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cru pouvoir s'en dispenser. Ce sera au public à juger si dans cette circonstance ils ont bien agi pour leurs intérêts...

<< Quant à la partie purement iconographique, ces messieurs, pour s'épargner la dépense qu'eût entraînée la gravure de vues générales et de monuments vastes, les ont mutilés ou supprimés. Je citerai entre autres les vues de Bourbon, de Chambon, etc., et la reconstruction du théâtre antique de Néris, d'après ses ruines péniblement recherchées et rigou

reusement mesurées.

a Tels sont les explications que peut vous donner en ce moment l'auteur primitif d'un ouvrage élaboré dans le silence et inspiré par le désir de faire un jour honneur à son pays, ouvrage que, pour la tranquillité de sa vieillesse, il lui importe peut-être de perdre de vue. Pour l'avoir entrepris et avancé au point où il était au 15 mars 1833, il ne réclame que la portion d'honneur que des actes authentiques prouvent lui être légitimement dévolue.

« Plus tard, dans des mémoires biographiques que quelques écrivains et personnages notables m'ont engagé à rediger, vous trouverez de plus amples détails sur l'ouvrage relatif à l'ancien Bourbonnais, sur les causes qui dans le temps m'ont forcé de l'abandonner, etc. Mais mon grand âge et mes infirmités me permettront-ils de terminer ces mémoires? >>

La lecture de cette lettre excite dans l'assemblée la plus vive émotion. MM. Chatelain et Eugène de Monglave, qui connaissaient à l'insu l'un de l'autre M.Allier, déclarent spontanément avoir plusieurs fois recueilli de sa bouche des détails conformes sur tous les points à ceux qui

sont donnés par M. Dufour. M. Dufey (de l'Yonne) propose d'ajouter à son rapport ce paragraphe : « La classe ne doute pas que, si M. Allier n'eût pas été enlevé sitôt à sa famille, à ses amis et à la science, il eût rendu à M. Dufour une justice que lui refusent ceux qui ont succédé à sa publication. » — Adopté.

Les conclusions du rapport de M. Dufey (de l'Yonne), mises aux voix, sont adoptées A L'UNANIMITÉ.

M. Lucien de Rosny combat le doute qui s'est élevé dans la classe sur le refus de communication de manuscrits à lui fait par le bibliothécaire de Lille. Il dépose sur le bureau une lettre du conservateur M. Lafuitte à notre collègue M. Marquet-Vasselot, de laquelle il résulte que la commission administrative de la bibliothèque est d'avis qu'en sa qualité de conservateur de ce dépôt il ne peut autoriser la copie des manuscrits.

Ce verdict, bien peu en harmonie avec les lumières et la tolérance de notre siècle, excite dans la classe un long murmure d'improbation. Dans une ville qui se livre comme Lille aux recherches historiques, une pareille mesure est une véritable calamité.

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lai demander les matériaux d'une notice nécrologique.

M. le marquis de Preignes s'élève contre l'acte de vandalisme qui soustrait les manuscrits de la bibliothèque de Lille aux investigations des savants.

M. Trémolière trouve qu'on se montre beaucoup plus bienveillant envers les savants belges.

M. de Rosny loue cette hospitalité littéraire; l'étude, dit-il, est de tous les pays. Ce qu'on demande c'est que les nationaux ne soient pas plus exclus de ce bienfait que les étrangers.

M. Noël, de Nancy, adresse à la société deux exemplaires de la 4e livraison de ses Mémoires pour servir à l'histoire de Lorraine. Il avait espéré qu'il serait fait mention dans notre journal des livraisons précédentes. Il n'en a rien été. Il appelle l'attention de l'Institut Historique sur celle-ci. L'auteur croit avoir prouvé que les cours royales de Nancy, de Metz, et la cour de Cassation ont mal jugé les affaires domaniales de la Lorraine. Cette question tout historique est de la compétence de l'Institut. « Quelle que puisse être votre décision, dit M. Noël, elle ne manquera pas d'être utile. Veuillez donc, je vous prie, examiner attentivement cet ouvrage auquel j'ai beaucoup travaillé. »

M. le secrétaire perpétuel déclare que jamais les trois premières livraisons des mémoires de M. Noël ne sont arrivées à l'Institut Historique. C'est sans doute encore une espiéglerie de la poste. Il a été écrit sur-le-champ à M. Noël pour les lui demander.- Un rapporteur est nommé; c'est M. Dufey (de l'Yonne), qui est autorisé à s'adjoindre M. Sautayra.

