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mates. Je terminerai enfin ici ce travail, déjà peut-être trop long, en réclamant de nouveau pour lui toute l'indulgence qu'il mérite, comme venant d'un homme qui n'a à sa disposition ni le temps, ni les connaissances, ni les ouvrages nécessaires pour produire quelque chose qui puisse être à l'abri de la critique. Dans tous les cas, mon but sera atteint, si j'ai réussi à convaincre les incrédules en produisant dans tout son jour et en mettant hors de toute contestation l'évidence d'un fait numismatique jusqu'ici passé sous silence ou ignoré.

En examinant les dessins, il est facile de voir au revers de la seconde médaille, représentant Junon assise, que la déesse porte évidemment un enfant emmaillotté dans ses bras, ainsi que l'ont vu Eckhel, Mionnet et avec eux tous les numismates qui les ont précédés; la tète, le col, les épaules, le bras et les formes du corps de l'enfant se dessinent ici de manière à ne laisser aucun doute ('), tandis que sur la médaille qui fait le sujet de ce mémoire (*) on ne voit rien de semblable. C'est tout aussi évidemment un Phallus qui existe sur ma médaille qu'il est incontestable que c'est un enfant sur la médaille ordinaire.

Quelque extraordinaire que puisse paraître ce fait, puisqu'il est le premier exemple connu d'une nudité semblable et de ce qu'on est convenu d'appeler une indécence, sur une médaille romaine, il ne me parait pourtant pas possible de le révoquer en doute (3). Il faut donc l'admettre dans

(1) Voy. la fig. no 2.

(2) Voy. la fig. no 1.

(3) Depuis la communication de ce travail à la société des antiquaires de Picardie, M. le docteur Daniel de Beauvais a découvert une seconde

toute son étendue et sans aucune espèce de réserve, car s'il y a plusieurs manières d'envisager les faits qui tombent sous le sens, il n'y en a qu'une pour constater leur existence, c'est d'ouvrir les yeux et de voir. On interprétera donc ce fait comme on voudra, mais il n'est pas plus possible de ne point l'admettre qu'il ne l'est de rejeter tous les autres faits numismatiques évidents, et je ne puis que répéter ici, en finissant cette notice, ce que j'ai dit en la commençant :

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médaille de grand bronze de Julie Mamée avec un Phallus au revers posé sur le bras de Junon. Et j'ai moi-même trouvé une nouvelle médaille romaine de bronze également, mais de moyen bronze au revers d'un Apollon Musagète, que l'on pourrait, à cause de l'indécence de sa position, prendre pour un Priape si la forme du corps et les attributs d'Apollon ne se trouvaient évidents (*). Cette médaille est à l'effigie de Néron, et elle fait, comme la Julie Mamée au Phallus, partie de ma collection, ainsi que la médaille ordinaire de grand bronze de Julie Mamée et le denier dessinés ici avec le revers ordinaire de Junon portant un enfant en maillot sur son bras gauche.

() L'auteur aurait pu citer encore le bel et rare Aureus d'Uranius Antoninus, publié dans la Revue numismatique française de 1843, pl. XI, au revers duquel se voit le xts, ou la contre-partie de ce que tient sur les genoux la Junon de M. Colson. Uranius était, à ce que l'on suppose, car on sait fort peu de choses de cet auguste personnage, un Syrien, allié à la famille d'Élagabale. M. Colson devait, nous semble-t-il, tirer de cet Aureus un argument de plus en faveur de sa thèse. C'était, en effet, un exemple incontesté de la présence, au revers d'une monnaie romaine, d'emblèmes consacrés aux divinités génératrices de l'Orient. Nous croyons aussi qu'il n'a pas tout vu sur sa pièce, et que l'espèce d'auréole de forme elliptique qui encadre l'extrémité du Phallus, a aussi sa signification hiératique.

(Note de la direction de la Revue.)

Un troisième dessin représentant le revers ordinaire de Junon, portant un enfant sur le denier d'argent, a été joint à la planche pour rendre plus évidents encore les faits signalés dans le cours de ce mémoire.

ALEX. COLSON.

COMMENT

SE NOMMAIT AIX-LA-CHAPELLE

AVANT PEPIN LE BREF?

OR

P

M. Ferd. Henaux, le savant écrivain liégeois, nous apprend : « qu'il n'est fait mention de la ville d'Aix-la-Cha

."

pelle, pour la première fois, qu'à l'an 766, quand Pepin, souffrant de la maladie qui l'enleva l'année suivante, alla "y passer deux mois pour prendre des bains. » Voir sur la naissance de Charlemagne, 2o édition, p. 23. Cependant Pepin le Bref y avait un palais - palatium regium vel publicum dès le commencement de son règne. Ainsi, nous avons de lui un diplôme de 753, actum Aquisgrani palatio regio, etc.; voy. BALUZE, Cap. II, 1391; un autre, daté du même lieu, de 765. Ayant Pepin, sous les rois austrasiens de la première race, Aquisgranum n'est mentionné dans aucun document officiel de l'époque.

Le territoire d'Aix-la-Chapelle formait une enclave du pays de Liége, et encore bien que, vers la fin du 1x° siècle, Aix fût devenue ville libre et indépendante, elle n'en a pas moins continué de faire partie du diocèse de Liége jusqu'à la fin du siècle dernier.

Aquisgranum serait donc le nom que portait cette localité à l'avènement de Pepin le Bref. Nous n'avons pas retrouvé ou reconnu la monnaie que Pepin a pu frapper à Aix, mais son fils Charlemagne semble y avoir ouvré dans les premières années de son règne. En effet, un denier du premier type de ce prince, cité par Combrouse et tiré du cabinet de feu M. Bohl de Coblence, porte la légende circulaire AGVISGRAN; voy. COMBROUSE, t. IV, pl. 166, n° 1. Nous ignorons où est passée cette intéressante monnaie que nous n'avons pu voir en nature. Mais tout en signalant son existence, nous croyons devoir faire certaines réserves. Ajoutons ici que nous avons, de la première année de Charlemagne, un diplôme daté d'Aix-la-Chapelle : Actum Aquisgrani palatio publico.

Valckenborg

La géographie ancienne de notre pays a pour point de départ l'Itinéraire d'Antonin et la Table de Peutinger. Or, sur la route de Bavay à Cologne, dont ces documents nous fournissent le tracé, nous rencontrons, entre Tongres et Juliers, une station nommée Coriovallum. Son emplacement serait Fauquemont d'après l'opinion assez généralement adoptée par les historiens modernes; toutefois, nous ferons observer que les savants n'ont pu se mettre d'accord sur l'interprétation d'un grand nombre de noms de lieu mentionnés dans ces collections géographiques; et jusqu'à présent on n'a pas, que nous

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