GOBLET.

Joséphine-Ghislaine, baronne de Beeckman-Schore, petite-fille de Charles-Emmanuel, comte d'Auxy de Neufville, septième comte de Watou (1), chambellan de l'empereur Léopold, en 1791, membre de l'état noble du pays et comté

(1) « Philippe, par la grâce de Dieu, roi de Castille, etc., à tous présents et à venir qui ces présentes verront ou liront, salut; savoir faisons, comme aux princes souverains desquels tous les états et degrés de noblesse, prééminence et seigneurie procèdent, convient et appartient d'élever, de décorer d'honneurs, titres et prérogatives ceux que par continuels exercices et expériences de notables faits et services ils connaissent l'avoir mérité et en être dignes et capables, afin de tant plus les mouvoir, induire et obliger à y persévérer de bien en mieux et exciter et attirer d'autres, même leurs successeurs, et les exciter et ensuivre et les aiguillonner non-seulement pour atteindre la bonne renommée et réputation d'iceux, mais aussi au plus haut degré et comble de vertu pour l'avancement du bien public; et nous ayant été fait rapport des bons et agréables services que notre cher et féal messire Charles de Yedeghem, chevalier, baron de Bousbecque, sieur de Wiese, Watou et Merre, de notre conseil de guerre et de nos Pays-Bas, commissaire ordinaire au renouvellement des lois de notre comté de Flandre, et grand-bailli de notre ville, salle et châtellenie d'Ypres, a faits à notre couronne par l'espace de plus de quarante ans, tant ès charges susdites qu'il a exercées avec toute fidélité et satisfaction qu'auparavant à ses propres frais et dépens en plusieurs expéditions militaires, et s'est valeureusement comporté sous le commandement de feu le prince de Parme, et en considération de quoi il fut promu audit état de grand-bailli, le tout à l'imitation de ses ancêtres, ayant de temps immémorial successivement été honorés par nos prédécesseurs des charges principales et d'importance pour le grand zèle et fidélité qu'ils firent paraître en leur service, même en de très-dangereux voyages qu'ils entreprirent en pays étrangers très-éloignés de leur patrie, signamment messire Gérard et Gilles de Yedeghem, chevaliers, frères, en celui que fit le comte Robert de Flandre en l'an mil nonante-six outre-mer pour le recouvrement de la Terre-Sainte, dont le dernier pour sa valeur y acquit le nom de preux et fut tué à l'escalade de Jérusalem; à l'exemple desquels Baudouin de Yedeghem suivit le comte Baudouin de Flandre et de Hainaut en la journée de Constantinople en l'an mil deux cent deux, et un autre Baudouin de Yedeghem étant au service de la princesse Marguerite, fille de Baudouin, fut tué en Hollande avec plusieurs autres nobles l'an mil deux cent cinquante-huit; comme aussi fut Jean de Yedeghem au recouvrement de la ville de Grammont en Flandre, prise par les ennemis l'an mil quatre cent nonante-deux, et depuis messire Danckart de Yedeghem, chevalier, portant les armes sous Robert de Nevers, comte de Flandre, se comporta fort honorablement, ainsi que de même firent Jean de Yedeghem, seigneur dudit Wiese, et Jean de Yedeghem, seigneur de Yedeghem, en compagnie de grande noblesse suivant le bon duc Philippe de Bourgogne allant en France contre Charles le Dauphin, fils de Charles VI, roi de France, en l'an mil quatre cent vingt-un; un troisième Jean de Yedeghem pour tenir la partie de son prince fut avec plusieurs nobles exilé de sa patrie par les rebelles en l'an mil quatre cent vingt; un quatrième du même nom de famille fut promu à l'état de grand-bailli de la ville de Termonde en l'an mil quatre cent quatre-vingt-un, auquel succéda messire Étienne de Yedeghem, chevalier et seigneur dudit Wiese, et finalement messire Charles et Jacques de Yedeghem, chevaliers, seigneurs dudit Wiese, grand-père et père dudit Charles de Yedeghem, étant succédé audit état de grandbailli de Termonde et en celui d'Alost, s'y comportèrent fort louablement, ayant depuis ledit messire Jacques été capitaine et gouverneur de ladite ville de Termonde et gouverné icelle sans magistrat aux troubles et temps les plus périlleux ès années mil cinq cent soixante-six et mil cinq cent soixante-sept, au grand contentement des gouverneurs-généraux desdits Pays-Bas, témoigné par plusieurs de leurs lettres; pour ce est-il que nous, les choses susdites considérées, et ayant favorable égard à la noble et ancienne extraction, grande léauté, expérience, prudence et autres

GOBLET.

de Hainaut, et d'Amélie-Thérèse-Françoise de Hochsteden, chanoinesse d'Andenne.

