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du mouvement et de l'énergie des attitudes, qui fait de ce groupe l'un des plus remarqués des visiteurs.

En Vendée, en Bretagne, dans le Nord ou le Centre, à Paris, les monuments signés de notre compatriote sont nombreux: sa réputation a traversé le « fossé », comme disent les Américains, et en ce moment même il exécute pour le Canada une grande œuvre, «< Missionnaires et pionniers », destinée à glorifier le souvenir des équipes chrétiennes qui déboisèrent les premières forêts vierges pour créer cet immense empire, aujourd'hui une des plus fécondes terres à blé de l'univers.

Et le jury du Salon de 1925 a voulu consacrer une carrière déjà longue, un labeur qui ne s'est jamais lassé, en attribuant à M Arthur Guéniot, pour sa Chasseresse, la médaille d'argent, distinction dont tous ses amis sont heureux de le féliciter.

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« Autre part on vous demande pour vos frères du pain, des vêtements, un asile; ici, à la Société de Sauvetage, c'est la vie même qui est en jeu. » (Lettre pastorale du Cardinal de Bonnechose, Archevêque de Rouen 1865).

1 au lendemain des désastres qui, cette année, se sont abattus sur nos côtes, on avait dit aux sauveteurs dont les canots venaient de se livrer à la mer en furie pour secourir naufragés ou navires en perdition: qui a créé votre œuvre admirable? Bien peu auraient pu répondre, pas un peut-être.

Ce que les rudes gars de la mer ignorent, à plus forte

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raison, l'ignore le public en général. A la rigueur, on sait que la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés date d'il y a une soixantaine d'années, mais personne ou presque personne ne connaît aujourd'hui le nom de celui qui l'a fondée, dans quelles circonstances elle naquit, et à la suite de quelles difficultés.

Et quand, l'été, les touristes voient dans un de nos ports l'abri du canot de sauvetage, quand on leur raconte qu'au milieu de la tempête qui fait rage, les marins du petit canot, scrutant l'horizon, bondissent à la moindre alerte, sans souci du danger ou de la mort, ils se demandent qui a pris l'initiative de cette magnifique institution, vers qui doit monter la reconnaissance des populations maritimes.

Oui, qui a créé l'œuvre de sauvetage des naufragés? Car il faut l'apprendre ou le rappeler à une génération oublieuse. Qui? Ecoutez le Comte Nadaud de Buffon, président des Sauveteurs bretons, proclamant, en 1880, sur la tombe de Gudin la reconnaissance dûe par les marins au peintre illustre de la Vague, de la Détresse, du Naufrage, de l'Incendie du Kent:

« Vous avez entendu la voix de la religion; on vous a montré devant cette tombe l'art en deuil. Aux côtés de l'art, voici également en deuil la Charité.

<< Sa principale fondation, c'est celle de la Société centrale de Sauvetage des naufragés.

« L'histoire de cette fondation est touchante, Gudin revenait d'Angleterre avec un frère aîné qu'il adorait. En vue des côtes de France, le paquebot fut assailli par une tempête, et dans la tourmente, le frère de Gudin fut emporté. Gudin se jette à son secours, mais son courage, son dévouement et ses efforts sont inutiles; on le ramena seul sur le pont, épuisé et mourant.

<< Chez une âme comme la sienne, la douleur est féconde, Gudin songea alors aux services que rendraient sur nos côtes des postès de secours, et à l'exemple du Life-boat anglais, il conçut la pensée de la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés.

« Comme tous ceux qui ont fondé quelque chose, il a eu à combattre. Il lui a fallu lutter contre l'incrédulité, l'indifférence, le

mauvais vouloir, la malveillance, la routine, la jalousie: il ne s'est pas découragé. Un jour, le duc de Persigny s'imagina voir dans l'œuvre de Gudin une pensée politique et y mit opposition.

