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département de la Meurthe. Après les revers de la campagne de 1814, une maladie épidémique se manifesta dans les hôpitaux militaires de plusieurs villes de la France et de l'Allemagne, et se répandit bientôt parmi les habitans de ces contrées. Riouffe se porta avec zèle au secours des braves qui remplissaient le grand hôpital de Nanci; mais il fut atteint lui-même de la maladie contagieuse qui les dévorait, et y succomba victime de son humanité. Outre ses mémoires, il a publié une brochure sous le titre de Quelques Chapitres, et un poëme Sur la mort du duc Léopold de Brunswick. RIOULT DE NEUVILLE (LOUIS Philippe-AugustE), né à Livarot, près de Lizieux, était capitaine dans un régiment de cavalerie a vant la révolution, dont il adopta les principes, fut nommé membre du conseil-général du Calvados, et fit partie du collège électoral de ce département. Devenu chef de cohorte dans les gardes nationales de l'arrondissement de Lizieux, et président du collège électoral du même arrondissement, il entra au corps-législatif dans le mois de janvier 1811, adhéra à la déchéance de l'empereur en 1814, et continua de siéger dans l'assemblée jusqu'au mois de mars 1815. Nommé ensuite maire du bourg de Livarot, il fut un des candidats pour la chambre dite introuvable; mais il ne put l'emporter sur M、 de Folleville, à la fois son concurrent et son beau-père. M. Rioult de Neuville est chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis et membre de la légion-d'honneur.

T. XVIII.

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RIOUST (L'ABBÉ MATHIEUNOEL), était chanoine de Rouen, et prédicateur du roi à l'époque de la révolution. Fatigué des rigueurs du célibat, il épousa la femme divorcée d'un émigré, ancien conseiller au parlement de Paris. Ce magistrat, de retour en France, intenta un procès à M. et Me Rioust, et réclama les enfans que la dame avait eus de son premier mariage. Un procès d'un autre genre fut intenté à M. Rioust en 1817. Il venait de publier une Vie du général Carnot, avec cette épigraphe:Fruitur famâ suâ. Quelques hommes très-exaltés dans leurs opinions politiques à cette époque, traitèrent l'ouvrage de séditieux, et un procureur du roi attaqua l'auteur devant le tribunal correctionnel, comme coupable d'avoir tenté d'affaiblir le respect dû à la personne et à l'autorité du roi, M. Rioust plaida luimême sa cause avec beaucoup de chaleur. Cette plaidoirie donna lieu à un incident peu connu jusque - là dans les fastes judiciaires. Le procureur du roi prétendit que l'accusé s'était rendu bien plus coupable par sa défense que par l'écrit même pour lequel il était incriminé; et quoique ce magistrat n'eût d'abord conclu qu'à trois mois de prison et à une légère amende, revenant alors sur ses propres conclusions, il demanda que M. Rioust fût condamné à deux ans de prison, à 20,000 fr. d'amende, à 20,000 fr. de cantionnement, et à 10 années de surveillance de haute-police. On était en 1817, et le tribunal jugea convenable d'adopter en entier les conclusions du procureur du

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roi; mais M. Rioust échappa par la fuite à l'exécution du jugement, et se refira dans le royaume des Pays-Bas. Etabli pendant quelque temps à Gand, il y devint rédacteur principal, quoique non responsable, du journal libéral qui s'imprimait en cette ville. Il renonça cependant bientôt à des fonctions peu lucratives, et changeant entièrement de style, de ton et de couleur, il obtint la rédaction d'une feuille officielle du gouvernement des Pays-Bas, payée par l'autorité, et qui s'imprime à Bruxelles, où M. Rioust est établi aujourd'hui avec sa famille. Il a aussi publié : JosephII, empereur d'Al emagne, peint par lui-même, avec un Précis historique sur la vie de ce prince, 1816, 2 vol. in-12, et en dernier lieu un ouvrage intitulé: Sur le Pouvoir des Princes, sur les églises de leurs Etats. Dans sa préface, M. Rioust déclare qu'il soumet ce livre aux princes puissans qui ont contracté la sainte-alliance, et qu'il se place sous l'égide de leurs majestés.

