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voulant mériter le grade de général qu'il avait reçu au inois de septembre 1792, s'avisa tout-à-coup d'être guerrier; il forma des plans de campagne contre la Vendée, et les présenta à la convention nationale, qui l'autorisa à les mettre à exécution. Il partit le 10 juin avec 14,000 hommes, pour aller combattre les royalistes. Santerre avait du courage, mais aucune espèce de talent. Après plusieurs affaires où les succès furent balancés, il finit par être complètement battu, et fut obligé de revenir à Paris. Malgré tous les gages qu'il avait donnés à la révolution, privé après la mort de Danton, des appuis qui l'avaient constamment soutenu, il devint suspect au comité de salut-public, et fut arrêté à la fin de germinal an 2 (avril 1794). La révolution du 9 ther-, midor lui rendit la liberté. Il cessa alors d'être employé, et vécut ignoré jusqu'au 19 fructidor an 5;ce jour même il se présenta au Luxembourg avec quelques habitans des faubourgs, au moment où ses services devenaient inutiles. Il reparut encore, en 1799, au club du manège, et fut admis à la retraite après le 18 brumaire an 8. Santerre était devenu propriétaire d'une partie du vaste enclos du Temple, converti depuis en marché.

SANTIAGO (DON N. ROTALDO), colonel espagnol, peu connu même en Espagne avant la révolution de 1820, a fixé sur lui, à cette époque, l'attention publique par un de ces coups hardis qui n'appartiennent qu'aux fortes âmes, animées de l'amour de la gloire et de la liberté. Les trou

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pes que commandait le colonel Quiroga s'étaient insurgées, et se présentaient devant Cadix pour s'en emparer; mais le gouverneur Valdes leur opposa une vigoureuse défense, et rendit leurs efforts inutiles. C'est alors que Santiago forme l'audacieux projet de s'introduire de vive force dans la place: suivi d'un détachement de troupes de ligne et de quelques habitans, animés du même esprit que lui, il s'avance, aux cris de vive la constitution! vivent les cortės! vers la porte de Terre', tout prèt à l'escalader; mais un corpsde garde nombreux protégeait cette porte, et le commandant, averti par le tumulte du dehors des dangers qui le menaçaient, court aux armes ainsi que sa troupe. Un combat s'engage alors; on fait de part et d'autres des prodiges de valeur; mais enfin les assaillans cèdent au nombre et pren nent la fuite, laissant quatorze des leurs sur la place. On crut quelque temps que Santiago, comme un des plus acharnés, avait péri dans l'action, mais on ne tarda pas à apprendre qu'il avait rencontré en se retirant une embarcation qui l'avait transporté au camp des insurgés. Depuis cette époque, il n'a plus occupé l'attention publique, malgré les nombreuses affaires qui ont eu lieu dans la péninsule, avant et depuis l'intervention française,

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nait sa famille, et où il fut porté d'inclination. Distingué comme praticien, et comme auteur d'un grand nombre d'ouvrages, il mérite encore l'estime publique pour avoir pris une grande part à la fondation de l'école de médecine de Barcelone, dans le recueil de laquelle il a inséré un grand nombre de Mémoires et Dissertations. Santpons devint membre de différentes académies d'Espagne et de

la faculté de Paris. Il avait remporté le premier prix proposé par la société de médecine de cette ville, pour le meilleur Mémoire « sur les causes de la maladie des "hôpitaux, appelée muguet, mil>> let ou blanchet. » Ce savant étranger consacra la moitié du prix qu'il venait de remporter à l'hôpital des orphelins de Paris. Il mourut en Catalogne, en 1795, dans la 77 année de son âge.

FIN DU DIX-HUITIÈME VOLUME.

BICQUELLEY (PIERRE-MArie, baron de), général de brigade d'artillerie, commandant de la légion d'honneur,naquit à Toul, département de la Meurthe, le 6 novembre 1771, d'une ancienne famille noble, dont plusieurs membres s'étaient distingués dans la magistrature, à l'armée, et dans la carrière des sciences et des arts. Destiné dès sa première jeunesse au service militaire, il fut, après avoir subi les examens préaJables exigés des élèves de l'artillerie, admis dans ce corps à l'âge de 19 ans. Nommé hientôt officier dans le régiment d'artillerie à pied, ci-devant de Toul, il fit, avec la plus haute distinction, depuis 1791, toutes les campagnes de la révolution. Son courage, ses talens militaires, et l'avantage qu'il eut de se faire remarquer plusieurs fois en combattant sous les yeux de Napoléon, lui valurent un avancement rapide. Chaque grade fut le prix de quelque service éclatant, et lui fut conféré sur le champ de bataille. Nommé successivement capitaine et colonel du même 7 régiment, où il avait fait ses premières aril obtint ensuite, et jeune encore, le grade de général de brigade. Il avait épousé la fille du baron Seroux, général de division d'artillerie. A Landsberg, le même boulet frappa le cheval de son beau-père et le sien, et le blessa lui-même. Son beau-frère, M. Brunel, officier d'un grand

