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7° Lettre de la Société de secours des Amis des Sciences invitant notre Président à assister à la séance publique annuelle, qui a eu lieu le Samedi 2 Avril, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne.

8° La Société horticole, vigneronne et forestière de l'Aube envoie le règlement de l'exposition générale de chrysanthèmes, fleurs et légumes de saison, fruits et arboriculture. qui aura lieu à Troyes, du 5 au 10 Novembre 1898.

9° La Société d'Emulation de Cambrai adresse le programme des questions mises au concours pour 1898 Histoire locale en poésie ".

10° La Société d'Agriculture, des Sciences et Arts du département du Nord, siégeant à Douai, envoie le programme du concours de poésie qu'elle organise pour l'année 1898.

Il est donné lecture d'une conférence faite par M. Duchaussoy sur "l'Homme préhistorique ".

Le Secrétaire-Adjoint,

F. CHOQUART.

Dissémination des plantes.

(suite et fin)

Dissemination par le feu.

Le feu lui-même, dans certains cas, contribue aussi à la dissémination des plantes. Le Chaparro, de son nom scientifique: Ropala obovata, est un pauvre arbre organisé pour résister aux incendies périodiques des savanes. Il affecte les formes les plus bizarres et ses branches paraissent se tordre dans les supplices. Il a des feuilles très dures et des fleurs' insignifiantes. Les graines sont oblongues, plates et munies d'une sorte d'ailes membraneuses. Elles se trouvent mûres au moment de la grande sécheresse. Quand les incendies se propagent à travers la Savane, il se forme d'immenses appels d'air qui entraînent

les semences et les dispersent au loin. Celles-ci ne sont que peu exposées à la chaleur: grâce à cet agent, elles se dispersent fort régulièrement et constituent de véritables plantations (1).

Dissémination de l'Harpagophytum procumbens. - L'Harpagophytum procumbens habite le Sud de l'Afrique; on prétend que ses fruits peuvent causer la mort des lions euxmêmes ils roulent cà et là sur les plaines sablonneuses. Parfois quand un malheureux animal cherche à enlever avec ses dents un fruit de l'Harpagophyton accroché à son poil, ses crochets s'implantent dans sa gueule et causent sa mort (2).

Singulière dissémination de l'avoine. Dans ses très intéressantes études sur le mécanisme de la vie moderne, M. le Vicomte d'Avenel, signale incidemment un cas bien bizarre de dissémination de l'avoine. - Un maçon, pour faire une farce à un de ses compagnons, avait versé de l'avoine dans le bac où il gâchait du plâtre. Le compagnon ne s'ému pas, continua à gâcher son plâtre, qu'il employa tel quel pour faire des enduits de plafonds et de parois; au bout de peut de temps, l'avoine, qui s'était trouvée dans des conditions favorables, avait germé et tapissait très agréablement l'appartement de ses jeunes liges d'un vert tendre.

Voici enfin un

Dissemination de l'Anemone coronaria. moyen de dissémination volontaire de l'homme, qui rentre dans la catégorie des 63 moyens que Panurge avait pour gagner sa vie et dont le plus honnête était «< par larcin furtivement fait ».

L'Anemone coronaria fut apportée en France, par M. Bachelier, qui la cultiva pendant longtemps en véritable amateur,

(1) Revue scientifique, 28 août 1897.

(2) JOHN LUBBOCK, Flowers, fruils and leave, p. 76.

la montrant à peine à ses amis, mais se gardant bien d'en distribuer des bulbes ou des graines. Un voisin, qui désirait beaucoup obtenir la nouvelle plante, imagina un ingénieux stratagème. Juge de son état, il vint rendre visite à l'amateur d'anémones, en grande cérémonie et avec sa longue robe de magistrat. Flatté d'une telle démarche, l'amateur se hâta de montrer ses richesses au juge qui laissa négligemment traîner les plis de sa robe sur les renonculacées convoitées. Il recueillit ainsi des graines qui s'attachèrent à l'étoffe et servirent à reproduire les fameuses anémones qui se répandirent alors dans toute l'Europe.

