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THABAUD de Bois-la-Reine d'après cette réserve, qu'il serait (GUILLAUME), Conventionnel régi- favorable au sursis; mais, loin de cide, né à Châteauroux, le 27 nov. là, il s'y opposa formellement, 1755, de l'une de ces familles de vota contre l'appel au peuple et la bourgeoisie que la révolution pour l'exécution immédiate; ce qui trouva si disposées au renverse- le rangea irrévocablement du parti ment de la noblesse dont elles con- des plus fougueux montagnards. voitaient les priviléges, était avant Toutefois il se montra peu dans la 1789, prévôt de la connétablie de cruelle époque de la terreur, et ne Châteauroux, et, bien qu'il ne s'y fit remarquer que par sa conput se dissimuler que cette charge, stante adhésion aux mesures de alors très-honorable, serait suppri- violence et d'oppression. Il n'eut mée par les novateurs, il se montra qu'une mission de surveillance à l'on de leurs plus chauds partisans,et l'armée de réserve qui fut créée fut, en conséquence, dès le com- sous les murs de Paris en 1792, mencement de la révolution, admi- S'étant rangé du parti thermidonistrateur du district, puis député rien, après la chute de Robespierre, du département de l'Indre à la fut fit partie de la commission qui Convention nationale,où il se réunit, fut chargée de poursuivre Joseph dès les premières séances, aux plus Lebon, et il eut beaucoup de part à ardents révolutionnaires. Son opi- sa condamnation. Lorsque la Connion dans le procès de Louis XVI vention nationale fut dissoute est assez remarquable pour que (1795), Thabaud devint, par la voie nous la citions textuellement. « Je du sort, membre du conseil des Cinq« vote pour la peine de mort, dit- Cents, d'où il sortit la même année. «il, parce que je suis intimement Alors il obtint des directeurs, ses convaincu des crimes de Louis collègues, une de ces sinécures qu'ils « Capet; mais je me réserve de mo- réservaient à leurs amis, et devint << tiver mon opinion, pour déter- administrateur de la loterie na<< miner le moment de l'exécution tionale. Elu de nouveau député, « du jugement. » On dut penser, l'année suivante, par son départe

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ment, ilentra au conseil des Anciens, cette profession, et se rendit à d'où il ne sortit que par la révolu Goettingue pour y faire ses études. tion du 18 brumaire, à laquelle ce- La dissertation; De actione systependant il ne s'était pas montré fort matis nervosi in febribus intermitopposé. S'étant alors retiré dans son tentibus, qu'il composa pour obtedépartement, il y vécut en paix, nir le grade de docteur, appela jouissant d'une fortune qui s'était sur lui l'attention publique. Reçu passablement accrue par les vicissi- docteur en 1774, il retourna dans tudes de la révolution. Le gouver- sa ville natale, pour s'y vouer à la nement impérial le créa baron; et pratique de la médecine; mais ce fut dans cette position que le cette carrière sembla d'abord lui trouva la chute de Napoléon en offrir peu d'attraits, et il parut la 1814. Cette révolution ne parut pas négliger pour s'appliquer à l'étude d'abord l'atteindre, mais en 1815, de la philosophie. Il prit alors une après le retour de l'île d'Elbe, lors- part très-active à plusieurs traqu'il vit la plupart de ses anciens vaux littéraires; ce qui l'amena à collègues reparaître sur la scène, il vivre dans l'intimité d'hommes accepta la nomination du départe- fort distingués par leur savoir. Cement de l'Indre à la chambre des pendant il n'abandonna pas entiè→ représentants, où il se fit peu re- rement la pratique médicale, et marquer. Il se hâta aussitôt après même il acquit la réputation d'un la dissolution de cette chambre de docteur dont l'oeil pénétrant et retourner dans ses terres; et il se le cœur sensible avaient auprès flattait d'y vivre en paix, lorsque la des malades les meilleurs résulloi d'exil qui fut prononcée contre tats. Nommé médecin de la cour les régicides en 1816, le força de dans la Grande-Bretagne, il devint quitter la France. Il se réfugia en médecin ordinaire du roi de Prusse, Belgique, et ne revint qu'après la ré- en 1777. Cependant, quelle que fût volution de 1830 dans sa patrie, l'estime qu'il avait acquise dans où il mourut quelque temps après, son art, son extérieur froid et sa sensibilité excessive lui en rendirent la pratique très-difficile. Il ne pouvait supporter la vue de ses amis, quand il les croyait en danger, et se voyait forcé de s'éloigner d'eux. Ce caractère de faiblesse, si contraire aux nécessités médicales, le força de chercher des distractions dans la culture des fleurs. Mais ce goût ne put l'occuper longtemps. Voulant se créer une sphère d'action plus vaste, plus féconde en résultats, et qui lui fît oublier les pénibles moments qu'il passait au lit des malades, il se tourna vers l'agriculture en grand, qui lui parut réunir ces avantages. Ayant commencé par lire tout ce qui

