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cieusement le souvenir de cet honorable confrère et elle inscrira dans ses annales son nom à côté de celui de M. Jollois, dont il a partagé les travaux et auquel elle le réunit, dans une même expression d'estime et de regrets.

NOTICE

SUR

M. LE BARON D'HOMBRES-FIRMAS,

Par M. NICARD, membre résidant.

Lue dans les séances des 15 avril et 6 mai 1857.

MESSIEURS.

M. le baron Louis-Augusté D'HOMBRES-FIRMAS, dont vous m'avez chargé de vous rappeler les travaux, appartenait à notre Société, en qualité d'associé correspondant, depuis le 9 janvier 1845; il est décédé à Alais, le 5 mars dernier, dans sa quatre-vingt-unième année. Malgré son grand âge, malgré des occupations administratives assez nombreuses, car il remplit longtemps les fonctions de maire d'Alais, il n'avait pas cessé de s'occuper de la culture des sciences et des lettres et de leur consacrer tous ses loisirs. Correspondant de l'Institut (Académie des sciences, section d'économie rurale), membre d'un nombre très-considérable de sociétés savantes, qui toutes et comme à l'envi, s'étaient empressées d'accueillir dans leur sein cet excellent observateur, il avait trouvé de nombreuses occasions d'alimenter son esprit curieux de s'instruire; aussi rencontre-t-on dans plusieurs recueils périodiques, sur des sujets très-variés et souvent même indépendants les uns des autres, des dissertations dues à la plume de notre regrettable confrère. Ces dissertations ont été plus tard réunies par lui en un corps d'ouvrage, dont j'aurai bientôt l'occasion de parler avec détail, et auquel je me permettrai de renvoyer les personnes qui voudraient apprécier, comme il convient, les travaux de ce savant.

Néanmoins, malgré la diversité de ses connaissances, nous avons à regretter que, comme associé correspondant de la Société des antiquaires, il se soit borné tantôt à quelques communications verbales, quand il visitait la capitale, tantôt à quelques pages d'une importance secondaire, lorsque ses occupations le retenaient dans son département.

En 1849, à la suite d'un assez long séjour en Italie, il adressa à notre Société une notice, sur un clou magique, que l'on venait de découvrir dans le royaume de Naples, et qui appartenait alors au chevalier Temple. Plusieurs savants, parmi lesquels on peut citer Orioli, Raoul-Rochette et deux de nos correspondants étrangers, MM. Minervini et Bernard Quaranta, s'étaient aussi occupés de ce monument. La notice de notre confrère ne contenant guère qu'un résumé de leurs opinions, vous n'avez pas cru devoir lui donner place dans vos Mémoires; il l'inséra dans le recueil que j'ai mentionné plus haut.

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Vers la fin de l'année 1851, il vous fit connaître la découverte que l'on venait de faire, d'un ancien cimetière, situé dans le village de Saint-Hippolyte de Caton, arrondissement d'Alais les tombes de cette ancienne nécropole ayant été mises au jour, quelques-unes furent reconnues contenir deux squelettes de très-grande taille, l'un appartenant au sexe masculin, l'autre au sexe féminin, et dont les crânes paraissaient formés d'une substance beaucoup plus dure que celle des crânes humains de l'époque actuelle. A cette particularité il faut ajouter que les pierres qui recouvraient ces dépouilles, au lieu d'être posées à plat, comme c'est le cas ordinaire, formaient une espèce de toit à deux versants.

Depuis cette communication, dont le résumé a été inséré dans votre Annuaire publié en 1851, M. d'Hombres-Firmas ne paraît plus avoir entretenu avec nous aucune relation; du moins je n'ai trouvé nulle part la preuve qu'il ait continué de nous faire part des découvertes archéologiques qui se faisaient dans son voisinage, soit que ces découvertes fussent trop peu importantes, soit que l'âge eût refroidi

son zèle pour des recherches étrangères au sujet habituel de ses études.

