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rence; notre aimable et érudit collégue M. R. Chalon, prési – dent de la Société, s'est chargé du soin de cette publication: c'est dire assez qu'elle ne laissera rien à désirer.

A. D.

83. MÉMOIRES DU FELD-MARÉCHAL COMTE DE MÉRODEWESTERLOO, Chevalier de la Toison d'or, capitaine des trabans de l'Empereur Charles VI, etc. etc. Publiés par M. le comte de Mérode-Westerloo, son arrière petit-fils. Bruxelles, Société typographique Belge. A. Wahlen et Compagnie. 1840, 2 vol. grand in 8° avec portraits.

Ces mémoires, fort importants pour l'histoire de la Belgique en général, et pour celle d'une famille chère au pays, en particulier, viennent naturellement à la suite de ceux du comte de Mérode d'Ongnies, dont nous venons de parler, et qui n'en sont pour ainsi dire que la préface. Le comte de Mérode Westerloo est un franc militaire, qui a mis par écrit les souvenirs de sa vie, souvent glorieuse, quelquefois agitée, toujours intéressante. Il commence son récit à l'an 1674 qu'il naquit, le matin du 22 juin, à l'hôtel d'Hooghstraeten, près de la Cour, qu'occupait son père au retour de la guerre de Hollande; et il les termine à la fin de l'année 1723, en parlant des morts du Régent de France, du grand duc de Toscane et de l'électeur de Cologne. Ce fut alors que le comte interrompit ses mémoires; il fut atteint d'une attaque d'apoplexie au chateau de Mérode le 12 septembre 1732, étant dans sa bibliothèque. Le comte de Mérode, éditeur des souvenirs de son bisayeul, a eu le soin, outre quelques notes explicatives, d'y ajouter des lettres prises dans la volumineuse correspondance du feld-maréchal afin de combler la lacune qui existe entre l'année 1723 où les mémoires furent arrêtés et celle de 1732 que le maréchal mourut. Ces lettres jettent un jour particulier sur le gouvernement du marquis de Prié dans les Pays-Bas, pendant l'absence du Prince Eugène. Enfin l'ouvrage est terminë par une excellente table des matières, complément dont nous faisons un cas tout particulier. Après avoir parlé du fond de cet ouvrage, il ne serait pas juste de terminer sans dire un mot de sa forme et sans adresser de justes éloges à M. Adolphe Wahlen pour les soins qu'il a donnés à son exécution. Ce typographe nous parait appelé à soutenir avec gloire la vieille réputation des presses de la Belgique.

A. D.

administratif

84. ANNUAIRE HISTORIQUE, STATISTIQUE, el commercial de l'arrondissement de Cambrai pour 1841, par M. Eugène Bouly. Cambrai, 1841, in-12.

Chaque jour la province s'affranchit de la presse parisienne; nous sommes heureux de le constater. Nous rattachant aux localités, et voulant rendre justice à nos voisins, nous dirons un mot de l'Annuaire de Cambrai (1841), remarquable par les documens historiques qu'il renferme dùs à la plume facile de M. Eugène Bouly, et par d'intéressantes notes historiques sur les communes du même arrondissement par M. Bruyelle, jeune homme déjà connu par des travaux géologiques et par des talens qui l'ont mis en renom.

Le précis commencé de l'histoire de Cambrai et du Cambrésis, d'après les historiens qui ont écrit sur cette contrée, deviendra intéressant. M. Bouly, élaguant les faits mystiques et controuvés, qui abondent dans Carpentier et Dupont, a rendu populaire l'histoire de son pays par un style simple et sans emphase.

M. Bouly fait espérer que son travail sera terminé dans trois ans, et comme il offre un grand intérêt, chacun s'empressera d'acquérir l'Annuaire de 1841, où commence cette histoire, afin de l'avoir complète lorsqu'elle sera terminée.

(J. du Pas-de-Calais.)

85. GAYANT, Poème humoristique, par Albonnus, membre d'aucune Academie. 2° édition revue et augmentée d'une Post-Face. Douai, chez Ad. Obez, 1841. in-8°. Prix : 1 fr.

Il reste toujours quelque chose de nos Kermesses Flamandes: La fête de Douai de cette année a produit un poème, mais un poème qui se sent un peu de son origine, un poème burlesque. Certes, on ne trouvera pas dans cette joyeuse publication l'érudition qu'on rencontre dans la dissertation sur Gayant de M. le conseiller Quenson, mais cette bluette n'est dépourvue ni d'esprit, ni de gaité, et dans elle se révèle cette grosse verve que les anglais appellent humour: c'est sans doute ce qui lui a valu cette épithète d'humoristique de nouvelle invention. Cet opuscule plus heureux que les gros livres, a eu deux éditions en moins d'un mois; c'est là un succès qui doit flatter l'auteur et l'encourager à composer des œuvres plus importantes et plus sérieuses

A. D.

NOUVELLES

ET DÉCOUVERTES HISTORIQUES.

Nous avons sous les yeux le catalogue des livres et manuscrits de feu M. Hoverlant de Beauwelaere, ancien membre du conseil des Cinq Cents, dont la vente a lieu à Tournai, depuis le 16 août 1841 et doit durer dix jours. Ce catalogue se compose de 1562 articles parmi lesquels on en compte un grand nombre sur l'histoire des hommes et des choses de nos provinces. Toutefois nous devons dire, pour rester dans la vérité, que cette bibliothèque a fait plus de bruit qu'elle ne le méritait. Son possesseur, l'un des hommes les plus excentriques qu'on connaisse, s'imaginait que sa collection était d'une valeur énorme; aussi, la légua-t-il d'abord au roi de Rome, puis au duc de Bordeaux, puis au Roi Léopold, et peut-être à d'autres têtes couronnées, à la charge par le légataire, de donner comme indemnité, à ses héritiers directs, quelque cent mille francs. Personne n'accepta le legs.