M. Filippe Rizzi, de Naples, adresse

un mémoire en italien sur un point d'économie politique qui rentre dans le domaine de l'histoire. - Renvoi à la troisième classe (Histoire des sciences morales et philosophiques ).

M. le vicomte de Guiton-Villeberge de Saint-James (Manche) adresse une copie prise sur la couverture en parchemin d'un livre du XVIe siècle, écriture du XVe. On Y lit : «Royaume de la Basoche au parlement de Paris. Le 17 août 1442, la cour a fait mettre prisonniers en la grosse tour de la Conciergerie certains clercs d'advocats et procureurs pour excès faits à d'autres clercs, et les a condamnés au pain et à l'eau pour quelques jours; et en leurs personnes et présence a condamné ce qu'ils appellent le royaume de la Basoche, leurs juridiction et priviléges, et défendu, à peine de prison, d'en plus user par baculerie, et ne faire payer becjaune, ne autrement, en quelque manière que ce soit, sans licence de la cour, et, s'ils veulent faire jeux, en demanderont congé à la dite cour qui y pourvoira comme elle verra... » (Le reste manque ainsi que la signature.) - Renvoi à la 1re classe pour une discussion et un rapport.

M. le secrétaire perpétuel déclare avoir remis au nom du conseil des lettres de recommandation pour nos correspondants à nos collègues M. le baron de Lagarde qui va visiter les départements de l'Ouest; MM. Lévi et Dréolle qui se rendent à Bordeaux, Bayonne et Toulouse; M. Dantier qui part pour la Suisse; M. de la Pylaie pour l'Italie; M. Hyppolite Dufey qui passe en Belgique; et M. Frédéric Corin qui se dirige vers le Danemarck, la Suède et la Norwège. Tous ont promis d'enrichir l'Institut Historique des résultats de leurs voyages.

Vingt-sept volumes ou brochures sont offerts à l'Institut Historique. Des remerciments sont votés aux donateurs.

Trois nouveaux candidats, présentés par les classes, sont admis. Ce sont M. César Famin, chancelier du consulatgénéral de France à Haïti, l'un des collaborateurs de l'Univers pittoresque, etc., M. le comte d'Espagnac, propriétaire de la magnifique galerie des tableaux de la rue d'Aguesseau, et M. Charles Aubry, artiste et littérateur,

M. le secrétaire perpétuel rend compte des démarches du conseil pour le congrès qui doit s'ouvrir le 15 septembre pro

chain.

M. de Jussien, secrétaire général de la préfecture de la Seine, dans une lettre pleine de sympathie, nous ayant témoigné le regret qu'il éprouvait de ne pouvoir, pour cause de démolition, mettre cette année, comme les précédentes, la salle de l'Hôtel-de-Ville à notre disposi tion, force nous fut de porter ailleurs nos regards. Notre collègue M. Elwart, professeur au Conservatoire de musique, nous signala la belle salle de cet établissement et nous offrit son intervention pour l'obtenir; mais il fallut y renoncer à cause de l'éloignement et des frais obligés qu'entraîne son ouverture. Le somptueux local de notre collègue M. le professeur Lévi, rue de Lille, nous eût été aussi très volontiers accordé, mais on le démolit en ce moment. Enfin MM. les maires des 3e et 11o arrondissement ont sincèrement regretté de n'avoir point de salle à mettre à notre disposition. Quant à l'Athénée royal, qui plusieurs fois nous avait très spontanément et très gratuitement offert ses salles de cours, tout est changé maintenant; il nous les offre

encore pour notre session de quinze jours, mais contre vingt abonnements de trois mois à 60 fr. l'un, ou 600 fr. payables d'avance. Habitués à céder notre local pour rien, non pour un laps de temps restreint, mais à tout jamais, à la Société centrale des Sourds et Muets et à d'autres réunions, nous n'avons pas été médiocrement surpris de cet ultimatum; et le conseil d'une voix unanime a déclaré qu'il n'y serait point fait de réponse. En revanche il a voté des remerciments à M. de Jussieu, à MM. les Maires des 3o et 11 arrondissements, et à MM. Elwart et Lévi.