M-DJ. THADÉE de MESSINE, agronome du treizième siècle, a écrit en 1261, Historia hierosolymitana, qui se trouve parmi les manuscrits du collége de Saint-Clément à Prague, avec la note suivante qu'on lit en tête: A. D. 1362, Nic. de Cremsir Archidiaconus Boleslaviciensis D. Sup. Caroli IV, Pronotarius emit hunc libellum pro 30 sol. den. in Avinione, et libenter emisset meliorem, si tanta ibi tunc omnium rerum caristia non fuisset. G-Y. THAER ALBERT), agronome célèbre, était né en 1752, à Celle, dans le pays de Hanovre. Fils d'un médecin, il se destina lui-même à

avait paru dans son pays sur l'é- ferme et acheta avec le prix qu'il conomie rurale, il fut peu satisfait en reçut la terre de Moglin, où des systèmes allemands, et re- il fonda l'institut agricole qui courut aux ouvrages anglais, où devait tant ajouter à sa célébrité. il trouva ce qu'il désirait. Dès ce Cet établissement s'ouvrit en 1806 moment toute son existence appar- dans les circonstances les plus tint à l'agronomie. En 1794, il pu- difficiles. Il eut néanmoins dès lors blia son Introduction à l'étude de un très-grand succès, et l'anl'agriculture anglaise, dont le suc- née suivante le fondateur obtint cès surpassa son attente. Ayant re- le titre de conseiller d'Etat. En noncé à la pratique médicale, il ne 1810, lors de la création de l'uvoulut plus être que consultant; niversité de Berlin, Thaer fut donna tous ses soins à l'exploitation nommé professeur d'agriculture d'une petite propriété qu'il possé et en même temps rapporteur dait près de Celle, et fit paraître de tous les objets d'agriculture auune espèce d'ouvrage périodique près du ministre de l'intérieur. sous ce titre : les Annales d'agri- Dans la même année il donna culture de la Basse-Saxe. Il com- ses Principes raisonnés d'agriculmença aussi alors son institut pour ture, ouvrage dont le mérite a été l'instruction des agriculteurs, de- partout reconnu, et qui a été travenu si célèbre. Lorsqu'en 1803, les duit dans la plupart des langues de Français occupèrent l'électorat d'Ha- l'Europe. En 1815, il devint intennovre, ne pouvant supporter la dant général des bergeries royaprésence des étrangers dans sa pa- les; et deux ans après, le roi lui trie, Thaer accepta l'offre qui lui avait conféra l'ordre de l'Aigle-Rouge, été faite de se rendre dans les États 3e classe. En 1823, il provoqua prussiens, et il y reçut le titre de l'assemblée qui fut réunie à Lepzig conseiller privé au département pour l'examen des laines. Ce fut de la guerre; puis il fut nommé l'année suivante qu'il célébra un membre de l'Académie des sciences jubilé en commémoration de sa de Berlin, et continua les Annales d'agriculture, qu'il avait commencées à Celle. Ce journal parut sous son nom jusqu'à l'année 1824, époque à laquelle l'Académie d'agriculture de Berlin se chargea de sa publication. Voulant qu'il unît la pratique à la théorie, le roi de Prusse lui donna en ferme une partie du bailliage de Wallup sur l'Oder, afin qu'il y poursuivit son institut agricole. Mais comme, suivant les vues du célèbre agronome, le terrain extrêmement fertile de ce bailliage ne convenait pas à un établissement qui devait servir en même temps de ferme expérimentale et modèle, il vendit cette

