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Les Wogouls sont de la race des Finnois orientaux, et les parens des Hongrois de nos jours. Les Khazars (et avec eux les Bulgares) appartenaient donc à cette même race, puisque leur langue était identique avec celle des Wogouls. Ce fait établi doit nécessairement changer notre manière de voir dans le système ethnographique, adopté jusqu'à présent pour la grande migration des peuples. Il démontre aussi que Schloetzer et Thunmann ne se sont pas trompés en supposant que les Hongrois blancs cités dans la Chronique russe de Nestor, n'étaient autres que les Khazars des Byzantins.

KLAPROTH.

LETTRE

AU RÉDACTEUR DU JOURNAL ASIATIQUE.

MONSIEUR,

Vous avez inséré, il y a quelques semaines, dans votre savant journal un article sur l'état de la littérature hébraïque et de l'instruction religieuse chez les Israélites de l'Allemagne, comparées à ce qu'elles sont chez les. Israélites de France. Puisque vous avez envisagé cette matière, d'ailleurs très-intéressante, comme étant renfermée dans le cercle des objets que Société Asiatique se propose d'approfondir, j'ai conçu le dessein de vous soumettre quelques observations sur cet article, dans le double but de payer mon tribut à une société où l'on a daigné m'honorer de nom

la

breux suffrages pour faire partie du conseil d'administration, notamment dans la séance où un prince éclairé a parlé de l'étude des langues en homme qui les apprécie avec sa raison et son cœur, et dans le dessein de relever les inexactitudes et les omissions qui me paraissent se trouver en assez grand nombre dans cet article signé K. Tsarphati.

Je me bornerai, quant aux faits, à ajouter plusieurs noms aux noms des célèbres hébraïsans israélites de l'Allemagne cités dans cet article, ceux de A. Wolfsohn, J. Levy, B. Lindau, J. Eischel, Sal. Sattnow, Schottlander, S. S. Cahen, dont les quatre premiers furent parmi les plus actifs collaborateurs du journal littéraire hébreu publié à Berlin sous le titre de Collecteur par la société israélite nomméeles Ama

שוחרי הטוב והתושיה: teurs du bien et de la sagesse

et parmi les traducteurs et commentateurs les plus habiles qui, dans cette même société, continuaient la traduction allemande avec des commentaires hébreux des livres de l'Ancien Testament, commencée par l'illustre Moses Mendelsohn. On doit de plus à J. Eischel une excellente biographie de ce célèbre philosophe juif, dans un hébreu aussi élégant

-et a B. Lin ; תולדות רבנו משה בן מנחם que pur

dau une histoire naturelle dans la même langue, d'après celle de Raff en allemand

(instruc

tion première). Schottlander, est directeur de la maison d'éducation pour la jeunesse israélite fondée à Zeesen, entre Goettingue et Brunswick, par le respectable M. Jacobsohn et S. Cahen, qui vivent encore. L'un

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est connu par une traduction en vers hébreux des épitres d'Horace, et l'autre par un recueil de poésies pleines de verve, intitulé: Plantes orientales sur une

-Quant au cd מטעי קדם על אדמת צפון terre du nord

lèbre écrivain hébreu Hartwig-Wesely, il ne m'appartient pas de me plaindre de ce que l'auteur a passé sous silence une notice que j'ai publiée sur sa vie et sur ses ouvrages, avec la traduction de quelques passages de son poème appelé les Chants de la majesté

;1815 dans le Mercure étranger de שירי התפארת

S. Sattnaw a composé en hébreu un recueil de sentences morales et philosophiques dans le genre dé l'Ecclésiastique et de la Sagesse..