Le conseil a arrêté provisoirement qu'à moins de quelque nouvelle offre convenable, le Congrès de 1858 aurait lieu au siége de l'Institut Historique, rue Saint-Guillaume, no 9. Notre architecte et collègue, M. Ferdinand Thomas, dont le zèle est au-dessus de tout éloge, veut bien se charger de disposer nos salles pour cette solennité.

M. Rivail, directeur du Lycée polymatique, présent à la séance, offre à ses collègues son amphithéâtre de la rue de Sèvres qui contient, dit-il, 500 per

sonnes.

Des remerciments sont également votés à M. Rivail, dont la proposition est renvoyée au conseil.

Deux libraires offrent concurremment d'imprimer le volume du Congrès de 1838, si l'Institut parvient à réunir 200 souscripteurs. Ils livreraient en outre de 25 à 50 exemplaires à la Société. Ils demandent seulement que le Congrès ne soit pas imprimé dans le journal. Le journal a eu trop à souffrir de la mesure con traire pour que le conseil ne s'empresse pas de faire droit à leur vœu. Une

triple liste de souscription a donc été dressée; 25 centimes par souscripteur sont alloués au porteur de ces listes. La liste déposée à l'entrée de la salle est en un instant couverte de signatures.

Le conseil a fixé les jours des séances du Congrès de la manière suivante: les samedi 15 septembre, lundi 17, mercredi 19, vendredi 21, lundi 24, mercredi 26, vendredi 28, lundi 1er octobre, mercredi 5, vendredi 5, lundi 8, mercredi 10, vendredi 12, lundi 15 et mercredi 17. Le bureau sera réuni à midi et demi et la séance s'ouvrira chaque jour à une heure très précise.

M. le président, au nom de l'assemblée, remercie M. Moreau de Dammartin de l'hommage qu'il a fait à l'Institut Historique de l'empreinte en plâtre du monument babylonien de la Bibliothèque du roi; cette empreinte, que lui a accordée M. Letronne, orne la salle de nos séances. M. Moreau a expliqué les figures qui couronnent le monument; c'est, suivant lui, un zodiaque. Il ne s'est pas encore occupé de l'interprétation des caractères cuneiformes qui couvrent la partie inférieure du monument.

Rapport verbal de M. Achille Jubinal sur le voyage historique qu'il vient d'achever. Il était parti de Paris avec notre collègue M. de Sansonetti dont tout le monde connaît l'habileté dans les arts du dessin. Ils visitèrent ensemble à Nancy l'église Saint-Epvre où se trouve une fresque, faussement attribuée à Léonard de Vinci. Cette peinture murale, qui est d'une date antérieure, représente les miracles de la Vierge; elle n'a jamais été dessinée; M. de Sansonetti en exécutera copie.

nal, la bibliothèque publique où nous trouvâmes un calice ou ciboire donné par le duc Charles IV à cet établissement. Ce vase représente, en ciselure d'une grande finesse, le globe terrestre avec ses continents, ses iles et ses mers; M. de Sansonetti en exécutera une copie.

« A Strasbourg, je visitai le temple neuf où l'on voit une danse des morts, découverte en 1824 sous une couche de badigeon; puis, la bibliothèque où je rencontrai, dans une des salles non ouvertes au public, une belle collection d'instruments de musique venant de la corporation des ménétriers aux XIIIe et XIV. siècles; des vitraux magnifiques; deux enseignes municipales du plus haut intérêt, etc. Tous ces objets seront dessinés par M. de Sansonetti.

« A Bâle je fais dessiner par M. Jérôme Hess la cotte de maille du Téméraire; le chanfrein de son cheval; des seringues monstrueuses qui nécessitaient l'intervention de 3 hommes et à l'aide desquelles on jetait de l'eau bouillante aux assiégés; l'épée d'Erasme; des poignards représentant une danse des morts que la ciselure reproduit sur le fourreau, etc. J'y fais aussi copier les scolies inédites grecques d'Elias de Crète sur saint Grégoire de Naziance.