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réception au doctorat qu'il avait obtenu un demi-siècle auparavant. Cette fête fut un hommage éclatant rendu à ses services. Le roi de Prusse lui fit exprimer sa parfaite satisfaction, et les rois d'Angleterre, de Bavière, de Saxe et de Wurtemberg, lui envoyèrent des décorations avec des lettres pleines de bienveillance. Ses nombreux amis et ses élèves lui témoignèrent leur estime et leur reconnaissance par les démonstrations les plus vives. La classe des cultivateurs elle-même lui envoya une députation, pour le remercier des services qu'elle avait reçus de lui. Plus tard Thaer a toujours parlé avec une

THARIADES. Voy. Zadriadès, LII, 37.

douce émotion, de ce jour mémorable, où il avait acquis la preuve qu'il s'était rendu utile, non-seu- THARIN (CLAUDE MARIElement à sa patrie, mais au monde PAUL), naquità Besançon le 24 octoentier. Depuis cette époque, tout en bre 1787. Son père était avant la conservant son activité, il vécut au révolution conseiller au parlement sein de sa famille, heureux du bien de cette ville. Depuis longtemps une qu'il avait fait. Sans nous étendre branche aînée, dont le chef portait sur la vie politique de cet agro- le titre de comte de Tharin, avait nome, nous dirons que sa morale quitté la Franche-Comté, pour était fondée sur une excessive s'établir à Turin, où elle avait bonté, sur une bienfaisance, une occupé des places importantes. Le philanthropie vraie et qui ne se jeune Tharin annonça, dès son endémentit jamais. Ses écrits sont fance, les plus heureuses disposiremarquables par la clarté, la con- tions; il fit de brillantes études dans cision et l'excellence des précep- la maison paternelle, et, après avoir tes. Comme professeur, il était remporté le premier prix fen phichéri de ses disciples, que sédui- losophie, il suivit, comme externe, saient toujours son humeur gaie pendant quatre ans, le cours de et ses paroles à la fois instructives théologie au séminaire de Besançon. et entraînantes. Aimant particu- Après la mort de son père, sa mère lièrement la société des jeunes l'envoya, en 1806, au séminaire de hommes, dans les commence- Saint-Sulpice. A cette époque, la ments de la maladie qui l'a mis au tombeau, il fut toujours entouré de jeunes gens avides d'instruction,et dont il s'était fait de véritables amis. Il mourut au milieu d'eux dans la terre de Mæglin, qu'il a rendue à jamais célèbre, le 26 octobre 1828. On a traduit ses écrits en plusieurs langues. Ceux qui l'ont été en français sont: I. Principes raisonnés d'agriculture, trad. de l'allemand par le baron Crud, Genève 1811-16, 4 vol. in-4o, fig.; seconde édition. Paris 1828, et année suiv. 4 vol. in-8° et atlas. II. Description des nouveaux instruments d'agriculture les plus utiles, trad. de l'allemand par Mathieu de Dombasle, Paris, 1821, in-40 avec 25 planches. M.-DJ. THAI-TSOUNG, XLV, 253, col. 2, lig. 10, et lig. 2 de la note: O-lopeu, lisez O-lo-pen.

