dence et la douceur avec lesquelles il avoit antérieurement administré ses Etats d'Italie, firent voir qu'il aspiroit à une réputation plus solide que celle que peut donner le seul éclat de la royauté. Un évêque de Hongrie, ayant refusé une licence à un catholique qui vouloit épouser une protestante, l'empereur lui ôta son évêché; mais il lui pardonna ensuite, quand il se soumit, en le priant d'exhorter ses confrères à obéir aux édits de l'empereur; qu'autrement on ne leur feroit aucune grace.

Léopold n'eut rien de plus pressé que de finir la guerre extérieure et intérieure dont il avoit hérité. Malgré la prise de Belgrade, les menaces de la Prusse le forcèrent à conclure une paix peu avantageuse avec les Turcs. Les Pays-Bas ne trouvant plus d'appui, furent bientôt soumis, et obtinrent de la sage modération de Léopold, l'abolition de plusieurs des innovations faites par Joseph.

La révolution française fut l'écueil contre laquelle la sagesse de Léopold échoua. Il voulut modérer la marche impétueuse que prenoient les réformateurs français. Par ses imprudentes et injustes intrigues, il donna lieu à cette terrible guerre, qui vient de finir par la paix de Lunéville.

La conférence de Pilnitz, entre l'empereur, le roi de Prusse et l'électeur de Saxe, est l'événement le plus mémorable depuis la paix avec la Turquie.

Une diminution proportionnée des armées autrichiennes et prussiennes, l'échange des Pays-Bas pour la Bavière, la sécularisation de plusieurs évêchés d'Allemagne, font partie des articles qui furent convenus. Mais le véritable but étoit une coalition entre les monarques contre les progrès des idées républicaines. Il est difficile de savoir si le rétablissement entier de la monarchie absolue en France et le retour des princes émigrés, entroient dans le plan de Léopold.

Léopold mourut au milieu de ses préparatifs hostiles contre la France.

François II, qui lui succéda aussi-tôt comme roi,

et 4 mois après fut couronné empereur, avoit contre la France toute la haine, et pour l'église catholique toute l'obéissance qu'on pouvoit souhaiter. Il anéantit tout ce que Joseph II avoit fait contre la bigoterie et la superstition, en même temps qu'il poussa avec vigueur la guerre contre la France. L'histoire de cette guerre a été décrite à l'article France, où nous renvoyons les lecteurs.

Če prince a le tempérament très-foible et peu de

caractère.

Quant à ce qui regarde la conduite de cet empereur relativement aux affaires de France, et en général la part que l'Empire y a prise, nous en avons parlé avec plus de clarté et d'ensemble dans l'histoire de cette République.

François-Joseph-Charles, empereur d'Allemagne et grand-duc de Toscane, est né le 3 février 1768; a épousé, le 6 janvier 1788, Elisabeth, princesse de Wurtemberg, qui mourut en 1790. Il a épousé en secondes noces, le 17 septembre 1790, Marie-Thérèse de Naples, sa cousine (1).

(1) Cet article a été revu, corrigé et refondu par M. C. Brun. Un voyage en Allemagne l'a mis en état de vérifier plusieurs faits sur les lieux mêmes. Il a acquis d'ailleurs beaucoup de renseignemens sur ce pays intéressant, par une étude approfondie des géographies et des statistiques allemandes les plus récentes et les plus authentiques. Nous osons dire qu'on n'y trouvera rien que d'exact et de vrai, et que plusieurs articles contiennent des apperçus absolument neufs et des notices jusqu'ici peu connues des géographes français. Nous allons indiquer ici les sources où nous avons puisé.

Fabri handbuch der neuesten geographie, etc.; c'est-à-dire, Manuel de la géographie moderne, à l'usage des universités et des colléges, par Fabri; gros vol. in-8., 7e édit. Halle, 1800.

