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Après une traduction en hébreu, on lira peut-être avec plaisir quelques morceaux traduits de cette langue. Je vous en envoie deux tirés de ce même journal intitulé le Collecteur, dont on a quelquefois parlé, mais dont on n'a encore rien fait connaître en France.

Par une idée analogue à celle qui m'a fait concevoir le désir de traduire en hébreu la Prière universelle de Pope, le numéro du Collecteur que j'ai sous les yeux renferme aussi la traduction d'une prière attribuée à Socrate. Ces deux morceaux sont traduits en vers rimés, ce qui prouve contre l'article signé K. Tsarphati, et comme d'autres autorités que j'ai citées ailleurs, que la rime, quoiqu'étrangère à l'ancienne littérature hébraïque, a cependant été employée à diverses époques avec succès par des poètes distingués qui l'ont cultivée. On trouvera aussi, dans ces deux morceaux comme dans d'autres monumens religieux plus anciens de cette croyance, les sentimens et les principes de bienfaisance, de rémunération et d'immortalité, que l'ignorance, l'esprit de parti ou la prévention ont quelquefois voulu méconnaître dans les doctrines de diverses époques du judaïsme, et qui, découlant d'une source auguste et commune, ont remplacé dans les religions actuellement existantes du monde civilisé, avec les modifications des âges, des mœurs et des climats, la croyance dans les châtimens et les récompenses matérielles et sensuelles sur lesquelles reposaient les doctrines des anciens cultes,

Le premier de ces morceaux, tiré de la Biographie hébraïque de Mendelsohn, a été inspiré par la mort

de ce philosophe, et le souvenir de son Phédon allemand d'après celui de Platon. Le voici,

על כל תעלומות חכמה, מסתרי תושיה,

הזיל כמטר לקחך, הטיפו שפתותיך נפת: על רוח אדם עולה מעל, על רוח בהמה יורדתתחתיה דברת גדולות : על השאריתה

שמת אות נתת מופת;

ראוהו עמים, ראוהו נבונים ויתבקוהו, צרפת וספרד לא שקטו עדי העתיקוהו ככפני קשט - סלה.

SUR tous les mystères de la sagesse, sur tous les secrets de l'auguste vérité, il a répandu, comme la rosée bienfaisante, les flots de sa parole, et des trésors de douceur ont découlé de ses lèvres. Sur le génie de l'homme s'envolant vers des régions supérieures, sur le souffle de l'animal s'enfonçant dans de ténébreux abîmes, tu proféras, ô Sage vénéré ! de mémorables discours. Sur l'ame et son immortalité, tu fis entendre ta voix, en élevant à ton nom un monument impérissable. Les peuples l'ont vu et l'ont admiré; les sages, en le contemplant, ont embrassé sa doctrine. Les enfans de la Gaule, les fils de l'Hispanie, dans leurs langues diverses, firent passer les paroles de ton noble ouvrage, et en consacrèrent, pour tous les siècles à venir, le prix inestimable.

Voici maintenant l'autre morceau ; il est destiné à célébrer la fondation d'un hospice israélite à Berlin.

א·

הלא ייטב פני עליון

ראות חסד מתי ארצו

תמוך עני נכה תליון סמוך דוה עלי ערשך

Ir. VOIX.

QU'IL est agréable devant l'Éternel, quand les habitans de la terre exercent les lois de la charité, lorsqu'ils soutiennent l'indigent qui souffre, qu'ils soulagent le malade délaissé et que, sur son lit de douleur, ils lui offrent un bras secourable.

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ב.

גנון חנון עלי בנין אשר בנו ידי עמך וחון אותם קנה קנין בטוב צפון לטוב עמך

2o. VOIX.

Dieu de bonté, répands tes grâces sur cet édifice bâti des mains de ton peuple; protége ce peuple, prends-le sous ton égide; et puissent encore des bienfaits ignorés être cachés pour lui dans les trésors de ta miséricorde.

יא

שעה עליון לניב אביון וחט אוזן לקול רחשו . תנה פדיון וסר רפיון ולא תרד שאול נפשו

LA Ire. VOIX.

Tourne tes regards, Dieu tout-puissant, vers l'asile de l'indigent; prête l'oreille à la voix de ses souffrances, guéris-le; qu'en expiation de ses tourmens, ses fautes lui soient pardonnées, et que le sombre abîme n'attende pas

son ame.

רצה חסיון לכל יחסה בצל בית לך בקדש וכל עין לך יחזה וכל לבב לך יוקדש

LA 2. VOIX.

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O couvre de ta protection bienveillante quiconque se réfugie à l'ombré de cette maison consacrée à ton nom tous ceux dont les regards se tournent vers toi, dont les cœurs te sont dévoués !

א ו נ.

מנע כליון שלם פדיון רפא רפיון וסר חליון וכל רעיון ובל הגיון בשיר ירון לאל עליון

Ire. et 2e. VOIX.

O! détourne des calamités menaçantes; en échange de tourmens expiatoires, envoie les arrêts de ta clémence; qu'à ta voix souveraine s'évanouissent toutes les douleurs, et qu'avec des accens d'allégresse toutes les raisons et tous les cœurs élevent, vers ton trône consolateur et redoutable, la voix de la reconnaissance.

En vous envoyant ces travaux, il me semble, pour ainsi dire, remonter vers l'enfance; car mes premières années d'étude, comme celles de tous les Israélites qui, à l'époque du changement que les circonstances opérèrent dans l'éducation de nos familles, cherchèrent à joindre l'instruction sociale à une instruction religieuse plus relevée, étaient employées en grande partie à des essais de ce genre; et depuis je les ai

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quelquefois renouvelés dans des circonstances différentes. Mais puisqu'un écrivain, à l'instruction solide duquel je rends entièrement justice, a jugé à propos de jeter un intérêt nouveau sur cet ancien sujet de nos travaux communs, j'ai cru devoir ne pas rester en arrière de son zèle ; et, en complétant son travail, chercher à mériter la continuation d'honorables encouragemens, qu'à diverses époques de ma vie j'ai dus à mes faibles titres dans ce genre de littérature, et qui, dans votre illustre et respectable société, ont dû être pour moi le sujet d'une nouvelle émulation. J'ai l'honneur etc.

MICHEL BErr.

Réponse de M. ZOHRAB, Docteur arménien, à une Brochure publiée par M. Cirbied.

NOTE DU RÉDacteur. En insérant dans le Journal Asiatique la première lettre de monsieur le docteur Zohrab, nous avions annoncé que nous admettrions également les réclamations dont nous pouvions prévoir qu'elle deviendrait l'objet. Après avoir réclamé l'exécution de cette promesse, que nous étions bien décidés à tenir, M. Cirbied a tout d'un coup renoncé à sa demande, et publié séparément sa réponse aux observations relatives à sa grammaire. Heureusement M. C. a pris lui-même le soin de justifier la Commission du Journal Asiatique; car il est évident, par les lettres qu'il a fait imprimer, qu'il a refusé le moyen de défense qui lui était offert. Pouvait-il raisonnablement exiger que, dans un recueil si peu étendu, on eùt inséré une brochure de quarante pages, remplie de choses étrangères à la discussion? Tout le monde peut juger å

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