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Haie, en 1802.

Z.

THILLAYE (NICOLAS) fut le soit simple, le moins possible chef d'une famille dont plusieurs sujette à des réparations, commembres se consacrèrent à l'étude « mode à être transportée, et mise des sciences naturelles, et y obtin- « en action dans les lieux les plus rent des succès tels que son nom « étroits, et enfin la plus propre à appartient réellement à l'histoire. « éteindre promptement toutes les Jusqu'à présent néanmoins aucun « sortes d'incendies. » N. Vincent écrivain n'en a fait mention, si ce Thillaye mourut au Val-de-lan'est le biographe de la Seine-Inférieure, Guilbert, de qui nous TEILLAYE (JACQUES, FRANempruntons la plupart des faits COIS, RENE), second fils de Nicolas. qui composent cette notice. N. Thil- (Voyez l'article qui précède), nalaye, né en 1709, à Lisieux, et quit à Rouen, en 1750; fit ses études mort à Rouen en 1784, fut un médicales dans cette ville, et se mécanicien distingué dans la con- livra aussitôt après au commerce struction si utile des pompes à in- de la droguerie et de l'épicerie. cendie. Il obtint pour cet objet un Ne négligeant point pour cela privilége du roi, en 1747, sur un l'étude des sciences il lut plurapport très-bien motivé, que fit sieurs mémoires à la Société d'hisl'Académie des sciences. Il est en toire naturelle de cette ville, et outre auteur d'un Manuel, volume devint un de ses membres les plus in-12, publié à Rouen, en 1766, distingués. Celui qu'il présenta, sur une machine pneumatique éga- en 1782, était, sous le titre de lement de son invention, et sur la Flora Normandica, une descripmachine économique de Papin, tion fort exacte des plantes qui (V. Papin, XXXII, 524,— THILLAYE croissent en Normandie. Six mois Noël-Vincent), fils du précédent, né à Rouen, en 1749, eut part aux travaux de son père, et publia en 1778: Analyse en général des pompes à incendie, en particulier de celles de Rouen. On lit à la page 3 de ce volume, un Mémoire que N. Vincent avait fait avec son père, et qui avait été couronné par l'académie de Copenhague, en 1772, et dans le même ouvrage la solution du problème suivant: <<< Trouver la meilleure manière de <«< construire la pompe à incendie, « de sorte que la machine ait non« seulement dans toutes ses parties « une force suffisante, mais encore « qu'elle soit dans un juste rapport « avec les lois de l'Hydraulique, et que les leviers sur leurs soutiens, s'adaptent de telle façon aux poids et aux puissances qu'elle

après, il présenta à la même Société un Essai analogique des végétaux et des animaux, ou Traité de la génération des plantes. Cette analogie se manifeste dans les deux règnes par la reproduction qui s'opère au moyen des parties sexuelles. Ce Mémoire, accompagné de planches dessinées par Thillaye lui-même, fixa les regards de l'Académie. En 1789 un morceau de spath calcaire, trouvé dans les environs de Rouen, fournit au savant naturaliste l'occasion de présenter un autre Mémoire à la même Société; et, dans la même année, il lui soumit un travail plus important sous le titre d'Histoire naturelle des trois règnes de la côte Sainte Catherine, que l'auteur range dans la classe des montagnes secondaires par lits ou stratifiées.

thodiqués et très-étendues sur plusieurs branches de la médecine. Il mourut le 5 mars 1822. J.-B. Thillaye avait fait insérer beaucoup de Mémoires et Dissertations, dans divers recueils, et publié en outre ; I. Traité des bandages et appareils, troisième édition, Paris, 1815. C'est l'ouvrage le plus complet qui existe sur ce sujet. II. Eléments d'électricité et de galvanisme, trad. de l'anglais et augmenté de notes, 1816, in-8o . Son fils L. J. S. THILLAYE, professeur de chimie et conservateur des collections de la faculté de médecine de Paris, dont il a publié un catalogue, a composé pour la collection Roret: I. Manuel du fabricant de produits chimiques, volume in-18. II. Manuel du fabricant d'indienne, volume in-18, avec planche.-Enfin un autre Thillaye (Antoine), de la même famille, pharmacien à l'Hôtel-Dieu de Paris, a publié un Mémoire sur la fabrication de la tourbe, inséré dans les Annales de chimie du 31 mai, 1806. THILLOYS (GEORGE), poète du

