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divers et saisissants symboles que résume une jeune vie trop tôt fauchée, et docile aux injonctions du destin et de la devise de famille Sequamur, fata vocant.

OEuvre de conception difficile et compliquée, pour laquelle n'a pas été de trop toute la maîtrise de notre bon artiste, à qui une mention honorable vient d'être décernée par le jury de l'Exposition des arts du Livre, pour son envoi à la section d'illustration du bel ensemble gravé par lui pour le livre de Jean l'Hiver, dont nous avons déjà parlé l'an dernier.

Le Martyr de M. A. Guéniot, à la section de sculpture, au milieu de tant d'œuvres souvent de caractère exaspéré ou tapageur, repose par la sobriété de ses lignes, la beauté et l'harmonie du corps stri de blessures, et le sentiment à la fois simple et pieux qu'il exhale : il y a, dans la manière de notre compatriote, une réserve un peu dédaigneuse qui imprime à toute son œuvre le caractère du beau antique, acquis et renforcé par l'étude, à Rome même, des chefsd'œuvre immortels de la statuaire.

Ajoutons que M. A. Guéniot met en ce moment la dernière main à plusieurs bustes et médaillons commémoratifs de M. Boudenoot, vice-président du Sénat, sénateur du Pas-de-Calais, et administrateur de diverses grandes sociétés industrielles de la région du Nord ; ainsi se repose-t-il des nombreux travaux commémoratifs de la guerre qu'il a édifiés un peu partout sur la terre de France.

Enfin, mentionnons, à la section de l'architecture, l'intéressant projet de M. Baraud, des Sables-d'Olonne, pour l'hôpital départemental de La Roche-sur-Yon. Mais à combien se montera. l'addition ? On n'ose le calculer, par ces temps de coefficients fantastiques...

L. DE LA CHANONIE.

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A propos de la note sur l'antique carrelage de l'ancienne église de Maillezais, parue dans le dernier numéro de la Revue, je me permets de signaler que je possède, dans mes collections, un pavé de carrelage, presque semblable à celui figuré page 36.

Il provient du Château de Talmont, où il a été jadis recueilli par le regretté Gaston Bastard (de Jard), mon collaborateur d'autrefois... Le pavé, qui mesure 105 x 110 m/m, est à fond rouge (gueule) et émaillé en jaune (d'or sur champ de gueule).

Dans un carré disposé en losange et dont les angles aboutissent au milieu de chacun des bords, on voit aussi « 4 châteaux, se joignant par les angles de leur bas et disposés en croix ». Mais l'espace vide du centre, de forme carrée, est occupé ici par un petit cercle jaune, tangent aux bases des châteaux (figure).

Chaque château représente un carré plein (jaune), muni d'une porte centrale, avec un « donjon présentant des créneaux, dont le milieu est plus élevé que les deux autres. >>>

Aux quatre coins du carreau, il y a des figures différentes. 3 arcs de cercles, avec, à l'intérieur, des sortes de fleurs de lys tronquées, toujours en jaune (1), se voient à 3 angles; au niveau du quatrième, il n'y a pas d'arc de cercle, mais un dessin impossible à déchiffrer. J'ignore de quelle fabrique de carreaux vernissés peut provenir,

- On

(1) A rapprocher du « semé de fleurs de lys d'or», qui est « France ancien» (R. B. P., 1923, p. 33). [Armes d'Alphonse de France]. retrouve ce décor développé sur un autre carreau.

cette pièce ; mais il est évident qu'elle est de l'espèce des carreaux de l'église abbatiale de Maillezais (1).

Les autres carreaux que je possède du Château de Talmont présentent des décors très différents.

Je ne désire insister aujourd'hui que sur celui que je viens do décrire, pour le rapprocher de ceux récemment étudiés.

Il est inutile d'ajouter que les pièces d'or espagnoles aux armes des châteaux de Castille se rencontrent assez souvent en Bas-Poitou maritime. Je possède en particulier une double pistole de Philippe II, trouvée dans le gué de la Vie à Apremont, où ces châteaux sont bien nets encore ! Les Espagnols au XVIe siècle ont beaucoup fréquenté notre côte et perdu un peu partout leurs belles monnaies d'or.

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(1) Par suite, elle provient peut-être des fours de la Tabierie de Maillezais.

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Une des personnalités Vendéennes les plus justement entourées de l'estime, du respect et des sympathies de tous, vient de disparaître. M. Maurice Génébrias de Gouttepagnon s'est éteint, doucement, pieusement, le 5 Avril 1923, à l'âge de 87 ans, dans sa paisible et poétique demeure de la Pouzaire, laissant aux siens le plus beau et le plus enviable des héritages, le souvenir et l'exemple d'une vie toute de travail et d'honneur, la vie d'un grand homme de bien et d'un admirable chrétien.

Issu d'une ancienne et très honorable famille, établie dès le com mencement du XVIe siècle dans la Basse-Marche, M. Maurice de Gouttepagnon était né le 11 Janvier 1837 à Bellac. Il était le second fils de dix enfants que son père avait eus de son mariage avec Mademoiselle Antonine Parent de Curzon. Par sa mère, il était l'arrière petit-neveu de Monseigneur Brumauld de Beauregard, évêque d'Orléans, qui comme son frère André, chanoine théologal et grand vicaire de Luçon, guillotiné en 1794, fut tragiquement mêlé à l'histoire de la Vendée pendant la tourmente révolutionnaire.

Son frère aîné était le capitaine de zouaves pontificaux, bien connu de tous les défenseurs de la Papauté, engagé dès 1860 pour la défense de cette sainte cause, et dont la carrière militaire se termina aux Volontaires de l'Ouest, où il commandait, en 1870, le a bataillon.

Deux de ses frères cadets entrèrent dans la Compagnie de Jésus et deux de ses sœurs sont religieuses, l'une dans la Congrégation des Dames du Sacré-Cœur et l'autre dans celle de Marie-Réparatrice.

Elevé lui-même dans des sentiments profondément religieux, sa vie, comme celle de tous les siens, fut un long et généreux acte de foi et son édifiante mort la couronna dignement.

Après de brillantes études à l'Ecole d'agriculture de Grand-Jouan, d'où il sortit en 1860 avec le titre de lauréat et les honneurs d'une médaille d'or, M. de Gouttepagnon fut choisi par le Comte Benoist d'Azy, pour prendre la direction de l'important domaine que ce dernier possédait à Grille, dans le Cher.

C'est alors en 1865 qu'il épousa Mademoiselle Querqui de la Pouzaire, qui habitait avec sa sœur et ses frères la propriété du Chatenay, près Saint-Denis-la-Chevasse. Il eut de ce mariage trois enfants l'un Maurice, mort au Maroc en 1915, un autre Robert, qui continue à la tête du Syndicat des Agriculteurs de la Vendée les belles et très laborieuses traditions de son père, et une fille, mariée au baron Bertrand de Raigniac, le très distingué et très apprécié collaborateur de son beau-frère.

En Novembre 1872, M. de Gouttepagnon quitta le Cher, où il avait fait preuve de la plus rare compétence dans l'exploitation du domaine qui lui avait été confié, et il vint s'installer à la Pouzaire, qui depuis le xve siècle appartenait aux Querqui et que l'un d'eux, Jean-Alexandre, écuyer-seigneur de Challais, avait fait reconstruire

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