Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub
[blocks in formation]

GAIFFIER (DE). Comme les renseignements que nous avons recueillis sur cette famille, de la province de Namur, sont très-incomplets, nous nous bornons à donner trois inscriptions sépulcrales :

Sur une tombe à l'église de Marche-les-Dames, se trouvait cette inscription:

Chy gist damoiselle Anne GAIFFIER, jadis femme et espeuze à noble homme Jean de Maillien, seigneur de Godines et eschevin de Namur, laquelle trespassa le 14 septembre 1557.

[blocks in formation]

Icy gist honorable homme Jean GAIFFIER, escuyer, seigneur de Bovinnes, en son temps bourgmestre et eschevin de Namur, qui trespassa le 5 d'avril 1583, et damoiselle Isabeau Marotte, en son vivant femme et espeuze de Jean GAIFFIER, qui trespassa le 22 avril 1556.

A l'église de Notre-Dame à Namur :

Ici gist honorable Jean Tamison, natif de Revin, en son vivant bourgmestre de Namur, qui trespassa le 14 décembre 1594, et damoiselle Isabeau GAIFFIER, Son espeuze, et auparavant vefve de feu honorable Jean Charlet, en son temps seigneur foncier de Pontillas, laquelle trespassa....

GAVRE.

GAVRE (DE), une des familles les plus illustres et les plus anciennes de la Belgique, doit son nom à la terre de Gavre, située au comté d'Alost. Ce fief a été souvent confondu par les écrivains avec un autre, portant le même nom, sis dans les environs de Halewyn ou de Halluin; les généalogistes de la maison de Gavre semblent même avoir emprunté les premières générations de celle de Halewyn qui portait d'argent à trois lions de sable, couronnés, lampassés et armés d'or. Jeanne de Meulebeke, dite de la Douve, femme de Rogier, seigneur de Halluin, dont le père est décédé en 1296, était dame de Gavre lez-Halluin.

La famille formée par les seigneurs et barons de Gavre a compté de bonne heure plusieurs branches qui ont jeté chacune des rameaux; toutes se sont montrées dignes de leurs illustres auteurs, les barons de Gavre et les seigneurs de Liedekercke.

Au commencement du dix-huitième siècle la maison de Gavre ne comptait plus que deux branches principales: l'une continuait à porter le nom et les armes des barons de Gavre, et l'autre le nom et les armes des seigneurs de Liedekercke.

Le chef de la première était alors Charles-Emmanuel-Joseph DE GAVRE, marquis d'Aiseau, que le souverain éleva par lettres-patentes du 13 juin 1736, en mémoire des services rendus par les barons de Gavre et les seigneurs de Liedekercke, au titre, rang et aux honneurs de prince: tel est l'esprit d'un diplôme qui devait tendre à honorer toute la famille de Gavre, comme il récompensait les mérites et services du marquis d'Aiseau (1).

Lors de la réorganisation de la noblesse, dans les premières années du règne de Guillaume Ier, roi des Pays-Bas, cette branche fut maintenue dans la jouissance du titre de prince.

L'autre branche, issue des seigneurs de Liedekercke, qui considérait les princes DE GRAVE comme ses aînés, reprenant dans le même temps le titre de comte, pouvait dès lors espérer d'être élevée à des honneurs, qui avaient été réellement accordés pour reconnaître des services rendus par toute la famille.

Nous nous sommes livré à des études considérables pour coordonner tous les faits épars d'une famille si importante dans les fastes historiques du pays; rien n'a été négligé aussi, nous avons la conviction intime de présenter un ouvrage neuf et intéressant sur toutes les branches et sur tous les rameaux formés par ces branches.

(1) Ce diplôme est donné à l'article consacré au premier prince DE GAVRE.

GAVRE.

I. Rasse, seigneur de Gavre et d'Harlebeke, boutillier de Baudouin à ... belle barbe, comte de Flandre, en 1025 et 1030, fut tué à la bataille de Ronceval et inhumé à Arles. Selon Henri Butkens, il était fils de Louis, sire de Gavre, et d'Estrude, fille du duc d'Aquitaine; et selon Lambin, archiviste de la ville d'Ypres, que les lettres viennent de perdre, Rasse, seigneur de Gavre et d'Harlebeke, était fils d'un autre Rasse, sire de Gavre, et d'Estrude, fille de Warde ou Waifre, lequel était frère de Gadifer ou Acfred, duc d'Aquitaine. Ces assurances sont fondées sur des bases peu solides. Henri Butkens soutient que Louis, sire de Gavre, portait un trescheur de sable, et qu'il épousa Marie d'Harlebeke, qui portait d'argent à l'escarboucle fleu- { retée de gueules et un chevron de gueules sur le tout.