Ce fut dans la dernière année de sa vie, que J. Thillaye présenta à la même Société son ouvrage le plus important dans lequel, sous le titre de Description allégorique de la botanique, il a fait une histoire de cette science depuis 1683 jusqu'en 1739, où la botanique parvint à l'apogée de sa gloire, lorsque Linné remplit l'Europe de l'enthousiasme dont lui-même était pénétré. La réputation de Thillaye s'étendit alors dans la capitale, et la Société d'histoire de cette ville l'associa à ses travaux, ce dont il la remercia en lui envoyant un Mémoire sur la reproduction des Algues et des Lichens. Ce savant mourut en 1791. Il avait formé chez lui un trèsbeau cabinet d'histoire naturelle, où étaient placés, selon les meilleures méthodes, des animaux, des minéraux, des végétaux de tous les genres, et qui fut toujours ou vert aux amis de la science. Z. THILLAYE (JEAN-BAPTISTEJACQUES), frère du précédent, né à Rouen, en 1752, fut un des médecins les plus distingués de son temps. Après avoir fait ses pre- commencement du XVIIe siècle, mières études dans sa ville natale, sous le célèbre Lecot, il vint à Paris, pour suivre le cours de chimie, qui s'y faisait alors avec beaucoup de célébrité. Il remporta plusieurs prix; devint prévôt de l'école pratique, puis membre du collége de l'Académie de chirurgie, et enfin professeur d'anatomie et chirurgien en chef de l'hôpital St-Antoine. Thillaye était remarquable moins par la profondeur que par la variété de ses connaissances.La flexibilité de son talent était telle, sa mémoire si prodigieuse qu'il pouvait, au besoin, suppléer la plupart des autres professeurs, et que sou vent il improvisa des leçons mé

Z.

était petit-fils d'Edmond du Boulay (voy. ce nom, V, 326) (1), héraut d'armes, historiographe et ambassadeur du duc de Lorraine, Antoine. Il habitait Reims qui était probablement le lieu de sa naissance, et. prenait les titres de bachelier en théologie, et de rhétoricien, c'est-à-dire, comme le croyait l'abbé Goujet, de professeur de rhétorique au collège de Reims. L'époque de sa mort est ignorée.

(1) Voyez aussi sur Emond du Boullay (c'est ainsi qu'il écrivait son nom), et sur ses ouvrages, de curieux détails dans les primerie en Lorraine, par M. Beaupré do Nancy, page 105 à 112

Recherches sur les commencements de l'im

On a de lui une tragédie, en 5 actes II, quatorzième empereur

des

et en vers, extrêmement rare, et, Turcs, in-12 de 112 pages. Cette dont ne parlent ni Godart de Beau- tragédie, passable pour le temps,

Et qui, prince d'Asie, abbaisse la vaillance
Des rois plus indomptés. Jadis les seuls Persans
Ont osé de mes lois, en terre et mer puissans,
Enfreindre la rigueur, et à tous faisant tête,

C'est moi qui du grand Caire eslève la puissance

champs, ni les frères Parfaict, ni en- a pourtant de très-grands défauts, fin, la bibliothèque attribuée au duc si on la compare, je ne dis pas aux de LaVallière. Elle est intitulée: pièces de Jean et Jacques de Lal'Amphithéâtre de Reims. Solyman taille et de Robert Garnier, pour le II, quatorzième empereur des Turcs, plan et l'ensemble de l'ouvrage, Reims, S. de Ferigny, 1617, qui pourtant florissaient près d'un petit in-8°. L'auteur l'a dédiée à demi-siècle avant lui. On pourra en Mme Renée de Lorraine, ab- juger par les vers suivants, qui besse de Saint-Pierre de Reims (1). sont les premiers de cette tragéGoujet prétend que la versification die. C'est Solyman qui parle. de Thilloys n'est pas supportable; cependant, sous le no 993 du catalogue de Soleinne, on cite de notre poète quelques vers qui ne sont pas mal tournés. Ils font partie d'une scène que le rédacteur du catalogue trouve « vraiment fort belle. » Ce rédacteur, M. Paul Lacroix, après avoir dit que le rhétoricien de Reims << donnait de belles espérances >> ajoute qu'il y çà et là dans sa pièce des traits d'une grande force.» L'exemplaire de Soliman II, appartenant à M. de Sɔleinne, a été vendu 55 francs. B.-L-U.