« A Zurich j'ai fait prendre copie dans la bibliothèque d'un atlas nautique exécuté en 1321 par un certain Visconte Visconti pour le doge de Venise. Cet atlas peint sur bois se compose d'une douzaine de feuillets. Dans la même ville, à l'arsenal, j'ai fait dessiner de belles épées à deux mains, et des outres qui contenaient le vin des soldats dans les anciennes armées. A la

« Nous visitâmes ensuite, dit M. Jubi- maison de ville j'ai fait copier une belle

enseigne donnée par Léon X et une épée donnée par Jules II.

a A Lucerne j'ai pris l'empreinte de trois sceaux remarquables: le sceau en or du duc Charles, pris à Morat; celui de René d'Anjou, bâtard de Bourgogne; et celui de l'Université de Lucerne.

a A Berne, après avoir examiné les 1100 manuscrits de Bongars, j'ai transcrit, à la bibliothèque, tout ce qui m'a paru digne d'intérêt. Je termine cette partie de mon travail et elle paraitra bientôt. A Berne encore j'ai fait dessiner les tapisseries, vêtements, ornements d'autel, etc., conquis à Morat sur le duc Charles, en tout 54 objets que je fais graver en ce moment. Pour vous en donner une idée il me suffira de vous dire que quelques-uns ont plus de 30 pieds de long et contiennent plus de 200 figures; ils n'avaient jamais été publiés.

« J'ose espérer, Messieurs, dit en finissant M. Jubinal, que ces détails rapides que je vous transmets de mémoire vous intéresseront, et qu'en attendant la publication à laquelle ils donneront lieu, Vous ne les trouverez point indignes d'avoir occupé un instant votre attention. »

Plusieurs de ces dessins habilement tracés circulent dans l'assemblée dont ils excitent l'admiration. M. Jubinal offre à la Société de lui confier la gravure d'un de ces dessins dont elle pourra enrichir une livraison du journal. Il n'y aura d'autres frais à faire que ceux du tirage et du papier.

Le rapport de M. Jubinal a constamment captivé l'attention de l'assemblée qui lui vote des remerciments. Sa proposition, accueillie avec reconnaissance, est renovyée au conseil. Il en est de même de

celle de M. Moreau de Dammartin qui a offert, pour une autre livraison, le tirage complet du dessin du monument américain de Taunstons à autant d'exemplaires que l'Institut Historique compte de membres.

M. Lucien de Rosny rend compte de ses recherches archéologiques dans Melun, recherches qui lui promettent, dit-il, une moisson abondante. Il ne désespère pas de fonder, dans cette ville, une Société historique, et compte beaucoup, pour réussir, sur l'appui de l'autorité municipale. Ses investigations se sont portées aussi sur la bibliothèque publique où il a découvert, entre autres richesses, un manuscrit d'un chanoine de Cambrai, qui date du xvie siècle, et dont il communique quelques fragments.

M. de la Pylaie continue à entretenir l'assemblée de ses excursions archéologiques dans les environs de la capitale. Il parle d'abord de l'église de Saint-Spire, de Corbeil, fondée en 940 par Haimond, comte du pays, incendiée en 1140, rebâtie plus tard, et dont la dédicace n'eut lieu qu'en 1437. Cette église, dit-il, n'est pas indigne de l'intérêt de l'archéologue. « Dans les temps reculés, continue-t-il, l'entrée du vallon de la Ruine, ou rivière d'Essonne, était un lac qui a fini par se changer en tourbière, puis en prairie. En arrière de l'ilot de Notre-Dame, qui devait être la Cité primitive, était celui sur lequel nous voyons l'élégante chapelle de Saint-Jean-en-l'Ile, bâtie par Ingelburge, de Danemark, femme de Philippe-Auguste, et dans laquelle eile fut inhumée en 1236. Les divisions de la rivière ne sont plas aujourd'hui que de petits canaux d'irrigation. Sur la rive gauche se trouve Essonne qui serait peut-être le véritable Iosedum,

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