La seigneurie de Watou, située en Flandre, fut érigée en comté par

bonnes parties et qualités qui concourrent en la personne dudit messire Charles de Yedeghem, ensemble à sesdits fidèles services et à ce qu'il les continue encore avec beaucoup de zèle et promptitude, à raison de quoi, il mérite faveur, accroissement et mercède, voulons à cette cause l'élever, accroître et décorer de plus grand honneur, droits, prérogatives, et premièrement avons à l'avis et intercession de notre très-chère et bien-aimée bonne tante, madame Isabelle-Clara-Eugénie, par la grâce de Dieu infante d'Espagne, ledit Charles de Yedeghem, de notre certaine science, libéralité, pleine puissance et autorité souveraine, fait et créé, faisons et créons comte par ces présentes, et ladite terre et seigneurie de Watou, consistant en haute, moyenne et basse justice, avec toutes ses appartenances et dépendances, tenues en fief de nous à cause de notre château de Cassel, avons érigé et érigeons la dignité, titre et prééminence de comte, pour par lui, ses hoirs et successeurs descendants de lui en ligne directe, mâles et femelles, tenir dorénavant héritablement et à toujours ledit comté de Watou de nous, nos hoirs et successeurs comtes et comtesses de Flandre, et au surplus en jouir et le posséder en tous droits, honneurs, dignités, autorités, prérogatives et prééminences tout ainsi et par la même manière tels et semblables comtes ont accoutumé de tenir et jouir de tels comtés et titres d'honneur par tous nos pays, terres et seigneuries; le tout à charge et condition que ledit Charles de Yedeghem, sesdits hoirs et successeurs comtes et comtesses dudit Watou seront tenus de faire le serment de fidélité de léauté à cause d'icelui comté, ès mains de nous, nos hoirs et successeurs ou de nos lieutenants-gouverneurs et capitaines-généraux de nosdits Pays-Bas, lesquels en notre absence et celle de nosdits hoirs et successeurs d'iceux pays, avons à ce commis et autorisés, commettons et autorisons par lesdites présentes et par ledit serment, jurer et promettre de tenir ledit comté de nous et de nosdits successeurs en la manière que dessus; item, que ledit comté de Watou ne se pourra séparer, éclisser et démembrer par ledit comte de Watou ni sesdits successeurs par succession, testament ou autres contrats et que cette notre présente création et érection en comté ne tournera ores ni au temps à venir en notre préjudice ni de nos droits, hauteurs et seigneurie, juridiction et ressort, souveraineté, autorité et prééminence; prions notredite bonne dame et tante et donnons en mandement à nos très-chers et féaux les gens de notre conseil d'État, chef-président et gens de nos privé et grand conseil, chef, trésorier-général et commis de nos domaines et finances, président et gens de notre conseil provincial des Flandres, président et gens de notre chambre des comptes à Lille et à tous autres nos justiciers, officiers, sujets et serviteurs à qui ce peut ou pourra toucher et regarder, présents et à venir, et à chacun d'eux en droit soit et si comme à lui appartiendra, qu'ils tiennent, réputent, estiment, nomment et appellent, écrivent, intitulent, honorent et proclament dorénavant ledit Charles de Yedeghem, ses hoirs et successeurs mâles et femelles, comtes et comtesses de Watou; mandons en outre auxdits de nos finances et de nos comptes à Lille, qu'ils procèdent bien et dûment à la vérification et intérinement de cesdites présentes selon leur forme et teneur, et ce fait lesdits de nos conseils, vassaux, justiciers, officiers et sujets de tous autres que ce regardera et chacun d'eux fassent, souffrent et laissent ledit Charles de Yedeghem, ensemble sesdits hoirs et successeurs, mâles et femelles, de notre présente grâce, octroi, création, érection et de tout le contenu en cesdites présentes, selon la forme et manière et sous les conditions des susdites, pleinement, paisiblement et perpétuellement jouir et user, sans leur faire, mettre ou donner, ni souffrir être fait, mis ou donné aucun détour ou empêchement en manière que ce soit; lequel, si fait, mis ou donné, leur aurait été ou était, le réparent et mettent ou fassent réparer et mettre incontinent et sans délai à néant, car tel est notre plaisir, nonobstant quelconques ordonnances, restrictions, mandements ou défenses à ce contraires, pourvu qu'au préalable il sera

