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le soir, après avoir enlevé le châ- tion, il obtint dans ces contrées teau de Sakolnitz, Thiébault voulut l'estime de tous les habitants et s'emparer, à la tête de cent vingt laissa à Salamanque deux véritahommes, des six derniers canons bles monuments. Le premier est qui restaient aux Russes de ce côté; une place qui mit en regard le palais et il s'en empara effectivement; épiscopal et la cathédrale, à lamais il fut frappé d'une balle de quelle son nom a été donné; le semitraille qui lui brisa le bras droit cond est un rapport sur l'université à l'épaule, blessure dont la guéri- contenant l'histoire de cette école son fut regardée comme un phé- célèbre, ce qui lui valut d'en être nomène. Ce ne fut pas le seul nommé docteur. Son administramalheur que ce général essuya dans tion dans ce pays dura quinze cette terrible journée; son aide de mois, et son départ y causa les plus camp et ses deux officiers d'ordon-vifs regrets. En 1813 il passa en nance tombèrent morts à ses cô- Allemagne, où il fut gouverneur de tés. Ses blessures étant encore ou- Hambourg sous Davoust. Après la vertes dans la campagne d'Iéna, il chute du gouvernement impérial, fut nommé gouverneur de Fulde; il revint à Paris, se soumit au roi où il se montra si juste et si Louis XVIII; en reçut la croix de probe que les habitants lui fi- Saint-Louis, le commandement rent présent d'une très-belle épée d'une division militaire et fut un des en or. L'année suivante, il passa lieutenants-généraux du corps d'éen Portugal avec Junot, et re- tat-major général, créé par le marévint en France par suite de la capi- chal Gouvion-Saint-Cyr en 1816. Contulation de Lisbonne, que signa ce servé ainsi sur la liste des généraux général. Après avoir obtenu une en activité, il resta dans la même audience de l'Empereur qui l'ac- position jusqu'à sa mort qui eut cueillit très-bien, il fut envoyé en lieu en 1852. Thiébault a publié : Espagne et nommé gouverneur de 1o Les soupers du jeudi, 1789, in-8°; la Biscaye et de la Vieille-Castille, 2o Essai sur la réorganisation des avec le grade de lieutenant-géné- quartiers généraux et des étatsral. Il eut à combattre dans ces contrées un grand nombre de guerillas, et parvint à les soumettre sans avoir pu jamais disposer de plus de cinq mille hommes. En 1810, il fut nommé chef d'état-major du 9e corps destiné à renforcer l'armée de Masséna, qui se préparait à l'invasion du Portugal; mais cette opération ne s'étant faite qu'en partie, il quitta cette armée, et fut nommé gouverneur des provinces de Salamanque, Toro, Zamora, Ciudad - Rodrigo et Almeida. C'est alors qu'il fut créé baron. Joignant à une administration sage et régulière une grande modéra

majors. Paris, 1800, in-8°; 3o Manuel des adjudants généraux et des adjudants employés dans les états-majors divisionnaires des armées. Paris, 1800, in-8°; 4o Manuel général du service des états-majors généraux et divisionnaires, 1813, in-8°; 5o Journal des opérations militaires, du blocus, du siége et du blocus de Gênes, en 1800, 1 vol. in-8°. Paris, 1801, seconde édition augmentée, 1801, in--80; 6o Du chant et particulièrement de la romance. Paris, 1813. in-8°. Cet ouvrage n'a pas été destiné au commerce; 7o Rapport général et historique sur l'université de Salamanque (en es

