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Ce fut le pays de Vaud qui l'occasionna. Ses habitans s'étant prononcés contre l'oligarchie de Berne, firent retentir par-tout les airs de la liberté, et se mirent sous la protection de la France. Le 7, le directoire français chargea l'ambassadeur de la République près les Cantons Helvétiques de déclarer aux gouvernemens de Berne et de Fribourg qu'ils répondroient personnellement de la sûreté individuelle et des propriétés des habitans du pays de Vaud qui s'étoient adressés à la République Française, à l'effet d'être maintenus et réintégrés dans leurs droits. Le 4 pluviôse, un courier de Paris à Lausanne apprit aux habitans que le directoire français reconnoissoit leur existence sous le nom de République Lémanique. A cette nouvelle, tous les habitans se décorèrent de la cocarde verte, couleur chérie de Guillaume Tell, Hanfiachen et Melchtal, et arborèrent un drapeau de même couleur sur la maison où s'assembloient les membres du comité de réunion. Ils plantèrent l'arbre de la liberté, aux cris mille fois répétés de vive la liberté ! vive la République Lémanique ! Les Bernois se préparèrent à faire rentrer ce peuple sous le joug, et prirent les armes. Le 6 pluviose, le citoyen Autiez, aide-de-camp du général Ménard, accompagné de deux hussards, se rendit auprès de Weiss, commandant des troupes bernoises, pour lui signifier de dissiper le noeud de révolte qu'il organisoit dans la république. Cet aide-de-camp fut arrêté à 11 heures du soir par un détachement qui fit une décharge sur lui. Ses deux hussards furent tués, et il ne dut son salut qu'à une prompte retraite. Le 14 pluviôse, le général Ménard traversa le territoire génevois à la tête d'une des colonnes de la première division de l'armée d'Italie, et établit son quartier général à Ferney-Voltaire. Le 10 ventôse, les assemblées primaires de Vaud terminèrent leurs opérations après avoir nommé leurs électeurs. Le 12 du même mois, deux des principaux agens du sénat de Berne furent arrêtés. Le 14, il se livra un combat sanglant entre les Français et les Bernois ces derniers furent complètement battus;

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on leur prit 20 pièces de canon et 19 drapeaux; ville de Berne fut obligée de capituler. Le 18, le général Schawembourg fut nommé, par le directoire, commandant en chef de l'armée française en Suisse. Le 20, les 73 communes de Thurgovie se détachèrent du canton de Berne, et envoyèrent des députés auprès du général Brune, pour lui exprimer leur vœu et leur reconnoissance envers la République Française. Le pays de Saint-Gall lui donna aussi communication officielle de sa régénération. Le prince-abbé, le doyen et le chapitre de Saint-Gall, déposèrent la souveraineté avec tous ses attributs, entre les mains du peuple, qui, en conséquence de ses droits, tint une assemblée générale, et se constitua en gouvernement démocratique. Les cantons de Zurich et de Bâle suivirent cet exemple: le régime de l'oligarchie y fut remplacé par celui de la liberté; une députation fut envoyée pour en instruire le citoyen Mengaud, chargé d'affaires de la République Française à Bâle. La Thurgovie, les bailliages libres et la ville de Bremgarten lui envoyèrent aussi des députés pour lui exprimer le desir d'être bientôt régis par une constitution démocratique. Le 23, les Bernois évacuèrent Morat, le jour anniversaire de celui où les anciens Suisses remportèrent sur les Bourguignons une bataille en 1476. Le trophée insultant qui y avoit été élevé, fut détruit par le bataillon de la Côte-d'Or. Les Suisses, après cinq combats successifs très-meurtriers, furent entièrement défaits. Le 27 floréal suivant, 30,000 habitans du Haut-Valais, ayant à leurs chapeaux et sur leurs habits des images de la Vierge, se portèrent inopinément sur la ville de Sion, et s'en emparèrent; le lendemain les troupes françaises attaquèrent ces insurgés, qui perdirent, dans cette journée, 800 hommes, 8 pièces de canon et 7 drapeaux. Les Cantons adoptèrent une nouvelle constitution semblable à celle de France, et ne firent qu'une seule république, connue sous le nom de République Helvétique. Le 12 messidor, les citoyens Pfiffer et Bay, qui avoient repris leurs fonctions de directeurs de la