GOBLET.

lettres-patentes de Philippe IV, roi d'Espagne, le 18 juin 1629, en faveur de Charles d'Yedeghem, chevalier, baron de Bousbeke, seigneur de Wiese, conseiller au conseil de guerre, commissaire au renouvellement des magistrats de Flandre, et grand-bailli de la ville, salle et châtellenie d'Ypres. Du mariage de Louis-François-Magloire, comte GOBLET D'ALVIELLA, et de Coralie-Marie-Anne-Charlotte, comtesse d'Auxy de Neufville, est né :

Eugène-Félicien-Albert, né le 9 août 1846.

tenu présenter cesdites présentes à don Juan de Castille, notre secrétaire du registre des mercèdes, afin d'en être tenu notice et mémoire ès livres de sa charge; et afin que ce soit chose ferme et stable à toujours, nous avons signé cette de notre main et à icelle fait mettre notre grand scel, sauf en autres choses notre droit et l'autrui en toutes. Donné en notre ville de Madrid, royaume de Castille, le xvi jour du mois de juin, l'an de grâce mil six cent vingt-neuf, et de nos règnes le neuvième. »>

Après le décès du troisième héritier mâle, le comté de Watou fut porté dans une autre branche de la famille d'Yedeghem par sa sœur ainée, mariée à Charles-Philippe d'Yedeghem. Le petit-fils de ce dernier, Charles-Philippe-Joseph d'Yedeghem, n'ayant pas eu d'enfants, sa sœur Charlotte-Françoise d'Yedeghem, chanoinesse de Mons, devint, après lui, comtesse de Watou. A la mort de celle-ci, Charles-Albert-Édouard-François-Joseph d'Auxy, fils de Pierre-Louis-Joseph d'Auxy et de Philippine-Louise d'Yedeghem, cousine germaine de Marie-Louise, devint, par sa mère, possesseur du comté de Watou. Il releva immédiatement cette terre, le 6 avril 1769, par-devant la cour féodale de Flandre, et s'adressa, en 1785, à la chambre héraldique, qui lui accorda, en quelque sorte, l'investiture. Dès lors, les droits de la maison d'Auxy au titre de comte de Watou et de ses descendants tant mâles que femelles, possédant héréditairement ce comté, furent reconnus et assurés.

Nous donnons ci-après, pour plus de clarté, le tableau généalogique des seigneurs des familles d'Yedeghem et d'Auxy, qui ont porté le titre de comte de Watou, ainsi que leur consanguinité.

Charles-Emmanuel, comte d'Auxy de Neufville, VII comte de
Watou, chambellan de l'empereur Léopold, en 1791, membre de
l'état noble du pays et comté de Hainaut, né le 15 avril 1752,
mort le 24 avril 1817, épousa Amélie-Thérèse-Françoise de Hochs-
teden, chanoinesse de Susteren, fille de Ferdinand-Louis-Charles
et de Louise-Philippine de Harscamp, chanoinesse d'Andenne.

Philippe-Joseph, comte d'Auxy de Fouleng, membre de l'état noble du Hainaut, en février 1778, né le 7 janvier 1754, mort le 24 octobre 1838, épousa, en 1783, Philippine-Madelaine-DésiréeGhislaine, baronne de Pally du Fontoy, décédée le 10 juin 1824.

Edouard-Jérôme-François-Joseph, comte d'Auxy de Launois, né le 2 août 1756, mort le 19 juin 1814, épousa Alexandrine-Joséphine-Rose de Wolff d'Ergy, décédée le 25 mars 1836, fille de Joseph-Xavier-Dominique de Wolff, seigneur d'Ergy, et de MarieSophie de Marbais.