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un espace assez resserré, la copie de trente-quatre médailles (faces et revers) appartenant presque toutes à l'histoire de Lille et des environs. Cette planche curieuse a été faite pour M. L. Ducas, de Lille, amateur éclairé de numismatique et heureux possesseur de riches et curieux objets en ce genre. Les autres gravures de M. Salomé sont :

1° Antiquités trouvées dans les fouilles faites à la Bassée et dans les marais et étangs de Flines, près Douai, moyenne p. en h., contenant 17 objets, gravés pour la société des fouilles de Flines.

2° Quelques empreintes de médailles et de méreaux capitulaires de la ville de Cambrai, pour M. Ducas, amateur. 3° Carte charbonnière des environs de Valenciennes, 1837. M. Salomé a exposé des vignettes gravées, au Salon de Lille, en 1834.

H. Porret.

Henri-Désiré Porret, né à Lille en 1800, s'adonna de bonne heure a la gravure sur bois, dans le genre de Thompson, et y réussit complètement. C'est un de ceux qui contribuèrent le plus à faire adopter la mode des vignettes dans les livres, mode, qui, poussée à l'extrême, amena les éditions illustrées, aujourd'hui si en vogue.

C'est à M. H. Porret qu'on doit les gravures sur bois figurant les costumes bizarres et grotesques de la Procession de Lille, en 1825 et 1826, tels que le tambour-major des hurlus, Phinar, etc., etc., qui dénotèrent déjà, aux yeux des amateurs, une taille ferme et hardie et un artiste qui devait laisser bien loin derrière lui tous ses émules.

M. Porret a été reçu membre de la Société du département du Nord, à Paris, qui comprend toutes les illustrations que notre province a fournies dans les lettres, dans les arts, dans l'armée et la magistrature. Il a exposé de jolies productions aux Salons de 1827, 1831, 1833, 1835, etc, etc. C'est lui qui a orné de 50 vignettes spirituelles l'ouvrage de Charles Nodier, intitulé: Le Roi de Bohême et ses sept châteaux, Le

Voyage de l'astrolabe, Notre-Dame de Paris, de Victor Hugo, la Peau de chagrin, de Balzac, et plusieurs ouvrages importans de notre littérature moderne qui ne dédaigne pas les ornemens du graveur pour tacher d'attirer l'attention du lecteur. Plusieurs romans du jour devront peut-être la vie à M. Porret, qui leur aura rendu le service que Ch. Eisen rendit jadis aux vers de Dorat, qui ne sont plus conservés dans les bibliothèques que pour les charmantes vignettes qui les décorent. M. Porret, jeune encore, a poussé son art à un grand point de perfection; il marche en tête des graveurs sur bois des tems modernes et une bonne part de sa gloire rejaillit sur la ville qui l'a vu naitre et a développé les premières dispositions de cet artiste distingué.

Ce graveur clot dignement la liste des iconographes lillois; ses œuvres recherchées, sa réputation justement acquise, ses succès dans le monde artistique parisien, montrent suffisamment que les enfans du Nord ne dérogent pas dans les arts et soutiennent avec noblesse les anciens titres de gloire de leurs pères. Non, sans doute, il n'y a pas déchéance chez nous; le vieux sol de la Flandre est toujours plantureux et fertile, non seulement en produits matériels, mais aussi en œuvres intelligentes et artistiques!

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HOMMES ET GHOSES.

Les deux Cardon, graveurs.

La Biographie Universelle, si peu complète sous le rapport des artistes, n'a pas trouvé une ligne à donner, ni dans le corps de l'ouvrage, ni dans son supplément, à deux hommes estimables que la ville de Bruxelles vit naître et presque mourir. Nous voulons parler des deux Cardon, père et fils, qui ont laissé des ouvrages recherchés à juste titre. A peine si Basan et Brulliot ont trouvé le tems de citer leur nom en courant, et cependant les ouvrages de ces deux artistes ont acquis une juste célébrité des deux côtés du détroit. Nous ne trouvons que dans les Lectures (11o série) de M. F. V. Goethals, bibliothécaire de Bruxelles, (1837-38, ' in-8°) de courtes notices sur ces graveurs qni nous fournissent une partie des renseignemens qui suivent.

Antoine-Alexandre-Joseph Cardon, naquit à Bruxelles le 7 décembre 1739. Ses parens, remarquant en lui des dispositions naturelles pour la peinture, le firent entrer de bonne heure dans l'atelier de De la Peyna, peintre de l'impératrice Marie-Thérèse, qui emmena son élève, auquel il s'attacha, dans la ville de Vienne où le jeune Cardon resta nne année entière. Le comte de Cobenzl, ministre d'Autriche dans les Pays-Bas, protecteur éclairé des sciences et des arts, servit de Mécène à Antoine Cardon; il lui fit avoir une pension de l'impératrice pour aller se perfectionner en Italie, pension qu'il grossit de ses propres deniers, afin d'augmenter le bien-être et les ressources du jeune Bruxellois.

Cardon commença par s'adonner à la peinture et il resta trois années à Rome cherchant à s'y perfectionner; cependant, comme il s'était essayé à graver quelques sujets pour s'amuser, il se prit de belle passion pour cet art et il s'y adonna tout-à-fait une fois qu'il eut quitté Rome pour Naples où il séjourna également. C'est là, qu'en 1764 à l'âge de 25 ans, il exécuta à l'eau-forte, d'après les dessins de Joseph Bracci, des vues et places de cette ville et de ses environs, appartenant à une suite de trente pièces en pe

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