Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

croix, néanmoins, ne saurait être révoquée en doute, puisqu'elle était une partie et une conséquence essentielle de l'exécution de la sentence. Nous ne possédons aucune autre lumière qui puisse éclaircir la solution de ce troisième et dernier problème.

IV.

Conclusions.

Nous conclurons ce travail en modifiant quelque peu le programme des questions posées et en les reprenant une dernière fois dans l'ordre naturel des idées et des choses.

1° Dès 1456, aux termes de la sentence de réhabilitation, solennellement exécutée à Orléans, le 24 juillet de cette année, une croix, premier symbole ou premier monument, dut être publiquement érigée dans cette ville, en l'honneur de la Pucelle. Aucune notion précise et satisfaisante ne nous est restée sur l'emplacement, la matière, la forme, ni la durée de ce monument primitif.

2° Vers l'extrême fin du xv siècle, selon toute apparence, ce monument primitif ayant péri, ou étant jugé insuffisant, un autre ouvrage plus considérable fut inauguré sur le pont d'Orléans. Ce nouveau monument se composait, en principal, de quatre figures de bronze, savoir le Christ en

croix, la Vierge Marie, Charles VII et la Pucelle. Mutilé en 1567, restauré en 1570, ce groupe de bronze fut déplacé en 1745 et enfin détruit, c'està-dire fondu, en 1793.

3o Il avait été construit ou érigé aux frais de la ville, avec la coopération spéciale des dames et jeunes filles d'Orléans, qui, dans ce but, joignirent une offrande de leurs bijoux à la contribution générale.

Telle est, je le répète en terminant, l'opinion la plus raisonnable que nous semble autoriser l'état actuel des textes et des dessins qui peuvent nous renseigner sur cette question. Nous n'avons point prétendu, néanmoins, dire à cet égard le dernier mot de l'histoire ou de la critique. Les investigations de la science, dirigées dans le sens que nous avons indiqué, fourniront peut-être à l'avenir quelque lumière nouvelle. Peut-être permettront-elles de substituer à une dénégation et à des conjectures, des notions plus précises et plus satisfaisantes. Nos efforts, s'ils peuvent contribuer à provoquer ou à déterminer un pareil résultat, n'auront point été inutiles.

ÉTUDE

SUR

STORA

PORT DE PHILIPPEVILLE (L'ANCIENNE RUSICADE)

Par M. le commandant DE LA MARE, Membre résidant,

Lue dans les séances des 12 et 19 août 1857.

PREMIÈRE PARTIE.

Sur le nom et l'importance de Stora.

Fondée en 1838, sur la Méditerranée, à 370 kilomètres Est d'Alger, à 110 Ouest de Bône et à 83 Nord de Constantine, la ville française de Philippeville occupe la partie la plus méridionale d'un golfe formé par le Sebarous (les sept caps ou cap Boujaronne), et par le Raz-el-Hadil (le cap de Fer), le premier au couchant, le second au levant; c'est le golfe de Numidie, de Ptolémée', connu aujourd'hui sous le nom de golfe de Stora.

Elle s'élève sur une plage ouverte, où les vais

1. Ptolémée seul, parmi les géographes de l'antiquité, parle de ce golfe; la description peu claire qu'il nous en a laissée, rend difficile d'affirmer si ce que nous appelons aujourd'hui golfe de Stora est tout ou partie de son golfe de

seaux ne peuvent aborder par une mer houleuse; c'est là cependant que s'élevait aussi autrefois la ville antique de Rusicade 1.

Bien qu'à notre connaissance cette dernière ville n'ait pas été le théâtre d'événements remarquables et qu'elle ne soit pas historiquement connue, il est présumable qu'elle avait assez de renommée, puisque, malgré leur laconisme, presque tous les géographes anciens en parlent; elle est mentionnée par Pomponius Mela, Pline, Ptolémée, l'itinéraire d'Antonin, la table de Peutinger, Vibius Sequester, Paul Orose, Æthicus, Isidore de Séville, l'anonyme de Ravenne. La table de Peutinger seule certifie son importance, d'abord en marquant près de son nom des maisonnettes, signe par lequel elle indique les villes principales, ensuite en lui donnant le titre de colonie; si cette qualification ne se trouve pas chez les autres écrivains, elle est aujourd'hui devenue incontestable par plusieurs monuments épigraphiques découverts sur les lieux; nous

Numidie, que Marmol fait commencer à l'occident vers Djidgeli pour le prolonger à l'orient jusqu'à Bône et au delà. D'après notre délimitation, l'ouverture du golfe serait de 72 000 mètres ; sa profondeur de 26 000 mètres.

1. La vue des restes d'une grande ville, dans un pays inexploré et d'une salubrité douteuse, a nécessairement été pour beaucoup dans l'adoption de l'emplacement de notre jeune colonie; défavorable à divers points de vue, cette position a ses avantages, et son choix s'explique par la difficulté où l'on eût été de s'établir sur un autre point.

transcrivons ici, comme spécimen, l'un de ces documents qui a été trouvé dans les déblais du théâtre romain. Nous l'avons choisi, parce qu'il servira plus loin de base à une nouvelle conjecture sur l'étymologie du nom de Stora.

GENIO COLONIAE
VENERIAE RVSICADIS
AVG SACR

MAEMILIVS BALLATOR
PRAETER IS X-M⋅N QVAEIN
OPVSCVLTVM VETHEATRI
POSTVLANTE POP VLODE
DITSTATVAS DVAS GENI
VM PATRIAE NET ANNO
NAE SACRAE VRBIS SVA
PECVNIA POSVIT

AD

QVARVM DEDICATIO

NEMDIEM LVDORVM

CVMMISSILIBVS EDIDIT

Ꮮ Ꭰ Ꭰ Ꭰ

Cette leçon, prise sur place en 1841, est antérieure aux diverses copies connues 1.

1. M. le commandant de Marcilly a publié ce document dans une notice sur les vestiges de l'occupation romaine dans le cercle de Philippeville, qu'il a insérée dans l'Annuaire de la Société archéologique de la province de Constantine, année 1853. Cette pierre, qui a été transportée à Paris par nos soins, fait maintenant partie des collections du Musée au Louvre. M. de Clarac a pu relever sur le monument même l'inscription, qu'il a fait graver, pl. LXXXIII du tome II de son Musée de sculpture antique et moderne,

« VorigeDoorgaan »