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d'observer avec le plus de fréquence bien jugé la valeur réelle du quinpendant l'automne en Corse. Dans la seconde, il examine les moyens qu'on doit employer pour prévenir les maladies. Enfin, dans la troisième, il fait connaître le traitement le plus avantageux. Thion signale principalement les fièvres intermittentes, les dyssenteries, les catarrhes, les fièvres putrides et les rhumatismes. Il prétend avec raison, que les bons vêtements, en s'opposant à la suppression brusque de la transpiration préservent souvent de ces maladies. Il conseille de donner aux soldats une nourriture tonique, et de l'eau-devie étendue d'eau. Il prône les bons effets de l'exercice et vante surtout la propreté ainsi que les campements bien choisis. Thion se plaint qu'on enrôle sans distinction tous ceux qui se présentent pour servir. Cette dernière question est moins importante depuis que les armées ne sont plus recrutées que par la conscription. On doit remarquer qu'une armée de soixante mille hommes qui se met en marche pour aller combattre en pays ennemi ne présente souvent, le jour de la bataille, que les deux tiers ou même la moitié de l'effectif qu'elle accusait au moment de son départ. Il est donc indispensable de choisir des hommes vigoureux, afin qu'ils puissent supporter les longues marches, les privations et les rudes travaux de la grande guerre. En parlant du traitement des fièvres intermittentes automnales, Thion condamne la diète et la saignée. Il conseille la serpentaire de Virginie, le safran, le nitrate de potasse et les purgatifs salins. En lisant ce long et consciencieux mémoire écrit sur les maladies de l'automne, on est fâché de voir que Thion n'a pas

quina dans le traitement des fièvres intermittentes. Malgré les écrits de Morton, de Sydenham et de Torti, qu'il connaissait et les cures nombreuses rapportées par ces auteurs au moyen de l'écorce du Pérou, Thion emploie ce médicament seulement lorsque les fièvres traînent en longueur et menacent de provoquer des altérations organiques. Il l'accuse à tort de produire l'ictère, l'asthme et les hydropisies. Ce manque d'appréciation à l'égard d'un médicament aussi précieux, le conduit à lui préférer comme fébrifuge la petite centaurée, la germandrée, la quintefeuille, le houx et la camomille. L'auteur termine son travail par des conseils hygiéniques précieux pour tous, mais particulièrement pour ceux qui se proposent de se fixer aux Antilles. Ces conseils sont d'autant mieux fondés que l'auteur a passé plusieurs années à étudier les maladies qui règnent dans les pays chauds. Cette prédilection toute particulière de Thion pour ce genre de travail lui fit entreprendre la traduction d'un ouvrage anglais de Lind, intitulé. Essai sur les maladies des Européens dans les pays chauds et sur les moyens d'en prévenir les suites. Cette traduction est l'œuvre de Thion la plus estimée. Elle est bien faite, et enrichie d'un grand nombre de notes qui éclaircissent le texte, développent les propositions présentées par le médecin anglais, et rectifient même parfois ses erreurs. Lind est un de ceux qui ont indiqué les moyens à employer pour rendre potable l'eau de la mer. Thion fait remarquer avec raison qu'un médecin distingué, appelé Poissonnier, a perfectionné la méthode en inventant un appareil dis

tillatoire qui permet d'obtenir de de l'eau douce en abondance pendant les longues traversées. Après avoir tant observé dans ses voyages, Thion de la Chaume résolut de se fixer à Paris, pour y exercer la médecine, et se maria avec une personne fort aimable. Cette union était une grave imprudence pour un homme d'un constitution délicate et menacé de phthisie pulmonaire depuis longues années. Les fatigues et la maladie contractée à Algésiras avaient d'ailleurs achevé de ruiner les forces de ce praticien courageux. Ses connaissances médicales et son esprit observateur auraient dû pourtant lui inspirer plus de circonspection. Mais il est rare qu'un médecin soit bonjuge quand il s'agit de lui-même. Quelque temps après son mariage, Thion de la Chaume fut pris d'une toux violente, compliquée d'un crachement de sang, signe certain d'une maladie incurable. C'est alors que commença entre lui et la mort une lutte dans laquelle il devait succomber. Il partit pour Montpellier, dit Vicq-d'Azyr, un de ses biographes, moins dans l'intention d'y chercher un climat plus doux, que pour dérober aux yeux d'une épouse et d'une mère chéries l'affreux spectacle de sa destruction. » Thion trouva dans la ville de Montpellier le régiment de Vermandois auquel il avait consacré ses soins pendant son séjour en Corse. Les officiers de ce corps donnèrent à leur ancien docteur les marques du plus touchant intérêt et adoucirent un peu ses derniers, moments. L'étatmajor vint officiellement lui offrir les vœux du régiment pour le rétablissement de sa santé ; mais la phthisie ne laissait aucun espoir de guérison, et Thion de la Chaume