Ejusd. Geographie für alle staende; c'est-à-dire, Géographie pour des gens de toutes les conditions; 5 vol. in-8. 1786 à 1794. Ejusd. Geistik, c'est-à-dire, Géographie physique ; 1 vol. 1801. Ouvrage qui contient beaucoup de remarques neuves et des idées très-curieuses. Le manque de style et d'ordre rend très-pénible la lecture des ouvrages très-savans de ce géographe.

Annalen der staatskraefte, etc.; c'est-à-dire, Tableaux des forces politiques de différens Etats de l'Europe, par Randel; premier cahier, qui contient leTableau général de l'Allemagne, in-fol. Berlin, 1792. (C'est le meilleur écrit qu'on ait dans ce genre, mais il a discontinué par la mort de l'auteur.)

Handbuch der statistik ; c'est-à-dire, Manuel de la statistique, Meusel; 1 vol. in-8. 1794. Excellente méthode où l'on trouve beaucoup d'exactitude et d'impartialité.

par

Materialien, etc.; c'est-à-dire, Matériaux pour la statistique, par Dohm ; 5 cahiers, 1785.

Statistiche uebersicht, etc.; c'est-à-dire, Tableaux statistiques des Etats de l'Allemagne, sous le rapport de leur étendue, population, productions, industrie, etc., par Boekh; in-fol. Bále, 1801. Il paroît une édition française de cet excellent ouvrage, imprimée par ordre du gouvernement.

Fabriken-und manufacturen-lexicon; c'est-à-dire, Dictionnaire des fabriques et manufactures de l'Allemagne, par Gedicke; 2 vol. Weimar, 1801. Nous recommandons aux négocians cet ouvrage utile et laborieux.

Statistich-topographische sammlungen, etc.; c'est-à-dire, Recueil pour la topographie et la statistique de l'électorat d'Hanovre, par Scharf; in-8. 1791.

Beschreibung des Harzes, etc.; c'est-à-dire, Description des monts Hercyniens, des cavernes de Baumann et de Biel, etc., par Schroeder. 1796.

Hamburgs beschreibung, etc. ; c'est-à-dire, Description topographique, historique et politique de la ville d'Hambourg, par Hess; 3 vol. in-8. 1793.

Beschreibung von Berlin und Potsdam, etc.; c'est-à-dire, Description de Berlin et Potsdam, par Nicolai; 2 vol. in-8 1786. Erdbeschreibung der preussischen monarchie, etc. ; c'est-à-dire, Géographie de la monarchie prussienne, par Léonhardi; 5 vol. in-8. 1794.

Erdbeschreibung der churfürstlichen, etc.; c'est-à-dire, Géographie des pays de l'électeur et des princes de Saxe, par le même į 2 vol.,1792.

Mineralogische Geographie der Chursachsiochen, etc.; c'està-dire, Géographie minéralogique de l'électorat de Saxe, par Charpentier. In-4. 1788. Excellent ouvrage.

Beschreibung von Pyrmont; c'est-à-dire, Description de Pyrmont, par Marcard; 2 vol. Il faut le lire cum grano salis.

Pyrmont, par le médecin Frankenau, traduit du danois en allemand. Altona, 1800.

Nachrichten von Niederhessen; c'est-à-dire, Notices sur la BasseHesse, par un anonyme (Martin): 7 cahiers ont paru à Gottingue. Kleine geographie von Würtemberg; c'est-à-dire, Précis géographique sur le pays de Wurtemberg, par Franz. Stutgard, 1793. Beschreibung von Augspurg; c'est-à-dire, Description de la ville d'Augsbourg, par Stetten. Le même a donné l'histoire du commerce de cette ville.

Lesebuch zur kenntniss, etc. ; c'est-à-dire, Connoissances élémentaires à l'histoire et la statistique de la monarchie autrichienne, par V. Luca; 3 vol. in-8. 1798. N. B. à Vienne.

Neuestes gemahlde von Wien; c'est-à-dire, nouveau Tableau de Vienne. A Vienne, 1797.

Ueber die Tyroler; c'est-à-dire, sur les Tyroliens: in-8. 1796. A Vienne, sans nom d'auteur.

