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plus. L'hypothèse appliquée aux orchidées va toutà-fait à l'encontre de la théorie de la sélection naturelle et de la concurrence vitale. Quel est, en effet, suivant Darwin, le but de la variation des espèces ? C'est de doter les espèces nouvelles ainsi produites d'organes ou de propriétés qui les rendent plus fortes et les arment mieux pour affronter le combat de la vie, qui les rendent en un mot plus rustiques et plus fécondes. Si la sélection naturelle a cru atteindre ce but en transformant une orchidée en liliacée ou toute autre plante se fécondant elle-même et sans recourir aux artifices que nous avons fait connaître, il est évident qu'elle s'est étrangement trompée. Les faits, d'ailleurs, viennent confirmer notre manière de voir, et Darwin prononce lui-même la condamnation de son système, puisqu'il avoue, à la page 326 de son livre, que «< cependant il est notoire que les or chidées sont distribuées avec parcimonie. » Il aurait même pu dire, qu'en Europe du moins, les orchidées sont rares.

Si l'on voulait absolument bâtir une hypothèse sur les conséquences du fait très réel de la fécondation croisée chez les orchidées; on devrait plutôt dire que cette propriété leur est défavorable, et que ces plantes sont des types dégénérés.

Mais laissons de côté les suppositions, et terminons en regrettant qu'un si beau livre, qu'une si remarquable étude aboutisse à une conclusion si peu solide. Darwin aurait notre admiration complète et sans réserve s'il n'avait vu, comme nous, dans tant

de merveilles, que la manifestation pure et simple de lois harmonieuses qui révèlent, avec une éloquence inouïe, la volonté et l'admirable puissance du Créa

teur.

NOTICES

SUR MM.

Sowinski, Thalberg, Verroust, Vieuxtemps & Vivier

Lues par M. DENEUX.

(Séance du 11 Avril 1873).

MESSIEURS,

Je crois utile, en commençant cette lecture, de rappeler à votre souvenir l'œuvre que j'ai entreprise et qui a fait l'objet de mes précédentes communications à l'Académie, c'est-à-dire la biographie des artistes musiciens que nous avons entendus à Amiens, en y joignant les appréciations qui ont été faites chez nous de leur talent et des succès qu'ils ont obte

nus.

Le but de mon travail consiste à faire une histoire musicale qui aura pour foyer la ville d'Amiens.

me

Mon dernier récit, qui a reçu de vous, Messieurs, l'honneur de l'insertion dans vos mémoires, a été consacré à deux grands artistes, M Sontag et M. Sivori je m'occuperai aujourd'hui de MM. Sowinski, Thalberg, Verroust, Vieux-Temps et Vivier,

Le savant pianiste Sowinski, que nous avons enten

du le 25 mars 1856, est principalement remarquable comme compositeur pour son instrument, c'est en outre un habile professeur. On lui doit aussi la publication d'un recueil très intéressant de chants nationaux et populaires de Pologne, et des articles historiques sur la musique de son pays. Dans le concert où nous l'avons entendu et auquel il nous prêtait son concours tout gratuit, Sowinski s'est fait applaudir dans plusieurs morceaux de sa composition, et surtout dans celui de Mazeppa, magnifique fantaisie à quatre mains, qu'il a exécutée avec l'excellent musicien, si prématurément enlevé à l'affection de tous ceux qui avaient su apprécier ses brillantes qualités, M. le comte des Essars, notre compatriote et ami, qui, dans cette circonstance, a su élever l'amateur à la hauteur de l'artiste.

Sowinski est surtout un artiste classique, et il doit le rang qu'il occupe dans la hiérarchie musicale aux qualités qui distinguent particulièrement l'habile professeur.

Mais le grand artiste qui opéra une véritable révolution dans l'art du pianiste, ce fut Thalberg, dont l'immense talent a cela de remarquable, que son seul professeur fut, non pas un pianiste, mais le premier basson du théâtre impérial de Vienne il acquit sans effort et presque sans travail cette rare perfection qui lui valut une renommée européenne.

Thalberg, Sigismond, est né à Genève, le 17 janvier 1812. A quinze ans, il commença à attirer sur

lui l'attention des musiciens dans les salons et les concerts à 16 ans, il publiait ses premières productions, et dès 1830, toute l'Allemagne retentissait des bravos que soulevait partout sa supériorité.

Après ses premières excursions, il se rendit en France, puis en Russie, en Angleterre, et enfin en Amérique où il demeura environ une année.

Il donna, dans ces diverses contrées, un grand nombre de concerts et provoqua partout un enthousiasme indicible. Nous avons entendu le célèbre artiste dans le concert du 10 décembre 1849. Un grand morceau sur les les Huguenots, une Tarentelle, une étude en la mineur, et la ravissante fantaisie sur la Muette, composèrent son riche programme. L'admiration produite par les premiers morceaux qu'il exécuta ne fit qu'augmenter à l'audition de sa brillante fantaisie sur la Muette, devenue depuis populaire et que tous les pianistes ont jouée pendant longues années.

Ce qui distinguait entre tous les talents celui de Thalberg, c'étaient une puissante sonorité et une habileté merveilleuse dans les traits.

Parmi les instrumentistes qui ont fait la renommée des orchestres de l'Opéra et du Conservatoire, nous citerons en première ligne le célèbre hautboïste Verroust, qui s'est fait entendre à Amiens le 24 mars 1848.

Verroust, Stanislas, est né à Hazebrouck le 40 mai 1844.Fils d'un musicien de profession domicilié dans cette ville, il apprit de son père les premiers

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