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C'est toujours Dieu qui se manifeste sous des apparences qui au fond n'existent pas, qui font illusion, qui n'existent que relativement.

Quand il est parlé du monde comme unique, tous les mondes y sont compris. En ce sens, il est dit : « Le >> monde est un arbre dont la racine est en haut, >> dont les rameaux sont en bas, et il s'appelle Asouata; » c'est-à-dire, variable, dont les feuilles sont tou» jours en mouvement. Il n'a pas été fait (puisqu'il est » Dieu méme qui est éternel); il a été produit (par » émanation), et non pas hier, mais depuis long-tems.

» La racine de cet arbre est le Créateur..... Tout >> le monde est sorti du Créateur, et se meut dans le >> Créateur..... Tout le monde le craint comme on » craint un maître qui tient le glaive levé sur nous. » Oupn. 37, Brahm. 154. »

Quand on a comparé et médité attentivement les textes nombreux des Oupnek'hats qui parlent du monde ou des mondes, voici le tableau qu'on peut s'en former.

Avant tout est le monde de l'être ou du Créateur, appelé aussi le grand degré de l'être, ou le grand monde, le suprême paradis, la grande demeure sans pareille, le siége où reposent tous les saints parfaits. C'est Dieu même considéré à part de tout ce qui est émané de lui, et contenant dans lui-même, en puissance ou en acte, tous les mondes. Viennent ensuite les mondes créés, qui sont des émanations ou modifications de Dieu.

Ces mondes sont supérieurs ou inférieurs.

Les supérieurs sont au-dessus de la sphère de la lune, et sont disposés graduellement. Le monde du soleil, le monde d'Indra, chef des bons

anges, et celui de Pradjapati, génie préposé à l'univers, sont des mondes supérieurs. Ces mondes supérieurs s'appellent tous d'un nom commun, le paradis, le monde du paradis, ou le monde des bons anges, d'où les bons anges ont pu tomber par leur déréglement, dans les mondes inférieurs, et d'où retombent jusque sur la terre sous diverses formes les ames des hommes qui n'avaient mérité qu'un bonheur céleste passager, qui, àleur mort, n'étaient pas dignes de l'absorption dans le Créateur.

Les mondes inférieurs, l'enfer, c'est d'abord la terre; c'est aussi la lune, autrement le monde des ames; c'est l'atmosphère de la terre; ce sont les mondes de l'air et du feu; les mondes de la lune, de l'air et du feu, sont des lieux de mais d'un repos qui

n'est que passager.

repos,

Les mauvais anges, les anges tombés, sont relégués dans ces mondes inférieurs, sous forme d'hommes ou de bêtes; ils y sont en état d'expiation, y subissant diverses métamorphoses, et ils y retombent même après s'être élevés dans quelques degrés du paradis, jusqu'à ce qu'ils soient parvenus au monde de l'étre; c'est-àdire, à l'union substantielle ou l'absorption en Dieu, dernier degré du bonheur céleste que les Indiens appellent Mokcha (1), et qui est le salut éternel, ou le

(1) Mokcha signifie en samscrit Liberatio, la délivrance absolue, Moukta délivré

grand, le plus grand degré de l'être; dans cet état, on est exempt de tout le mal que peuvent éprouver les choses créées, quoique toutes les choses créées ne soient que des manifestations, des modifications, des émanations de Dieu; on est heureux et pour toujours d'un bonheur infini; on est Dieu lui-même.

Les bons anges (dityas, dewas) ont vaincu autrefois les mauvais (asouras); ils ont vaincu en reconnaissant Dieu, en l'appelant à leur secours, et invoquant le nom mystique de Dieu. Voyez p. 48, 93, 391.

Le chef des bons anges est Indra ; celui des mauvais est Satan (1), ou l'adversaire, le grand ennemi, qui est péché, erreur et mort; mais qui ne peut rien contre ceux qui connaissent Dieu. Voyez p. 18 et 331.

