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renommée; des manufactures de bas de soie, de coton et de fil, des forges et fourneaux. On élève une grande quantité de vers-à-soie; le charbon de terre qui se tire des environs est un objet de commerce; les ciseaux sur-tout passent pour être de la meilleure qualité. Jean de Lingendes et le maréchal de Berwick y sont nés.

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Bourbon-l'Archambault ou Bourbon-les-Bains, maintenant Burges-les-Bains, à 6 lieues O. par S. de Moulins, remarquable par ses bains; les eaux en sont salées, et colorent les bords du vase d'une teinte jaunâtre. Elles sont si chaudes qu'on ne sauroit long-temps y tenir la main; cependant les oeufs n'y cuisent pas; les plantes ne s'y flétrissent pas, et ces eaux, mises sur le feu aussi-tôt qu'elles sont tirées de la source, ne bouillent pas plutôt que l'eau froide.

Montluçon, petite ville sur le Cher, à 17 lieues S. O. de Moulins; on y fabrique des galons et des rubans.

Vichy, petite ville sur l'Allier, à 6 lieues S. E. de Gannat, connue pour ses eaux minérales.

AUNIS.

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Cette province, au S. du Poitou, au N. de la Saintonge, et bornée à l'O. par l'Océan, forme, avec la majeure partie de la Saintonge, le département de la CharenteInférieure. Ce pays, quoique sec, produit de bon blé et beaucoup de vin. On trouve dans les cantons marécageux des prairies qui nourrissent beaucoup de bétail. Il possède aussi grand nombre de marais salans, d'où l'on tire le meilleur sel de l'Europe. L'Aunis, après avoir été soustrait à la domination de la France, y rentra en 1372.

CHARENTE-INFÉRIEURE. Ce département, au S. de ceux de la Vendée et des Deux-Sèvres, à l'O. de celui de la Charente, est borné à l'O. par l'Océan, et au S. E. par la Garonne. Il a pris son nom de la Charente, qui le coupe du S. E. au N. O. et y termine son cours en se jetant dans la mer audessous de Rochefort et vis-à-vis l'île d'Oleron. Ce pays est d'une grande fertilité, mais l'air en est mal-sain, ce qui est occasionné par les marais où l'on fait passer l'eau de la mer' qui y dépose du sel. Ces marais produisent en outre d'excellentes huîtres. On pêche sur les côtes de très bonnes sardines.

SAINTES, chef-lieu, auparavant capitale de la Saintonge, sur une éminence près de la rive gauche de la Charente, à 122 lieues S. O. de Paris, et 15 lieues S. E. de la Rochelle. Cette ville, du temps d'Ammien Marcellin, étoit des plus florissantes de l'Aquitaine, mais elle est bien déchue aujourd'hui : ses rues sont étroites et ses maisons mal bâties. Cepen

dant elle conserve encore des vestiges de sa grandeur passée dans les restes d'un amphithéâtre, dans un arc de triomphe en marbre blanc, qui se voit sur le pont de la Charente. Cette ville existoit autrefois sur la colline; mais ayant été ruinée par les Vandales et autres barbares, lors de leur passage en Espagne, on l'a rebâtie dans une situation plus commode sur le bord de la rivière. Ses productions consistent en blés, vins, caux-de-vie et laines. On recueille, année commune, dans le terroir de la ville et des environs, 8,000 tonneaux de vin rouge, et 10,000 de blanc; ceux-ci sont convertis en eau-de-vie et esprit-de-vin d'une excellente qualité. Saintes a des fabriques d'étamines, de molletons, de cadis, de basins, de bonneteries, une manufacture de porcelaine, de creusets de grès et autres ouvrages de même nature, et de faïence. On y travaille aussi en mégisserie.

Tonnay-Charente, petite ville à 6 lieues O. de Saintes, avec un port sur la Charente : cette ville est comme l'entrepôt des articles d'exportation que fournissent l'Angoumois et la Saintonge, principalement des vins et eaux-de-vie.

