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THÉOPHYLACTE,

célèbre style est assez remarquable pour le temps de décadence, de troubles et

écrivain ecclésiastique grec, naquit, suivant l'opinion la plus commune, de confusion où il a vécu. Sa doc

à Constantinople, non pas au neu- trine en général est pure, mais il vième siècle, comme le soutenaient n'eut pas le courage, dit Feller, de le cardinal Duperron et quelques se déclarer entièrement contre le autres, mais dans la première moi- schisme et les erreurs des grecs, tié du onzième. Après avoir fait comme il paraît par son Commend'excellentes études dans sa ville na- taire sur le troisième chapitre de tale, il reçut les ordres sacrés, puis saint Jean, où il blâme les latins professa longtemps la rhétorique de ce qu'ils disent que le Saintavec distinction. Il mérita par sa Esprit procède du Père et du Fils. piété et ses lumières l'estime de Les PP. dominicains Jean-Bernardl'impératrice, femme de l'empe- Marie de Rubeis et Boniface Finetti reur Michel Ducas, surnommé Pa- (Voy. ces noms, XXXIX, 217 et rapinace. Il paraît que c'est à cette LXIV, 162), ont réuni les écrits princesse qu'il dut la haute dignité de l'archevêque et les ont publiés, à laquelle il parvint. Nommé ar- avec une traduction latine, sous le chevêque d'Acride (aujourd'hui titre d'Opera omnia... Venise, BerOkri ou Okrida) (1), métropole de la tella, 1754-63, 4 vol. in-fol. C'est Bulgarie, vaste province, qui venait donc par erreur que M. l'abbé Caild'être soumise à l'empire d'Orient, lau, missionnaire de France, a Théophylacte travailla avec le plus avancé dans son Introductio ad grand zèle à la propagation de la sanctorum Patrum lectionem (1), foi dans cette contrée encore en p. 427, qu'il n'existe aucune édipartie barbare. L'époque précise de tion générale de Théophylacte. Les sa mort est inconnue.Schoell la place meilleures éditions séparées des vers 1107 (Hist. abrég. de la Littér. productions les plus marquantes gr., sacrée et ecclésiast., 2e édit. contenues dans la collection de p. 293); d'autres, vers la fin du Venise, sont: 1. Enarrationes in siècle précédent. L'archevêque d'A- quatuor Evangelia (gr.), Romæ, crise avait composé beaucoup d'ou- (per Ant. Bladum), 1542, in-fol. I vrages qui ne sont pas parve- y a de cette belle édition des exemnus jusqu'à nous. Ceux que nous plaires imprimés sur vélin. possédons consistent en divers traités de Théologie, et en Commentaires qui s'étendent sur presque tout le Nouveau Testament et sur quelques livres de l'Ancien, notamment sur les petits prophètes, Jonas, Habakuc, Nahum et Osée. On regarde l'auteur comme un des principaux interprètes de l'Ecriture sainte. Son

(1) On trouve des détails intéressants sur cette ancienné ville, dans le Voyage de la Grèce, par Pouqueville, liv. VII, chap. 6.

Les

mêmes Enarrationes sous le titre de Commentarii, etc. (gr. et lat.), editi studio J. P. (Joanne Pico, suivant Barbier, anonymes, 21549 ), Paris, 1631, in-fol. (L'édition que

(1) Le savant et respectable auteur de ce livre estimable (qui fait partie du tome VIII du Thesaurus Patrum), termine ainsi l'article substantiel qu'il a consacré à l'archevêque d'Acride: «Hic clauditur Græcorum Latinorum series, nihil que jam in his tam fœcunsplendido quondam cœlo, nisi tenebræ deprehendis Græciæ plagis, nisi sterilitas; nihil sub tam duntur.»

586); réimprimée dans le premier volume de Banduri Imperium orientale, faisant partie de la Byzantine, et dans le dix-neuvième volume de cette même Byzantine, édition de Venise. Ce traité de l'éducation d'un prince a été composé pour l'instruction du jeune Constantin Porphyrogénète, à la prière de l'impératrice Marie, sa mère, dont nous avons parlé ci-devant. Enfin, on trouve quelques opuscules de Théophylacte dans le Fusciculus anecdotorum, de Jean-Louis Mingarelli (Voy. ce nom, XXIX,79).