Il est dit de Dieu, p. 85, 368 et 386, qu'il a tué une grande tribu de Djénian à trois têtes, parce qu'ils ne reconnaissaient pas Dieu; qu'il a de sa foudre tué Bratr, appelé Satan, qui est sur les montagnes en forme de serpent, qui est appelé Serpent..

Les mondes matériels n'étant qu'une apparence trompeuse, il ne faut pas s'étonner si le soleil et les astres qui sont les mondes, si les élémens même sont des génies qui obéissent à Dieu. Oupn. 37, n°. 154.

Les planètes sont les génies du premier ordre, puisque la planète Vénus est un des grands Fereschetehha, p. 257.

(1) Le mot satan est étranger au samscrit ; c'est un terme arabe, introduit par les auteurs de la version persanne. Bratr peut se rapporter au radical samscrit, bhram', errer, ou au radical bhrans' tomber..

Parmi les magnifiques éloges donnés au soleil, il en est un qui nous a particulièrement frappés, c'est celui-ci le Soleil est Adam; il est père du genre humain. Ovpn. 30, Brahm. 139.

» Pour trouver (Dieu) la vérité des vérités, le so»leil retient ses sens et son esprit ; il pratique la re» ligion; et de là sa grandeur, de là sa brillante lu» mière qui éclaire, échauffe l'univers.

» Quiconque s'est dévoué à la pratique de la reli»gion doit invoquer d'abord le secours du soleil ; il » doit dire : Avec le secours du soleil, qui est lumière, » puissé-je acquérir la dévotion, parvenir au monde » du Créateur, obtenir le salut, garder mon cœur » affermi dans la foi! que le soleil m'accorde sa lumière, » que sa voie m'éclaire et me fasse arriver au paradis >> devant les bons anges! car le soleil est la porte du » paradis..... La voie de sa lumière fait parvenir au >> monde du Créateur. Sous ce rapport, il mérite nos >> respects et nos louanges. Sa lumière fait croître et » décroître la lune; et nos ames proviennent de la lu» mière de la lune. » Oupn. 13, p. 103 et 104.

LES HOMMES.

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La nature de l'homme, sa destination et ses devoirs, ses moyens d'arriver au bonheur : nous rangerons sous ces trois principaux chefs ce qui concerne l'homme dans le système indien, et les fragmens corrélatifs tirés des Oupnek hats.

Nature de l'homme.

D'après ces anciens textes, les corps n'ont qu'une

existence relative et réellement illusoire. Mais l'illusion même a ses phénomènes. Les sages de l'Inde avaient étudié avec beaucoup d'application les phénomènes du corps humain, et leur physiologie qui est assez détaillée n'est pas sans intérêt pour ceux qui aiment à connaître les premiers pas, et à épier les progrès de l'esprit humain dans toutes les sciences,

La question qui a fait quelque bruit de nos jours, sur le moyen de procréer les sexes à volonté, est traitée et résolue de deux manières différentes dans les Oupn. 14, Brahm. 112, et 28, Brahm. 136; mais les deux solutions ne sont que des hypothèses comme celles de nos Européens, qui ont examiné le même problème avec un grand appareil d'érudition et de

raisonnement.

Les caractères qui distinguent les hommes des animaux et des végétaux, sont tracés dans le fragment qui suit : « Le signe de la présence de l'Atma (ou de » Dieu) dans les végétaux, c'est la sève; dans les ani>> maux, c'est le sentiment. Dans les animaux, il y a » mouvement des liqueurs, et de plus il y a senti» mens : c'est que l'Atma s'y montre plus apparent, » plus lumineux. Les végétaux ont des liqueurs; mais >> ils n'ont point de sentiment comme les animaux.

» Dans les animaux, dans l'homme, l'Atma se >> montre plus apparent, plus lumineux: en effet, » l'intelligence est parfaite dans l'homme.

>> L'homme pense et exprime sa pensée; il aperçoit, » il sait plusieurs choses, même futures. Il distingue » ce qu'il faut apprendre et ce qu'il ne faut pas ap

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