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rédigé par MM. De Meunynck et Devaux, employés de la Préfecture, 14 année, Lille, Danel, 1842, in-8°, fig.

Nous arrivons tard pour parler de l'Annuaire statistique du département du Nord, que MM. De Meunynck et Devaux publient depuis 14 ans avec tant de succès. Ces annuaires ne sont pas des nomenclatures sèches de fonctionnaires et d'employés, ce sont de véritables annales de la contrée, où l'on trouve des documens utiles, des données historiques intéressantes, des nécrologies exactes et des renseignemens variés. Celui que nous avons sous les yeux, fort volume de 450 pages in-8°, est orné de deux lithographies et renferme une analyse des travaux du Conseil-général et du budget du département qui ne compte pas moins de 110 pages; une notice sur l'ancienne porte St.-Pierre de Lille, par M. de Contencin, secrétaire-général du département ; une lettre sur la cathédrale actuelle de Cambrai, par MM. F. Delcroix et De Baralle, architecte ; et un article de M. Le Glay, sur l'Arsin et l'abattis de maison dans le nord de la France. Tous ces documens sont précieux pour le pays. L'annuaire nous apprend que d'après le dernier recensement officiel, notre beau département comprend 1,083,298 habitans; que l'augmentation de la population depuis dix ans a été de près de 100,000 âmes, parmi lesquelles l'arrondissement de Valenciennes compte un surcroît de 20,000 habitans. Cette partie du département compte aujourd'hui 143,000 âmes. En raison de cette immense population, qui forme la trentième partie de celle de tout le royaume, on s'étonnera peu que le département du Nord possède sept villes renfermant plus de 20,000 âmes, et cinquante-six communes ayant une population supérieure à 3,000 habitans, et dont, par conséquent, les maires sont à la nomination du Roi.

Que serait-ce de ces augmentations successives du chiffre de notre population, si les soins donnés aux enfans lorsqu'ils arrivent aux portes de la vie étaient plus suivis et plus efficaces? Mais nous lisons dans les tables de la mortalité qu'on est bien loin d'obtenir de bons résultats à cet égard environ 1,500 enfans, par chaque année, ne sont compris ni dans les naissances ni dans les décès parce qu'ils sont morts-nés ou décédés avant la déclaration de leur naissance; dans certains arrondissemens, le tiers des enfans périt avant qu'ils aient atteint l'âge d'un an. Ces chiffres accusent bien des négligences et peu de progrès dans l'art des accouchements tels qu'ils sont pratiqués dans nos campagnes. Nous puisons encore dans les tableaux de l'annuaire des renseignemens déplorables sur la progression effrayante de la manie du suicide dans le département du Nord, où il existe tant de motifs pour mettre les populations à l'abri de cette monomanie misérable : en

1840, les suicides connus ont été de 101; ils se sont élevés au nombre de 130 en 1841; dans la même annéé on a compté dans le département 216 incendies. Ces derniers détails sont peu satisfaisants sans doute, mais heureusement ils sont compensés par d'autres plus consolans; ainsi, dans la dernière année, 37 médailles ont été décernées dans le département pour des actes de courage et de dévoûment, et des sommes d'argent ont été délivrées à 82 individus qui se sont signalés par de belles actions. Dans le même espace de tems, 173,000 francs ont été donnés et légués aux hospices et bureaux de bienfaisance: voilà du moins des compensations.

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A. D.

105. MÉMOIRES DE La société d'émULATION DE CAMBRAI. Tome 16. Séance publique du 17 août 1837. Sous la présidence de M. le docteur de Beaumont. Cambrai, J. Chanson. 1840. in-8°, 128 pp. fig.

D

Ce volume est peu en rapport avec ses devanciers pour l'importance et la quantité des matières dont il traite. M. le Président nous en donne l'obligeant motif à la fin de son discours d'ouverture : « Si nos concours, dit-il, ont été moins brillans que par le passé, nous devons l'attribuer aux commotions politiques qui » ont si vivement agité les esprits, et les ont précipités dans l'arê»> ne où se débattent les intérêts des partis qui nous divisent. >> Triste et réelle cause de l'abandon des études littéraires qui faisaient autrefois les délices de la jeunesse intelligente et avancée ! Le mince volume que nous annonçons n'est que le successeur étiolé des recueils nourris et corpulens que la Société d'émulation de Cambrai produisit jadis. N'étaient une Promenade dans le Cambrésis de M. Delcroix, notre fidèle collaborateur, que les lecteurs des Archives ont déjà pu lire dans notre recueil, et quelques lignes heureuses du vénérable M. Miel, la brochure de 1837 ne contiendrait rien que des listes officielles de membres honoraires, résidans ou correspondans, parmi lesquels on est heureux de voir citer encore, au nombre des vivans, d'estimables écrivans que leurs amis et leurs parens pleurent depuis de longues années. L'Académie de Cambrai devait, à ce titre, adopter la devise de celle de Paris à l'Immortalité !