Dissémination des Erodium et des Stipa. Le fruit des Erodium est une capsule s'ouvrant élastiquement et qui, chez quelques espèces, lance les graines à une petite distance. Ces graines sont fusiformes, plus ou moins couvertes de poils, et se terminent par une sorte d'appendice, à base spiralée, semblable à une moitié longitudinale de plume d'oiseau. Le nombre des spires dépend de l'état hygrométrique de l'atmosphère. Si l'on fixe ces graines verticalement, l'appendice s'enroule et se déroule suivant le degré d'humidité de l'air; et on peut faire mouvoir l'extrémité de cet appendice sur un cadran gradué, absolument comme l'aiguille d'un hygromètre. La chaleur agit aussi sur ces graines. Si, maintenant, on fixe l'extrémité supérieure de l'aigrette, la graine sera déplacée de haut en bas, pendant le déroulement de la spirale; et, ainsi que l'a montré M. Roux, ce mouvement contribuera à enfoncer la graine dans le sol. Cette observation a été faite sur les graines de l'E. cicutarium, qui sont d'une certaine grosseur. M. Roux a remarqué que si l'on place une de ces graines sur le sol, elle reste intacte, tant que l'air reste sec; mais, si l'atmosphère devient humide, la partie effilée qui porte les poils de l'appendice se contracte, les poils de la graine se meuvent en éloignant leur extrémité

de cette dernière, qui peu à peu est relevée verticalement, sa pointe demeurant fixée dans le sol. C'est alors que la base de l'aigrette commence à se dérouler et à s'allonger; si elle vient à rencontrer quelque brin d'herbe ou quelque autre obstacle, son mouvement de bas en haut sera entravé grâce à la disposition de ses poils, et elle s'allongera alors en sens contraire, ce qui tendra à dégager la graine du sol. Mais, comme l'a remarqué M. Roux, l'aigrette, grâce à la disposition des poils, glissera facilement sur l'obstacle, se raccourcira de haut en bas, et la graine proprement dite ne sera pas déplacée. Quand l'atmosphère redeviendra humide, la graine sera enfoncée un peu plus profondément dans le sol, grâce au mécanisme que nous avons indiqué plus haut, et cela jusqu'à ce qu'elle ait atteint une profondeur convenable pour son développement.

La graine de l'Anemone montana est enfoncée dans le sol, de la même façon.

Le Stipa pennata, plante de l'Europe méridionale, nous offre également un cas semblable. Cette plante a été décrite par Vaucher et plus récemment par Frank Darwin. La graine est petite, munie de poils raides dirigés d'avant en arrière, et son extrémité antérieure est effilée. Son extrémité postérieure se prolonge en une longue partie spiralée, semblable à un tire-bouchon et se termine enfin par un appendice ayant la forme d'une longue plume d'oiseau. Le tout représente une longueur supérieure à 30 centimètres. Il est évident que l'appendice facilite la dissémination des graines par le vent. Lorsque ces dernières tombent à la surface du sol, leur extrémité antérieure s'y fixe, et elles restent dans cette situation si l'atmosphère n'est pas humide. Mais, s'il vient une ondée ou s'il se produit un dépôt de rosée, la spirale se déroule; et, comme dans le cas de l'Erodium, l'extrêmité terminée sous forme de plume, rencontre ordinairement un brin d'herbe ou un obstacle quelconque qui l'empêche de se

déplacer de bas en haut. Puis, lorsque l'air perd de son humidité, les spires deviennent plus serrées et la graine est poussée peu à peu dans le sol (1).

Dissémination du Myzodendron. Le Myzodendron, parasite du hêtre, à la Terre de feu, possède des graines munies de 4 prolongements flexibles, grâce auxquels elles peuvent être transportées par le vent d'un arbre à l'autre. Dès qu'elles rencontrent un petit rameau, leurs appendices l'entourent et elles se trouvent ainsi fixées (2).

Dissémination du Cycloloma platyphyllum. Nous avons déjà signalé le mode de dissémination très particulier de la Rose de Jéricho. Le Cycloloma platyphyllum, ou plante roulante du Kansas, est peut-être plus extraordinaire encore. C'est une boule herbacée de 50 centimètres environ de diamètre, qui tient à une tige très petite. Quand elle est à maturité, elle ne tarde pas à se dessécher et le moindre coup de vent la détache. Elle bondit sur le sol et, quand le vent est intense, rien n'est plus fantastique que de voir ces grosses boules légères, élastiques, qui semblent se poursuivre l'une l'autre.

Capus les a vues dans les steppes du Turkestan, où on les appelle « sorcières du vent ». C'est la partie aérienne d'une plante de la famille des Caryophyllées, possédant des rameaux très nombreux que la sécheresse fait se rapprocher, sans doute pour empêcher une transpiration trop rapide (3).

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