RIPAULT (LOUIS-MADELEINE), né à Orléans, le 27 octobre 1775, fit d'abord dans cette ville le commerce de librairie, et vint ensuite à Paris, où il s'associa aux rédacteurs de la Gazette française. I travaillait à ce journal, lorsque M. Fiévée fut désigné pour être déporté par suite de la journée du 18 fructidor. M. Ripault s'embarqua avec l'expédition d'Égypte, comme antiquaire. Il devint bibliothécaire et membre de l'institut du Caire, et se rendit dans la Haute-Egypte, dont il décrivit un grand nombre de bas-reliefs. A son retour en France, il fut nom

mé bibliothécaire par le premier consul Bonaparte; mais il ne remplit pas les fonctions de sa place, qui fut donnée, en 1807, à M. Barbier. M. Ripault se retira alors près d'Orléans. Il a publié une Description abrégée des principaux monumens de la Haute Égypte 1800, in-8°. On assure que depuis long-temps il s'occupe d'un ouvrage qui donnerait la clef de tous les hiéroglyphes égyptiens.

RISCO (LE PÈRE MANUEL), historien et religieux espagnol, naquit á Haro, vers l'an 1730, et mourut à la fin du 18° siècle. Renommé pour l'étendue de ses connaissances, il fut choisi, sous Char-, les III, pour continuer l'histoire ecclésiastique de l'Espagne, dont le père Florez avait composé les 29 premiers volumes. Aussi modeste qu'instruit, Risco ne consentit que difficilement à se charger de cette entreprise; mais il prouva bientôt qu'elle n'était point au-dessus de ses forces. Son ouvrage, dégagé de toutes les absurdités que la superstition avait consacrées depuis plusieurs siècles est remarquable par l'exactitude des faits, par la finesse des apercus, par la profondeur de la critique et par une saine philosophie. On a peine à croire qu'il soit sorti de la plume d'un moine.

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RITA (LE CHEValier GiovanniBATTISTA DE), professeur de philosophie, naquit à Aquila, dans l'Abruzze, le 25 juin 1770. Il fit de tels progrès dans la philosophie et le droit, qu'à peine âgé de vingt ans, il fut en état de diriger la jeunesse de sa province, qui venait se former auprès de lui. Lorsque la guerre éclata dans la

Haute - Italie, Rita fut employé d'abord à la levée des troupes dans l'Abruzze, et fit la campagne de Rome, comme officier attaché au grand-quartier-général. Il déploya dans cette guerre des talens et du courage. Incarcéré ensuite par le fait d'un homme qui lui avait, assure-t-on, les plus grandes obligations, il resta détenu pendant une année. Le chagrin épuisa totalement sa santé, que la guerre avait déjà fort altérée. Rendu à la liberté, il alla à Rome, puis à Florence, et retourna, en 1804, à Naples, où il se consacra entièrement à l'éducation. Nommé, peu de temps après, professeur de philosophie et de belles-lettres à l'école militaire, il obtint les succès les plus brillans. Ce professeur distingué mourut à Aquila au commencement de 1814.

RITAY (LE BARON JEAN-MARIE), maréchal-de-camp, officier de la légion-d'honneur, naquit à Portet, arrondissement de Toulouse (Haute-Garonne). Il était soldat dans le régiment de Piémont, lorsque la révolution vint lui ouvrir les hauts degrés d'une carrière qui, sans elle, lui eût été sans doute à jamais fermée : chacun de ses grades fut le prix d'une belle action. Il devint ensuite colonel du 100 régiment de ligne. Sous les ordres de Ritay, ce corps ajouta à sa gloire; il se signala avec son brave chef à Zurich, à Ulm, à Austerlitz, à Kremps, comme à tous les combats qui se livrèrent durant tant d'années sur les bords du Danube et du Rhin. L'exemple de Rilay, ses vertus, son affection pour ses soldats, le rendirent l'objet de leur amour : ce fut à leur

