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CALIFORNI

NOUVELLE

DES CONTEMPORAINS.

RICHEP

RICHEPANSE (N.), général de division des armées de la république, naquit en 1760, dans le département de la Moselle. Fils d'un officier du régiment de Conti, il entra au service au sortir de l'enfance, et se distingua dès les premières campagnes de la révolution. Il fut nommé chef d'escadron pour sa belle conduite à la bataille d'Altenkirchen, en l'an 2, et peu de temps après général de brigade. Doué d'une valeur à toute épreuve et de talens militaires très-remarquables, il prit part à tous les glorieux succès des armées d'Allemagne et d'Italie, fut nommé général de division après la brillante affaire de Fossano, en l'an 8, et se couvrit de gloire à la célèbre bataille de Hohenlinden, où il commandait un corps de cavalerie sous les ordres du général Moreau. En 1807, l'empereur lui donna le commandement en chef de l'île de la Guadeloupe. Il y débarqua sous le feu meurtrier de toutes les batteries de la côte qui tiraient sur les vaisseaux français, s'empara de la basse-terre et de

T. XVIII.

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la ville, battit complétement un corps nombreux de nègres insurgés, et les poursuivit l'épée dans les reins jusqu'au fort Bembriche, où une partie d'entre eux parvint à se réfugier. Les noirs, attaqués de nouveau et défaits près de Danglemont, se jetèrent dans le fort, où, bientôt cernés de tous côtés et vivement pressés par le général Richepanse, ils mirent le feu aux poudres, et sautèrent au nombre de trois cents. L'insurrection se trouva dès-lors étouflée, et toute l'île recouvra la tranquillité. Le général en chef s'occupait avec succès à rétablir, par une sage administration, la prospérité de cette colonie, quand il fut atteint d'une maladie contagieuse, et mourut vivement regretté de ses frères d'armes et de tous les habitans de la Guadeloupe.

RICHER (ADRIEN), historien, naquit à Avranches, département de la Manche, vers 1720. Sa vie, peu féconde en événemens, a été tout entière consacrée aux lettres, dans lesquelles il s'est fait un nom honorable. Les matières histori962482

ques et biographiques qui ont plus spécialement pour objet les Français qui se sont iflustrés dans les fastes maritimes, sont celles que Richer a traitées avec le plus de soin et de persévérance, et on lui doit une foule d'ouvrages dans ce genre, qui sont devenus populaires. Son ouvrage le plus capital sous le rapport du mérite a pour titre: la Vie des Hommes illustres, comparés les uns avec les autres, depuis la chute de l'empire romain jusqu'à nos jours, Paris, 1756, 2 vol. in-12. Richer, dit l'auteur d'une notice, paraît s'être proposé Plutarque pour modèle. Quoique moins philosophe et moins profond que l'auteur grec, il est plus impartial. Plutarque fait trop sentir qu'en comparant les Grecs aux Romains, il ne cherchait qu'à élever ses compatriotes au-dessus de leurs rivaux. Le nouvel historien a une marche plus irréprochable et plus utile. Il n'oppose point les hommes d'une nation à ceux d'une autre, il compare homme à homme. Quand il trouvé quelques traits de ressemblance entre des héros de différens pays, il les saisit avec justesse, les rapproche avec iinpartialité, et les développe avec des réflexions morales aussi utiles qu'intéressantes. » Outre cet ouvrage, Richer a donné: 1° Nouvel Abrégé chronologique de l'Histoire des Empereurs, 1753, in-8°; 2° Essai sur les grands événemens par les petites causes, 1757; 3° Vie de Mécénas, que l'auteur à accompagnée de notes historiques et critiques, 1766, in-12; 4° le Théâtre du Monde, 1775, 2 vol. in-8°; nouvelle édition, 1789, 4, vol. grand in-8°, ouvrage où Ri