La Rochelle, à 115 lieues S. O. de Paris, et 15 lieues N. O. de Saintes, port sur l'Océan. Cette belle et importante ville est médiocrement grande, mais bien bâtie; une partie des maisons est soutenue par des arcades et des portiques, et la place du château est une des plus belles que l'on puisse voir. Le parc est un des plus sûrs et des plus commodes. Elle fut cédée aux Anglais par le traité de Bretigny, en 1360, et douze ans après elle se donna au roi Charles v. Le calvinisme s'y introduisit en 1557, et elle fut long-temps une des principales places des protestans: mais Richelieu résolut de la faire rentrer sous l'autorité royale, et Louis XIII ayant d'abord fait construire le fort Louis pour la tenir en bride, il assiégea la ville en 1627, et s'en rendit le maître après treize mois d'un siége mémorable, `pendant lequel les habitans souffrirent courageusement une des plus horribles famines dont l'histoire fasse mention. De 15,000 personnes qui se trouvèrent dans cette ville, 4,000 seulement survécurenț à ce désastre, Les fortifications furent abattues, mais Louis XIV en fit construire d'autres qui furent imaginées et exécutées par Vauban. Avant la perte du Canada, le principal commerce de la Rochelle consistoit en pelleteries. Aujourd'hui, les expéditions qu'on fait pour les îles de l'Amérique, se font ordinairement pour Saint-Domingue, la Martinique, la Guadeloupe et Cayenne; les bâtimens qu'on y envoie se chargent en retour de sucre, de café, de coton, d'indigo, de

cuirs secs, de canéfices, de sirops de melasse et autres, de rocou, de gingembre, de cacao, de toutes sortes de bois pour la teinture et la marquetterie. Les bâtimens qu'on expédie pour les côtes de Guinée, prennent des gommes, des dents d'éléphant, de la cire jaune, et d'autres productions de ces contrées. Les provinces de France et les nations avec lesquelles la Rochelle est en correspondance, lui fournissent les productions et les objets qu'elles fabriquent. Le Poitou et la Saintonge fournissent à son commerce des grains de toutes espèces, des fèves, des chanvres, des bestiaux et des étoffes de laine; l'Angoumois, du papier, des grains et des bestiaux; la Provence et le Languedoc, des olives, des huiles, du savon, des capres, des anchois, des fruits secs, tels que raisins, figues, brignoles, amandes; et en outre des noix de galles, du riz, du séné, de la manne, des pistaches, du maroquin et du liége; la Bretagne, de la morue, du poisson sec, des sardines, des bariques, du merrain, des toiles à voiles, du fer en barre et en verge; Bayonne, des fanons et des huiles de baleine, des jambons, de la réglisse, des laines d'Espagne, du brai gras et sec; la Hollande, des beurres, des fromages, des drogues, du poivre, de la cannelle, du girofle, des muscades, des chanvres, des lins en bottes, des fils, des planches, des mâts, du brai, du goudron, et toutes sortes de quincaillerie et de petite mercerie; les pays du Nord, des chanvres, des lins, des fils, des planches, des sapins, des douves pour pipes et bariques, des mâts, des cordages, des poêles à frire, des fils-d'archal et de carret, des pots de fer, du cuivre ouvré et du cuivre en plaques, du fer et de l'acier; l'Espagne, des vins de Chérès, d'Alicante, de Malaga, de Tinto, des raisins secs, des bois de campêche et des laines; le Portugal, des huiles d'olives, de la cassonnade, du tabac du Brésil et de Marignan, des cuivres, des cuirs secs, du bois pour la teinture et les parfums, de l'ipecacuanha, des cocos propres à la tabletterie, du musc et de l'ambre gris; l'Angleterre, du charbon de terre, de l'étain, du plomb, de l'alun, de la couperose, des cuirs secs et en poils, du tabac de Virginie, et toutes sortes de quincaillerie; l'Irlande, du beurre et des viandes salées, du saumon en baril, et du charbon de terre; l'Ecosse, du saumon salé en baril, et du charbon de terre. La ville a des raffineries de sucre, une manufacture, de faïence et des verreries; elle produit des vins, eaux-de-vie, sels, chanvres, graines de lin et de moutarde; mais en outre elle met à contribution les provinces voisines pour fournir au

commerce beaucoup d'autres denrées de première nécessité.

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Rochefort, sur la Charente, à 5 lieues de son embouchure, et à 6 lieues S. E. de la Rochelle. Cette ville, belle et régulière, a été bâtie en 1664 par Louis xiv, qui en a fait un département de la marine. Son port est commode et défendu à l'entrée de la rivière par plusieurs forts. Elle a un chantier de construction, de vastes magasins pour l'armement et l'équipement des vaisseaux de guerre, un arsenal, un magnifique hôpital. Le port marchand est audessus de la ville, les navires de 800 tonneaux peuvent y entrer et en sortir avec leurs cargaisons entières. Les armateurs de la Rochelle y envoient leurs grands bâtimens qui ne peuvent entrer dans le havre de cette dernière ville. Il s'y fait des armemens pour la pêche de la morue au banc de Terre-Neuve et pour les îles de Saint-Pierre et Miquelon. Il n'y a aucunes manufactures ni fabriques à Rochefort, à cause de la cherté de la main-d'œuvre.