A. D.

106. MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ D'ÉMULATION DE CAMBRAI. Tome 17. Séance publique du 17 août 1839. Cambrai. J. Chanson, 1841. 2 vol. in-8° fig.

Les années se suivent et ne se ressemblent pas si nous avons à déplorer la nullité du volume 16 des Mémoires de l'Académie de Cambrai, nous avons à complimenter ce corps savant sur la pu

blication de son 17° volume. La seconde partie surtout, qui contient un travail spécial de M Alc. Wilbert, sur l'Histoire, l'état de conservation et le caractère des anciens monumens de l'arrondissement de Cambrai, est digne de fixer l'attention et la sollicitude des archéologues. Sans nous attacher à quelques points de détails qui pourraient être controversés, nous pouvons dire qu'en somme cet ouvrage sera consulté avec avantage par tous ceux qui s'occuperont de l'histoire locale et qui voudront visiter et analyser les antiquités du Cambrésis. Il serait à désirer que dans tous les arrondissemens de France, les savans se livrassent aux mèmes recherches que M. Alc. Wilbert: la réunion de toutes ces œuvres consciencieuses serait le meilleur fonds qu'on puisse trouver pour une histoire générale monumentaire du royaume.

Comme donnée historique, nous avons encore remarqué dans ce 17° volume un extrait des actes capitulaires de l'église métropolitaine de Cambrai, donné par M. J.-B. Thibault, bibliothécaire, sous le titre de Une élection à Cambrai, sous la domination Espagnole, en 1398, et qui a rapport à l'élection de F. Buisseret, depuis évêque de Namur et archevêque de Cambrai, mort à Valenciennes, le 2 mai 1615. Le même M. Thibault a aussi enrichi ce volume d'un petit traité ingénieux de sténographie de la parole et de quelques reflexions sur la pensée et le sentiment. Le reste des matières se compose de quelques pièces de vers, de fragmens sur l'agriculture et du compte-rendu officiel des travaux de la société, par M. Lequenne-Cousin, secrétaireadjoint, sur lequel repose ordinairement le poids de ce labeur

annuel.

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A. D.

107. MÉMOIRES ET PUBLICATIONS de la société des sciences, des arts et des lettres du Hainaut. Tomes 1, 2 et 1re livraison du t. 3. Mons, Hoyois. 1840-41-42, gr. in-8°.

Comme l'a dit un de ses membres, la société du Hainaut est devenue véritablement une société des sciences, des arts et des lettres; malgré les pertes sensibles qu'elle a faites, malgré la mort à jamais regrettable du savant Delmotte, du judicieux Delecourt, enlevés tous deux à l'âge où l'on promet encore plus de moissons futures qu'on ne compte de récoltes passées; la société renferme heureusement encore des hommes d'étude et de capacité qui dirigent ses travaux dans la bonne voie, et attirent à la compa gnie les suffrages des vrais amis de la science et des lettres. On cite parmi les travailleurs estimables qui enrichissent la publication de la société du Hainaut, les membres suivans: M. Defuisseaux, son honorable président, dont les discours d'ouverture sont si remarquables et si pleins de sens et de haute raison; M. Adolphe

Mathieu, à la fois historien et poète, à qui Delattre et Buisseret, deux grands noms qui honorent la ville de Mons, doivent une nouvelle illustration; M. Lacroix, archiviste, dont les recherches sont si heureuses et si bien dirigées par un tact sûr et une érudition puisée aux bonnes sources; MM. Camille Wyns, auteurs de curieux essais sur la phrénologie, et Adelson Castiau, dont la plume élégante a déjà enrichi les Archives du Nord de rapides esquisses historiques; enfin, MM. Fumière, Bivort, Clesse, Hoyois et plusieurs autres, rivalisent de zèle pour fournir les publications de la société de matières intéressantes, et eu rendre les séances aussi agréables qu'instructives. Il est à désirer que toutes les villes de province imitent en cè point la capitale du Hainaut.

