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Du reste, l'on connait le rôle que Taurus, le taureau céleste ou astronomique, constellé, joue dans toutes les cosmogonies et les simulacres des religions de l'antiquité païenne, comme chef des signes du zodiaque et répondant à l'équinoxe du printemps, avant que le bélier (aries) ne lui eût succédé à ce titre et n'eût pris sa place dans les mèmes représentations hiératiques.

De ce que l'on vient de dire, mon cher confrère, ne peuton pas conjecturer avec vraisemblance que l'ensemble des allégories et des symboles figurés au revers de notre armoricaine, offre le tableau des travaux quotidiens qui remplissaient la vie entière d'un Gaulois partagé entre les observances de la religion dont le silence était une des obligations, les soins de l'agriculture auxquels les labeurs du taureau s'associaient, ceux de la guerre caractérisée par le cheval à face humaine, l'image de l'homme équestre ou cavalcadour que l'oiseau symbole de la vitesse et du courage en stimulant sa course, conduisait à la victoire ?

Votre tout dévoué et affectionné confrère,

Bon CHAUDRUC DE CRAZANNES.

MONNAIES BYZANTINES INÉDITES (').

JUSTIN ET JUSTINIEN. (PI. X, fig. 4.)

A. DN. IVSTINVS. ET. IVSTINIAN...... Bustes diadémés et de face des deux Augustes; dessous, le mot VITA. Rev. Indice K avec la lettre A, accosté à gauche d'une longue croix flanquée des lettres AN

Ma collection.

T.X.

Follis ou Nummus, frappé à Antioche.

Nous ne connaissons qu'un très-petit nombre de monnaies sur lesquelles figurent réunis les noms et les effigies de ces deux empereurs : ce sont deux ou trois sous d'or et trois ou quatre bronzes. Mon exemplaire est inédit et c'est, à ma connaissance, la seule monnaie de Justin le Thrace sur laquelle cet empereur est représenté de face, contrairement à l'opinion exprimée par le baron Marchant, dans sa 19o lettre, adressée à M. Clouet, où il dit aussi qu'en la douzième année de son règne, Justinien ordonna que désormais la figure de l'empereur serait représentée de face sur la monnaie de bronze. On peut également consulter à ce sujet M. de Sauley, Essai de classification des suites monétaires byzantines, p. 7.

Je ferai observer en outre que je n'avais encore trouvé le

(1) L'auteur a extrait cet article, en faveur de notre Revue, du grand et magnifique ouvrage qu'il va faire paraître, dans quelques mois, sur l'Iconographie byzantine, et qui contiendra les dessins de près de 6,000 monnaies et bulles de plomb, en 230 planches in-folio.

mot VITA que sur des bronzes de Justin II et Sophie, mot après lequel le baron Marchant et, après lui, M. de Sauley sous-entendent avec raison ceux de sit longa, car les formules votives et les acclamations étaient depuis longtemps dans les mœurs et les habitudes des Romains. Je me bornerai aux exemples suivants, que j'emprunte à la numismatique et à l'histoire.

En 532, dans une émeute contre Justinien Ier, les factieux veulent proclamer Probus, neveu d'Anastase, qui refuse la pourpre; la foule alors acclame Hypatius, autre nevcu d'Anastase, aux cris répétés d'Hypatius Auguste!....... Longues années à Hypatius!... Plus tard, en 716, Anastase II, précipité du trône, est relégué dans un couvent à Salonique; Théodose III Adramytène est proclamé aux cris de Multos annos!... Longues années à Théodose!... et la même scène se renouvelle, en l'an 820, pour Michel II.

Les lettres P. A. MVLT ou P. A. MVL, qu'on trouve dans les légendes des monnaies de Théodose III, de Léon l'Isaurien, soit seul, soit avec son fils Constantin, de Constantin V et Léon Chazare, ou de Léon Chazare seul, sont assez généralement considérées comme les initiales de la formule votive Per Annos MVLtos!

Les mots Vincas ou Nika, que nous lisons sur la plupart des médaillons contorniates sont aussi des acclamations, et il en est de même de la formule votive Ne pereat! inscrite sur les bronzes de Focas et Léontia.

HÉRACLIUS ET HERACLIUS CONSTANTIN. (Pl. X, fig. 2.)

A3. DN. ERACLIVS. ET. ERA. Bustes des deux

Augustes de face et assis; en haut, dans le champ et entre les deux têtes, une croix.

Rev. INDICTIO.CON., et à l'exergue, l'indice XX. Croix sur un globe.

Ma collection.

Cette monnaie, dont je ne connais qu'un second exemplaire, au Cabinet impérial de Paris, a été frappée très-probablement à Carthage; elle est surtout intéressante, à mes yeux, parce qu'elle est la seule sur laquelle les Héraclius, à l'exemple de Maurice-Tibère, aient employé l'indiction, pour fixer la date de son émission.

On sait que l'indiction est une période de quinze années, à partir de l'an 312 ou 313 de Jésus-Christ, et que cette méthode fut adoptée, dit-on, pour la première fois, par Constantin le Grand, après la victoire qu'il remporta sur Maxence. Aucun document authentique n'autorise du moins à faire remonter cet usage à une époque antérieure, et les premiers exemples bien constatés de dates notées par indictions se trouvent dans le Code Théodosien, à propos du règne de Constance II, qui mourut en 361. On distingue trois sortes d'indictions :

L'indiction de Constantinople, partant du 1er septembre; L'indiction Impériale ou Constantinienne, partant du 24 septembre;

L'indiction Romaine ou Pontificale, dont le point de départ a été successivement fixé, d'abord au 25 décembre, puis définitivement au 1er janvier. Aujourd'hui, ce système, employé quelquefois encore en Russie, s'est presque exclusivement conservé dans les bulles pontificales de Rome.

En général, nous voyons dans les documents, datés

d'après cette méthode, que presque jamais le numéro de l'indiction n'est indiqué, attendu qu'il est facile de le trouver, en divisant par 15 le nombre d'années écoulées entre les années 312 ou 313, servant de point de départ, et le millésime de l'année où ce document a été écrit. Par conséquent, sur ma monnaie d'Héraclius et Héraclius Constantin, l'indiction mentionnée se trouvant être la vingtième, à partir de l'an 313, il s'ensuit que ce bronze a été frappé en 613, l'année même où Héraclius Constantin a été associé à l'empire, et probablement en commémoration de cet événe

ment.

HERACLIUS ET HERACLIUS CONSTANTIN. (Pl. X, fig. 3.)

Æ. on. hЄRA. ET. HERACLIV. Croix sur deux degrés.

Rev. Indice S.

Cette monnaie appartient à M. H. Hoffmann, marchand de monnaies antiques, à Paris.

Il m'est arrivé plusieurs fois d'avoir en main des monnaies analogues à celle-ci, mais je n'avais pu jusqu'ici arriver à déchiffrer parfaitement la légende. Ce charmant hexanummium, d'une conservation irréprochable, et que je crois frappé à Alexandrie, en Égypte, offre très-distinctement les noms des deux Héraclius.

ARTEMIUS ANASTASE II. (Pl. X, fig. 4.)

AV. DN. ANAST. Buste barbu, de face et diadémé de l'empereur, tenant la croix de la main droite, et de la gauche un volumen ou rouleau.

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