s'éteignit le 28 octobre 1786. Cet homme de bien s'était fait remarquer pendant toute sa vie par une grande pureté de mœurs et une fermeté d'âme qui imprimèrent une sorte de respect à tous ceux qui avaient partagé les hasards et les fatigues de sa vie aventureuse. Ses ouvrages publiés sont: I. Un Tableau des maladies vénériennes, Paris, 1773, in-8°. II. Topographie d'Ajaccio, et Recherches prélimi– naires sur l'isle de Corse, en géné ral. III. Essai sur les maladies des Européens dans les pays chauds, trad. de l'anglais de Jacques Lind, avec des notes ou traductions. 2 vol. in-12. Paris, 1785. IV. Mémoires inédits dans le Recueil de la Société royale de médecine pour 1789, sur la question proposée par cette société, relativement aux maladies qui règnent le plus commu→ nément parmi les troupes pendant la saison de l'automne. V. Mémoires sur la maladie épidémique qui a régné dans les vaisseaux parmi les troupes de France, faisant partie de l'escadre combinée à leur débarquement à Algésiras (journal de médecine militaire publié en 1785, tom. 11). Vicq-d'Azyr a donné sur Thion de la Chaume, une courte notice dans les Mémoires de la société de médecine, pour 1789. Roussel, a inséré dans le sixième volume du Journal de médecine militaire, un Eloge de Thion de la Chaume qui fournit une appréciation plus étendue de cet auteur. L-D-é.

THIOTA, prétendue prophétesse allemande du xe siècle, après avoir causé de grands troubles dans le diocèse de Constance (1), vint s'établir à Mayence,

(1) Sous l'évêque Salmon Ier, l'un des grands personnages auxquels le moine

vers le milieu de l'année 847, au posture, mais elle ajouta qu'elle lui commencement de l'archiepiscopat du célèbre Raban-Maur. Cette aventurière assurait que Dieu lui avait révélé beaucoup de choses connues de lui seul, notamment l'instant précis de la fin du monde qui, disait-elle, devait arriver cette même année. Une foule innombrable de des deux sexes, personnes frappées de terreur, accoururent vers elle, la comblèrent de présents et se recommandèrent à ses prières. Ce qui est plus surprenant, des ecclésiastiques, en grand nombre, la suivaient, et lui obéissaient aveuglément, la tenant pour un être inspiré du Ciel. Arrêtée enfin par l'ordre de Raban, elle fut amenée en présence de douze évêques et de plusieurs abbés, assemblés en concile (1) et présidés par l'arche vêque. Dans l'interrogatoire qu'on lui fit subir, Thiota avoua son im

Otfriddédia sa Traduction paraphrasée de l'Evangile en vers rimés théolisques ou francisques Voy. Otfrid, xxx11, 225). La ville de Constance a eu deux autres évêques du nom de Salomon. Le premier a siégé de 882 à 890, et le second du janvier 890 à l'année 920. Nous ne savons lequel de Salomon II ou de Salomon III, est auteur d'un dictionnaire latin peu connu, dont M. Brunet donne ainsi le titre : Sulemonis (sic) ecclesiæ constantiensis episcopi glosse ex illustrissimis collecte auctoribus incipiunt feliciter. Augustæ, in monasterio SS. Uldarici et Alra, circa, 1475, in-fol. de 286 feuillets imprimés à 2 col. en lettres

rondes, sans chiffres, réclames ni signatures. Du Cange a parlé assez longuement de ce Dictionnaire, à l'art. XLII de la préface de son Glossarium med. et infim. latinitatis, mais il ne paraît pas avoir su qu'il était imprimé.