mes,

T. XVIII.

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mérite, qui avait épousé la seconde fille du général Seroux, fut tué à ses côtés dans la même mêlée. Le général Bicquelley fat encore blessé à la bataille de Friedland, où son beau-père commandait en chef l'artillerie du corps du maréchal Ney, qui contribua puissamment au gain de cette victoire si long-temps disputée. Il eut le malheur d'apprendré depuis que sa jeune femine était morte à Toul, le jour même où la bataille de Friedland avait été livrée. Inconsolable de cette perte, il n'y survécut pas long-temps, et mourut, à la fleur de son âge, à Villa-Franca, dans le royaume de Léon, le 27 janvier 1809, laissant une famille désolée et de vifs regrets dans le cœur de tous ses frères d'armes.

COLANGELO (FRANÇOIS), évêque de Castellamare de Stabia, grand-maître de l'universi→ té, et président de l'instruction publique à Naples, est né dans cette capitale vers l'année 1769. Ayant eu le malheur de perdre son père à l'âge de dix ans, il dut aux soins tendres et bienveillans de sa mère d'être placé parmi les chanoines de Saint-Jean-deLatran, pour y achever son éducation. Il y aurait fait des progrès, s'il ne fût tombé sous la direction d'un maître inhabile, qui ne sut ni seconder ni diriger ses efforts. Un nouveau professeur vint le remplacer, et c'est à lui que le jeune Colangelo dut les connaissances qu'il acquit dans la suite. Eu

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moins de deux ans, il fut en état d'expliquer Virgile, et d'écrire l'italien avec assez de pureté et de goût. Ce développement, pour ainsi dire imprévu, lui gagna l'affection des chanoines, qui auraient voulu l'engager à rester parmi eux; mais M. Colangelo, ne'se sentant pas disposé à se lier par les vœux et les devoirs de la vie monastique, préféra se faire admettre chez les pères de l'Oratoire, de Saint-Philippe Neri. Le désir, naturel à un jeune homme, de briller parmi ses confrères fut le seul sentiment qui l'accompagna dans celte retraite. Loin du bruit de la société et entièrement livré à l'étude, facilitée par une riche bibliothèque, appartenant à la communauté, et dont il fut ensuite nommé conservateur, il employait la plus grande partie de son temps à cultiver la philosophie, la théologie, les mathématiques, et jusqu'au grec et à l'hébreu. Doué d'une grande pénétration et d'une vivacité d'esprit qui s'allie difficilement avec elle, il ne fut jamais arrêté dans sa carrière plus les obstacles se multiplaient autour de lui, plus il trouvait de moyens pour les vaincre. Il n'avait pas beaucoup de facilité pour exprimer ses idées : lorsqu'il s'en aperçut, loin d'en être découragé, il tourna tous ses efforts contre ce défaut, en se proposant d'acquérir par le travail le talent que la nature lui avait refusé. Bientôt il n'eut plus à redouter la chaire où il a eu l'oecasion de briller souvent. C'est au milieu de ces soins littéraires, qu'il traversa l'époque orageuse de la jeunesse, et qu'il parvint au