Avant d'appartenir à notre Société, voulant (c'est luimême qui nous l'apprend) laisser un souvenir à ses enfants et à ses amis, et surtout montrer aux premiers que l'homme qui aime à cultiver son intelligence trouve toujours quelques instants pour le faire, et en même temps quelque chose à glaner sur les pas de ceux qui l'ont précédé dans l'étude des sciences et des lettres, M. d'Hombres-Firmas avait commencé la publication d'un ouvrage intitulé: Recueil de mémoires et d'observations de physique, de météorologie, d'agriculture et d'histoire naturelle. Cet ouvrage ne forme pas moins de 6 volumes in-8, qui ont paru successivement dans les années 1838, 1839, 1840 et 1851. Il se compose de nombreux mémoires, dont la plupart avaient déjà été publiés, mais séparément et dans divers journaux.

Le premier volume contient les observations de l'auteur sur la physique et notamment sur l'optique, sur les applications du galvanisme, sur la lumière, etc.; le deuxième est rempli par ses Georgies météréologiques; dans le troisième il a consigné le résultat de ses expériences sur l'agriculture, et vous savez que ces expériences, habilement dirigées, pratiques sans doute, mais éclairées par la théorie, lui avaient mérité le titre de correspondant de l'Institut de France elles concernent la plupart des cultures les plus importantes du midi de la France, notamment le pastel et l'olivier.

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Le quatrième volume contient d'excellentes observations sur l'histoire naturelle proprement dite et sur les ossements fossiles; si dans ceux qui l'avaient précédé il serait peutêtre difficile de signaler à votre attention quelque chose d'archéologique, quoique M. d'Hombres-Firmas n'ait pas négligé de confirmer ou de combattre les opinions des écrivains de l'antiquité sur des sujets analogues à ceux qu'il traitait, on peut signaler dans celui-ci, un mémoire sur la Baume des morts, caverne située à peu de distance du

village de Durfort, arrondissement d'Alais, vaste dépôt d'os humains, qui paraissent remonter à une très-haute antiquité. En effet des ossements, aussi anciens très-probablement que les débris organiques d'animaux qui ont été découverts en Angleterre vers la même époque et décrits par M. Buckland et qui appartiennent, en partie du moins, à des espèces animales aujourd'hui perdues, s'y présentent à nous recouverts par une couche épaisse de stalactite. Cette couche les a réunis de manière à en former un banc, dont l'épaisseur a quelquefois quatre décimètres, et qui contient les os humains jetés pêle-mêle dans la pâte, laquelle les lie si intimement qu'il faut les briser à coups de marteau pour les détacher. Sans doute, Messieurs, cette présence d'ossements d'animaux antédiluviens et d'os humains dans le même lieu ne permet pas d'affirmer que l'homme ait été contemporain de ces animaux, mais c'est là néanmoins un fait important et qui mériterait d'être observé de nouveau, de manière qu'on sût s'il se reproduit sur plusieurs points de notre globe, dans les mêmes circonstances géologiques. Notre confrère voyait dans cet ossuaire, qu'il a le premier décrit, un dépôt d'ossements gaulois ou romains; mais cette conjecture ne semble reposer sur aucune base solide.

Dans les volumes V et VI, les deux derniers du recueil et auxquels il a donné avec raison le titre de Mélanges, il s'est plu à consigner le résultat d'observations relatives à l'archéologie et aux beaux-arts. On y rencontre à côté d'un mémoire sur l'ancien Alais, à la suite duquel notre confrère a inséré quelques inscriptions latines trouvées dans cette ville ou aux environs, et dont plusieurs ornent encore aujourd'hui le jardin de l'auteur; on y rencontre, dis-je, une courte dissertation sur les antiquités de Tongres, l'ancienne Atuatica ou Aduatica Tungrorum. Nous mentionnerons en outre, mais pour mémoire et afin de ne pas être accusé d'indifférence ou d'oubli, quelques pages consacrées à l'invention de l'imprimerie, au musée Égyptien et à la Reale Armeria de Turin, aux collections d'objets d'arts et

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