Pour un épître de l'archevêque, traduite en latin par Alard d'Amsterdam, et publiée avec des poésies de la façon du traducteur, dans la dernière moitié du xvIe siècle, con. sultez le Bulletin du Bibliophile, neuvième série, p. 607. B-L-U.

cite le savant bibliographe est de 1635, cum notulis et variis lectionibus.) La bibliothèque de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés possédait un manuscrit renfermant la traduction en langue slave de ces commentaires sur les Evangiles: c'était un des livres légués à cette bibliothèque, par Monseigneur de Coislin, évêque de Metz ( Voy. Biblioth. Bibliothecarum manusc.nova, du P. de Montfaucon, p. 1042). II. Commentarium in Acta Apostolorum, (gr. et lat.) a Laur. Sifanio, Cologne, 1568, in-fol., édition rare; si l'on en croit Ch. Nodier (Biblioth. sacrée grecque-latine,, p. 347). III. Commentarii in epistolas S. Pauli (gr. et lat.) ab Augustino Lindsello, Londres, 1636, in-fol.- Environ soixante ans auparavant, le littérateur Christophe Persona (Voy. ce nom, XXXIII, 438) avait déjà publié une version latine de ces commentaires, ainsi intitulée: Anastasius (Theophylactus) in epistolas S. Pauli, e græco in latinum trans- c'est qu'échappé à une maladie latus, Romæ, per Uldaricum Gallum, alias Han 1477, in-fol., édition recherchée et peu commune, mais moins chère qu'autrefois. Pour ce commentaire sur saint Paul et pour les précédents, Théophylacte a largement mis à profit les Homélies il ajoute que Théopompe avait comde Saint-Jean Chrysostome. IV. Epistolæ (gr.); Joan Meursius. nunc primum é tenebris erutas edidit, cum notis... Leyde, 1617, in-4°.

Les mêmes, avec une traduction latine, par Vincent Marinier, de Valence, Cologne, 1622, in-4o. Ces lettres, au nombre de 75, ont été aussi insérées dans la Bibliothèque des Pères. V. Institutio regia (Paideia basilike, Paris, Impr. royale, au Louvre, 1651, in-4°, bonne édition, donnée par le savant P. Poussines, jésuite (Voy. ce nom, XXXV,

THÉOPOMPE, écrivain dra'matique grec, vivait deux siècles avant l'ère chrétienne. Tout ce que nous savons de sa biographie,

grave, il consacra par reconnais sance à Esculape une table de marbre sur laquelle il avait inscrit les remèdes auxquels il croyait devoir sa guérison. Suidas le cite comme contemporain d'Aristophane, et

posé vingt-quatre pièces de théâtre. Il nous est parvenu les titres d'une vingtaine; les unes telles que le Voluptueux, les Guerrières, les Aphrodisies, paraissent avoir pour but de fronder les vices de l'époque; les autres, telles que les Syrènes, Phrynée, Thésée, Admète, Pénélope, étaient consacrées à la reproduction sur la scène de quelquesunes de ces légendes dont les Grecs ne se lassaient jamais. Deux autres pièces, Némée et Pamphile portaient les noms de deux de ces hétaïres

nastère d'Autrey, dans le diocèse de Toul. Autrey, dont l'illustre Gerson avait été l'abbé, était une abbaye de plus de réputation que de revenu. Pierre de Pastoret y consacra ses jours à l'étude, à l'exercice des devoirs qu'il aimait d'autant plus qu'il les avait méconnus d'abord, et surtout à l'obscurité dont il B-N-T. s'enveloppait avec une humilité

ou courtisanes, qui jouent dans la civilisation hellénique un rôle tout particulier. Tout cela a malheureusement péri, sauf quelques vers ou lambeaux de vers, que l'érudition germanique à soigneusement recueillis, et qu'on retrouve, accompagnés d'explications savantes, dans le grand ouvrage de Meinecke, sur les comiques grecs.

THERAVY ου TERAVÝ infatigable. Devenu abbé d'Autrey (PIERRE-SULPICE DE PASTOREŤ, chevalier de); ce nom est le pseu donyme sous lequel l'abbé d'Autrey a publié en Piémont et en France quelques ouvrages devenus très rares. Pierre-Sulpice de Pastoret était le petit-fils du baron de Solmezane; il naquit à la cité d'Aoste en 1648, et fut destiné d'abord à l'état ecclésiastique. Son aïeul, qui dirigea son éducation, l'envoya d'abord à l'université de Turin, puis à Strasbourg, qui n'était pas encore une ville française. Le jeune Pastoret y contracta des inclinations peu conformes à la profession rigoureuse qu'on voulait lui faire embrasser. Il s'y lia avec l'abbé de Watteville qui n'était pas chartreux encore, courut avec lui l'Allemagne, alla ensuite servir en Hongrie, où il se trouva près d'un de ses frères, y fut légèrement blessé et revint en Piémont, puis en Provence. Son aïeul avait cessé de vivré; sa famille, dépouillée en France de la fortune qu'avaient déjà deux fois renouvelée pour elle ses riches alliances, et en Piémont des fiefs qui avaient été accordés au baron de Solmezane, s'était confinée dans les montagnes de Seillans. Üne aventure tragique, dont Pierre de Pastoret ne souffrit jamais qu'on rappelât le souvenir devant lui, le ramena aux sentiments religieux. Il prit les ordres et se retira au mo