Nous remarquons, parmi une cinquantaine de manuscrits inscrits au catalogue, des pièces curieuses pour la ville de Tournai; il serait à désirer que cette réunion de documens locaux allât enrichir la bibliothèque publique de cette ville. Nous remarquons surtout le livre des Sermens des prevôts élus de Tournay, manuscrit de l'an 1362 sur peau vélin, écrit en vieux français, qui mérite l'attention des curieux. Le dernier article de la vente est l'Histoire de la ville de Condé, par le maréchal duc de Croy, dont on connaît un exemplaire à la Bibliothèque de Valenciennes, et un autre à celle du château de l'Ermitage. Il serait sans doute utile que la ville de Condé acquît celui qui va être exposé en vente, si elle n'en possède pas une copie dans ses archives municipales.

L'association lilloise pour l'encouragement des lettres et des arts dans le département du Nord propose des médail

les aux auteurs de compositions littéraires inédites, en vers ou en prose, dont le sujet ne sera point en opposition avec les principes proclamés par l'association; et aux auteurs de travaux historiques inédits, et surtout de ceux qui concernent les provinces du Nord de la France. Les pièces devront être renvoyées franco, avant le premier septembre prochain, au secrétaire général de l'association.

Une médaille de 500 francs devait être décernée, à l'auteur du meilleur mémoire sur cette question : Que doit-on entendre par originalité dans l'art? Quel est le but vers lequel l'art doit tendre pour obtenir le caractère d'originalité? Cette question n'ayant pas été résolue est remise au concours; les pièces devront être remises avant le 1er septembre 1841.

Des médailles seront décernées aux auteurs de compositions musicales non encore publiquement exécutées.

Il vient d'être trouvé au milieu des démolitions de l'ancienne église de Câtillon une monnaie d'argent de Gérard de Dinville, dit Gérard II, évêque de Cambrai, de 1371 à 1378.

Elle a 12 lignes de diamètre et pèse 48 grains. Elle est d'une belle conservation, et présente d'un côté un écusson incliné aux trois lions. Cet écu est surmonté d'une cotte d'armes, elle-même surmontée d'une couronne de comte. Autour on lit:

† Gerardvs: Dei grat: Episc: Comes: Camera:

On voit de l'autre côté une croix fleurie, autour de laquelle on lit:

+ Moneta Cameraco :

Ces deux mots sont entourés d'un grénetis lui même entouré des mots :

† Benedict qui : venit in nomine Domini : Cette monnaie avec le nom de Gérard n'est pas connue de Duby ni de Tribou, qui la décrivent sous le nom de Robert de Genève à qui Gérard II a succedé. Ces deux auteurs parlent d'une autre monnaie d'argent de Gérard II, où sont écrits les mots : Turonvs: civis :

Ainsi nous connaissons maintenant deux gros tournois de Gérard II.

- M. Ernst, ancien membre de la chambre des représentans et ministre de la justice de 1834 à 1839, qui, renonçant à la vie politique à cette dernière époque, avait accepté la place de professeur de droit à l'Université de Louvain, est

morttle 10 juillet 1841 à Beaupart, à un âge encore peu avancé. Il n'avait pas plus de 45 ans.

M. Ernst avait cruellement souffert tout l'hiver dernier d'une inflammation des intestins. On lui avait conseillé d'aller prendre les eaux à Beaupart sur les bords du Rhin, et c'est là qu'il est mort.

La mort de M. Ernst est une perte pour l'enseignement. Il était sans contredit l'un des professeurs de droit les plus distingués de la Belgique.

- Un savant d'Allemagne, M. Bethmann, membre de la Société historique germanique et l'un des collaborateurs du grand recueil de Pertz, est en ce moment dans notre contrée, où il visite les bibliothèques et les archives publiques et particulières, pour y découvrir des documens sur l'histoire d'Allemagne. M. Bethmann s'occupe en même tems à rechercher les textes les plus anciens de l'histoire de Grégoire de Tours, dont il prépare une édition curieuse. Il a collationné le manuscrit de ce père de l'histoire de France qui existe à Cambrai, et il collationne en ce moment à la Bibliothèque de Valenciennes, la petite légende de Sainte-Eulalie, découverte par son compatriote M. Hoffmann, en 1837, et regardée jusqu'ici comme la plus ancienne pièce connue en vers romans (IX° siècle).

-La seconde réunion numismatique, annoncée par divers journaux, a eu lieu le 8 août 1841, au collège de Tirle

mont.

Il a été décidé que la société numismatique belge, définitivement constituée, publiera, à partir de 1842, un recueil trimestriel portant le titre de Revue de Numismatique Belge.

Ce recueil est destiné à faire connaître les richesses numismatiques du pays, les collections qu'il renferme, les pièces nouvelles que le zèle des amateurs découvre chaque jour et qui n'ont point été décrites ou ne l'ont été qu'imparfaitement. On s'y occupera de l'ancienne administration monétaire des provinces belges des diplômes, chartes, o donnances et autres documents relatifs à la fabrication de la monnaie. L'archéologie sigillaire y figurera d'une manière honotable et suivant son importance; enfin, l'on y traitera toutes les questions qui, dans les nombreuses divisions de la science ou de l'art, se rattachent directement à l'étude des monuments numismatiques.

M. Lelewela été nommé président d'honneur de la Société numismatique belge.

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