pagnol), 1811, in-8°; et Recueil des Vosges, puis dans celui de la de pensées, 1811, in-8°; 8o Discours Meurthe et au ministère de l'inprononcé sur la tombe du maré- térieur sous Benezech. En 1796, chal Masséna le 10 avril 1817, in-8°; sur l'ordre du directeur Carnot, il 90 Relation de l'expédition de Por- fut chargé d'une mission imtugal en 1807 et 1808 par le 1er portante à l'armée où Moreau corps d'armée de la Gironde devenu commandait. Ayant joint ce généarmée de Portugal, avec plans et ral sur un champ de bataille, Thiécartes. Paris, 1817, in-8°; 10o de l'In- baut ne put en rester spectateur fluence d'une noblesse héréditaire impassible. C'était avec un corps de et du droit de primogéniture sur Français émigrés que combattait la civilisalion et la liberté. Paris, l'armée républicaine, et il eut le bon1825, in-8°; 11° Avènement du bonheur, a-t-il dit, de sauver la vie nouveau Czar. Paris, 1826, in-8°; d'un officier supérieur hessois, 12o Lettre à Lord Wellington, in-8°, dont il épousa la fille dix ans plus 1814. Écrit qui n'a pas été destiné tard. Thiébaut de Bernaud était à au commerce; 13° Réponse à M. peine âgé de vingt ans, lorsqu'il reDupin, avocat, sur le droit d'aî- vint à ses premières études et qu'il nesse, suivie de quelques remar- osa reprendre le travail de Bacon ques suggérées par les écrits de et de Diderot sur les connaissances MM. Persil et Duvergier de Hau- humaines. Quoique bien au-desranne. Paris, 1826, in-8°. Le gé- sous de ses modèles, l'ouvrage du néral Thiébault a de plus concouru jeune philosophe obtint le suffrage aux Annales des faits et sciences de la classe des sciences morales militaires, à l'Encyclopédie mo- et politiques de l'Institut, dont on derne et au Spectateur militaire. connaît assez les dispositions favoM-DJ. rables aux auteurs de ces sortes de productions; et il fut imprimé aux frais de l'État. Cependant, il faut en convenir, ce succès n'était dû à aucune intrigue, comme il arrive trop souvent dans des circonstances semblables, puisque l'auteur était hors de France, d'où la révolution du 18 brumaire, tout à fait contraire à ses principes de républicanisme l'avait forcé de sortir. Sa joie ne fut pas moins grande lorsqu'il en reçut la nouvelle ; mais elle ne put interrompre le cours des voyages qu'il avait entrepris. Son plan, dont l'exécution devait durer plusieurs années, embrassait à la fois l'Italie et les îles, l'Illyrie, l'Épire, la

THIÉBAUT DE BERNEAUD (ARSENNE), né à Sedan, le 14 janvier 1777, d'une famille nombreuse en Champagne et en Lorraine, achevait ses études, lorsque la révolution commença. Il en adopta les principes de bonne foi comme son père, et s'enrôla en 1792, dès que la guerre fut déclarée, dans un régiment de hussards. S'étant distingué dans plusieurs occasions, notamment à la bataille de Kaisers-Lautern, en décembre 1793, il y reçut cinq blessures graves, et fut déclaré, par un décret de la convention, avoir bien mérité de la patrie. Ne pouvant plus alors supporter les fatigues de la guerre, il se retira avec le grade hono- Grèce et son archipel, l'Ionie, raire de capitaine; entra dans l'Égypte, les côtes de la Mauritanie, l'administration du département et la péninsule hispanique. Mais

nini a eu part à la première année. II. Traité du père de famille, Paris, 1799, in-8°. III. Voyage à l'isle des Peupliers, Paris, in-8°. IV. Exposition du tableau philosophique des connaissances humaines, d'après Bacon et Diderot, ouvrage dont nous avons parlé. V. Voyage à l'isle d'Elbe suivi d'une notice sur les isles de la mer Tyrrhénienne 1808, 8° avec cartes. VI. Du genêt