tête qu'il décida en partie de nos succès, dans les mémorables jours de nos triomphes. Le duc de Montebello lui rendit publiquementjustice sur le plateau d'Ulm, et ce fut aussi après l'affaire de Kremps et sur le champ de bataille qu'il fut promu au grade de général de brigade. Nominé tour à tour gouverneur de Munich, de Wurtzbourg, de Harbourg, de Marienwerder, il se rendit le protecteur des ennemis qu'il venait de combattre. Jamais le titre de spoliateur ne le flétrit, et si comme Bayard il était sans peur, il se montra comme lui sans reproche. Les travaux de tant de pénibles guerres avaient ruiné sa santé; il demanda sa retraite, l'obtint en 1808, et vint donner dans son pays l'exemple de toutes les vertus civiles, après avoir donné celui des vertus militaires. Une subdivision lui fut momentanément confiée à Toulouse. Il se hâta dès son arrivée d'appeler auprès de lui sa mère, qui vivait encore. Ce fut au milieu des officiers de tous grades de la garnison qu'il voulut la recevoir : elle avait plus de 80 ans. Remplacé dans son commandement provisoire, il rentra enfin au sein de sa famille; et s'établit à Portet, où il acquit un modeste bien, fruit de ses économies: là, il se maria. Il ne demanda pas à l'orgueil une épouse; une ridicule fierté n'égara jamais Ritay; il venait naguère d'en donner une autre preuve à Toulouse. Engagé à dîner chez le préfet du département, celui-ci voulut lui faire admirer les ornemens du salon de compagnie de la préfecture (ci-devant l'archevêché). Je les connaissais avant vous, reprit le

général; j'ai travaillé à ces frises et à ces corniches lorsque j'étais garçon sculpteur à Toulouse. Ritay devait être heureux la fortune se montra injuste envers ce sage; il perdit sa dotation en Westphalie, mais, plus encore, il vit deux fois l'envahissement de la France. Les événemens politiques détruisirent sa santé le inal moral influant sur le mal physique, la mort de sa mère lui porta le dernier coup. Il la suivit de près au tombeau; une apoplexie foudroyante l'enleva le 12 avril 1817, laissant sa femme et trois enfans, qui n'ont presque pour héritage que le souvenir de ses belles actions. Sa mort répandit le deuil dans sa commune, où il était adoré, et dont il était maire depuis quelque temps.

RITCHIE (JOSEPH), voyageur auglais, naquit à Otley, dans le Yorkshire, montra dès sa plus grande jeunesse du goût pour les voyages, et reçut une éducation analogue. Il était secrétaire du consulat anglais à Paris, lorsque le gouvernement anglais, qui depuis long-temps cherche à explorer l'intérieur de l'Afrique, le chargea du soin de faire quelques découvertes importantes dans le centre de cette partie du monde, encore ignorée des nations européennes. Ritchie devait essayer par le grand Désert d'arriver jusqu'à Tombuctoo. Il s'aventura intrépidement dans cette route inconnue; son activité, ses vastes connaissances, faisaient espérer les plus heureux résultats de l'entreprise qu'il allait tenter; on se flattait qu'il déterminerait plusieurs positions géographiques à peine soupçonnées, ou mal désignées,

mais il mourut prématurément le 20 décembre 1819, à Mourzouk, ville du soudan, située à environ 400 milles au sud de Tripoli. Ritchie avait été encouragé dans son voyage par l'association africaine de Londres. Etant à Tripoli, il se revêtit,' lui et deux compagnons de voyage, M. Lyon, officier de marine, et un matelot, du costume mahométan, d'après les conseils du pacha de cette ville. Il fit enseigner aux voyageurs les rits et prières de l'islamisme, et les recommanda au bey du Fezzan, Mohammed-El-Moukin, qui retournait à sa résidence de Mourzouk; mais arrivé dans cette ville, le perfide Mohammed empêcha Ritchie de se défaire de la pacotille de marchandises dout celuici s'était muni. La profonde misère dans laquelle il tomba bientôt, et la funeste influence du climat, l'enlevèrent à ses compagnons, qui l'enterrèrent publiquement, suivant la coutume des Turcs, et lui firent en secret un service funèbre d'après la religionprotestante. Peu après arriva de Londres une lettre de change de 20,000 livres sterling, que le gouvernement anglais envoyait à Ritchie, avec le titre de vice-consul à Mourzouk. M. Lyon fut obligé de repartir pour l'Europe, et publia, à son retour à Londres, une Relation du voyage auquel il avait pris part: elle a été traduite en français, mais beaucoup abrégée, par M. Ed. Gauthier, Paris, 2 vol. in-18, 1821.