Si nous donnons à Rasse DE GAVRE la qualité de seigneur d'Harlebeke, c'est que nous nous conformons aux historiens et aux écrivains qui l'affirment; mais nous en doutons, et nous présumons que Rasse DE GAVRE représentait, dans le territoire d'Harlebeke, le comte de Flandre en qualité de châtelain. « Le vicomte ou châtelain d'Harlebeke, dit Philippe de l'Espinoy, page 116, a toujours été tenu et compté entre les anciens barons de Flandre. » Quant à la bannière de ce châtelain, elle est, selon les uns, gironnée d'or et d'azur de seize pièces, à l'écusson de gueules en abîme, et, selon d'autres, d'argent à un chevron de gueules à la bordure endentée de même; incertitude due au peu de fixité dans la transmission des charges et des dignités à cette époque. II. Rasse, seigneur de Gavre et d'Harlebéke, châtelain d'Ypres, mort en 1036 et enterré à Saint-Pierre lez-Gand, épousa Catherine de Cysoing, du nom de l'ancienne baronnie, une des quatre pairies de Flandre. La châtellenie d'Ypres était, ainsi que celle d'Harlebeke, une des charges les plus importantes de la Flandre à cette époque reculée du gouvernement féodal. Rasse DE GAVRE y eut pour successeur :

III. Jean DE GAVRE, gouverneur d'Ypres, florissait au xr siècle. Il sympathisa avec le peuple dans sa lutte contre la comtesse de Flandre et les représentants de la féodalité. Raepsaet, dont les travaux historiques sont si bien appréciés aujourd'hui, expose cette lutte dans ses œuvres, t. II, pag. 91, en ces termes : « Dans la guerre pour Robert contre Richilde, toute la noblesse était du parti contraire à Robert; aussi Meyerus rapporte que les négociations qui ont précédé la bataille de Cassel, ainsi que la victoire, ont été l'ouvrage du peuple (aderant ei quos jam memoravi Flandriæ populi). Cet événement important, où il s'agissait de détrôner la comtesse Richilde pour ses vexations et sa félonie, et de prendre le comte Robert, nous apprend que, bien que les gouverneurs, les châtelains et les autres magistrats fussent encore

GAVRE.

les représentants du tiers état, comme sous les deux premières races, puisque les villes, dans les Pays-Bas, n'étaient pas encore constituées en corps de commune dans le x1° siècle, néanmoins le peuple y prit une part très-active aux affaires du pays, et plus active même que sous la seconde race. Car ce furent des députés des villes de Gand, Bruges et Ypres, qui furent envoyés vers le comte Robert pour entamer la négociation : un des députés d'Ypres était Jean DE GAVRE, préfet d'Ypres. Mais Meyerus nous fait connaître que les villes de Gand, Bruges, Ypres, Courtrai, Harlebeke, Cassel, Furnes, Bergues, Bourbourg, Roulers, Turnhout, Ardenbourg et Rodenbourg, tenaient le parti de Robert; et Arras, Douai, Tournai, Saint-Omer, Aire, Béthune et Boulogne, celui de Richilde. »

Lambin ajoute dans sa Notice sur les châtelains d'Ypres : « Jean, seigneur de Gavre, fut, avec plusieurs autres députés de la ville d'Ypres, la victime de la comtesse Richilde, veuve de Baudouin VI, dit de Mons, comte de Flandre, qui les fit décapiter à Messines, en 1070: cette petite ville fut alors livrée aux flammes. Jean, seigneur de Gavre, avait épousé Isabelle, fille du comte d'Alost, qui descendait de Raoul de Gand, seigneur d'Alost, vivant sous le règne de Baudouin de Lille. Ils eurent un fils nommé Rasse, seigneur de Gavre, qui, partageant sans doute la disgrâce en laquelle son père était tombé près de Richilde, ne succéda point dans les charges de celui-ci. Mais Henri Butkens, plus exact que cet écrivain, lui attribue deux enfants, savoir :

