méniens qu'il a publiés, soit à cause de la profonde connaissance qu'il a de l'idiôme littéral et de la langue vulgaire de sa nation. On possède depuis long-tems des preuves irrécusables de sa capacité sous ces deux rapports. Le docteur Zohrab est bien connu dans le monde savant, par sa belle édition critique de la Bible arménienne. Cette édition, pour laquelle on a consulté un nombre très-considérable d'anciens manuscrits, est purgée de toutes les interpolations et de toutes les erreurs qui déparent les Bibles imprimées à Amsterdam, à Constantinople, à Venise et ailleurs; elle est la seule qui présente dans toute sa pureté la version arménienne, cette version si importante pour le perfectionnement des études bibliques. En l'an 1802, M. Zohrab a fait imprimer à Venise, en un volume in-8°., une Histoire abrégée de l'Ancien et du Nouveau Testament, en arménien vulgaire, qui obtint un tel succès parmi les Arméniens, qu'il s'en fit en l'année suivante une nouvelle édition, tirée à plusieurs milliers d'exemplaires, qui sont tous passés à Constantinople et dans le Levant. Un docte interprète d'Homère, qui semble s'être depuis peu de tems épris de belle passion pour la philosophie ́de Confucius, témoigne un regret sincère de n'avoir pu, malgré tous ses efforts, lire le Tchong-yong dans une version fidèle. Sans doute celle du P. Noël (dans les Sinensis Imperii libri classici sex, Praga, 1711, in-4°.), ne lui aura pas para assez littérale pour l'objet important qu'il se propose. Moins encore aura-t-il voulu se fier à celle de Pluquet (chez de Bure, 1784, 7 vol. in-18), malgré l'avantage qu'elle avait pour lui d'être écrite en français. Mais peut-être eût-il trouvé ce qu'il cherchait dans la traduction interlinéaire du P. Intorcetta, dont l'édition originale, im ly primée à Canton et à Goa, est vraiment très-rare, mais elle a été réimprimée dans le Confucius Sinarum philosophus (Paris, 1687, in-fol.); inséré dans la Collection de Thévenot (Paris 1672), et reproduite dans les Analecta Vindobonensia. Il y avait encore la traduction française du Tchongyong, dans les Mémoires concernant les Chinois, tom. 1, pag. 459. Enfin, si tout cela ne suffisait pas, l'amateur dont nous parlons est de l'Institut, el, par conséquent, il a part à la distribution que l'Académie des Inscriptions fait de la Collection des Notices et Extraits qu'elle publie, et dans le tome X de cette Collection, pag. 297, il eût pu lire l'ouvrage qu'il estime tant, sous quatre formes, texte chinois, traduction tartare, latine et française, avec tous les éclaircissemens nécessaires, par son confrère M. AbelRémusat. C'est dans l'avertissement de cette édition que nous venons de puiser la notice bibliographique des éditions du Tchong-yong, ou de l'invariable milieu. On va quelquefois chercher bien loin ce qu'on a sous la main; vraisemblablement le changement de titre a égaré notre auteur dans ses recherches, comme le sens apparent des noms a trompé un ses collaborateurs, jeune savant bien profondément versé dans la littérature vraiment asiatique, qui, en annonçant l'ouvrage de M. Bernstein sur la Chronique syriaque d'Aboulfarage, nous assure que cet auteur, nommé aussi Gregorius Bar-Hebræus, est un docte Israélite, dont Assemani a fait connaître les travaux, et que ledit Gregorius est auteur d'une Chronique (Revue Encyclopédique, mai 1823, tom, XVIII, pag. 367). M. Bernstein a dû être bien touché des éloges donnés à sa vaste érudition par un pareil connaisseur. Celui qui nomme Bar Habrees un docte hébreu, prendrait sans doute Mathieu Paris pour un savant parisien, et Lenglet Dufresnoy, ou M. Langlès, pour des érudits anglais. Ce docte israélité n'est pas autre que le maphrian ou primat des Chrétiens syriens, Grégoire Abou'lfaradj, surnommé Bar-Hebræus, parce qu'il était fils d'un médecin juif, auteur d'une Chronique en langue syriaque, abrégée ensuite par lui-même et traduite en arabe. Cette traduction publiée depuis long-tems par Edouard Pococke, avec une version latine, est connue de toutes les personnes qui ont appris à lire l'arabe. L'écrivain à qui il échappe de ces méprises, est cependant celui qui traduit de l'anglais les vignettes de Heath, et du français les Contes arabes de Galland. X.. M. Klaproth, après avoir à peine terminé quatre ouvrages importans, dont nous espérons bientôt entretenir nos lecteurs, annonce la publication prochaine d'une Description Géographique, Statistique et Historique de l'empire de la Chine