cher met en opposition les vertus et les vices. 5° Vie de Jean-Bart, Amsterdam, 1780, in-12, 3o édition, 1784; 6o Vie du maréchal de Tourville, 1783, in-12; 7° Vie de Barberousse, général des armées navales de Soliman II, 1792, in12; 8° Vie de Duquesne, 1783, in-12; 9° Vie de Michel de Ruiter, 1783, 2 vol. in-12; 10° Vie de l'amiral Tromp, 1784, in-12; 11° Vie de Duguay-Trouin, 1784, in-12; 12° Vie du comte de Forbin, 1785, in-12. Richer recueillit en un vol. in-12 ces différentes vics, et les publia sous ce titre : Vies des plus célèbres marins, 1784, in-12. 13° Vies du capitaine Cassard et du capitaine Paulin, connu sous le nom de Baron de la Garde, destinées à faire suite aux Vies des plus célèbres marins, 1785, in-12; 14° Vies de J. d' Estrées, duc et pair, maréchal de France, etc., et de Victor d'Estrées, son fils, etc., 1786, in-12; 15° Caprices de la Fortune, ou Vies de ceux que la fortune a comblés de ses faveurs, et de ceux qui ont essuyé ses plus terribles revers, dans les temps anciens et modernes, 1786 et 1789, 4 vol. in-12; 16° les Fastes de la Marine française, ou les Actions les plus mémorables des officiers de ce corps, dont la vie ne se trouve point dans celle: des plus célèbres marins, in-12: le premier vol. parut en 1787, et le second en 1788. Richer mourut à Paris en 1798.

RICHER (FRANÇOIS), littérateur et éditeur, frère aîné du précédent, naquit à Avranches en 1718. Il mourut à Paris l'année même de la mort de son frère. Le principal ouvrage de Richer aîné

est intitulé: De l'autorité du clergé, et du pouvoir du magistrat politique sur l'exercice des fonctions du ministère ecclésiastique, Amsterdam (Paris), 1767, 2 vol. in12. Il a donné différentes éditions, entre autres celles: 1° De l'Esprit des Lois de Montesquieu, Londres (Paris), 1767, 1769, 4 vol. in-12, édition à laquelle il a ajouté une

table des matières et un avertisse

ment, où il critique avec justesse les remarques que Élie de Luzac avait publiées sous le voile de l'anonyme, en donnant de 1759 à 1764, 4 vol. in-12, une nouvelle édition de ce même ouvrage. 2o Des Œuvres du même, revues et corrigées sur les corrections avouées par l'auteur, etc., Londres (Paris), 1767, 3 vol. in-4°; 3o Des Arrêts notables des différens tribunaux du royaume, par Augeard, recueil où Richer a fait des augmentations importantes, Paris, 1756, 2 vol. infol.; 4° du Dictionnaire portatif de Mythologie, par l'abbé de Claustre, édit, revue et corrigée, Paris, 1765, 2 vol. in-8°.

RICHER (JEAN-FRANÇOIS), ingénieur-mécanicien, né à Surène, près de Paris, dans le mois d'octobre 1743, apprit les mathématiques et les fortifications sous M. Trincano, professeur à l'école des chevau-légers de Versailles. Après avoir terminé ses études, il fut employé pendant dix ans chez M. le comte Turpin de Crissé, où il exécuta différens ouvrages de fortification, et dessina tous les plans de bataille de Montécuculli, et des commentaires de César. Ces travaux achevés, Richer se livra à son goût pour la mécanique, et inventa une foule d'instrumens

·

pour l'astronomie et la physique. On lui doit une machine avec laquelle il divise la ligne du pied de roi en douze cents parties; un compas, par le moyen duquel on réduit, suivant le système de Lagrange, les triangles sphériques en triangles rectilignes, à cinq secondes près. Cette invention lui valut un prix de 2,400 fr. Les savans admirent l'instrument qu'il fit pour connaître l'épaisseur d'un corps quelconque et la dilatation des métaux, ainsi que ses verres plans à faces parallèles, dont l'usage est si utile dans la marine. En 1816, l'institut a fait sur cette découverte un rapport très-honorable pour l'auteur.