THILLOYS (GEORGES), petit fils d'Edmond du Boulay (2), né sur la fin du XVIe siècle, fit imprimer à Reims chez J. Foigny, en 1617, lorsqu'il n'était encore que bachelier en théologie et rhétoricien au collége de l'Université de cette ville, une tragédie en cinq actes et en vers, intitulée l'Amphithéâtre du grand college de Reims. Solyman

(1) Cette abbesse était l'un des quatorze ou quinze enfants de Henri de Lorraine, duc de Guise, dit le Balafré comme son père, et de Catherine de Cléves, comtesse d'Eu et de Nemours, veuve en premières noces d'Antoine de Croy, prince de Porcien. Renée de Lorraine mourut le 26 juin 1626, dans un âge peu avancé.

(2) Voyez ce nom dans la Biographie, t. v.

Arrêter en un point le cours de ma conquête :
Mais sages faicts trop tard, ils sentent de mon bras
Le foudre impétueux aux plus rudes combats.
Ils ployent sous ma force, et ma seule parole
Les faics comme fuyards de l'un à l'autre pôle

Annoncer mes grandeurs, voulant d'un commun sort

Être pour moi vainqueurs, ou encourir la mort.

L-C-J.

THINGWALL (JEAN), ministre luthérien suédois, né en 1667; fit de bonnes études à Upsal; entra dans la carrière écclésiastique, et fut nommé aumônier de la cour. Charles XII, satisfait de ses talents et de sa conduite, le nomma son premier aumônier, et le prit à sa suite dans la campagne de Pologne. Thingwall ayant été atteint d'une maladie mortelle près de Sendomir, en 1702, le roi lui fit donner les secours qui pouvaient le soulager, se rendit plusieurs fois auprès de lui, et répandit des larmes, lorsqu'il le contempla dans le cercueil. L'éloquence du premier aumônier de Charles produisait le plus grand effet dans l'armée, et un poète lui fit cette épitaphe :

Qui stetit eloquio viventis, sæpe retentus
Fistula, facundis obstupuit que sonis;
Præteriens media laudes ad murmure tunda
Sanus et humidis nomina jactet aquis.

On a de Thingwall un Panégyrique en latin, Upsal 1687, et un autre dans la même langue, Stockh. 1700.

C.-AU.

apprit la langue italienne afin de s'initier aux principes de la médecine pratiquée à Turin, à Pavie, à Bologne et en général dans les

THION DE - LA - CHAUME grands centres de population de (CLAUDE-ESPRIT), médecin mili- la péninsule; il occupa cette positaire, naquit à Paris, le 16 janvier tion pendant cinq années. Nommé 1750. Son père qui exerçait la pro- en 1778 médecin de l'hôpital milifession de banquier le destinait à taire d'Ajaccio, il étudia immédiala carrière du barreau, mais ses tement la topographie de la Corse, goûts le portaient vers l'étude des et particulièrement celle de la ville sciences naturelles, et il obtint de où il allait exercer son art; il réuses parents la permission d'étudier nit toutes ses observations en un la médecine. Il suivit avec assui- mémoire qui a pour titre: Topodité les leçons des professeurs et graphie d'Ajaccio et recherches les visites des malades dans les hô- préliminaires sur l'île de Corse en pitaux; aussi, après quelques an- général. Ce travail, dans lequel nées d'application fut-il reçu, avec Thion donne les instructions néhonneur, licencié de la Faculté de cessaires pour fonder avantageuMédecine. Trop jeune encore pour sement une colonie, contient d'exsonger à exercer l'art de guérir à cellents préceptes hygiéniques. Si Paris, il forma le projet d'entrer on les avait suivis, on n'aurait pas dans la médecine militaire: mais eu à déplorer la mort prématurée en attendant qu'il pût le faire, et de plusieurs millions de nos sempour des raisons restées inconnues, blables dans les localités malsaines il quitta la capitale et se rendit à des pays chauds. Thion s'attache Reims. Il acquit dans cette ville particulièrement à indiquer dans tous ses grades, jusqu'à celui de son mémoire quelles sont les madocteur, qui lui fut conféré en 1773; ladies qui sévissent ordinairement il travaillait déjà, vers cette époque, sur les soldats. En 1782, il obtint, dans la presse médicale, et on pos- à titre d'encouragement de la sosède de lui différents articles pu- ciété royale de médecine, un prix bliés dans un dictionnaire de mé- qui attira sur lui d'une façon toute decine édité par Mme Duchêne; il particulière, l'attention de ses fit également paraître un livre chefs; on le nomma premier mésur les maladies vénériennes. Ces decin du corps de troupes destiné travaux, qui ne sont pas sans mé à s'emparer de Minorque. Cette porite, se ressentent néanmoins de la sition nouvelle lui fournit l'occajeunesse et du peu d'expérience sion d'apprendre l'Anglais et d'épratique de l'auteur. On le nomma tudier, dans le texte même, les propeu de temps après médecin de ductions de beaucoup de médecins l'hôpital militaire de Monaco, place qu'il ne connaissait que par leur de guerre alors occupée par les nom et le titre de leurs ouvrages. Français. Le peu de malades qu'il Les Français opérèrent rapidement eut à traiter dans cet hôpital lui une descente dans l'île de Minorpermit de rédiger des observations, que, et s'emparèrent peu de temps dont il enrichit différentes publi- après de la ville de Mahon. L'armée ations médicales périodiques; il française fut alors dirigée sur Gi

