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Un ciel lourd, sale et gris où courent des nuages
Dont les vents d'Océan, tels de graves moutons,
Poussent le troupeau roux vers les lointains pacages
Des pays solognots ou des déserts bretons...

Blanches sur sa tristesse, en bandes, des mouettes
Filent comme des traits, cabriolent en rond,
Tracent de longs zigzags, font mille pirouettes,
Se laissent choir d'en haut et remontent d'un bond.

Reflétant le ciel terne et sa mélancolie,
L'immense nappe d'eau que la Noël étend

Au Marais vendéen se confond et se lie

Sur la ligne des pins, à l'horizon flottant.

Les arbres en bouquets, fantômes sans vêture,
Inclinent sous les vents leurs bras longs et tordus
Vers le chaume des toits des massives masures
Que bercent les échos des refrains entendus

Quand l'été déroulait ses larges tapis d'herbe
Foulés par les sabots des gars de l'alentour
La ningle sur l'épaule, à la main une gerbe
Hommage de leur cœur, gage de leur amour.

Dès que tombe le soir et-tar.dis que se lève
Au-dessus du clocher lointain le blond croissant,
Vers les seuils éclairés, Milcendeau voit en rêve
Les yoles du Marais en files se glissant...

Les Cinq Moines et le Trou du Diable

(SION - Vendée)

Au bas de la corniche où la route musarde,

Qui vers les crêtes court, paresse dans les creux,
Lacet gris, rose ou blanc roulant près des flots bleus,
Les Cinq Moines assis, en paix, montent la garde.

Au-dessus de la mer dressant leur masse brune,
Celui-ci bedonnant, celui-là mince et droit,
Cet autre sur son cœur semblant croiser les doigts,
Ils ne s'occupent pas du jour ni de la lune.

Leurs pieds toujours battus ou frôlés par la vague,
En ligne, près du bord, ils rêvent, absorbés

Par des songes lointains mais sous leurs fronts bombés
Leur esprit suit le flot qui chante ou qui divague.

L'ouragan peut bondir et hurler la tempête;
La mer peut leur montrer en un geste fripon
La dentelle neigeuse ornant son frais jupon,
Les Cinq Moines assis ne perdent pas la tête.

Ils sont les durs geoliers du Diable qui, tout proche,
Depuis mille et mille ans, les membres entravés,

A genoux sur le sable et les deux yeux crevés
Est prisonnier de Dieu dans le trou d'une roche.

Quand la mer en fureur sur la côte s'élance
Satan, dans son cachot, pousse des hurlements;
Les flots vont l'accabler et sortent écumants,

Marqués par le Malin de sa phosphorescence.

Leur ennemi rageur de jurons les bombarde.
Des flots tumultueux ajoutant au fracas ;
Assourdis par le bruit, frappés à tour de bras,

Les Cinq Moines assis montent toujours leur garde...

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Lecteur ami qui parcours à ton loisir les feuillets de cette Revue, arrête ton regard un instant sur la gracieuse figure

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