république, après avoir été destitués par le citoyen Rapinat, commissaire près de l'armée française, dont la conduite fut désapprouvée par le directoire français, donnèrent leurs démissions. Le grand-conseil nomma à leurs places les citoyens Ochs et Laharpe. Le lieu du gouvernement fut fixé à Arau, et est maintenant à Lucerne. Le 7 fructidor, un traité d'alliance offensive et défensive entre les Républiques Française et Helvétique fut signé à Arau. Le 10, les citoyens Zeltner et Jenner, ministres plénipotentiaires de leur république, furent présentés au directoire français par le ministre des relations extérieures. Le 25, les insurgés du district de Stantz furent vaincus par les troupes commandées par le général Schawembourg. Les villages de Binkenried et de Gummeter furent réduits en cendres. Il marcha sur Schwits, qui étoit insurgé, et reçut la soumission d'Altorf pour le canton d'Uri. Depuis cette époque, la République Helvétique est devenue l'alliée de la République Française.

ARTICLE IV.

ALLEMAGNE (1).

ÉTENDUE ET SITUATION ANCIENNES.

Long. 240 1. Entre) 46° et 55° d. de lat. N.

Larg. 220

les 3 et 17o d. de long. E.

26,000 lieues carrées, à raison de 1,000 habitans par lieue.

ÉTENDUE ET SITUATION ACTUELLES.

Long. 240 1. f Entre) 46° et 55° d. de lat. N.

Larg. 175

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3}

les 4 et 17° d. de long. E.

24,860 lieues carrées, à raison d'environ 965 hab. par lieue.

Limites.

L'ALLEMAGNE est bornée au N. par la mer Baltique, le Danemarck et la mer d'Allemagne; à l'O. les Provinces-Unies et le Rhin, qui la sépare de la France; au S. par la Suisse et l'Italie; et à l'E. par la Hongrie et la Pologne.

par

Division.

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L'empereur Maximilien, prédécèsseur et aïeul de Charles-Quint, divisa l'Allemagne en dix grands cercles; et cette division fut confirmée à la diète de Nuremberg, en 1552. Mais le cercle de Bourgogne, ou les dix-sept Provinces-Unies, ayant été détaché de l'Empire, nous ne parlerons que des neufs cercles qui subsistent maintenant. Les pays de la rive gauche du Rhin, cédés à la France par le traité de Lunéville, sont marqués dans le tableau suivant

(1) Nous avons donné au mot Allemagne le sens qu'il a dans toutes les Géographies allemandes, c'est-à-dire que nous y avons compris tous les cercles et les pays immédiats de l'Empire, tels que Ja Bohême et autres. Les latitudes et longitudes sont indiquées d'après la carte d'Allemagne de Setzmann, en 16 feuilles.

de la grande division de l'Allemagne. Nous renvoyons à la France pour leur description. Des neuf cercles dont nous venons de parler, trois sont situés au N., trois au centre et trois au S.

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Les pays non compris dans les cercles, sont :

Le royaume-électorat de Bohéme.

Le margraviat de Moravie avec la Silésie autrichienne.

Les margraviats de Lusace.

Le duché de Silésie.

Quelques comtés et seigneuries.

Les cantons de la noblesse immédiate.

Plusieurs abbayes et couvens.

Quelques villages libres de l'Empire.

Cette division est suivie dans toutes les délibérations et actes de la diète, comme aussi dans le cas d'une guerre de l'Empire et dans l'assiette des impositions et contingens. Le duché de Silésie n'y est plus compris.

Nous donnerons dans la topographie la population de chaque cercle. Pour ce qui regarde les directoires et diètes des cercles, voyez l'article Constitution.

Nom.

Thuiscon ou Teut doit être le fondateur des Allemands ou Teutons, et c'est de lui que le véritable nom du pays, savoir: Teutschland ou Deutschland, doit tirer son origine. Cependant on peut don⚫ ner une étymologie plus vraisemblable, quand on observe que, dans toutes les langues gothico-saxonnes (voyez l'article Langue), les mots désignant activité,

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