France, où il trouva toute la sympathie et la considération qu'il mé-ritait si bien, pour son dévouement et ses talents très-remarquables.

braltar, et Thion l'accompagna en lité exempte de marécages et des qualité de médecin en chef. nécessités imprévues, peuvent seuls Au commencement du mois de autoriser le médecin à installer ses septembre de l'année 1782 il eut à malades en rase campagne. Le traiter un grand nombre de mala- traitement employé par Thion condes atteints d'une affection fort sistait dans l'administration des grave. C'était un typhus qui sévis- vomitifs, des purgatifs et des tonisait sur les escadres française et ques. Après avoir épuisé ses forces espagnole, alors mouillées dans la à soigner ses malades, il contracta baie d'Algésiras. Les malheureux, lui-même le typhus, mais plus heuattaqués par l'épidémie, tombaient reux que la plupart de ses collègues, dans un accablement et un assou- il parvint à se rétablir. Après la pissement profonds. Leur langue conclusion de la paix il revint en était sèche, noire, fendillée; leurs mains tremblotantes; les muscles du visage entraient en convulsion; toute la surface de leur corps, recouverte d'une éruption noirâtre, Le ministre de la guerre l'accueilinspirait un sentiment d'horreur et lit surtout avec une distinction spéde pitié. Cette maladie, très-conta- ciale; lui fit accorder une pension gieuse, fit beaucoup de victimes par le roi Louis XVI et contribua parmiles médecins, les apothicaires aussi à le faire nommer médecin et les infirmiers. L'hôpital de la par quartier de la maison du comte marine étant encombré, Thion eut d'Artois, qui fut depuis Charles X. l'heureuse idée de faire dresser Ce prince avait apprécié par luides tentes dans la plaine, et d'y pla- même à Algésiras le zèle et la cacer les malades à mesure qu'on les pacité de Thion de la Chaume. débarquait; cette mesure pleine de Les honneurs accordés à ce médesagesse contribua à sauver un cin, bien loin de ralentir son argrand nombre de malheureux deur pour l'étude, l'excitèrent davoués à une mort certaine. Nous vantage à entreprendre de nouveaux ferons toutefois remarquer qu'il travaux. Il rédigea un très-long faut se trouver comme Thion de la mémoire pour répondre à cette Chaume, dans des conditions spé- question proposée par la société de ciales et dans un climat chaud pour médecine: « Indiquer quelles sont créer un hôpital dans une plaine « les maladies qui règnent le plus et sous la tente. Cette méthode est « communément parmi les troupes, généralement fort mauvaise pour « pendant la saison d'automne ; les malades à cause des intempéries « quels sont les moyens de les préatmosphériques, de l'humidité et « venir, et quelle est la méthode des émanations marécageuses aux- « la plus simple, la plus facile et la quelles ils se trouvent exposés. « moins dispendieuse de les traiComment d'ailleurs pouvoir admi- « ter. » Ce genre d'étude réponnistrer d'une manière convena- dait très bien aux travaux antéble les remèdes à un grand nom- rieur de Thion, et il obtint le prix. bre d'individus ainsi placés ? Un Son ouvrage est divisé en trois parbeau ciel comme celui du midi de ties. Dans la première, il indique l'Espagne, un temps sec, une loca- les maladies quil a eu l'occasion

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