Lettere italiane et tedesche sopra le notabili particolarità della città electorale di Monaco. A Munich, 1792.

Erdbeschreibung der Pfaltzbaierischen, etc.; c'est-à-dire, Géographie des Etats Bavaro-Palatins, par Westenrieder. Elle est de 1784: mais l'auteur a publié depuis quelques cahiers séparés, sous le titre de Beytrage, etc., qu'il y faut joindre.

Beschreibung von Nurnberg; c'est-à dire, Description de Nuremberg, par Muller. 1793. Il faut y joindre celle d'Altorf, par Will. 1796.

Beschreibung, etc. Description de la ville de Bamberg, par Murr. 1799. Le même a publié en 1778 un excellent ouvrage sur Nurnberg.

Status Bojemiæ veteris et nostræ synoptice delineatus, ab Anton de Cramer. Vienne, 1796. Ouvrage savant et exact.

Frohbergers briefe, etc. Lettres sur la ville de Herrnhut et les établissemens des frères Moraviens, par Frohberger. A Baudissin en Lusace, 1797.

Beytrage, etc. Recueils pour la géographie de Silésie, par Zimmermann; 13 cahiers. A Breslau. Le dernier a paru en 1797

Les voyages de Nicolai, de Riesbeck et du comte de Stolberg, Les deux derniers ont été traduits en anglais et celui de Riesbeck même en français. Mais pour les remarques solides et utiles, le voyage de Nicolai ( en 12 volumes ) mérité la préférence.

Plusieurs magasins géographico-statistico-politiques, tels que ceux de Canzler, de Schloezer, de Weddigen, de Bruns et autres. Celui de Schloezer, que Villaume, fils, continue, est sur-tout du plus grand intérêt, et contient beaucoup de choses que les autres écri vains n'ont pas osé publier. Les éphémérides géographiques, commencées par Zach, et continuées par Gaspari et Bertuch, comme aussi le Nord littéraire, politique, etc., par Olivarius, méritent l'attention.

Les descriptions de plusieurs montagnes et mines par Ferber, Canerin, Voigt, et autres, doivent encore être consultées.

CARTE S.

Celles de Sotzmann et de Güssefeld sont les meilleures. Il y a de ces auteurs plusieurs cartes générales et spéciales, dont on fait continuellement des nouvelles éditions corrigées et augmentées. La carte routière, par Jack, est supérieurement gravée, mais elle laisse beaucoup à desirer pour l'exactitude.

Carte générale des Etats prussiens, en 16 feuilles, par Sotzmann. Cette excellente carte comprend la plus grande partie de l'Allemagne. Cartes spéciales des provinces prussiennes, telles que Magdebourg et autres, par le même auteur.

Carte de Würtemberg, par Bohnenberg, en plusieurs feuilles; excellente gravure.

Carte de la Souabe, par Ammann, en 45 feuilles, dont 2 ont paru. Elles sont comparables à celles de Cassini.

Nouvelle carte de l'archiduché d'Autriche, par Schmidt. Vienne, 1800.

Carte de la Carniole, en 12 feuilles, par Floriantschisch et Grunfeld.

Carte du Tyrol, par Aurich et Huber, en 20 feuilles.

Carte des productions naturelles de la Saxe. Weimar, 1800. Ces sources nous ont fourni les détails topographiques, statistiques et physiques.

Les articles sur les mœurs, les sciences, les lettres et les arts, ont été entièrement refaits par le C. Brun.

Ceux qui voudront suivre les progrès des sciences et des lettres dans l'Allemagne (et dans l'étranger) peuvent lire le Journal général de la littérature étrangère, qui paroît tous les mois par cahiers, chez Treuttel et Wurtz.

La partie historique a été rectifiée d'après l'histoire des Allemands, par Schlenkert ; 5 vol. Brunswick, 1794 à 1798.

Le C. Brun se propose de donner une bibliographie géographique, dont il s'occupe depuis long-temps.

FIN DU TOME TROISIÈME.