Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

» a produit le monde par sa puissance voilée sous les » trois qualités..... C'est Maïa (l'apparence illusoire) qui, mêlée avec le Créateur, a produit le monde. » Qupn. 13, Brahm. 110.

» C'est Dieu qui a fait paraître le monde, ce fantôme » sans réalité. Oupn. 23, Brahm. 111, p. 123.

>> Il est une personne (universelle) qui a des têtes à >> l'infini, des sens extérieurs et intérieurs à l'infini. » Elle est tout ce qui a été, fut et sera ; elle est le » Seigneur qui sauve. Tout ce qu'il y a de grand » dans le passé, le présent et le futur, c'est sa gran» deur.

>> Tout l'univers est portion d'elle-même....

>> Elle a trois pieds, et dans ces trois pieds sont la >>> production, la conservation et la destruction.

» Pour elle, respirer, c'est produire; retenir son » haleine, c'est conserver; la retirer, c'est opérer la » grande résurrection (l'absorption en Dieu ).

>> Quand elle veut créer de nouveau, sa première >> production est le Haranguerbéhah (Dieu sous l'ap»parence de matière première).

» Du Haranguerbéhah, sortit la figure de tout le » monde (Pradjapati) ou Vrath (1). (Ce dernier mot personne universelle).

veut dire

» Vrath produisit un homme qui fut appelé Man, >> qui est composé de cinq élémens (l'eau, le feu, » l'air, la terre et l'éther).

(1) Mais Vrath n'est pas samscrit. Si ce mot est de la famille du mot samscrit, Prathama, il signifie le premier, ce qui rentre assez dans le sens du texte persan.、

» Et cet homme unique se multiplia dans ses en» fans.... Oupn. 46, Brahm. 160.

>>

>>

» Au tems que le Créateur, l'être unique voulut paraître multiple, en se méditant lui-même, lorsqu'il eut rendu le monde apparent, entré dans l'in» térieur de tout, il fut lui-même avec figure et sans » figure, universel et particularisé, et tout ce qui lui » est attribué, fut et ne fut pas ; il fut deux (en appa»rence).

>> Il fut dans le lieu et hors le lieu, subtil et gros» sier, vérité et mensonge; car il fut tout, et renferma » en soi les caractères, parce qu'il est tout ce qui » existe véritablement. Oupn. 38, Brahm. 158. »

C'est Maïa qui nous trompe, nous faisant paraître le monde comme une figure sans ame, et qui nous fait croire à la pluralité. Comme il fait paraître le néant, ce qui est absurde, ce qui n'existe pas; il est aussi luimême le néant, l'absurde; il a toujours été le néant absolu (1). Oupn. 50, Brahm. 180, p. 444 et 446.

LE MONDE ET LES ANGES.

Dans cet ouvrage, il est tantôt parlé d'un monde unique, tantôt de deux, tantôt de trois et davantage.

pas

(1) Un célèbre illuministe de nos jours, feu M. de St.-Martin, trouvait qu'on n'aurait dû blâmer si légèrement ceux qui pensent que la matière n'est qu'apparente, page 405 du livre des Erreurs et de la Vérité ; et dans le Tableau naturel des rapports entre Dieu, l'homme et l'univers, page 83, il dit nettement : « Il est très-vrai » pour les corps, que les corps existent... mais aussi, cela n'est » vrai que pour les corps... La matière est vraie pour la matière, » et ne le sera jamais pour l'esprit. »

C'est toujours Dieu qui se manifeste sous des apparences qui au fond n'existent pas, qui font illusion, qui n'existent que relativement.

Quand il est parlé du monde comme unique, tous les mondes y sont compris. En ce sens, il est dit : « Le » monde est un arbre dont la racine est en haut, > dont les rameaux sont en bas, et il s'appelle Asouata; » c'est-à-dire, variable, dont les feuilles sont tou» jours en mouvement. Il n'a pas été fait (puisqu'il est » Dieu même qui est éternel); il a été produit (par » émanation), et non pas hier, mais depuis long-tems. >>> La racine de cet arbre est le Créateur..... Tout » le monde est sorti du Créateur, et se meut dans le » Créateur..... Tout le monde le craint comme on >> craint un maître qui tient le glaive levé sur nous. » Oupn. 37, Brahm. 154. »

Quand on a comparé et médité attentivement les textes nombreux des Oupnek'hats qui parlent du monde ou des mondes, voici le tableau qu'on peut

s'en former.