les événements politiques qui sur- duisit seulement six numéros in-8°. vinrent, apportèrent de grands ob- Dans les dernières années de sa stacles à cette entreprise, et Thié- vie, il avait obtenu un emploi à la baut sevit, à son grand regret, forcé bibliothèque Mazarine. C'est dans de borner ses courses scientifiques cette position qu'il est mort en à l'Italie, aux îles qui l'avoisinent 1840. Ses ouvrages publiés sont: et à quelques parties de la Grèce. I. Annuaire de l'industrie franC'était surtout d'antiquités et d'his- çaise ou Recueil par ordre alphatoire naturelle qu'il s'occupait et bétique des inventions, découvertes qu'il entretenait ses correspon- et perfectionnements dans les arts, dants de Paris. En 1804 il leur utiles et agréables, qui se font à écrivit sur la fièvre jaune qui ve- Paris et dans les départements, connait d'éclater à Livourne; et sa tenant l'état actuel des manufactulettre, communiquée à l'Institut, y res, fabriques, ateliers et autres étafut l'objet d'un rapport très-hono- blissements d'industrie française rable. A l'exemple de ses amis avec les noms des inventeurs, etc. Valentin et Devèze, il s'y montrait 1811 et 1812, 2 vol. in-12. Sonanticontagioniste; ce qui est devenu l'opinion de la plupart des médecins. On croit qu'il dut alors à ses travaux, sur cet important sujet, l'honneur de la décoration de la Légion-d'Honneur que le ministre de l'intérieur lui envoya sans qu'il l'eût demandée; mais toujours fortement attaché à ses principes de démocratie, il la refusa fièrement, préférant, pour les avances qu'il avait faites, un dédommagement considéré dans ses rapports avec en argent, qu'il demanda et ne re- les différentes espèces et des avantaçut pas, quel que fut le pressant ges qu'il offre à l'agriculteur, etc., besoin qu'il en eût. Revenu à Paris, 1810, in-8°. VII. De l'orme, en 1808, Thiébaut de Berneaud s'y 1811, in-8°. VIII. Préjugés partilia de plus en plus avec Tissot (Voy. culiers à l'agriculture, 1812, in-8°. ce nom dans ce vol.), dont il par- IX. Description de la Lembertine, tageait depuis longtemps les opi- machine à pétrir le pain,1813, i , in-8°. nions et les travaux politiques. II X. Voyage à Ermenonville, où se publia divers écrits de science, de trouve un éloge de Mme Charlotte littérature, travaillant en même de Berneaud qui venait de mourir, temps à la rédaction de plusieurs par Al. Tissot, ami de Thiébaut, Paouvrages collectifs, notamment la ris, 1819, in-12. XI. Notice histoBibliothèque physico-économique, à rique et bibliographique des jourlaquelle il concourut pendant dix naux et feuilles périodiques, de ans, et les comptes rendus de la So- politique, de littérature et de scienciété linnéenne, dont il fut le secré- ccs, publiés tant en France qu'en taire pendant sept ans, depuis sa diverses parties du globe, Paris, réorganisation, jusques et y compris 1821, in-8°. XII. Exposition de la l'année 1826, dans laquelle il pro- doctrine botanique et du système

de physiologie végétale que Théo- fut suivi de beaucoup d'autres, et phraste employait dans ses cours le comte de Thieffries fut nommé privés, 1822, in-8°. XIII. Manuel du chevalier de Saint-Louis, dans le cultivateur, Paris, Roret, 1829, mois de mai 1791. Il était, comin-8°. Manuel du vigneron, ibid., me nous l'avons dit, capitaine dans 1823. Mémoire sur les dalhias, le régiment de Bourgogne, et il 1834, in-8°. XIV. Traité de l'édu- se trouvait en cette qualité à l'invacation des animaux domestiques, sion de la Belgique que le général 2 vol. in-12, 1823. Plus un grand Biron commandait dans le mois de nombre d'éloges historiques, no- mai 1792. On sait dans quelle détamment celui de Boussornet, de route furent mis les Français, dès le Palissot-de-Beauvois, de Rozier, premier jour, et l'on en attribua la de Sonnini, de Thouin, et quelques cause à des cris de sauve qui peut notices de naturalistes, dans cette qui partirent de leurs rangs, dès le Biographie universelle. M.-DJ. commencement de l'attaque. Ce THIEFFRIES de Beauvois (le qu'il y a de sûr c'est que le comte de comte FELIX GASPARD), né, Thieffries en fut considéré comme vers 1750, de l'une des familles les l'un des instigateurs, et que les solplus distinguées de la noblesse de dats furieux le poursuivirent pour Flandres; fut, dès son enfance l'assommer. Ne pouvant plus resdestiné à la profession des armes, ter en France, il se rendit à et entra à dix-sept ans comme sous- Coblentz où Monsieur, frère de lieutenant dans le régiment de Louis XVI, le chargea d'aller seBourgogne, cavalerie, où il devint conder le colonel des carabiniers, capitaine en 1779. Son zèle pour le Malsaigne, pour faire émigrer ce service le conduisit, à cette époque, beau régiment. Cette affaire qui en Allemagne, où il visita la cour de pouvait être décisive dans de paJoseph II et celle du grand Frédéric. reilles circonstances n'échoua que Sans se laisser entraîner par la con- par l'imprévoyance de deux offitagion des idées philosophiques ciers qu'on avait été obligé de qu'avaient adoptées ces deux prin- mettre dans le secret. Le comte de ces, il y acquit des connaissances Thieffries rejoignit alors l'escadron utiles dans le métier des armes, et des gentilshommes de Flandre et fut particulièrement distingué par d'Artois, avec lesquels il fit la camle roi de Prusse. Revenu dans sa pagne de cette année, sous les orpatrie il y vit bientôt éclater les dres du duc de Bourbon. On sait premiers symptômes de nos révolu à quelle inactivité cette troupe fut tions. Son dévouement à la monar- condamnée. Elle était campée au chie ne fit qu'augmenter à la vue des nombre de cinq mille hommes près dangers dont elle était menacée. de Charleroi, au moment de la baDès 1790, jouissant d'une fortune taille de Jemmapes, et pouvait y considérable il organisa à Valen- arriver en peu de temps; le fils du ciennes une société de royalistes prince de Condé, demanda avec auxquels il donna l'exemple du dé- beaucoup d'instance à former l'aile vouement en faisant don au roi gauche de l'armée autrichienne; d'une année de ses revenus, pour mais cet honneur lui fut obstinéremplir le déficit dont la révolution ment refusé par le général autriallait être le prétexte. Ce sacrifice chien Clerfayt. Condamné alors; sur