RITSON (JOSEPH), savant anglais, habile dans la jurisprudence ancienne et moderne, et dans la science de l'archéologie, naquit à

Stockton, dans le comté de Durham, vers 1752. L'histoire de ses querelles avec les érudits et les avocats serait longue. On irritait facilement sa susceptibilité, et alors il combattait à outrance, sans ja mais accorder de trève à l'imprudent qui n'avait pas craint de l'attaquer. Sa dissimulation était extrême, et on ne pouvait espérer une réconciliation sincère de sa part. I acheta, en 1785, la charge de bailli des immunités de Savoie, et était déjà notaire au collége de justice de Grey. Il a publié, entre autres ouvrages: 1 des Observations sur Johnson,commentateur de Shakespeare, et sur la septième édition des œuvres de celuici; 2o Examen rapide de l'édition de Shakespeare, de Malone; 3° Observations sur l'histoire de la poésie anglaise de Warton; 4° Décadence de la couronne d'Angleterre, 5° Manuel lacédémonien; 6° Recueil de chansons anglaises, 3 vol.; Recueil de chansons écossaises, 2 vol.; 8° Anthologie anglaise; 9° Romances, 3 vol.; 10° Bibliographie poétique; 11° Traité de l'abstinence de la chair des animaux. Ritson avait formé le dessein de donner une nouvelle orthographe à la langue anglaise, comme parmi nous Restif-de-la-Bretonne le tentait en même temps. Les singularités qu'ils voulaient faire admettre ont nui au succès de leurs propres ouvrages. Ritson, toujours guerroyant, mourut vers la fin de 1803.

Il a été placé, ainsi que Isaac Ritson (voy. l'article suivant), dans l'ouvrage des Calamities of Authors.

RITSON (ISAAC), jeune littérateur anglais, que la misère a con

doit au tombeau, n'ayant pas atteint sa 27 année, avait fait de bonnes études, et rempli d'abord les humbles fonctions de maître d'école. Il étudia ensuite la médeci ne à Édimbourg, et se rendit à Londres, où bientôt le besoin le réduisit à composer pour les élèves en médecine des thèses qui lui étaient mal payées. Il rédigea aussi des articles pour le Monthly Review, et autres recueils de ce genre, et travailla à la tâche pour des libraires. Une mauvaise fortune continuelle, et une maladie de langueur, qui en était la suite, l'enlevèrent prématurément aux lettres vers la fin de 1789. Voici les ouvrages qu'il a avoués: 1o Hymne à Vénus, in-4°; 2° Préface de la Description des lacs de Clarke; 3° Traduction en vers de la Théogonie d'Hésiode Comme Joseph Ritson (voy. l'article ci-dessus), il occupe une place dans le recueil des Calamities of Authors.

RITTENHOUSE (DAVID), savant astronome américain, originaire de la Hollande, naquit en 1732, à Germantown en Pensylvanie, et mourut à Philadelphie le 20 juin 1796. Destiné d'abord à l'agriculture, il reçut une éducation peu soignée, et n'eut en quelque sorte pour maîtres, que la nature et son génie. Des figures de géométrie, tracées sur sa charrue, des morceaux de sculpture en buis, des horloges même confectionnées par lui, décelaient d'une manière tellement évidente, son aptitude pour les sciences et les arts, que ses parens se déterminèrent à le placer chez un horloger. Il employa ses loisirs et les nuits mêmes à l'étude des mathémati

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