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A ce traité en succéda bientôt un autre entre la République et l'Espagne, où les Français avoient eu des succès rapides. Fontarabie, qui défend la frontière espagnole, fut prise presque tout-à-coup par un détachement de l'armée française. Cette place avoit coûté jadis 8,000 hommes au duc de Berwick. On s'empara de Roses. Maîtres en grande partie des riches provinces de Biscaye et de Catalogne, les Français s'avançoient vers la capitale du royaume. On envoya immédiatement des ordres à Bâle à M. d'Yriarte pour conclure un traité, qui fut signé, le 22 juillet, par le ministre espagnol et le citoyen Barthélemy.

Vers le milieu de cette année mourut l'enfant de l'infortuné Louis XVI. Une prison injuste et rigoureuse hâta sa fin, si elle n'en fut point la seule cause. Il étoit mal-sain et sujet aux maladies produites par le défaut d'exercice. Quelque temps avant sa mort, il avoit eu dans le genou une tumeur, ainsi que 'dans le poignet. Il perdit l'appétit, et ressentit ensuite de la fièvre. Il ne paroît pas qu'on lui ait refusé les secours de la médecine. Le mal augmenta cependant; et dans la matinée du 9 juin, il expira dans la prison du Temple, où il étoit renfermé depuis le fatal automne de 1792.

Moins attendri peut-être par cet événement qu'influencé par la sympathie générale du peuple français, le comité de salut public proposa, au commencement de juillet, l'échange de la princesse, sœur du dauphin, détenue pareillement au Temple, pour les députés livrés à l'Autriche par le perfide Dumouriez, et les deux ambassadeurs Sémonville et Maret, que les troupes autrichiennes avoient saisis, contre le droit des nations, dans un pays neutre. Après quelqu'incertitude, l'empereur accepta cette proposition; et avant la fin de l'année, la princesse fut livrée à des envoyés d'Allemagne à Bâle en Suisse. Les députés français furent rendus à leur patrie.

Dans le cours de cette année, le ministère anglais forma le projet d'une descente sur les côtes de France, Géogr. univ. Tome III.

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dans la province où les royalistes, connus sous le nom de chouans, étoient armés contre les républicains. Les troupes qu'il envoya étoient composées principalement d'émigrés, commandés par MM. de Puisaye, d'Hervilly et le comte de Sombreuil. Ils débarquèrent dans la baie de Quiberon, et prirent le fort du même nom. Mais leurs succès ne furent pas de longue durée. Le fort étant surpris par les troupes que commandoit le général Hoche, une grande partie des chouans, des émigrés et des Anglais, dont le nombre montoit à près de 10,000 hommes, fut tuée ou prise. Le comte de Sombreuil, l'évêque de Dol, son clergé et plusieurs des officiers émigrés faits tous prisonniers, furent jugés par un tribunal militaire et condamnés à mort. Avant le mois d'avril de l'année suivante, 1796, les révoltés de cette partie de la France furent entièrement dissipés, et leurs chefs, Charette et Stoflet, furent pris et punis de mort (1).

En Allemagne, l'armée française, après avoir passé le Rhin près de Manheim, bloqua Mayence, dont elle faisoit le siége depuis plusieurs mois. Les Français furent moins heureux dans cette entreprise, et éprouvèrent un échec des Autrichiens, qui les forcèrent à repasser le Rhin. Un armistice de trois mois

(1) Ne voulant point interrompre la liaison des événemens dont l'auteur anglais présente le tableau, ni altérer le texte, nous nous bornons à tracer rapidement le précis chronologique des faits qu'il a oubliés, ou dont peut-être il n'étoit pas instruit.

En 1782. - Découverte des aérostats par Montgolfier, dont ils ont d'abord porté le nom.

En 1786. Le roi visita Cherbourg.

-

En 1788. - Le 8 mai, suspension de tous les parlemens.
En 1789.

Le 15 juillet, la dénomination d'états-généraux fut changée en celle d'assemblée nationale.

Les 4, 6, 7 et 11 août, suppression des droits féodaux, dîmes, etc. Le 9 septembre, l'assemblée se déclara permanente.

Le 2 novembre, tous les biens ecclésiastiques furent déclarés appartenir à la nation.

En 1790.

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- Le 15 février, les vœux furent abolis.

Le 26 février, la France fut divisée en 85 départemens.

Le 9 juin, l'assemblée donna au roi 25 millions pour l'entretien de sa maison.

Le 29 juin, suppression de la noblesse.

En 1791

L'assemblée supprima, le 2 mars, les jurandes et

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fut ensuite conclu par les généraux des deux armées, et ratifié par leurs gouvernemens respectifs.

En 1796, la campagne s'ouvrit le 9 avril dans le midi. Les victoires rapides et signalées des troupes républicaines, commandées par un homme alors peu connu, mais justement célèbre depuis (Bonaparte), terminèrent en moins d'un mois la guerre avec la Sardaigne. Les combats de Millesimo, de Dego, Mondovi, Monte - Lerino, Monte - Notle, forcèrent le roi sarde à accepter les conditions que le vainqueur voulut bien lui offrir. Le traité par lequel il cédoit à la France la Savoie et le comté de Nice, fut signé le 17 de mai.

Bonaparte poursuivit ses succès, battit de nouveau Beaulieu, général autrichien, au pont de Lodi, força les restes de l'armée allemande à se retirer dans Mantoue, suivis d'une partie des troupes françaises, pendant que l'autre entroit dans Milan. Le 18 mai, sans aucune résistance, l'armée française prit possession de toute la Lombardie.