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ce point, à une immobilité qui lui dé- « ces de Bretagne, de Normandie, plut toujours, le comte de Thieffries et circonvoisines, y est-il dit, ont rentra secrètement en France, et « fait souvent demander des armes alla offrir ses services aux royalis- sans pouvoir en obtenir; et l'on tes de la Vendée qui commençaient s'est plaint sans cesse dans les arà s'insurger, et qui le chargèrent mées de la Vendée que l'amirautó de préparer leur entrée à Orléans, d'Angleterre n'envoyât pas les où déjà ils étaient près d'arriver. munitions de guerre que l'on Mais on sait par quels horribles avait promises. C'est ce qui fit moyens la convention nationale échouer le plan des opérations de empêcha cette opération, qui alors « l'armée, lorsqu'elle se porta sur eût été décisive. Obligé de se ca- « Paris, dont elle approcha à dixcher dans le village de Verchères « huit lieues. Le manque de muniprès Housdan, Thieffries y fut «tions l'obligea d'enterrer ses cadécouvert et il n'échappa à une « nons, découragea les troupes, et mort certaine que par la généro- « les força de rétrograder sur le sité des autorités du lieu, qui con- « Mans où elles perdirent une basentirent à le garder sous leur ga- «taille sanglante. Si l'on avait rantie. Il resta dans cette position « donné à un prince du sang des jusqu'à la chute de Robespierre, moyens d'aller commander ces et retourna alors vers les Vendéens « armées, lorsqu'elles étaient en (sep. 1794), que commandait Char- « bon état, et non quand le comte rette. Il eut avec ce général plu- « d'Artois est venu à l'Ile-Dieu, et sieurs entrevues à la Roche-sur-Yon; «qu'elles étaient diminuées des deux assista à quelques affaires d'avant- «liers, on se serait plus aisément poste et fut chargé d'aller recruter « convaincu que l'on voulait rétades officiers pour les armés roya- « blir la maison de Bourbon, moles qui en avaient le plus grand « tif pour lequel elles se sont batbesoin. Revenu dans le départe- «tues avec tant de courage et de ment du Nord, il y fut bientôt re- « constance. Le défaut d'un chef connu et conduit dans les prisons « qui aurait anéanti par sa sude Douai, où il fut enfermé pen- « prématie tout principe de rivalité dant deux ans, dans un cachot, « et de discorde parmi les difféet n'en sortit que pour être déporté « rents commandants de cette aren Allemagne. Il profita du sé- «mée, lui a été bien préjudiciable. jour assez long qu'il fit à Berlin « Il aurait mis plus d'ensemble dans pour envoyer à Vienne au baron « le but des opérations de chaque de Thugut, premier ministre, un « corps d'armée; il eût été le centre Mémoire fort étendu sur la situa- « où se seraient portés tous les tion de l'Europe, sur les pro- « moyens de l'intérieur, et le rengrès de la démocratie, les dan- «dez-vous de tous les bons Frangers que couraient tous les trônes, a çais, ou plutôt tous lui auraient et l'insuffisance des mesures qui « remis les armes, et l'on ne se sejusque-là avaient été prises pour y « rait pas malheureusement perremédier. Une seule page de ce « suadé que l'on ne voulait qu'enMémoire dont l'autographe est sous « tretenir la guerre civile pour se nos yeux, suffira pour en faire con- « rendre plus parfaitement maître naitre l'importance... « Les provin- « du royaume et le démembrer. On

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