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sacerdoce. A 25 ans, il prit les or◄ dres, et remplit les différentes obligations que ses supérieurs lui imposèrent. L'une des plus importantes était celle de la prédication, à laquelle les oratoriens doivent se livrer par devoir. Il fit de ses sermons autant de cours de théologie, d'antiquité et d'histoire ecclésiastique. Ce fut alors qu'il entreprit de recueillir ses pensées et de publier quelques ouvrages. Il n'en trouva le temps que dans l'assiduité de ses travaux, auxquels il avait consacré tous les instans de sa vic. Son mérite, qui était resté long-temps enfermé dans le cercle de ses amis et de ses confrères, fut enfin apprécié par un puissant protecteur. Le chevalier de Médici, en prenant la direction des affaires, lors du second retour du roi Ferdinand, en 1815, eut occasion de connaître M. Colangelo, qui s'était tenu à l'écart pendant l'occupation étrangère du royaume de Naples. Après lui avoir obtenu une pension et avoir fait partager au trésor les frais de ses éditions, ce ministre le recommanda au roi, qui ordonna de le mettre au nombre des candidats aux siéges épiscopaux vacans. Ce fut à la suite du concordat de 1818 que M. Colangelo fut nommé à l'évêché de Sora, qu'il ne voulut point accepter. Destiné, peu après, à occuper celui de Castellamare, il ne crut point devoir refuser de nouveau, et il céda à la volonté du roi et à l'autorité du pontife. Lorsque Mgr Rosini (voy. son article) fat appelé à des fonctions plus éminentes dans l'état, ce fut Mge Colangelo qui le remplaça dans

la charge, aussi honorable que difficile, de grand-maître de l'université et de président de l'instruction publique. Ce prélat est digne de la place qu'on lui a confiée. Ami zélé des lettres, les cultivant lui-même avec succès, il ne peut que les protéger et les défendre. Il n'oubliera pas, dans le haut rang où ses talens l'ont porté, qu'une main inexpérimentée avait comprimé ses facultés, et que c'est un maître habile qui les a développées. Ses ouvrages. sont: 1° Omelia di S. Gio Grisostomo, etc., trad. du grec, Naples, 1793, in-8°; réimpr. en 1820. 2° L'Irreligiosa libertà di pensare nemica del progresso delle scienze, ibid., 1804, in-8°; 3° Racconto storico della vita di Gio: Battista della Porta, ed analisi delle sue opere, ibid., 1813, in-8°; 4° Il Galileo proposto per guida alla gioventù studiosa, ibid., 1814, in-8° une nouvelle édition est sous presse, avec beaucoup d'additions. 5° Raccolta di opere appartenenti alla storia letteraria, ibid., 4 vol. in-8°, 1816. C'est le tableau philosophique de la littérature italienne, tel que Tiraboschi l'avait ébauché dans la préface de la seconde édition de son grand Ouvrage : ce tableau doit être suivi de l'histoire des philosophes et des mathématiciens napolitains, qui sera publié après la réimpression du Galilei. 6° Opuscoli di Filalete, etc., ibid., 1817, in-8°; 7° Vita di Giacomo Sannazaro, ibid., 1817, in-8°; réimprimé en 1819. 8° Sulle prevenzioni degl increduli, ibid., 1819, in-8°; 9° Vita di Antonio Beccadelli soprannominato il Panormita, ibid.,

1820, in-8°; 10° Considerazioni sull' opera di Gio. Battista Vico, intitolata: la Scienza nuova, ibid., 1822, in-8°; 11° Difesa della religion cristiana con le riposte degli antichi padri della chiesa, ibid., 1823, 2 vol. in-8': la suite doit paraître incessamment. 12° Lettera di Filalète a Critobulo, in occasione d' un greco vaso. Millin a parlé de cet ouvrage dans le Magasin encyclopédique, année 1814, tom. VI, pag. 229-402. 13° La Vita di Pontano; 14° Raccolta di Omelie, recitate nella cattedrale di Castellamare. Les deux derniers Ouvrages sont inédits.

DEWAILLY (CHARLES ), célèbre architecte, membre de l'institut, naquit à Paris, le 9 novembre 1729. Il fut élevé avec soin par un de ses oncles. Le goût de l'architecture se manifesta chez lui dès l'enfance. Il profitait peu des leçons de ses maîtres; mais il se servait de maître lui-même pour apprendre ce qui lui plaisait uniquement, et employait le peu d'argent dont il pouvait disposer, à acheter des gravures pour les copier. il essayait aussi de construire des modèles de bâtimens avec la terre qu'il pétrissait, et jetant les fondemens de ses édifices d'argile au pied d'un mur ou dans un fossé, il les recouvrait soigneuseinent en gazon, afin de les retrouver entiers, et venait à la récréation suivante, continuer ou achever son portique ou sa colonnade. On eut la sagesse de suivre ces indications de la nature, et le jeune Dewailly fut placé chez l'architecte Blondel; mais un maître ne suffisant pas à ses progrès il prit des leçons de Lejay, plus ca

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