A. D.

108. EXAMEN CRITIQUE des historiens de Jacques Van Artevelde, ou un grand homme réhabilité; avec pièces justificatives, par Aug. Voisin, bibliothécaire et professeur à l'Université de Gand, membre correspondant de l'Académie royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles, du comité historique du ministère de l'Instruction publique à Paris, de l'Académie des Lycées de Rome, etc. Gand, C. AnnootBraeckman, 1841, in-8° de CXX et 132 pp.

M. Aug. Voisin est un des plus laborieux écrivains de la Belgique, et, heureusement pour lui et pour ses lecteurs, la quantité n'en altère pas la qualité. Bibliothécaire et professeur à Gand, il s'est, en bon gantois, occupé d'une de ces grandes figures qui se dessinent dans l'histoire gigantesque de cette vieille commune flamande; il a entrepris de grandir encore le personnage de Jacques Van Artevelde, d'une taille déjà passablement colossale. M. Aug. Voisin a cherché à réhabiliter complètement la mémoire du Ruwart gantois, il s'est appuyé d'auteurs contemporains et autres, et il a essayé de prouver que non-seulement il n'était pas brasseur (ce qui ne devait pas lui nuire dans l'esprit de ses compatriotes), mais encore qu'il était bon gentilhomme, noble de race et d'armes. Le savant bibliothécaire examine les opinions un peu flottantes de Froissart et s'en tient à celle qu'il émit dans sa jeunesse et qu'on trouve consignée dans le ms. de la bibliothèque de Valenciennes, opinion toute favorable à Van Artevelde, que Froissart abandonna plus tard lorsqu'il fréquenta les cours et les têtes couronnées; Gilles li Muisis, abbé de St.Martin, est également invoqué par M. Voisin, qui, en habile avocat, défend sa thèse avec une foule d'argumens tellement sans réplique, que le lecteur se trouve entraîné et convaincu. La cause est belle, l'avocat est disert, mais le jugement ne peut toutefois être rendu définitivement et sans appel avant que la partie adverse,

elle aussi, n'ait fourni son plaidoyer: et quand on pense que cette partie adverse est une tradition de cinq siècles, on se prend à hésiter et à s'abstenir malgré tout le talent et la science que l'on reconnait dans le travail du savant M. Voisin.

109.

A. D.

LETTRE A MM. LES QUESTEURS DE LA CHAMBRE DES REPRÉSENTANS, sur le projet d'une collection de documens concernant les anciennes assemblées nationales de la Belgique; par M. Gachard, archiviste général du royaume, etc. Bruxelles, soc. typ. Ad. Wahlen et C., 1841, in-8°, 185 pp.

La chambre des Représentans belges a résolu de faire rechercher et recueillir les documens relatifs aux anciennes assemblées nationales de la Belgique, et elle a chargé M. Gachard de lui présenter l'indication chronologique des assemblées d'Etats-généraux des quatre derniers siècles, et une liste des documens concernant ces réunions qui peuvent être conservés dans les dépôts de titres du pays et de l'étranger.

Le laborieux archiviste vient donc d'offrir à MM. les Questeurs, la liste détaillée des états-généraux tenus en Belgique, depuis ceux du 25 avril 1465, sous le duc Philippe-le-Bon, jusqu'aux Etats de 1632-34 sous l'infante Isabelle, les derniers réunis avant ceux de 1790, sur lesquels M. Gachard a publié un ouvrage spécial. L'auteur conclut en engageant la chambre à faire imprimer les actes des assemblées nationales de la Belgique ; ce sera, dit-il, une sorte d'introduction nécessaire à la collection des documens des assemblées législatives actuelles. Cette publication comblerait une lacune importante des annales des Pays-Bas : il y a lieu d'espérer qu'elle se fera quelque jour.

A. D.

110.- CHRONIQUE RIMÉE des troubles de Flandre à la fin du XIV siècle, suivie de documens inédits relatifs à ces troubles, publiée d'après un manuscrit de la bibliothèque de M. Ducas, de Lille, par Edward Le Glay. Lille. J. Ducrocq, 1842, in-8°, 153 pp., avec fac-simile. Polychromé par L. Danel.

Cette publication, tirée seulement à 125 exemplaires dont quelques-uns sur papier fort,a le mérite de faire connaître en entier un fragment de poème, composé par un trouvère de la Flandre; ce fragment n'est que le premier cahier d'un volume probablement perdu ou détruit; il comprend 1280 vers, dont nous-mêmes avions déjà publié plus du quart dans notre ouvrage sur les Trouvères de la Flandre et du Tournésis, Paris, Téchener, 1859, in-8°, pages 83-99, article de l'Anonyme de Lille.

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