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à bandes transversales de métal qui font transition entre les «solerets à bec de cane » en faveur à la fin du xv° siècle ct ceux dits «< pieds d'ours », qui se généralisèrent dans le second quart du xvro. Près de lui repose son casque, qui est un armet à collerette articulée dont le mézail est usé par les pieds des passants. Son épée, à quillons droits, forme la croix; c'est la grande épée plate des chevaliers de Marignan et de Pavie, et sa vue évoque le souvenir de celle que portait le chevalier Bayard, quand il fut mortellement frappé, qu'il fit planter en terre devant lui en guise de croix pour aider à sa dernière prière...

Usée aussi, comme la visière du casque, la plus grande partie du texte de l'épitaphe qui bordait la plate tombe de Jehan de Grimouart. Fort heureusement M. H. BeauchetFilleau, nous en a conservé l'ensemble dans une fort intéressante étude (1).

On y lisait:

CY GIST FEV NOBLE HOME IEHAN DE GRIMOVART EN SON VIVANT ESCVYER ET GRAND MAISTRE DHOSTEL DE MADAME........ (qui décéda) ..........(le) .................D AOVST L AN MIL D CENS TRANTE DEV (Prions Dieu) QV II EN AIT L AME.

......

Pour și modeste que soit, auprès des somptueux monuments funéraires des Gouffier, la pierre tombale de Jehan de Grimouart, elle n'en demeure pas moins l'un des meilleurs et des plus intéressants documents que nous avons en Poitou, sur le costume militaire, et aussi sur l'art funéraire moyen, au début du xvI° siècle. Elle mérite donc bien les honneurs de la Revue du Bas-Poitou, puisque, aussi, ceux qui depuis la mort de Jehan de Grimouart ont perpétué son nom, et qui firent honneur à notre province, furent pour la plupart comme ceux qui l'avaient précédé, des bas-poitevins de possession et d'habitat.

L. CHARBONNEAU-LASSAY.

(1) Beauchet-Filleau, Les Epitaphes d'Oiron, in Revue de l'Aunis, de la Saintonge et du Poitou, ann, 1889. Tiré à part, p. 24.

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U lendemain de cette inoubliable fête de la Chabotterie, où nous avions, mon cher et si regretté ami Alain de Goué et moi, célébré avec toute la Vendée fidèle, la glorieuse mémoire du Grand Charette, la pensée nous était venue de porter également, un jour prochain, nos hommages à cet autre chef, non moins illustre de l'Armée Catholique et Royale au Généralissime d'Elbée, tombé sous les balles républicaines, au pied du château de Noirmoutier, et dont le sang toujours généreux, a été si abondamment versé, hier encore, sur tous les champs de batailles de la Grande Guerre.

Ce projet se réalisera-t-il un jour? Je le souhaite de tout

mon cœur. Mais nous vivons, malgré notre victoire, des heures si tourmentées et si imprécises, qu'il serait peut-être téméraire de l'affirmer déjà. En tous cas je veux dès aujourd'hui, à l'aide des précieuses notes communiquées par M. l'abbé Jaud, ancien curé de Noirmoutier, et par mon bien cher et si regretté ami le lieutenant-colonel marquis d'Elbée, saluer de la plume la mémoire de deux des plus illustres victimes de la Révolution à Noirmoutier, Madame d'Elbée, l'admirable épouse du généralissime et Mme Mourain de l'Herbaudière, auxquelles la postérité doit un particulier tribut de vénération pour l'héroïsme dont elles ont fait preuve dans leur martyre.

M. Charles Mourain de l'Herbaudière, secrétaire du Roi, de la Maison et de la Couronne de France, né à Sallertaine le 28 août 1734, après avoir été sénéchal de l'île de Bouin, délégué de l'intendance de Poitiers et maire de Noirmoutier, avait été arrêté à Sallertaine pour avoir pris part au premier soulèvement, en mars 1793. Jugé par la commission militaire des Sables, le 3 mai 1793, il fut exécuté à l'âge de 59 ans, le 11 mai, d'après Chassin (Vendée Patriote, t. 1, p. 151), le 13, d'après M. Charles Mourain de Sourdeval.

Mme Mourain, née Elisabeth-Victoire Jacobsen, son épouse, condamnée elle-même par le Comtié révolutionnaire de Noirmoutier, en Janvier 1794, pour avoir écrit une lettre à Charette, fut fusillée avec Mme d'Elbée. Son corps fut enfoui sans honneur, avec celui de Mme d'Elbée, au lieu dit le Cheminet, à l'extrémité-est du jardin de l'école actuelle de Saint-Filbert, et qui dépendait alors de la propriété dite la Petite Vigne.

Lorsque l'apaisement se fut fait dans les esprits, M. Bousseau, curé de Noirmoutier, revenu d'un glorieux exil, fit, sur demande, l'exhumation des corps des deux vénérables

victimes, et leur donna en terre sainte la sépulture reli gieuse. Ce fut un événement dans l'île, à cause des souvenirs qui se rattachaient aux deux nobles familles.

Le curé de Noirmoutier écrivait, le 24 février 1808 la lettre qui suit:

A M. le Maire de la Ville et isle de Noirmoutier:

Le curé de Noirmoutier soussigné, au nom de Monsieur Mourain, demeurant à Fontordine, commune de Saint-Gervais, et de dame Odette Mourain, épouse de M. Badreau, sa sœur, demeurant au Planty, près de Nantes, d'eux autorisé par lettres missives, la première en date du dix-huit janvier dernier, et la seconde du neuf février courant; toutes les deux enregistrées au bureau de cette ville par M. Challot, qui a reçu les droits;

A l'honneur de vous exposer au dit nom, que le huit janvier milsept-cent-quatre-vingt-quatorze, la dame Elizabeth-Victoire Jacobsen, épouse de Monsieur Mourain, leur mère, eut le malheur de perdre la vie dans cette ville; qu'alors, par le malheur des tems et la fatalité des circonstances, eux étant en bas-âge, et leur famille étant dispersée, ils ne purent procurer à leur respectable mère, la sépulture ordinaire des chrétiens; que son corps fut alors inhumé séparément de tout autre, dans le lieu vulgairement appelé la Petite Vigne, près les murs du jardin du sieur Coumailleau, ainsi qu'il est de notoriété publique, et attesté par les nommés Jean Raimond et Pierre le Doux, habitants de cette ville et témoins oculaires de la déposition de son corps dans ce lieu; que cependant pénétrés de reconnaissance et de respect pour la mémoire de leur respectable mère, ils désirent faire retirer ses cendres et ses ossements du lieu prophane où les circonstances déplorables forcèrent alors de déposer son corps, et de donner au public une preuve de leur souvenir, de leur amour et de leur piété filiale envers une mère qui leur a toujours été si chère et si respectable, ils désirent faire transporter ses précieux restes du lieu prophane où ils ont été déposés, avec les cérémonies religieuses convenables à son nom, son rang, ses vertus personnelles et dignes de sa famille, au cimetière de cette commune, lieu destiné à la sépulture des fidèles catholiques qui, comme elle sont morts dans la profession de cette religion sainte.

Mais comme de sa propre autorité, il ne peut faire cette exhumation, et que, pour ce, il doit être autorisé par la loi, dont vous êtes l'organe, il est obligé de recourir à vous et de requérir, vu qu'il n'en

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