Quant à la troisième question, sur les poëles économiques, les six mémoires envoyés au concours n'ont pas satisfait au vœu de la Société; aucun des auteurs n'a traité de la combustion de la fumée, qui avoit été désignée comme un des principaux points à développer. Les dessins et les modèles n'offroient rien que ce qui étoit déjà connu. La Société a donc proposé de nouveau le même sujet, en fixant le prix à la somme de 50 rixdaler (environ 200 fr.) au lieu de 30. Cependant elle a adjugé la médaille d'argent de la Société, à trois de ces mémoires qui ont offert des améliorations des poëles connus. La Société fera imprimer des extraits de ces mémoires dans le Recueil de ses petits écrits, et il dépendra des auteurs de se faire nommer ou de garder l'anonyme.

Voici l'énoncé de la question sur les améliorations des poëles: « Celui qui, dans un mémoire accom» pagné des plans et dessins ou des modèles néces» saires, fera connoître le poële économique le plus » facile à employer, par lequel la combustion des » matières combustibles non-seulement, mais prin»cipalement de la fumée, se fait d'une manière faz »cile et complète, et par lequel la chaleur la plus » égale est obtenue et conservée, dans le lieu qu'on » veut chauffer, de la manière la plus parfaite et » sans occasionner de danger, recevra pour prix, » une médaille d'or de 50 écus ( 200 fr.) »

Les mémoires envoyés au concours ont dû parvenir au secrétariat de la Société d'Économie à Léipsic, avant le dernier décembre de l'année 1805.

BAVIER E.

Depuis la réunion de l'évêché de BAMBERG à l'ÉLECTORAT DE BAVIÈRE, la Bibliothèque électorale

de

de MUNICH s'est enrichie de plusieurs objets précieux, conservés jusqu'alors dans le trésor, du cha pitre de Bamberg. Tels sont : le célèbre manuscrit connu sous le nom de Codex aureus ou Manuscrit d'or de Bamberg, dont la découverte est due à M. l'abbé GLEY (1), qui l'a aussi collationné; quatre Évangéliaires et un Missel des 11° et 12° siècles, petit in-fol., écrits sur du beau vélin blanc, en caractères tracés avec le plus grand soin; ils sont tous de la plus belle conservation, ce qui paroît venir de ce qu'à Bamberg on ne les montroit jamais sans une permission spéciale, et que jamais on ne les a communiqués pour les collationner. La reliure de ces manuscrits est riche; elle est ornée de pierres et de perles orientales montées en or, et offre des sujets de l'Évangile sculptés en ivoire.

On a encore transporté de Bamberg à Munich une Onyx remarquable par ses dimensions, qui sont de 9 pouces en longueur, et de 6 en largeur; une croix d'un très-beau travail, et deux candélabres du plus pur crystal de roche, de la hauteur d'environ deux pieds. Ces objets ont été donnés en présent à l'évêque Geoffroy d'Aschhausen par le duc de Modène.

PRUSSE.

L'Académie royale des Sciences et Arts, à FRANCFORT-SUR-L'ODER, a célébré l'anniversaire de la nais→ sance du Roi, par une séance publique extraordinaire, à laquelle ont assisté les professeurs et les étudians de l'Université, ainsi que plusieurs officiers supérieurs de la garnison, et d'autres personnes dis

(1) Magasin Encyclop. année 1805, t. III, p. 404, où Is nom de ce savant a été écrit par erreur Glée.

T. 1. Janvier 1806.

L

tinguées qui s'intéressent aux progrès des sciences et des arts.

M. le professeur WEBER a prononcé un discours dans lequel il a montré comment la nature influe sur les talens et les travaux de l'homme. M. le professeur KRUG a lu ensuite un mémoire sur les différentes formes de gouvernement indiquées par ARISTOTE, dans sa politique, La séance a été terminée par M. Guillaume-Louis GIBELIUS, aggrégé de l'Académie, qui a lu la traduction du discours d'Isocrate à Demonicus.

