserve qu'on voulut former à Péronne; mais l'on sait combien les projets de cette époque furent mal conçus et mal exécutés. Celuilà était déjà abandonné lorsque le roi partit de Paris dans la nuit du 19 au 20 mars, se dirigeant sur Lille qui devait être son dernier asile, et où il pouvait faire une longue résistance. Cette place devait être commandée par le duc de Trévise, et le roi l'y envoya quelques jours avant son départ de Paris. Le duc d'Orléans, qui avait été son compagnon d'armes à Jemmapes, à Valmy, était resté depuis cette époque fortétroitement lié avec lui. Depuis la Restauration surtout ils n'avaient pas cessé d'être dans la meilleure intelligence. Ce fut donc une bien bonne occasion que leur donna le trop confiant Louis XVIII, de resserrer encore davantage les nœuds de cette intimité. Le duc

arriyé, tous les deux accoururent pour annoncer à S. M. que toutes les troupes de la garnison étaient dans les plus mauvaises dispositions à son égard, et qu'il était impossible qu'il y restât plus longtemps. Le maréchal Mortier offrit même de l'accompagner pour sa sûreté jusqu'à l'extrême frontière. Louis XVIII épouvanté accepta sans hésiter, et il licencia et renvoya avec autant d'imprévoyance que de maladresse sa garde fidèle et le petit nombre de serviteurs dévoués avec lesquels il aurait pu faire dans la place une longue résistance et attendre les secours de la coalition qui se formait, ce qu'il n'ignorait pas. Ne comptant pas là dessus,il partit aussitôt pour la Belgique, et le duc de Trévise l'accompagna seulement jusque sur les glacis de la place. Quant à son bienaimé cousin, le duc d'Orléans, il se rendit en Angleterre, pour y habiter sa modeste demeure de Twikenam; mais avant de quitter la France, il fit au maréchal les adieux les plus touchants, et d'où l'on pourrait conclure, si l'on n'en connaissait pas d'autres preuves, comme nous l'avons dit dans notre Histoire de Louis-Philippe, qu'il y avait entre eux autre chose que des sympathies militaires. « Je n'oublierai ja

que régna la branche aînée des
Bourbons; mais dès que fut con-
sommée la révolution de 1830, il
devint un des généraux les plus en
faveur auprès du roi Louis-Phi-
lippe. Partout il eut la première
place, et la plus grande part dans
les bénéfices; mais ce fut précisé-
ment cette position si digne d'envie
qui fut cause de sa mort. Selon sa
coutume il était un des premiers
dans le cortége qui accompagna

versaire de son intronisation; etil
fut une des premières victimes
qu'immola Fieschi (Voy. ce nom,
LXIV, 146) le 28 juillet 1835. Le roi
qui, dans cette occasion, fut sauvé,
presque miraculeusement, ainsi que
trois de ses fils, lui donna de grands
regrets, et il fut inhumé en grande
pompe aux Invalides, dans un mo-
nument que lui éleva la munifi
cence royale.
M-D-J.

« mais, lui dit-il, ce que j'ai vu de tionnaire, le maréchal Mortier prít vous pendant le temps que nous peu de part au gouvernement, tant « avons passé ensemble. J'admire a votre loyauté et votre courage, « autant que je vous estime et que je vous aime; et c'est de tout « mon cœur, mon cher maréchal, << que je vous souhaite la prospé«rité dont vous êtes digne, et que « j'espère encore pour vous: » La lettre était terminée par cette phrase encore plus significative «Je me « fie à ce que votre patriotisme si a pur, pourra vous suggérer de a mieux pour les intérêts et l'hon- Louis-Philippe au cinquième anni«neur de la France. D Revenu à Paris, le maréchal Mortier y fut parfaitement reçu par Napoléon qui le nomma un de ses pairs et le chargea d'inspecter les places frontières de l'Est et du Nord. Pour le moment le duc n'eut pas d'autre part au gouvernement; mais c'en fut as sez pour lui faire perdre son titre de pair après le second retour du roi. Mais aussitôt après la dissolution de la chambre introuvable en 1816, TRICASSO DA CERASARÍ il fut nommé gouverneur de la (PATRICE) était né à Mantoue dans quinzième division militaire à la seconde moitié du XVe siècle. Lyon. A la même époque il fut Il embrassa la règle de Saint-Donommé membre de la chambre minique, à Naples, au couvent de des députés par le département Saint-Pierre martyr, où il avait un du Nord, puis rétabli à la cham- oncle (Jean Tricasso), qui enbre des pairs, par ordonnance de seigna la métaphysique dans cette Louis XVIII du 9 mars 1819. Il avait été l'un des membres du conseil de guerre qui fut chargé de juger le maréchal Ney, et qui en se déclarant incompétent fut cause du renvoi à la chambre des pairs qui le condamna à mort, ce que n'eussent certainement pas fait les maréchaux de France s'ils avaient retenu la cause, comme l'espéraient tous les amis du maréchal. Du reste se bornant à ses fonctions dans la chambre des pairs, où il vota toujours avec le parti libéral ou révolu

maison, en devint prieur, et écrivit quelques traités philosophiques demeurés manuscrits. Les Pères Quétif et Echard, sur la foi de Vallius, et contrairement à l'autorité d'Altamura et de Rovetta, ont fait vivre les deux Tricasso dans les premières années du XVII siècle (Voy. Scriptor. Ord. Prædica tor, II, 444 et 466). La date des outvrages de Patrice prouve que Vallius se trompait d'une centaine d'années, et qu'il faut placer en 1526 et 1530 (au lieu de 1626 et 1630) les

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