1o Jean DE GAVRE, dit le vicomte ou châtelain d'Ypres, ne l'était qu'à titre honorifique seulement, car son père fut remplacé dans sa charge de châtelain d'Ypres par Robert-le-Frison, comte de Flandre; on peut être autorisé par là à conjecturer que si les charges étaient considérées comme héréditaires par les titulaires, le suzerain en pensait autrement. Jean DE GAVRE (Miræus, į. III, p. 18) signa en 1083 la charte par laquelle Gérard, évêque de Cambrai, donna l'oratoire de Huneghem et d'autres droits à l'abbaye de Saint-Adrien, de l'ordre de Saint-Benoît, à Grammont, sur les instances de Robert, comte de Flandre, et d'Étienne de Boulers. Jean de Gavre ne laissa de sa femme, Ermentrude de Peteghem, qu'une fille, savoir:

Agnès DE GAVRE, femme de Baudouin, sire de Bailleul, maréchal de Flandre.

2o Rasse, qui suit :

IV. Rasse, sire et baron DE GAVRE, comte d'Everghem, grand échanson héréditaire de Flandre, était probablement très-jeune lors de la triste fin de

GAVRE.

son père, en 1070. Miræus, t. 1, p. 74, rapporte une charte de l'an 1088, par laquelle Lotbert, abbé d'Hasnon, reconnaissait avoir vendu ses alleus, situés à Alost, à Rasseghem et à Lède, à Gilbert, fils de Baudouin de Gand; elle est signée par Rasse DE GAVRE. A cette époque, un brillant tournoi était annoncé par la chevalerie du pays d'Ostrevant; toute la noblesse y était conviée, et de toutes parts des chevaliers bien équipés et des plus adroits s'empressèrent de s'y préparer et de s'y rendre. Gossuin d'Oisy se proposa de conduire Gilles de Chin; il chaussa les éperons du jeune chevalier et Rasse DE GAVRE lui ceignit l'épée. Le baron de Gavre prit part à la première croisade, de l'an 1096, avec les principaux seigneurs de Flandre et même de Belgique. Parmi eux figuraient plusieurs de ses parents. La liste en est imprimée dans la généalogie de la famille van der Straten, sous la première génération. Il revint de cette guerre meurtrière, et même son absence ne fut pas longue, puisque le scel de Rasse le boutillier fut appendu à un acte délivré à Ypres, en 1103, en faveur de l'abbaye d'Audenbourg, de l'ordre de Saint-Benoît, au diocèse de Bruges: il scella avec Hacket, doyen de Saint-Donat, Conon, châtelain de Bruges, etc. Miræus, tome III, page 31, rapporte encore une autre charte de 1117, dans laquelle Razo DE GAVRE figure parmi les témoins; par ces lettres, Baudouin, comte de Flandre, fit une donation en faveur des chanoines réguliers de l'ordre de Saint-Augustin, à Vormezecle.

M. Leglay, d'accord en ceci avec Philippe de l'Espinoy, fait observer qu'à cette époque la cour des marquis flamands ou comtes de Flandre égalait, en faste et en magnificence, celles des plus puissants monarques. Elle était pourvue d'officiers, grands et petits, qui se transmettaient leurs charges par voie d'hérédité, base du système féodal. L'organisation de cette cour est assez peu connue, ajoute cet auteur, pour mériter d'être ici sommairement décrite; nous reproduisons son texte parce qu'il fait apprécier la position des sires de Gavre et prépare la connaissance des principales familles avec lesquelles ils ont contracté leurs premières alliances.

-

« En tête des grands officiers paraît d'abord le chancelier, dont la dignité était annexée à la prévôté de l'église de Saint-Donat, à Bruges. Après le chancelier, on voit le sénéchal ou dépensier. Ses fonctions sont à peu près identiques à celles que remplissait le maréchal du palais, ou le ministre de la maison du roi de la cour de France. Le sénéchal a droit à vingt coupons de chandelles, un tortin de cire, quatre pots de vin, douze sols de gages, vingt-quatre aunes de drap à Noël, autant

« VorigeDoorgaan »