M. HUTH, conseiller de cour, à FRANCFORT-SURL'ODER, a découvert, le 22 novembre, à 7 heures du soir, une nouvelle comète dans Andromède. A 8 heures son ascension droite étoit 11 deg. 10 minutes; sa déclinaison, 35 deg. 20 min. Le 23, à la même heure, elle étoit à 10 deg. 37 min. d'ascension droite, et à 34 deg. 40 min. de déclinaison; c'està-dire, qu'elle étoit avancée de 45 min. au sud. A l'œil nu, elle paroît comme une tache moins lumineuse que la grande tache d'Andromède, dont elle est éloignée de 5 deg. au sud. Au télescope, elle paroît comme une belle planète très-lumineuse. Comme elle s'approche du soleil, sa grandeur apparente croîtra. Elle prend sa direction vers l'aîle de Pégase.

Dans la séance du 4 juin de l'Académie des Sciences utiles d'ERFORT, M. le professeur DOMINIKUS a lu deux mémoires envoyés par M. le professeur SCHORCH: 1o. Sur l'esprit du commerce dans l'histoire ancienne; dans ce mémoire l'auteur a donné plus de développement aux idées qu'il avoit déjà publiées sur cette matière; 2°. les humanistes et les moralistes comme juges du beau. Après avoir examiné en historien la question: comment s'est fait le passage de l'antique

au moderne? et avoir montré comment la philosophie est devenue la maîtresse, et comment les moralistes sont devenus les juges du beau, il a tracé succinctement la théorie du beau, ainsi que ses rapports et ses différens effets. Il a terminé son mémoire par discuter la question : qui sera le juge du beau?

Dans la séance du 2 août, M. le président de DACHREDEN a annoncé à la même Académie que le célèbre voyageur M. Alexandre de HUMBOLD se propose de lui adresser incessamment un mémoire sur une terre qu'on trouve en grandes collines sur les bords de la mer du sud, et qui, selon l'analyse que M. VAUQUE, LIN en a faite, contient d'acide urique.

M. le prélat MUTH a lu dans cette séance un mémoire sur ces deux questions : 1o. Comment doit être organisé en général un séminaire pour former des prêtres séculiers de la religion catholique ? 2o. Comment ce séminaire peut-il être mis en rapport avec les autres établissemens ́d'instruction?

M. ERSCH, professeur à Halle; M. le conseiller aulique GOTTSCHALK, à Ballenstedt; M. l'inspecteur HARDING, et M. le conseiller des finances, OcKART, à Erfort, ont été reçus membres de cette Académie.

AUTRICH E.

M. FISCHER, de VIENNE, a trouvé un nouveau procédé pour le blanchîment de la paille. Au lieu de la soufrer à l'étuve comme on le faisoit avant, il la trempe dans de l'acide muriatique saturé de potasse. La paille blanchie par le procédé de M. Fischer, ne jaunit jamais, et peut soutenir la comparaison pour le degré de blancheur; elle acquiert, en outre, une grande flexibilité.

MM. CHAPTAL et CUVIER ont été nommés membres de la Société des Sciences de COPENhague.

RUSSIE.

Nous avons réuni, dans le Magasin Encyclopédique, les différentes notices que nous avons trouvées dans les journaux étrangers sur le voyage de découvertes exécuté par les ordres de l'Empereur de Russie sous le commandement du capitaine KRUSENSTERN. Les deux lettres suivantes d'un des savans attachés à cette expédition, serviront de complément à ce que nous avons déjà publié à ce sujet.

Extrait d'une lettre de M. le conseiller aulique TILESIUS à M. le professeur Rosenmüller, à Leipsick.

Isle de Sainte-Catherine dans le Brésil, 18 janvier 1804.

« La crainte que

dans les circonstances actuelles » plusieurs de mes lettres puissent se perdre, m'en»gage à écrire à l'un ou à l'autre de mes amis toutes » les fois qu'un vaisseau part pour Rio-Janeiro. Les

pluies fréquentes et d'autres accidens me font per» dre un grand nombre des objets d'histoire natu>> relle que j'ai recueillis. Il n'y a que peu de jours. » que j'ai été obligé de jeter dans la mer un mil»lier de végétaux gatés que j'avois rassemblés avec » beaucoup de soin et de peine; mais tout cela ne