en 1699, il y vécut vingt et un ans encore, et y mourut en 1720. L'évêque de Toul avait exigé de lui qu'il publiât quelques-uns des ouvrages sortis de sa plume, mais Pierre de Pastoret n'y consentit qu'à la condition de déguiser son nom, et c'est sous celui de chevalier de Teravy, anagramme d'Autrey, qu'il publia son Explication des cérémonies historiques de l'Eglise, 2 vol. in-8°, 'Poulaniversson, 1709; son Saggio sopra l'Origini dell' illustrissima citta d'Aosto, 1 vol. in-4o, Aoste, 1700, si toutefois l'ouvrage italien n'est pas une traduction. Il avait réuni et mis en ordre les matériaux nécessaires à la publication des mémoires du baron de Solmezane. Ces mémoires, saisis en 1794, avec la plupart des titres de famille, dans le cabinet du chancelier de Pastoret, petit neveu de l'abbé d'Autrey, ont été comme les autres papiers perdus ou brûlés, et n'existent plus que par fragments. L'abbé d'Autrey avait eu l'idée de refondre la Concordanti a Biblio-· rum, dans un autre ordre et avait fait à cet égard d'immenses travaux qui sont demeurés inutiles.

THERRIN (ANDRÉ-CHARLES), littérateur et critique, naquit à Paris en 1746. Elève boursier de l'Université, il fit d'excellentes études, et par des succès scholastiques toujours soutenus, il mérita

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la confiance du recteur, qui le fit toyenne de cette ville, sous le titre appeler, en 1768, à la place de pro- d'Arrêté pris dans la petite comfesseur d'humanités au collège de pagnie des petits volontaires assemNancy, après la suppression des blés en école buissonnière, in-40. jésuites, qui n'eut lieu en Lorraine Cette facétie, dans un temps où qu'à la mort du roi Stanislas. Il l'on ne riait déjà plus, n'eut pas occupa cette chaire jusqu'en 1776, moins beaucoup de succès. Craiépoque à laquelle le collége fut gnant d'être accusé d'incivisme, remis aux chanoines réguliers de ce qui pouvait alors devenir trèsSaint-Sauveur, qui furent loin d'é- périlleux, Therrin accepta la place galer leurs devanciers. Therrin de secrétaire-greffier du district, ayant épousé une nièce de l'abbé et, en cette qualité, il rendit tous Lionnois, principal du collége, les services qui dépendaient de lui, auteur d'une Histoire de Nancy, soit en éclairant les administrase fixa dans cette ville, où il entre- teurs, sur les besoins de l'instrucprit la publication d'un Journal tion publique, soit en adoucissant, littéraire, qui prit bientôt sa place dans leur exécution, les mesures parmi les meilleures feuilles pério- qui pouvaient froisser les intérêts diques des provinces. Il en parut de ses concitoyens. Mais ses opivingt-quatre volumes, in-80 et nions, peu favorables au dévelopin-12, de 1778 à 1787. Quelques pement indéfini du système démoarticles portent la signature de cratique, le désignèrent bientôt aux Therrin; mais, il n'a pas mis son rigueurs du pouvoir. Porté sur la nom au plus grand nombre de liste des suspects, il eut le bonceux qu'il a rédigés. Éclairé du bon heur d'échapper à l'arrestation, et goût et du bon sens qui le carac- alla chercher un asile dans un térisaient, il déclara une guerre village près de Paris, où il ne fut à toute outrance, à des écrivains pas découvert et d'où il ne sortit tels que Rétif de la Bretonne, qu'après la chute de Robespierre. Thouvenel, infatué des illusions de A cette époque, la protection et l'ala baguette divinatoire, etc. Il eut mitié de M. Coste, premier médemême le courage de s'attaquer à cin des armées, lui procurèrent la Harpe, pour sa tragédie de l'emploi de secrétaire de l'inspecJeanne de Naples. En 1777, il s'é- tion générale du service de santé, tait fait recevoir avocat au parle- place qu'il occupa jusqu'en 1812. ment de Paris, mais il n'exerça Tout à coup il fut destitué, malgré pas cette profession. A l'époque de les vives réclamations des inspecla révolution, il se rangea dans le teurs généraux, pour avoir, dit-on, parti de la résistance, ou plutôt laissé échapper quelques bons mots, d'une opposition modérée. Il four- qui remontèrent jusqu'à la pernit cependant plusieurs articles aux sonne de l'Empereur. Néanmoins, Actes des Apôtres. Il était digne, après la campagne de Russie, il par son esprit, de figurer parmi obtint sa réintégration dans les les rédacteurs de cette feuille spi- bureaux du ministère de la guerre, rituelle et d'un royalisme très-pi- par suite des sollicitations de son quant. Il fit imprimer à Nancy, en fils, chirurgien principal des ar1790, une parodie très-remarqua- mées, qui avait été décoré de la ble d'un arrêté de la Garde-ci- croix d'officier de la Légion