intré

RICHER (EDMOND), capitaine de vaisseau, commandait, en 1797, la frégate la Baionnaise, de 20 pieces de huit. Attaqué, le 14 décembre, par la frégate anglaise l'Embuscade, de 42 pièces de canon, il lutte avec une pidité sans égale pendant trois heures; mais enfin, écrasé par la supériorité du feu de l'ennemi, il voit la plus grande partie de son équipage hors de combat. A l'abordage! s'écrie-t-il. Au même instant une bordée de canon le renverse ainsi que plusieurs officiers, et coupe une partie de la mâture, qui tombe et va s'accrocher dans les gréemens de la frégate anglaise. « Enfans, ajoute Richer, voyez-vous ce pont qu'ils nous fournissent eux-mêmes ? A l'abordage! Ce cri, répété par les matelots et les soldats, les électrise; ils s'élancent sur les mâts, et pénètrent bientôt dans le vaisseau ennemi, dont ils s'emparent. Le grade de capitaine fut la ré

compense de ce beau fait d'armes. Il commandait, pendant la campagne d'Égypte, le port d'Alexandrie. Cet intrépide marin a cessé de figurer, depuis 1815, parmi les capitaines de vaisseau en activité. Il est officier de la légion-d'honneur. RICHER DE SERIZY, homme de lettres et journaliste, né à Serizy, en Normandie, était venu jeune à Paris, où il travaillait dans l'étude d'un procureur. Il avait publié, avant la révolution, plusieurs légers opuscules, en vers et en prose, qui lui avaient fait obtenir quelque réputation comme écrivain. Il se lia intimement, à cette époque, avec CamilleDesmoulins, Danton, et autres, et fut forcé de se cacher pendant assez long-temps, ayant dénoncé dans ses écrits l'existence d'un prétendu comité autrichien à Paris, sans pouvoir administrer aucune preuve de cette dénonciation. Robespierre le fit arrêter, pendant le règne de la terreur, comme partisan de Danton et de Desmoulins, qui venaient de périr sur l'échafaud, et il ne recouvra la liberté qu'après la journée du 9 thermidor. Richer de Serizy changea alors de parti, et de fougueux républicain qu'il avait été ou feint d'être, il devint assez ouverte ment le champion de la cause royaliste. Il publia un journal intitulé: Accusateur-public, dans lequel il attaquait avec véhémence le gouvernement du jour, et presque tous les hommes à la tête des affaires. A travers des déclamations ampoulées et des dénonciations calomnieuses, qui lui attirèrent de fréquens désagrémens, on trouvait parfois dans cet ouvrage périodi

que des morceaux écrits avec verve et énergie, et qui prouvaient du talent. Il fut arrêté plusieurs fois pendant sa dangereuse carrière de journaliste, mais il parvint toujours heureusement à se faire relâcher. Vers l'époque de l'insurrection des sections de Paris contre la convention nationale, au 13 vendémiaire, Richer de Serizy avait redoublé de véhémence dans ses écrits, et avait pris une part active aux délibérations sectionnaires. Arrêté de nouveau et mis en jugement, il eut le bonheur d'être acquitté par le tribunal criminel du département de la Seine, etquelque temps après, par le jury de Versailles, devant lequel il venait une seconde fois d'être traduit. Porté avec plusieurs autres journalistes sur la liste de proscription dressée après la journée du 18 fructidor, il fut averti à temps, et se sauva à Bâle, en Suisse, où il se croyait en sûreté ; mais sur la réclamation du ministre de France, il y fut arrêté, et transféré prisonnier à Rochefort, pour être déporté à Cayenne. Au moment où il allait être embarqué, il eut l'adresse d'échapper à ses gardiens, se réfugia dans le midi de la Fran

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