et de ses dépendances. Cet ouvrage qui sera rédigé en anglais, formera deux volumes in-4°., accompagnés d'une carte. On sait depuis long-tems que toutes les descriptions de la Chine, qui ont été publiées en Europe, ne sont plus au niveau des connaissances actuelles; elles reproduisent toutes, plus ou moins bien, la partie géographique du livre du P. Duhalde, rédigée sur des descriptions faites sous la dynastie des Ming. Le principal guide de M. Klaproth, será la description générale de l'empire, dressée par le prédécesseur de l'empereur actuel. Les documens qu'il en tirera et ceux que lui fourniront les autres livres chinois et mandchoux qu'il possède, en les combinant avec tous les autres renseignemens que fournissent les voyages et les missionnaires, contribueront sans doute à former un ouvrage très-important, et digne de la réputation de l'auteur. Extrait du Litterarisches Conversationsblatt de Berlin n". 62, 1823. Nous possédons dans notre ville une curiosité assez rare, et sur laquelle nous croyons devoir appeler l'attention de nos lecteurs, parce qu'il pourrait se faire qu'ils eussent l'occasion de voir ailleurs les deux chinois, dont je veux parler; quoiqu'on ait l'intention de retenir ici pour toujours ces deux hommes remarquables, pour en tirer des renseignemens sur la langue, la culture et les mœurs de leur pays, ce qu'ils sauront d'autant mieux faire, qu'ils paraissent avoir reçu une bonné éducation. Il n'y a point de doute que ces deux hommes ne soient de véritables Chinois. Les pièces dont est muni leur conducteur hollandais le prouvent suffisamment. Goethe s'exprime ainsi à leur sujet : « Les deux Chinois, Assing et Hass, qui ont été introduits à Weimar et depuis >> chez moi, par M. Lasshausen, méritent l'attention de » tous les hommes instruits, le premier surtout; il expli» que avec vivacité (mais toutefois avec des mots à moitié européens et par des gestes expressifs), plusieurs écrits » originaux de sa langue, qui traitent de sujets mythologiques, de légendes, et aussi de sujets ordinaires; de manière qu'on pouvait acquérir par là, autant que la » brièveté du tems le permettait, une certaine connais»sance de ces écrits. » M. Blumenbach dit : « Les deux individus, Assing et » Hass, sont de véritables Chinois; je m'en suis convaincu » par des raisons tirées de l'histoire naturelle et par des » moyens grammaticaux et ethnographiques. Outre le teint jaunâtre tirant sur le brun, les paupières obliques, l'ex» trémité du nez aplatie, la structure de leurs oreilles est » tout à fait celle qui est particulière à la race mongole, » c'est-à-dire, qu'il leur manque le lobe inférieur, et >> que les processus intérieurs sont peu distincts. Ils écri» vent et lisent parfaitement bien le chinois, ce qui prouve » qu'ils ont reçu une éducation soignée; aussi ont-ils une » connaissance exacte des usages de leur pays. Ceux qui » pourraient les voir, ne devraient point négliger cette oc»casion, pour se procurer des renseignemens sur la langue, » les mœurs et les usages de la Chine. ور Les heures que j'ai passées auprès de ces hommes si remarquables pour nous Européens, ont été pour moi des plus agréables et des plus instructives. Je ne me suis pas intéressé autant pour leur danse, leur déclamation et leur escrime, que pour leur musique, qui, de même que leurs tableaux et leur poésie lyrique, est extrêmement monotone, sans mesure, et, par conséquent, sans expression. Je fus frappé surtout de leur conversation facile à entamer; tous les deux sont des hommes assez instruits; ils ont acquis dans l'espace de moins d'une année une connaissance de la langue allemande, suffisante pour entendre les questions qu'on leur adresse ordinairement, et pour y répondre. Leur capacité est prouvée par un fait assez remarquable, savoir, que celui des deux qui connaît la musique (Assing), n'a pas seulement appris, pendant son séjour de peu de mois à Berlin, l'air des Jungfernkrantz, tiré de l'opéra allemand der Freischütz; mais qu'il peut le jouer sans aucune faute sur son instrument, qui est une espèce de violon à deux cordes. Parmi les ouvrages que le Conseil du collège de Madras a adressés à la Société Asiatique de Calcutta, dans sa séance du 14 novembre 1822, on remarque la Grammaire Telougou de M. Campbell; le Dictionnaire Telougou du même ; la. Grammaire Carnate de M. Mac-kerrelle; une nouvelle édition de la Grammaire Tamule du P. Beschi; des Contes en telougou; et un Traité sur la syntaxe arabe. |