il disait: «< Votre trésorier accablé par la maladie n'espère pas voir la fin de ce triste état de choses; mais il a la conviction que nos enfants vivront des jours meilleurs. Dieu est juste, la cause de la France est juste. Donc Dieu est avec nous. Ayons confiance. »>

Espérons comme lui, et gardons de ce bon Français, de ce royaliste dévoué, le plus fidèle souvenir. Il est allé simplement recevoir la récompense promise aux hommes de bonne volonté, et quoiqu'il n'ait voulu à ses obsèques ni assistance, ni discours, je veux déposer sur sa tombe l'hommage ému d'un ami et d'un vieux compagnon de luttes.

Edmond BÉRAUD,

Ancien rédacteur de La Gazette de France.

M. Georges Clemenceau dans sa Retraite de Vendée. C'est à Saint-Vincent-sur-Jard, on le sait, que M. Clemenceau vient de temps à autre se reposer de la vie de labeur qu'il continue, bien que largement octogénaire, à mener à Paris.

Il occupe à un kilomètre du bourg, un chalet en bordure de la mer. Il vient assez fréquemment au village où, avec les habitants, il s'entretient volontiers de pêche, de chasse, de culture, mais de politique.. jamais. C'est lui qui présidait la dernière distribution des prix !

Bien qu'incroyant, il entretient de bons rapports avec le curé. Il est au mieux avec son maire.

M. Clemenceau a adopté les mœurs du pays. Couché aussitôt après son dîner, il est debout à la première heure; après son petit déjeuner, toujours pris d'excellent appétit, il se fait conduire en auto aux Sables où, entre parenthèses, un hôtel porte son nom. L'ex-président fait lui-même son marché.

De retour chez lui, il travaille une partie de la journée. Depuis peu, une dactylo de Pouzauges l'aide à mettre en ordre ses notes sur l'« Etude des Religions ».

M. Clemenceau excursionne souvent en auto et exige des vitesses rapides de Brabant, son fidèle chauffeur qui, lors de l'attentat de Cottin, sauva le Président du conseil grâce à un admirable sang-froid. Brabant habite, à quelques centaines de mètres du bourg, la villa des « Tamaris », pourvue, s'il vous plaît, d'un poste de T. S. F.

Le reste de la domesticité de l'ancien président se compose de Clotilde, forte et courageuse Vendéenne d'une cinquantaine d'années, un fin cordon bleu, paraît-il; d'un valet de chambre, le sympathique Albert, qui accompagna M. Clemenceau en Amérique et aux Indes,

et d'un jardinier, qui passe la majeure partie de ses journées à.. arroser les fleurs du modeste domaine du Père la Victoire.

Non seulement, M. Clemenceau a été statufié de son vivant à Saint-Hermine, mais il a occupé ses loisirs de l'année passée à faire édifier son tombeau, non pas dans son pays natal celui de Mouilleron comme on l'a dit, mais au Colombier de Mouchamps que possédait sa famille, et où son père est déjà enterré.

Une pieuse et émouvante cérémonie. Le dimanche 2 août, une émouvante cérémonie s'est déroulée dans la chapelle du Carmel de Louvain. Sous les yeux attendris de la comtesse Claude d'Elbée en religion Soeur Claire-Marie du Cœur de Jésus le comte Claude d'Elbée, en religion Frère Jean du Cœur de Jésus, a été ordonné prêtre par S. Em. le cardinal Mercier. Son beau-frère, la vicomte de Sèze, frère de la généreuse Carmélite, et religieux de la même Congrégation des Sacrés-Cœurs, a reçu les ordres mineurs. Les familles d'Elbée et de Sèze étaient présentes.

Le lendemain 3 août, le comte d'Elbée célébra sa première messe dans cette même chapelle du Carmel. Et ce ne fut pas sans émotion que le nouveau prêtre donna la sainte communion à celle qui, par un amour tout surnaturel n'avait pas hésité à céder tous ses droits sur lui pour lui permettre de se donner totalement à Dieu.

Le comte Claude d'Elbée, descendant du glorieux général Vendéen, est le fils de notre excellent et regretté collaborateur et ami, le marquis d'Elbée.

Il a vaillamment servi la France pendant la guerre, comme officier d'Etat-Major. Quatre de ses six frères sont tombés au champ d'hon

neur.

Les Artistes Vendéens. L'Agence Centrale des Sables d'Olonne, a offert cet été aux touristes un double régal pour les yeux et pour l'esprit: quatre aquarelles originales du célèbre peintre humoriste animalier, Benjamin Rabier, représentant des fables de La Fontaine et encadrant le portrait de leur auteur, merveilleusement dessiné par notre charmant ami André Astoul.

Comme l'a excellemment dit un de nos confrère Sablais, Benjamin Rabier au milieu de ses animaux à hauteur de cimaise supportait ei soulignait d'un fin sourire les croquis de nos gracieuses sablaises el les portraits d'André Astoul.

Le jeune maître vendéen nous habitue depuis longtemps à la profondeur et à l'éclat de sa vision.

Mais où la vitalité de son talent si personnel s'est révélée encore

plus, c'est bien dans ses ravissants et prestigieux croquis de sablaises et de maraîchins et dans la remarquable étude du grand acteur Alexandre Vargas qu'il avait également exposée aux Sables cette année. Quand un artiste possède à ce point le don d'émouvoir en caressant le papier d'un charbon, il peut regarder l'avenir avec sérénité.

Et notre amitié fidèle ne veut pas être la dernière à s'en réjouir.

« Mon Premier Eté à La Rochelle », tel est le titre de la nouvelle et précieuse œuvre gravée à laquelle travaille le maître aquafortiste Marcel Fleury, avec le beau talent qui lui est coutumier, et dont la première série, composée de dix planches, doit paraître avant la fin de l'année présente.

La collection complète se composera de quatre séries, sous portefeuille cartonné, format 0,30 x 0,40, avec une préface, du prix total de 400 francs, en souscription.

La vue de la Tour de l'Horloge que nous donnons d'autre part est une reproduction clichée d'une des planches de la première série. Chaque série coûtera 150 francs. Chaque épreuve au choix et signée par l'auteur, 30 francs.

S'adresser chez M. Fleury, graveur, 22, avenue Jean Guitton à La Rochelle, ou chez M. Pijollet, libraire-éditeur.

A l'Eglise Saint-Michel de Paris. Le 29 septembre, le cardinal Dubois a solennellement inauguré la nouvelle église SaintMichel à Paris. Rappelons à ce propos, pour la plus grande gloire de la Vendée, que notre éminent ami, l'excellent statuaire Arthur Guéniot a doté la nouvelle basilique de trois de ses meilleures œuvres, statues ou groupes.

Nos jeunes compa

A l'Exposition des Arts décoratifs. triotes les statuaires Joël et Jean Martel sont abondamment représentés à l'Exposition des Arts décoratifs. On s'arrête et on s'attarde beaucoup devant leurs œuvres et on les discute: Elles comprennent les sculptures du socle et de deux pylônes de la Porte de la Concorde; les bas-reliefs du Pavillon des renseignements et du tourisme; ceux de la Pergola de la douce France et du Fumoir de l'Ambassade française; un chapiteau et la maquette du Monument à Claude Debussy au stand de l'Ecole spéciale d'architecture, et des panneaux, statuettes, compositions pour le ciment armé à la Vitrine Fau et Gullard, à la Fontaine du Commissariat général, au Cimetière du village, à la Boutique Imans, au Pavillon Golds'cheider, à la Manufacture de Sèvres et au Jardin.