(1) Ce concile, réuni à Maïence, au mois de septembre 847, dans l'abbaye de SaintAlban, eut pour principal but de remédier aux usurpations des biens ecclésiastiques. On y fit 31 canons, etc. (Alletz, Diction maire des Conciles.)

avait été suggérée par un certain prêtre, que l'amour du gain l'avait déterminée à écouter. On la déclara coupable d'avoir, contrairement aux lois de l'Église, exercé le ministère de la prédication, et on la condamna en conséquence à être fustigéc publiquement. Après l'exécution de la sentence, elle se retira on ne sait où, couverte de honte, de confusion, et l'on n'entendit plus parler d'elle. Voy. les Annales sivegesta Francorum (an 847), publiées, pour la première fois, en 1588, par P. Pithou, en tête de son recueil des historiens de France et depuis, plus complétement et plus correctement, dans les collections d'André Duchesne et de D. Bouquet. On trouve quelques mots sur Thiota à l'art. Mayence du Dietionnaire de Morėri, et à la page 241, t. 2 du Dictionnaires des livres condamnés au feu, de Peignot.

B.-L.-U.

THOL (VAN), ancien libraire hollandais, bibliographe laborieux, avait été transporté en France par suite des révolutions qui agitèrent son pays. Il se trouvait à Paris Lorsque commencèrent les nôtre ety prit autant de part que celui fut possible. Reconnaissant ses services, le pouvoir de cetcmps-là, ne pouvant faire mieux, le nomma conservateur du dépôt de livres provenant des bibliothèques des couvents supprimés, que l'on avait formé à Corbeil, et de l'ancienne bibliothè que des jésuites de la rue SaintAntoine. Ces précieux dépôts furent confiés à ses soins, jusqu'à ce qu'ils fussent distribués dans divers établissements publics. Van Thol s'acquitta toujours de ses deque d'invoirs avec autant de zèle telligence. Au milieu des occupa

tions pénibles dont il ne négligeait a été conservée, sous le titre d'hisaucun détail, il travaillait à un Dic- toria Salonitana. L'archidiacre a tionnaire des ouvrages anonymes laissé un monument intéressant de et pseudonymes publiés en français. ses recherches. Resté longtemps Cet ouvrage n'ayant pu paraître inédit, il a été enfin publié avec avant celui de Barbier, sur le mê- notes, par un compatriote de l'aume sujet, Van Thol y avait renon- teur, Jean Lucius (Voy. ce nom, cé; mais, lorsqu'il fut question de XXV, 273), à la fin de l'ouvrage réimprimer le livre de Barbier, il que celui-ci a consacré à la Dalconsentit à y insérer les articles matie, leur commune patrie, et à qu'il avait rédigés, en les distin- la Croatie, sa voisine. Outre la vie guant par les initiales V. T. Ainsi, des archevêques de Salone et de les travaux du savant hollandais Spalatro, l'histoire ou chronique ont trouvé la destination qui leur de Thomas, divisée en 51 chapiconvenait le mieux à côté de notre tres, fait connaître, non-seulement savant bibliographe. Van Thol les choses anciennement arrivées mourut à Paris le 27 mars 1823. dans la province et les contrées adC-M-P. jacentes, mais encore les événeTHOMAS ou TOMASO, chroni- ments contemporains, dont celui queur dalmate, naquit à Spalatro qui les raconte avait été en grande (l'ancienne Salone), dans la pre- partie le témoin oculaire. Les rémière année du XIIe siècle. Ayant cits de l'archidiacre, presque touembrassé l'état ecclésiastique, il de- jours attachants, renferment des vint chanoine de l'église métropo- détails qu'on ne trouve point dans litaine de sa ville natale. Bientôt les historiens qui ont narré les après, c'est-à-dire en 1230, le cha- mêmes faits. Trois de ces récits, pitre lui conféra la dignité d'ar- la prise de Zara par les Vénitiens, chidiacre, en l'absence de l'arche- la croisade d'André II, roi de Honvêque Guncell, qui se fàcha et ré- grie, en 1217, et l'invasion des clama avec force, mais à ce qu'il Tatars ou Mongols en 1241, ont paraît inutilement. On prétend, ce fourni à l'académicien Michaud, qui ne ferait pas l'éloge du prélat, qui fut notre collaborateur, des que son antipathie pour le chanoi- extraits curieux pour sa Biblione provenait de ce qu'il avait re- thèque des Croisades, (voir les pamarqué en lui des mœurs très-austè- ges 301 à 306 de la 3e partie de res, un zèle ardent et un grand cet ouvrage). Pour un manuscrit de amour de la justice. On ne dit pas l'Historia Salonitana conservé à toutefois que Thomas ait eu à souf- la Bibliothèque nationale, et confrir des mauvaises dispositions de tenant une continuation de l'ouGuncell à son égard. Pendant près vrage, par Mic. Nadio, Voy. J. de trente-huit ans il remplit digne- Manoscritti italiani du docteur ment ses fonctions d'archidiacre, Marsand. 1. 571. B-L-U. employant ses loisirs à l'étude de THOMAS ILLYRIQUE (FRÈRE), l'histoire de son pays. Il mourut en célèbre prédicateur du commence1208 et fut enterré à Saint-Fran- ment du xvre siècle, appartenait à cois, paroisse de l'un des faubourgs Fordre des Frères-Mineurs. Il se de Spalatro. On mit sur sa tombe disait de Auximo, ce qui signifie épitaphe honorable qui nous probablement qu'il était né à Osi