Pour ce qui regarde les écrivains hébraïsans parmi les Israélites français, l'auteur de l'article n'en a nommé aucun. Je supplérai à son silence en citant particulièrement feu J. B. Bing, qui traduisit le Phédon de Mendelsohn de l'allemand en hébreu; feu S. M. Buchenthal, de Strasbourg, mort à Berlin

il

y a quelques années, et qui se distingua comme poète tant en allemand qu'en hébreu; M. M. Enskeim, de Metz, actuellement fixé à Bayonne, qui fut à Berlin l'ami de Mendelsohn, et le coopérateur, par des poésies hébraïques vraiment sublimes, des continuateurs de ses travaux, M. E. Halevy, de Paris, connu par un poème hébreu, revêtu de l'imposant suffrage de votre illustre et respectable Président; et aussi M. le chevalier de Cologna, grand-rabbin, président du consistoire central des Israélites de France, dont le profond savoir et les ingénieuses compositions poétiques dans la

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langue sacrée ne méritaient pas un oubli aussi complet. L'auteur de l'article aurait pu se citer lui-même, si la modestie ne l'en eût empêché, comme marchant honorablement sur les traces de ces écrivains, ses maîtres et ses modèles. Du reste, j'ai donné sur cette matière des détails bien plus étendus, dans un grand nombre de mes écrits, particulièrement dans le plus ancien, l'Appel à la justice des nations et des rois, dans le plus récent extrait de la Revue encyclopédique, et intitulé de la Littérature hébraïque et de la Religion juive; et dans une lettre à M. Villenave, sur les premières livraisons de l'Israélite français, ouvrage que regrette l'auteur de l'article. Ce recueil périodique eût, en effet, été dirigé vers un excellent but, si l'exécution n'en eût été si défectueuse ; et il est à désirer que quelques écrivains israélites en fassent renaître l'existence sous des auspices plus favorables. La Tedidia de M. Heinemann de Berlin, et la Soulamith de M. Frenkel de Dessau, seraient dignes de lui servir de modèles. L'assurance que donne l'auteur de l'article que les Israélites français sont dans une pénurie complète de livres religieux élémentaires et d'éducation, n'est pas plus fondée ; plusieurs ont été publiés avec succès, particulièrement mon Abrégé de la Bible, et Choix de morceaux de piété et dé morale, à l'usage des Israélites de France, adopté par les écoles élémentaires de Nancy, Metz et Bordeaux, et le Précis d'instruction religieuse par les grands rabbins du consistoire central.

Je croirai augmenter le faible mérite de cette lettre

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en vous envoyant la traduction en hébreu que je viens de faire de la Prière universelle de Pope, de cet écrivain dont le génie profond et flexible sonda le cœur de l'homme, et mit dans sa bouche les paroles les plus dignes d'être adressées à la Divinité.

Peut-être ne verrez-vous pas sans quelque intérêt la plus célèbre des prières modernes, rendue dans l'antique idiôme où retentirent pour la première fois les accens de la ferveur et de la reconnaissance des mortels vers le Créateur, et ce même idiôme, destiné autrefois à un seul peuple et à un seul culte, servant aujourd'hui de moyen d'expression à des accens de piété convenables à tous les peuples et à tous les siècles (1).

(1) M. Michel Berr a joint à cette lettre une copie de sa traduction, qui est déposée dans les archives de la Société Asiatique. Nous regrettons que la nature de notre journal, entièrement consacré à des matières ou à des discussions scientifiques, ne nous permette pas d'insérer ici cette pièce, dout il nous est impossible d'apprécier le mérite, mais qui parait avoir reçu l'approbation des co-réligionnaires de l'auteur; au moins si nous en jugeons par une lettre de M. S. Cahen, professeur de l'école consistoriale israélite de Paris, dans laquelle nous remarquons le passage suivant. « Je suis charmé » de trouver en vous, non-seulement le défenseur invariable des » Israélites, mais encore un écrivain marchant sur les traces des » Friedlaender et des autres disciples de l'immortel Mendelshon. » Il était digne d'un philanthrope comme vous de rendre, dans » la langue sacrée, une prière chef-d'œuvre de tolérance et de » bonté. En rendant cet hommage à la fidélité de votre traduction » et à la beauté de vos expressions, en vons marquant combien >> m'inspirent d'estime pour vous, votre zèle et votre persévérance à >> plaider une cause que vous défendez depuis votre première » jeunesse, je remplis un devoir bien doux pour moi ». Note du rédacteur.

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