« Néfaste politique qui, aujourd'hui comme alors, sous la République comme sous l'empire, prétend entraver le bien au nom de la sécurité de l'Etat !

<< Mais le caractère de Gudin était de forte trempe, et cette puissante société qui assure chaque jour le salut d'un si grand nombre de personnes et de navires représente le legs de Gudin à l'humanité. »

Gudin n'était pas seulement poursuivi par le souvenir de la mort de son frère; ses études de l'Océan l'avaient encore initié à tous les drames de la tempête, et comme il avait le cœur généreux, l'âme charitable il avait compris qu'une grande nation maritime doit chercher à atténuer les catastrophes de la mer; car l'œuvre de sauvetage a un double caractère: c'est une œuvre d'assistance, mais c'est aussi le complément d'un grand service public. En effet, la France baignée par trois mers, avec un développement de côtes de plus de 2.400 kilomètres, avec une population de vingt-quatre départements qui vit des choses de la mer, avec ses 170.000 inscrits, ses 400 ports de commerce, son trafic par les voies maritimes d'environ vingt millions de tonnes, un mouvement de navigation représentée par 300.000 navires et 1.500.000 marins, la France est une puissance maritime, et la société de sauvetage assure aux intérêts maritimes sécurité et protection.

Le 21 Juin 1853, Gudin adressait à un certain nombre de ses amis et à diverses personnalités éminentes un appel ainsi conçu:

M

« Paris, le 21 juin 1853.

« Un document officiel publié récemment dans le Moniteur a fait connaître que le nombre des naufragés s'est élevé au chiffre énorme de 742 dans la seule année de 1852. Par ce fait douloureux pour l'humanité, on peut juger du nombre considérable de marins qui périssent chaque année sur l'immense étendue des rivages de la

mer. Ils périssent ainsi souvent même à l'entrée des ports, sous les yeux des populations impuissantes à les secourir.

<< En Angleterre, une Société de Sauvetage placée sous le patronage de S. M. la Reine, présidée activement par le duc de Northumberland et réunissant les plus grands noms du pays s'occupe sans relache de répandre le plus possible sur les côtes tous les appareils de sauvetage, au moyen de souscriptions volontaires.

« A côté de cet état de choses si honorable pour la nation anglaise, que voyons nous sur le littoral de la France? Il est triste de l'avouer, mais presque tout y est à faire.

« Convaincu des services qu'une Société de Sauvetage rendrait à nos marins, et ayant eu à déplorer par une expérience personnelle bien douloureuse le manque de moyens d'établir, en cas de naufrage, une communication avec la terre, j'ai résolu de faire un appel à mes amis et aux personnes sympathiques au sort des marins. Je propose donc de former une souscription volontaire dont le produit sera employé à répartir des appareils de sauvetage sur les points les plus dangereux des côtes.

« J'espère, Monsieur, que vous partagerez mes sentiments et que vous voudrez bien soutenir cette entreprise éminement utile ct honorable.

Recevez, Monsieur, l'assurance de ma considération distinguée.

Th. GUDIN,
Peintre de la Marine,
Château de Beaujon, Paris,

Cet appel fut entendu, et après de nombreuses réunions en son hôtel de Beaujon où furent jetées les bases de la société et élaborés les statuts, Gudin demanda à l'amiral Rigault de Genouilly d'accepter la présidence, avec un comité composé de plusieurs amis personnels, le Prince de Beauveau, le prince de Monléart, le marquis de Mézy, le marquis de Béthisy, le duc de Clermont-Tonnerre, le général Renault, le contre-amiral La Roncière le Nourry, Mgr Coquereau, aumônier en chef de la flotte, le capitaine de vaisseau de Montaignac, l'abbé Moigno, M. Hyde de Neuville, le comte de Montesquiou, et d'autres hautes personnalités, le duc de Bassano, grand chambellan de l'Empereur, M. Dariste, sénateur, le contre-amiral Moulac, M. Ja mes de Rothschild, etc.

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