Marans, petite ville au N. de Rochefort, à 4 lieues N. E. de la Rochelle; c'est un des lieux de la France où il se fait un plus grand commerce de blé.

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Saint-Jean-d'Angely, petite ville à 6 lieues de Saintes, sur la Boutonne, sur laquelle il y a deux beaux moulins à poudre. Ses eaux-de-vie sont très-estimées, et forment une branche considérable de commerce.

Taillebourg, bourg sur la Charente, à 4 lieues S. O. de la précédente, célèbre par la victoire que saint Louis y remporta contre les Anglais et le comte de la Marche réunis, et dans laquelle il fit preuve du plus grand courage, en affrontant seul, sur le pont de cette ville, pendant quelques momens, l'effort des ennemis.

Marennes, petite ville située à 9 lieues de la Rochelle, dans un terroir fort abondant en vins de bonne qualité. Les huîtres vertes qu'on pêche aux environs sont fort estimées. Les sels qu'on y fait passent pour être des meilleurs de France.

Royan, à 7 lieues S. O. de Saintes. Cette ville a un bon port à l'embouchure de la Garonne ou Gironde. Elle soutint en 1622 un long siège contre Louis XIII, qui ne la prit qu'après avoir perdu beaucoup de monde.

A l'embouchure de la Gironde, on voit un phare bâti sur un rocher, tout vis-à-vis de Royan, dont il n'est séparé que par un très-petit trajet. Ce phare est nommé la Tour de Cordouan. C'est un bâtiment d'une bonne architecture

qui a 160 pieds d'élévation. On allume des feux au haut de cette tour, pour éclairer les vaisseaux, qui, sans cela, seroient en danger de se perdre la nuit sur les bancs de sable dont l'embouchure de la Garonne est embarrassée.

Saint-Palaye, à environ 1 lieue de Royan, est un village où il se fait une pêche considérable de sardines.

Pont, petite ville à 4 lieues S. par E. de Saintes, qui a une source d'eaux minérales. Ses productions et son commerce consistent en blés et eaux-de-vie.

Brouage, port de mer; les marais salans qui environnent cette ville, forment son principal commerce. Elle est à 6 lieues de la Rochelle.

La Tremblade, à 9 lieues O. de Saintes, bourg très-près de la Seudre, qui lui procure l'avantage d'un bon port qui peut recevoir des bâtimens de 600 tonneaux. Ses productions et son commerce consistent en sels, vins et eaux-devie. Elle a une verrerie à bouteilles.

SAINTONGE et ANGOUMOIS. Ces deux provinces composent le département de la Charente, et la majeure partie de la Charente - Inférieure. La Saintonge, à l'É. de Ï'Angoumois et au S. du Poitou et de l'Aunis, est bornée à l'O. par l'Océan et par la Garonne. Cette province, traversée par la Charente, est très-fertile en blés et en vins; elle abonde en absynthe ainsi qu'en sel et en safran, dont on fait un grand commerce. Henri 11, roi d'Angleterre, devint maître de la Saintonge par son mariage avec Eléonore, fille et unique héritière de Guillaume, dernier duc d'Aquitaine. Après avoir été conquise par Philippe-le-Bel, elle retourna en la possession de l'Angleterre; mais Charles v la reconquit et la réunit à la couronne dont elle ne fut plus séparée. La Charente se divise en haute et basse; celle-ci au N., celle-là au S. L'Angoumois est à l'E. de la Saintonge et au S. du Poitou. Il est arrosé par la Charente, qui y entre du N. au S. et en sort de l'E. à l'O. Cette province a été possédée par des comtes qui reconnoissoient pour souverains les ducs d'Aquitaine et les comtes de Poitiers. Charles v la conquit sur les Anglais à qui elle avoit été cédée après la prise du roi Jean. François 1 l'érigea en duché en faveur de Louise de Savoie sa mère. Elle fut réunie au domaine après la mort de celle-ci. Elle est fertile en blés, en vins, en plantes médicinales et en pâturages.

CHARENTE. Ce département à l'E. de celui de la Charente-Inférieure, et au S. de celui de la Vienne, prend son nom de la Charente, qui en arrose d'abord la partie E. N.,

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