une

mo, ville des Etats de l'Eglise. Ducem sabaudiæ. Tertia ad LugPeut-être sa famille était-elle ori- dunenses. Quarta ad Reverendiss. ginaire de l'ancienne Illyrie, d'où Episc. Valentiæ. Clypeus status son surnom d'Illyricus. Peut-être papalis vel sermo popularis de ecencore ce mot latin n'est-il qu'une clesiæ clavibus, et specialis tractraduction du mot Esclavon, qui tatus de potestate summi pont. aurait été le véritable nom de notre contra Lutherum. Conclusiones cordelier. Quoi qu'il en soit, on mi quædam circù electionem sum n'a que peu de renseignements sur Pontif. Casus septem in quibus sa vie, et nous ne savons à quelle sum. Pontifex est auferibilis de époque il vint résider au couvent de Papatu. Modus se habendi tempore son ordre à Toulouse, où il paraît Schismatis. Confutatio conclusioqu'il enseigna d'abord la théologie. num quarumdam Lutheri. InvecLa Biographie toulousaine, qui lui tiva in quosdam malos Christianos consacré une notice au mot Illy- Conditiones veri Prelati. Turin. rico, nous apprend qu'il prêchait Ange de Sylva, 1523, in-4o. Outre souvent sur les places publiques, ces deux recueils (si toutefois le et qu'il opérait de nombreuses premier existe réellement), nous conversions. Quant à toutes les ré- avons: Sermones aurei in alma flexions qu'elle fait à ce sujet, nous dirons seulement que le frère Thomas ne se bornait pas à prêcher, mais qu'il adressait des lettres aux chrétiens en général, au parlement, aux élèves des écoles, etc. La Biographie donne les titres de quatre, écrites en latin, et assure qu'elles ont, toutes, été réunies et imprimées à Toulouse, in vico arietis, per Joannem magni Joannis (rue de la Porterie, chez Jean Grandjean); mais comme elle n'indique ni la date, ni le format de ce recueil, seul ouvrage qu'elle attribue au frère Thomas, nous ne nous y arrêterons pas davantage. Duverdier (supplem. Biblioth. Gesner, p. 232) cite un autre recueil renfermant aussi des lettres et différents opuscules, dont quelques-uns doivent être curieux. Comme le titre du volume en fait bien connaître le contenu, nous le transcrivons entièrement : Thomæ Illyrici, minorita verbi Dei præconis opuscula quædam; videlicet quatuor Epistolæ prima ad Adrianum VI. Secunda ad illustr.

civitate tholosma proclamati a fratre Thoma Illirico de Auximo... Sacræ Theologiæ professore et verbo Dei præcone... per universum mundum. Toulouse, J. de Guerlin, 1,521. in-4°. C'est sans doute un de ces sermons qui a été traduit en français, sous ce titre: Le Sermon de Charité, avec les probations des erreurs de Luther, fait et composé par frère Illyrique, translaté de latin en francais par le poligraphe, humble conseiller, secrétaire el historien du noble prince Damour, régnant au parc d'honneur (Nicolas Wolquier, plus connu sous le nom de Nicole Volcyr ou Volki, né à Sérouville, près de Briey).Imprimé à Saint-Nicolasdu-Port, le 26 août 1525, par rome Jacob. Pet. in-4o goth. de 20 f. (1) Ce mince volume', que ne mentionnent ni Lacroix du Maine, ni Duverdier, ni Dom Calmet, est d'une excessive rareté. On ne con

Je

(1) M. Brunetdit qu'une édition de Paris, catalogue Sepher. 1525, in-80, est indiquée sous le no 703 du

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