[ocr errors]

Avant tout est le monde de l'être ou du Créateur, appelé aussi le grand degré de l'être, ou le grand monde, le supréme paradis, la grande demeure sans pareille, le siége où reposent tous les saints parfaits. C'est Dieu même considéré à part de tout ce qui est émané de lui, et contenant dans lui-même, en puissance ou en acte, tous les mondes. Viennent ensuite les mondes créés, qui sont des émanations ou modifi

cations de Dieu.

Ces mondes sont supérieurs ou inférieurs..

Les supérieurs sont au-dessus de la sphère de la lune, et sont disposés graduellement. Le monde du soleil, le monde d'Indra, chef des bons anges, et celui de Pradjapati, génie préposé à l'univers, sont des mondes supérieurs. Ces mondes supérieurs s'appellent tous d'un nom commun, le paradis, le monde du paradis, ou le monde des bons anges, d'où les bons anges ont pu tomber par leur déréglement, dans les mondes inférieurs, et d'où retombent jusque sur la terre sous diverses formes les ames des hommes qui n'avaient mérité qu'un bonheur céleste passager, qui, à leur mort, n'étaient pas dignes de l'absorption dans le Créateur.

Les mondes inférieurs, l'enfer, c'est d'abord la terre; c'est aussi la lune, autrement le monde des ames; c'est l'atmosphère de la terre; ce sont les mondes de l'air et du feu; les mondes de la lune, de l'air et du feu, sont des lieux de repos, mais d'un repos qui n'est que passager.

Les mauvais anges, les anges tombés, sont relégués dans ces mondes inférieurs, sous forme d'hommes ou de bêtes; ils y sont en état d'expiation, y subissant diverses métamorphoses, et ils y retombent même après s'être élevés dans quelques degrés du paradis, jusqu'à ce qu'ils soient parvenus au monde de l'étre; c'est-àdire, à l'union substantielle ou l'absorption en Dieu, dernier degré du bonheur céleste que les Indiens appellent Mokcha (1), et qui est le salut éternel, ou le

(1) Mokcha signifie en samscrit Liberatio, la délivrance absolue, Moukta délivré

grand, le plus grand degré de l'être; dans cet état, on est exempt de tout le mal que peuvent éprouver les choses créées, quoique toutes les choses créées ne soient que des manifestations, des modifications, des émanations de Dieu; on est heureux et pour toujours d'un bonheur infini; on est Dieu lui-même.

Les bons anges (dityas, dewas) ont vaincu autrefois les mauvais (asouras); ils ont vaincu en reconnaissant Dieu, en l'appelant à leur secours, et invoquant le nom mystique de Dieu. Voyez p. 48, 93, 391.

Le chef des bons anges est Indra; celui des mau`vais est Satan (1), ou l'adversaire, le grand ennemi, qui est péché, erreur et mort; mais qui ne peut rien contre ceux qui connaissent Dieu. Voyez p. 18 et 331.

Il est dit de Dieu, p. 85, 368 et 386, qu'il a tué une grande tribu de Djénian à trois têtes, parce qu'ils ne reconnaissaient pas Dieu; qu'il a de sa foudre tué Bratr, appelé Satan, qui est sur les montagnes en forme de serpent, qui est appelé Serpent..

Les mondes matériels n'étant qu'une apparence trompeuse, il ne faut pas s'étonner si le soleil et les astres qui sont les mondes, si les élémens même sont des génies qui obéissent à Dieu. Oupn. 37, no. 154.

Les planètes sont les génies du premier ordre, puisque la planète Vénus est un des grands Fereschetehha, p. 257.

(1) Le mot satan est étranger au samscrit; c'est un terme arabe, introduit par les auteurs de la version persanne. Bratr peut se rapporter au radical samscrit, bhram', errer, ou au radical bhrans’„ tomber.

« VorigeDoorgaan »