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rendu mème quelques lettres de la légende à peu près indéchiffrables. Le personnage en l'honneur de qui elle a été faite, le comte Albéric de Lodron, a joué un rôle assez important dans nos révolutions du xvI° siècle, et bien qu'on ne puisse dire à quel acte spécial de sa vie cette médaille a rapport, il nous semble plus que probable qu'elle se rattache à son séjour dans les Pays-Bas et qu'elle a été exécutée dans nos provinces.

Albéric appartenait à l'une des nombreuses branches de la famille des comtes de Lodron ('), seigneurs du Val de Vestino, dans la haute Italie, qui se rattachait aux Laterani de Rome et prétendait remonter ainsi jusqu'au consul Plautius Lateranus, mis à mort par ordre de Néron, l'an 65 de J.-C. Il est à remarquer que, dans les Tables généalogiques d'Hubner, qui donnent des détails assez étendus sur cette famille, il n'est pas fait mention d'Albéric. Faut-il en conclure que c'était un bâtard? La chose est possible; mais nous ne donnons cette explication du silence d'Hubner, que sous toutes réserves et comme une simple conjec

ture.

Lorsque Philippe II prit la résolution d'envoyer le duc d'Albe aux Pays-Bas et de comprimer, par la force, le mouvement insurrectionnel qui y avait éclaté, il commissionna Lodron, à l'effet de lever, dans le Tyrol, un régiment allemand. Ce fut Lodron qui, avec le comte de Schauwenbourg, reçut le duc à son entrée à Thionville. Il alla ensuite s'installer à Anvers avec son régiment composé de dix compagnies de trois cents hommes chacune. On sait la part active qu'il prit à l'arrestation du bourgmestre Van

(1) Lodron, ancien comté du pays de Trente.

Straelen qui fut décapité au château de Vilvorde. Lodron et ses Allemands contribuèrent principalement à la victoire que les troupes royales remportèrent à Daelhem, en 1568.. En 1569, il était à Valenciennes, où ses soldats mutinės le retinrent prisonnier jusqu'à ce qu'ils eussent reçu leur paie. Il parvint à les calmer et les conduisit, dans les premiers jours de janvier 1570, vers Anvers, sous prétexte d'une revue; mais, arrivés dans le faubourg de Borgerhout, il les fit entourer par la cavalerie espagnole qui se rua sur eux et en tua un grand nombre. Les prisonniers furent exécutés par la corde.

Nous ignorons s'il existe des portraits du comte de Lodron. La médaille de M. de Jonghe aurait un intérêt de plus si elle faisait connaître la première, la figure assez peu aimable de ce satellite du duc d'Albe. Elle nous prouve, au moins, qu'il avait le physique de l'emploi.

R. CHALON.

CORRESPONDANCE.

A M. CHALON, président de la Société numismatique, à

Bruxelles.

MONSIEUR LE PRÉSIDENT,

J'ai trouvé dans un vieux registre la copie de l'édit ou mandement de Godefroi-Maurice de la Tour d'Auvergne, duc de Bouillon, relatif aux monnaies de ce Duché, et dont vous avez fait mention dans la Revue numismatique, 2° série, t. II, p. 315.

J'ai l'honneur de vous remettre cette copie. Peut-être jugerez-vous utile de la publier comme complément de votre note?

Veuillez agréer l'assurance de ma parfaite considération.

Tournai, avril 1859.

WARLOMONT.

Sensuit l'édit et mandement de S. A. Sme touchant sa

monnoye.

De par son Altesse Sére, Monseig' Godefroy Maurice de La Tour d'Auvergne, par la grâce de Dieu, souverain

duc de Bouillon, viscomte de Turenne, duc d'Albret et de Chau Thiry, comte d'Auvergne, d'Evreux, du bas Armagnac et de Negrepelisse, pair et grand chambellan de France, gouverneur et lieutenant gñal du hault et bas pays d'Auvergne, etc.

A tous pñts et advenir, salut.

--

Considérant que la longeure des guerres qui ont estés dans nře Duchez de Bouillon auroient ruinnés entièrement le commerce et qu'il est nécessair de le restablir pour le soulagement et avantage de nos sujets, nous aurions recherchez tous les moyens possibles de le faire, et cōme la fabricaon et exposition de la monnoye est un des principaux pour la facilité dud' commerce,- A ces causes de nře certaine science, pleine puissance et authorité suprême Nous déclarons et voulons que les espèces cy après mentionnées d'or et d'argent et de cuivre fabriquez de nře permission à nře effigie, armes et devises par le S Griffon selon la coisson et pouvoir que nous luy avons donnés ayent leur cours dans nre d' duché au prix cy dessus (sic) spécifiés, scavoir :

Le souverain d'or pesant cinq deniers six grains (14 fl. demy 3 pat.).

Le demy à l'advenant :

Le patacon ou escus d'argent pesant 22 deniers (quattres flor.).

Les escallins pesant 4 deniers (dix patars).

Le douzain (un soul un patar un liard).

Les liards (4 pour un patar).

Quand (sic) aux espèces d'or et d'argent des royaumes, provinces, et pays estrangers elles auront cours dans nře

Duché au prix come cy devant jusq autre nře édit et ord". Sy donnons en mandement à nos chers et feaux de nre Duché de Bouillon et procureur gñal et à tous autres nos officiers que ces pñtes ils fassent lire, publier, enregistrer, garder et observer sans permettre ny souffrir qu'il y soit contrevenu, car telle est nre intention. En tesmoignage de quoy nous avons signé ces pñtes et icelles faist sceller du seel de nos armes et faist contresigner par nre conseillier et secrétair ordinair de nos commandemens donnez à Évreux en nře chasteau, le 14° may 1681:

Et signez Godefroy Maurice, duc de Bouillon, et sur le replist par S. A. Sme De Chacipol, scellée aux armes de S. A.

Je soubsignez frane sergeant de la cour souveraine de Bouillon relatte que par ordre de Mons' le procureur gñal de S. A. Sme, j'ai publiez la pñte ord, le 14° décTM 1681, devant la paroisse de ce lieu et l'ayt attachez à la porte d'icelle après lavoir desja publiez et affichez un mois auparavant par les mesmes ordres, ce qui at ainsi esté faist le jour, mois, et an que dessus, estoit signez GÉRARD HESTRAY.

Extrait d'une lettre de M. F. SORET à M. R. CHALON, président de la société numismatique.

Genève, le 3 mai 1859.

On a fait, y il a quelques semaines, aux environs d'An

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