L'armistice conclu sur le Rhin fut ensuite prolongé: mais à la fin on le déclara terminé le 31 mai. L'armée de Sambre-et-Meuse, commandée par Jourdan, après avoir remporté des avantages considérables sur les

maîtrises, le 13 avril, le droit d'aubaine, le 23 les douanes. Le 28 juillet, décret sur l'organisation de la garde nationale. Le 3 septembre, la constitution fut achevée.

(Les événemens de l'année 1792 sont rapportés avec exactitude. ) En 1793. Le 1er février, déclaration de guerre à l'Angleterre

et à la Hollande.

Le 31 mai, condamnation des Girondins.

Le 1er août, siége de Lyon, qui dura 70 jours.

Le 16 septembre, réquisition depuis 18 jusqu'à 25 ans.

Dans le mois de septembre, furent créés le tribunal révolutionnaire et le comité de salut public.

Le 16 octobre, le roi de Naples déclare la guerre à la France. En 1794. Le 1er juin, combat naval à la hauteur d'Ouessant. Villaret-Joyeuse fut battu et perdit plusieurs vaisseaux.

Le 12 germinal an 3, déportation de Collot, Barrère, Billaut, etc. Le 1er prairial, assassinat de Ferraud.

Le er vendémiaire an 4, on déclara l'acceptation de la nouvelle constitution. Le 5 brumaire, Barras, la Réveillère, Letourneur Rewbel et Sieys, qui refusa, furent nommés directeurs. Ce dernier fut remplacé par Carnot.

Autrichiens, s'avança dans le cœur de l'empire. Une autre armée, sous les ordres du général Moreau, passa le Rhin près de Strasbourg, prit le fort impor tant de Kehl; et pénétrant dans la Bavière, du côté de Ratisbonne, tâcha de faire une jonction avec les troupes de Jourdan. Cette entreprise n'eut cependant pas de succès: les deux armées essuyèrent des revers, et furent obligées de battre en retraite et de repasser le Rhin. La situation du général Moreau étoit la plus critique, et l'on convint généralement qu'il avoit fait sa retraite en militaire habile et savant. L'archiduc Charles, commandant l'armée autrichienne, suivit Moreau, assiégea le fort de Kehl, qu'il reprit après une opiniâtre résistance de la part des Français.

Pour rétablir ses affaires en Italie, l'empereur rassembla une nouvelle armée, composée des meilleurs soldats qui avoient servi sur le Rhin. Il en donna le commandement au général Wurmser, un des plus anciens et des plus habiles généraux de l'empire. Cette armée débuta d'abord heureusement. Les Français furent repoussés, battus et forcés de lever le siége de Mantoue. Cependant Bonaparte revint à la charge; et après plusieurs actions chaudes, l'armée de Wurmser fut tellement réduite et fatiguée, que lui-même se vit obligé de s'enfermer dans Mantoue, où les vainqueurs l'assiégèrent. Dans le même temps, les Français firent des incursions dans le Tyrol, et par le combat de Roverédo et la prise de Trente, ils devinrent maîtres des passages qui conduisoient à Vienne. Les Autrichiens, commandés par le général Alvinzy, multiplièrent leurs efforts pour secourir le brave Wurmser et l'armée assiégée; mais le combat d'Arcole fit entièrement échouer leur dessein, et Mantoue fut obligée de se rendre.

Les victoires de Bonaparte forcèrent le pape, le roi de Naples et les petits princes de l'Italie, de conclure des traités et d'accepter les conditions du vainqueur. Les Français fondèrent une nouvelle république, qu'ils appelèrent d'abord Cispadane, ensuite Cisalpine, nom qu'elle porte actuellement. Ils y an

nexèrent les parties du territoire ecclésiastique qu'ils jugèrent convenables.

Après la prise de Mantoue, Bonaparte victorieux pénétra dans le Tyrol, et dirigea sa marche vers la capitale de l'empire. On lui opposa l'archiduc Charles: mais ce prince n'étoit pas en état d'arrêter ses progrès. Les armées républicaines s'approchèrent tellement de Vienne, que le trouble et la consternation se répandirent dans la ville. Les payemens furent suspendus, et l'empereur se prépara à quitter la capitale et à se réfugier dáns Olmutz. Dans cet état critique, sa majesté impériale entra en négociation avec Bonaparte. On convint d'un court armistice, et les préliminaires de la paix entre l'empereur et la République Française furent signés à Leoben dans le mois d'avril 1797.

Une sédition ayant troublé la tranquillité de Venise, des soldats français furent massacrés dans les hôpitaux de cette ville; l'armée républicaine abolit à son retour l'ancien gouvernement de Venise, planta l'arbre de la liberté sur la place de Saint-Marc, établit une municipalité, et proposa de joindre cet état à la République Cisalpine. Mais la conclusion définitive du traité de paix avec l'empereur traînant en longueur, parce que les Français refusaient de rendre Mantoue, comme ils en étoient convenus dans les préliminaires, ils consentirent à céder une partie du territoire de Venise en compensation de cette for

teresse.

Le 29 prairial, la ville de Lille fut désignée pour le lieu où se feroient les nouvelles négociations de la paix avec l'Angleterre, qui furent sans aucun succès. Dans le même temps, la République Cisalpine fut proclamée. Le 24, Esseid-Ali-Effendi, ambassadeur de la Porte-Ottomane, arriva à Paris, se rendit, à cheval, à l'audience publique du directoire, le 10 thermidor. Le 18 fructidor, à quatre heures et demie du matin, on tira le canon d'alarme; à ce signal, toutes les troupes furent sous les armes; des canons, furent braqués sur tous les ponts; de nombreux déta

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