THAMAS. Voyez Thahmasp, XLVI, 226.

sage et habile direction de l'abbé Emery attirait dans cet établissement l'élite de la jeunesse française, qui se destinait au service des autels. Sous un chef justement vénéré comme le guide et le modèle des prêtres, le jeune élève se distingua par des progrès rapides dans la piété et dans la science théologique. Il reprit ses cours, et sa constante application, le charme de son caractère, lui concilièrent l'estime de ses maîtres et l'affection de ses condisciples. On sait quel éclat ont eu toujours dans l'Eglise de France les catéchismes de Saint-Sulpice, et combien detalents s'y sont révélés, qui ont été depuis l'honneur du sacerdoce. L'abbé Tharin fut employé à cette œuvre importante à laquelle le rendaient très-propre une instruction solide, une parole facile, élégante, et l'art de répandre de l'intérêt sur les vérités élémentaires de la reli

pour le diocèse de Paris, et si irrégulière dans son principe. Il adressa une lettre anonyme à tous les chanoines de la métropole qui s'empressèrent de révoquer les pouvoirs du cardinal. Bientôt celui-ci fut obligé de quitter l'archevêché, et il se mit en route pour l'Italie, sans perdre toutefois l'espoir de recouvrer la faveur des Bourbons. Un Mémoire apologétique de sa conduite qu'il publia à cette oc casion fut solidement réfuté par l'abbé Tharin. Ce Mémoire ne justifiait rien; exemples et raisons, tout pouvait être contesté, et on prouva très-bien à l'auteur qu'il devait renoncer à une apologie impuissante, pour recourir à la clé

gion. Tout ce qu'il voyait de piété et de modestie, de simplicité et de vertus évangéliques dans ses maîtres lui inspira le dessein, qu'il exécuta en 1814, d'entrer dans leur société. Ordonné prêtre en 1811 par le cardinal Maury, il dut remplacer comme directeur et comme professeur les sulpiciens que Napoléon avait expulsés au moment de ses démêlés avec le saint-siége. M. Jalabert, vicaire général de Paris, avait été nommé supérieur du séminaire, et, malgré la diversité des caractères, la plus parfaite harmonie régna toujours entre le chef et ses coopérateurs. On doit cette justice à ce vertueux ecclésiastique, c'est qu'il s'appliqua constamment à maintenir dans toute leur mence du juge. Vers le même temps pureté la règle et les usages consacrés par une heureuse expérience. Mais le cardinal était tourmenté par le besoin d'innover sans cesse. Comme il ne trouvait pas l'abbé Jalabert assez souple à ses desseins, il mit à sa place l'abbé Tharin, qu'il crut plus disposé à entrer dans ses vues, et à adopter ses plans de réforme. Le nouveau supérieur eut le bon esprit de ne pas se plier aux caprices et aux boutades du cardinal; la règle de Saint-Sulpice fut religieusement respectée, et plus d'une fois, sans trop déplaire, il sut faire entendre des vérités utiles. Déjà l'empire touchait à sa fin; la persécution contre l'Eglise allait cesser, et l'abbé Tharin appelait de tous ses vœux le moment où il pourrait remettre entre les mains de ses anciens maîtres les fonctions qu'il n'avait acceptées que pour épargner à la religion de plus grands malheurs. Au commencement de la Restauration, il écrivit contre le cardinal Maury dont l'administration avait été si fâcheuse

Grégoire publia un pamphlet intitulé: de la Constitution francaise de 1814. L'abbé Tharin, lui répondit par sa Défense des droits sacrés du trône. L'ouvrage est pseudonyme; il parut sous le nom de Louis de Beaupré. Les prêtres de la congrégation de Saint-Sulpice étant rentrés en 1814 dans l'administration du séminaire de Paris, l'abbé Tharin s'attacha à leur société. Il y professa la morale jusqu'à l'époque des CentJours, et fit alors un voyage à Rome. A son retour il fut nommé supérieur du séminaire de Bayeux; et dans ce nouvel emploi il se montra digne de l'estime et de la confiance qu'il avait inspirées. Un mélange heureux de douceur et de fermeté lui gagna tous les cœurs ; mais une ardeur excessive pour le travail qu'il ne savait pas modérer, avait profondément altéré sa santé, et il dut abandonner ses fonctions. Ce fut à Bayeux en 1818 qu'il composa ses Nouvelles Considérations philosophiques et critiques sur la société des Jésuites et sur les causes

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