d'Honneur, sur le champ de bataille de Wagram, où il fut blessé. Therrin père mourut à Paris, en 1815, dans un âge avancé.

L-M-X.

THÉSIGNY (FRANÇOIS-DENIS DRUILLIER de), auteur dramatique, né à Paris vers 1760, entra fort jeune dans la carrière des finances, y fit une brillante fortune et devint trésorier de France; mais la révolution vint bientôt changer cette heureuse position. Il fut longtemps arrêté comme suspect et n'échappa à l'échafaud que par la chute de Robespierre. Ayant alors recueilli quelques débris de sa fortune, il se livra sans ménagement à ses goûts de luxe et de dépense, fréquentant beaucoup les spectacles et les maisons de jeu. Ce fut dans les coulisses du Vaudeville qu'il rencontra mademoiselle Desmarres, l'une des plus jolies comédiennes de ce temps-là, qu'il s'en éprit sérieusement et finit par l'épouser. Mais, comme il arrive trop souvent en pareil cas, cette union dura peu, et elle finit par un divorce. Après la mort de Thésigny, qui eut lieu en 1825, deux enfants de Mile Desmares, s'étant présentés comme héritiers légitimes de Thésigny, leur prétention fut [repoussée par les tribunaux. Dans les dernières années de sa vie, il avait acquis une connaissance du théâtre suffisante pour composer lui-même ou de société avec son ami, Alissan de Chazet, des vaudevilles qui furent joués avec quelque succès, et concoururent à combler le déficit qu'avait essuyé sa fortune. Nous croyons devoir donner la liste à peu près complète de ces pièces, qui, sans cela, courraient grand risque d'être perdues pour l'histoire.

I. (Avec Chazet) la petite Métromanie, comédie en un acte, mêlée de vaudevilles, jouée sur le théâtre du Vaudeville, le 25 fructidor an V, imprimée l'an VI, in-8°.

II. (Avec le même) l'Anglomanie, en deux actes, jouée le 21 pluviose an VII, non imprimée.

III. (Avec le même) le Beaunois ou un Tour à Paris, en un acte, jouée le 21 pluviose an XI, non imprimée.

IV. (Avec Maurice Séguier) l'Un pour l'Autre, en un acte, jouée le 28 messidor an X, imprimée en l'an X (1802), in-8°.

V. (Avec Philippon de la Madelaine) Catinat à Saint-Gratien, en un acte, jouée le 24 vendémiaire an X I(16 octobre 1802), imprimée en l'an XI (1802), in-8°.

VI. (Avec Maurice Séguier) les Usuriers, en un acte, jouée le 3 brumaire an XI (25 octobre 1802), non imprimée.

VII. (Avec Philippon de la Madelaine) le Voyage aux mines de Sainte-Marie, en un acte, jouée le 30 thermidor an XI (18 août 1803); non imprimée.

Toutes ces pièces ont été jouées sur le théâtre du Vaudeville, où Thésigny a encore donné avec Tournay un autre ouvrage intitulé: Point de bruit et qui en a fait si peu que nous n'avons pu en retrouver la moindre trace. A-B-T.

THEUDOSIE (martyre amiénoise.) En 1842, les ouvriers occupés à déblayer les sentiers souterrains des catacombes de SaintePriscille, sur la voie Salare,à Rome, découvrirent au milieu de beaucoup d'autres, une tombe scellée d'un beau marbre blanc, sur lequel était gravée en caractères très-purs l'inscription suivante :

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