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par s, exemple Sidon, tantôt par t, exemple Tyr, écrit aussi Sarra. D'un autre côté, le phé final correspondait au p et au f, ou ph des deux mêmes alphabets, exemple Pœnus et Phœnix ;DDY pouvait donc se transcrire Taftafa, ou Safsafa, ou Tafsafa, ou Tapsafa, etc. Dans la dernière forme se trouve l'analogie avec Tapsa, Tapsus, le pouf du second composant étant tombé pour être remplacé par la terminaison grecque ou latine, de même que dans le latin Pœnus, la gutturale du grec Phoenix Phonics.

On pourrait aussi être disposé à tirer l'étymologie du mot qui nous occupe, de, tsafa, étre clair, brillant, ce qui s'entendrait de la blancheur du populus alba aussi bien que du salix alba; mais les circonstances énoncées dans le chapitre cité d'Ézéchiel, me semblent beaucoup plus favorables à l'opinion de Gésénius. Quoi qu'il en soit, le rapport de Tafsaf ou Tapsa ne s'en déduirait par moins.

B. Sur l'étymologie du nom de Stora.

On n'a pu, je crois, jusqu'à présent, remonter à l'origine du nom de Stora. Peut-être se trouvet-elle dans l'inscription latine citée au début de ce mémoire. Cette inscription commence ainsi : Genio Coloniæ Veneriæ Rusicadis Augusto sacrum. Nous voyons qu'à l'époque de ce monument, la colonie avait deux noms : Rusicade et

Veneria, comme aujourd'hui, Skikda et Stora. Rusicade est un composé punique, qui pouvait signifier cap ardent, à raison d'un phare; il répond au moderne Skikda. Veneria ne serait-il pas la traduction d'un autre nom punique, de celui de la Vénus phénicienne, Astoreth oụ Astora? La Bible mentionne une ville célèbre sous le nom de cette divinité, tantôt seul et au pluriel (Deuteronome, chap. 1, verset 4, etc.), tantôt uni, comme ici, à un nom de montagne, Astroth Karnaïm (Genèse, chap. xiv, verset 5); tantôt, enfin, sous une autre forme composée, dont la terminaison se rapproche davantage de celle de notre localité, Bestra pour Beth Astora (Josué, chap. xxi, verset 27).

HISTOIRE ET INVENTAIRE

DU

TRÉSOR

DE LA CATHÉDRALE DE BOURGES,

Par M. le baron DE GIRARDOT, associé correspondant.

Lu en 1856.

lées

par

On sait quelles richesses la piété des fidèles avait accumulées dans les trésors des églises signaleur importance religieuse à la dévotion générale. Depuis quelque temps l'attention des archéologues s'est portée sur les vestiges qui, nous restent de tant de grandeurs, et l'étude de ces monuments a augmenté encore l'idée qu'on s'était faite des prodigieuses ressources du génie des artistes du moyen âge. Les métaux les plus précieux, les pierres les plus rares, les camées les plus admirables échappés aux naufrages de la civilisation romaine servaient à la confection d'œuvres d'orfévrerie où l'art dépassait encore le prix des matériaux.

Le trésor de Saint-Étienne, cathédrale de Bourges, était en tout digne de l'église primatiale et

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patriarcale des Aquitaines. Il renfermait un grand nombre de reliquaires, de croix, d'ornements pontificaux du plus haut prix et du travail le plus précieux. Cependant, comme la mode exerce partout son empire, il arrivait souvent que les anciens joyaux, que le chapitre trouvait trop à l'antique, étaient défaits et que leurs pierreries étaient montées à la fasson nouvelle; souvent aussi les noms des donataires tombaient dans l'oubli; les titres les plus anciens ne nous ont offert que peu de renseignements à cet égard.

Eudes de Sully, évêque de Paris, donna la mâchoire de saint Étienne : partem anteriorem capitis in qua solent dentes dependere; Jeslin, chantre de l'église de Chartres, archidiacre de Busançais, donna une partie d'une des côtes du même saint, et des reliques de saint Mathieu, apôtre et évangéliste, de saint Philippe, de saint Jacques le mineur, de saint Cosme, de saint Damien, toutes contenues in thecis argenteis. Ces présents étaient faits à l'archevêque et à l'église de Bourges, et saint Guillaume en fit cession entière au chapitre pour éviter qu'ils ne devinssent plus tard une cause de discussion'.

Il était dit dans un ancien inventaire que saint Guillaume avait rapporté de Rome le chef de sainte Luce.

1 Cartulaire appartenant à M. Vermeil, à Bourges, f 102, pièce sans date.

En 1458 le Dauphin (Louis XI) donna quatrevingt-huit saluts pour faire un reliquaire de saint Blaise (5o registre des act. cap.). Dans les pièces qu'on va lire, on reconnaîtra quelques-uns des donataires du trésor à leurs armes gravées, esmaillées ou brodées sur les objets donnés par eux. Quelques-uns, aussi ont été enregistrés : ainsi en 1443 Jean du Breuil donne au chapitre sa chape brodée d'or1; le chanoine Pierre Dohan donne en 1550 un grand calice d'or afin d'être enterré sous le pupitre à côté du doyen Mathé (acte capitulaire); dans l'inventaire qui va suivre on verra figurer les noms du duc Jean, de Jacques Cœur, de son fils Jean, archevêque, et de plusieurs de ses successeurs ; le 24 février 1731, le cardinal des Gesvres fit don à l'église des reliques de saint Colombe, qu'il avait reçues de Benoit XIII, et les fit placer solennellement dans le trésor.

On vient de voir saint Guillaume abandonner des reliques au chapitre, pour éviter toute occasion de discussion entre l'église et lui ou ses successeurs, au sujet des offrandes provenant de leur présence dans le trésor : il déclare qu'en faisant cet abandon, il veut que le produit en soit consacré à l'œuvre et fabrique de l'église.

Les reliques, en effet, étaient d'un bon pro

1 Grand cartulaire de Saint-Étienne, vol. 1, f° 414 R°, aux archives du Cher.

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